Honduras

Enlèvement de dirigeants autochtones: la vie des Noirs garifunas compte !


Manifestation à Triumfo De La Cruz contre l'enlèvement d'activistes garifunas, 26 juillet 2020

Les Garifunas sont une communauté autochtone noire qui vit sur la côte nord du Honduras depuis 1797, date à laquelle ils ont fui l'île de Saint-Vincent-et-les Grenadines après la défaite de leur insurrection contre l'Empire britannique. Bien que reconnu par le gouvernement hondurien à la fin du XIXe siècle, le territoire revendiqué par les Garifunas fait l'objet d'intenses disputes depuis le début du XXe siècle.

Au début, ce sont les sociétés transnationales bananières qui exercent une forte pression sur le territoire des Garifunas. À l'époque, l'État hondurien était l'un des principaux agents des transnationales, violant le droit ancestral du peuple garifuna sur son territoire et accordant l'autorisation de cultiver des milliers d'hectares de bananeraies. Aujourd'hui, toujours avec la complicité du gouvernement hondurien, c'est la culture du palmier - un palmier africain très utilisé par l'industrie cosmétique - qui exerce une forte pression sur ce territoire. On estime que 80 % du territoire des Garifunas est occupé par la culture du palmier africain, tandis que dans le même temps, le gouvernement hondurien a stimulé l'occupation de la côte caraïbe par l'industrie touristique de haute gamme avec la construction de stations balnéaires sur les terres des Garifunas.

À la fin des années 70, plus précisément en 1978, avec la création de l'OFRANEH (Organisation fraternelle des Noirs du Honduras), la lutte a commencé pour préserver ce qui restait du territoire occupé par les Garifunas pendant plus de 200 ans. Il y a 48 communautés garifunas réparties le long de la côte caraïbe du Honduras, avec une économie basée sur l'agriculture familiale.

Il est important de rappeler qu'en 2009, Manuel Zelaya, le président démocratiquement élu, a été renversé par un coup d'État orchestré par les militaires et financé par les grandes entreprises opérant dans le pays. L'un des aspects les plus importants de la politique du gouvernement Zelaya était précisément de contrer les intérêts de l'agro-industrie étrangère au Honduras et dans les latifundios (grands domaines). Alors maintenant, encore une fois, l'État hondurien sert les puissants contre les intérêts des communautés.

Dans ce contexte, quatre militants sociaux garifunas ont été enlevés (Alberto Sneider Centeno, Milton Joel Martinez Alvarez, Suami Aparicio Mejia et Alber Sentana Thomas), de la communauté de Triunfo de la Cruz, dans la municipalité de Pantalla. Les militants kidnappés sont liés à la lutte pour la terre, la préservation de l'environnement et le respect des droits de l'homme. Alberto Centeno a dirigé la campagne pour obliger l'État hondurien à se conformer à la décision rendue par la Commission interaméricaine des droits de l'homme en 2015 et à la Convention n• 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui porte sur la consultation des peuples autochtones sur l'occupation de leurs territoires. L'enlèvement a été commis le 18 juillet par un groupe lourdement armé portant l'uniforme des forces de sécurité honduriennes.

Il est important de garder à l'esprit que le peuple hondurien se mobilise pour faire en sorte que les quatre personnes reviennent en bonne santé.

Nous demandons :

- que le gouvernement hondurien sauve les quatre militants kidnappés et qu'ils soient rendus vivants aux Garifunas ;

- le respect immédiat de la Convention n• 169 de l'OIT ;

- que cesse l'invasion des terres des Garifunas ; et

- que le gouvernement brésilien adopte une position ferme contre les violations des droits humains du peuple garifuna.

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) appelle les Canadiens à exiger du gouvernement du Canada qu'il prenne la position de principe de s'opposer aux grossières violations des droits humains par le gouvernement du coup d'État au Honduras, qu'il a soutenu au moment du coup et lorsque les atrocités ont éclaté.

Les activistes garifunas enlevés doivent être retournés à leurs familles et communautés. Ces violations des droits humains et cette appropriation des terres des Garifunas doivent cesser.

(Avec des informations de Resumen Latinoamericano, 3 août 2020. Photos : Ofrenah)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 51 - 8 aout 2020

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Honduras: Enlèvement de dirigeants autochtones: la vie des Noirs garifunas compte !


    

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