Les manifestations se poursuivent
aux États-Unis
Grève nationale pour la vie des Noirs le 20 juillet
« Aujourd'hui, en ce moment national de
reddition de comptes, la classe ouvrière exige
des changements fondamentaux au système brisé
des États-Unis. Les gens convergent dans la
Grève pour la vie des Noirs pour déclarer que
tant que les Noirs ne s'épanouissent pas, aucune
communauté ne peut s'épanouir. » -
Mary Kay Henry, présidente du Syndicat
international des employés de service (SEIU)
Les travailleurs de
la restauration rapide, des résidences pour aînés,
du covoiturage, des travaux agricoles, des
aéroports et plusieurs autres participeront
le 20 juin à la Grève pour la vie des Noirs
et des milliers d'autres vont débrayer pour 8
minutes, 46 secondes, pour commémorer George
Floyd, Breonna Taylor, Elijah McClain et d'autres
personnes noires tuées par la police, informe le
SEIU. Partout au pays, les jeunes et les
activistes pour le climat participeront aux
actions, informe le syndicat. Les actions «
affronteront la triple menace de la suprématie
blanche, de l'urgence de la santé publique et de
l'économie brisée », dit le syndicat.
D'importantes organisations syndicales
nationales, y compris le SEIU, la Fraternité
internationale des Teamsters, la Fédération des
enseignants et enseignantes des États-Unis, les
Travailleurs agricoles unis, l'Alliance nationale
des travailleurs domestiques et la Lutte pour 15
dollars et un syndicat se joindront aux
principales organisations pour la justice raciale
et sociale telles que le mouvement Black Lives
Matter, la Campagne en appui aux pauvres, l'Appel
national à la renaissance morale, March On, la
Coalition de l'avenir, la Coalition des jeunes des
États-Unis pour la grève pour le climat, le Centre
pour la démocratie populaire, Emplois et Justice
et un salaire équitable.
Voici des extraits du communiqué de presse du
syndicat :
« Des entreprises comme McDonald's ne peuvent
pas, d'une part, gazouiller que 'la vie des Noirs
compte' et, de l'autre, nous verser des salaires
de misère, nous refuser des congés de maladie et
de l'EPI », dit Angely Rodriguez Lambert, une
travailleuse de McDonald's à Oakland et dirigeante
de Lutte pour 15 dollars et un syndicat. «
Nous allons en grève parce que McDonald's et
d'autres compagnies de la restauration rapide ne
nous ont pas protégés durant une pandémie qui a
ravagé les communautés noires et brunes partout au
pays. Nous allons continuer de nous rassembler et
de parler tout haut jusqu'à ce que McDonald's et
d'autres compagnies répondent à nos actions d'une
façon qui montre que nos vies ont de la valeur
pour elles.
Au Missouri, des
travailleurs en grève vont se rassembler devant le
MacDonald's à Ferguson, suivi par une marche
jusqu'au monument dédié à Michael Brown, qui a été
tué par la police en 2014. Le représentant
Rasheen Aldridge, un ancien dirigeant de Lutte
pour 15 dollars et un syndicat, fera partie
des grévistes. À Détroit, des travailleurs du
McDonald's et d'autres travailleurs de la
restauration rapide se joindront aux travailleurs
des résidences pour aînés de toute la ville qui
débrayeront pour dénoncer l'incapacité de
l'industrie à protéger sa main-d'oeuvre
principalement noire pendant la pandémie de la
COVID-19 et à respecter les travailleurs pour le
travail essentiel qu'ils ont accompli. Dans les
villes jumelles, où Floyd a été tué, des
travailleurs de résidences pour aînés en grève
participeront à une caravane qui s'arrêtera, entre
autres, à l'aéroport, où viendront les retrouver
pour manifester les travailleurs d'aéroport y
compris les préposés aux fauteuils roulants et à
l'entretien des cabines qui revendiquent 15
dollars de l'heure et des mesures justes et
sécuritaires qui permettront d'accueillir les gens
dans les espaces publics et de voyage. À Los
Angeles, les travailleurs de la restauration
rapide et des résidences pour aînés participeront
avec les chauffeurs et les livreurs d'Uber et de
Lyft, les travailleurs d'entretien et de la
sécurité et d'autres dans une caravane
d'automobiles dont le point de départ sera un
McDonald's. La caravane s'arrêtera en chemin
devant le conseil scolaire des écoles unifiées de
Los Angeles et l'Université de la Californie du
Sud, où ils revendiqueront que le deuxième plus
important conseil scolaire du pays et l'université
cessent d'avoir recours au Service de police de
Los Angeles sur les campus.
Des grèves auront aussi lieu à Boston, Chicago,
Denver, Durham, Harrisburg, Hartford, Houston, Los
Angeles, Memphis, Miami, Milwaukee, New
Martinville, Oakland, Orlando, Philadelphie,
Pittsburg, Providence, Sacramento, Scranton,
Seattle, St.Paul, Toledo, Yakima, et plusieurs
autres.
« Ici à Détroit, nous, travailleuses de
résidences pour aînés, sommes au coeur de la crise
de la COVID-19. Nous mettons notre vie en danger à
chaque jour sans EPI adéquat, sans congés de
maladie ni personnel adéquat, » a dit Trece
Andrews, une travailleuse de résidence pour aînés
de Détroit, au Michigan. « Des milliers de
travailleurs et de résidents ont perdu leur vie de
façon insensée. J'ai vu de mes propres yeux
l'effet dévastateur de ce virus sur la communauté
noire, révélant le racisme systémique qui a
toujours été présent. Voilà pourquoi je participe
à la Grève pour la vie des Noirs : pour
exiger de plus grandes protections pour mes
collègues de travail, pour nos résidents et pour
les travailleurs partout au pays. »
Démanteler les politiques racistes
Les travailleurs revendiquent des gouvernements
et des entreprises des solutions qui ciblent les
communautés de couleur et démantèlent les
politiques racistes pour veiller à ce que chaque
famille soit en santé, en sécurité, peu importe
l'origine, le statut d'immigration, l'emploi ou le
lieu de domicile. Plus précisément, les
travailleurs en grève revendiquent :
La justice pour les communautés noires,
accompagnée d'une déclaration que la vie des Noirs
compte, une première étape essentielle pour
obtenir justice pour tous les travailleurs.
Que les élus
officiels et les candidats à tous les niveaux
fassent valoir leur autorité exécutive,
législative et règlementaire afin de commencer à
réécrire les règles et réimaginer notre économie
et notre démocratie pour que les communautés de
toutes origines puissent s'épanouir.
Que les entreprises agissent immédiatement pour
démanteler le racisme, la suprématie blanche et
l'exploitation économique partout où elle existe,
y compris dans nos endroits de travail. Ce qui
veut dire que celles-ci doivent augmenter les
salaires, permettre aux travailleurs de
s'organiser en syndicats, offrir des soins de
santé, des congés de maladie et une
assurance-santé élargie aux gens qui n'en ont pas
ou qui les ont perdues en même temps que leur
emploi en raison de la pandémie de la COVID-19,
des services de garderie, et plus, pour mettre fin
au cycle multigénérationnel de pauvreté engendré
par leurs attaques anti-ouvrières.
Que chaque travailleur puisse former un syndicat,
peu importe son endroit de travail.
« Nous ne pouvons réaliser la justice économique
sans la justice raciale », a dit Mary Kay
Henry, présidente du SEIU. « Depuis la fondation
même de notre nation, la suprématie blanche et
l'exploitation économique sont intrinsèquement
liées. Aujourd'hui, en cet instant national de
reddition de comptes, la classe ouvrière exige des
changements fondamentaux au système américain
brisé. Ils convergent dans la Grève pour la vie
des Noirs pour affirmer qu'aucune de nos
communautés ne pourra s'épanouir tant et autant
que la communauté noire de s'épanouit pas. »
Pourquoi nous faisons la grève pour la vie des
Noirs
En cet instant de reddition de comptes nationale,
la classe ouvrière de tout le pays et ses alliés
dans les luttes interreliées pour la justice sont
solidaires dans La grève pour la vie des Noirs.
Le révérend et
docteur William Barber II, président des
Réparateurs de la brèche et co-président de la
Campagne en appui aux pauvres : un appel
national à la renaissance morale : «
Nous devons montrer à la nation que si vous
écorchez au passage un menteur, vous trouverez un
voleur. Si vous écorchez au passage un raciste,
vous trouverez un voleur qui cherche à voler les
soins de santé, les salaires décents pour les
remettre aux intérêts des entreprises, traitant
les entreprises comme des personnes et traitant
les personnes comme des choses. Nous ne pouvons
parler de justice raciale en ce moment sans parler
d'inégalité des revenus. Nous devons exiger une
augmentation pour tous – les personnes noires,
blanches, brunes, autochtones et asiatiques
pauvres et à faible revenu. En d'autres
mots : tout le monde est inclus, personne
n'est exclus. »
Sandra Ellington, préposée à l'entretien en
Ohio : « En dépit de toute cette
souffrance, j'ai espoir parce que cette fois,
c'est différent. Cette fois, il s'agit d'un
mouvement ! Les gens ne veulent pas le dire,
mais moi, je ne suis pas gênée de le dire :
c'est une révolution ! En tant que mère, à
chaque fois que j'entends dans ma tête les
dernières paroles de George Floyd qui demandait
pour sa mère, à chaque fois que j'y pense, mon
coeur tremble. Je pense à mon propre fils, je le
veux sain et sauf, et considéré pour ce qu'il
est : un être humain. »
Ash-Lee Woodard Henderson, codirectrice
générale du Centre d'éducation et de recherche
Highlander et membre du Mouvement pour des
tables politiques et stratégiques pour la vie
des Noirs : « Les entreprises géantes
comme Walmart et McDonald's profitent de
l'injustice raciale et de l'inégalité. Elles
prétendent appuyer Black Lives Matter, mais leur
modèle d'affaires fonctionne sur la base de
l'exploitation du travail des Noirs – faisant
passer quelques dollars pour des 'salaires
décents' et prétendant être étonnés lorsque la
COVID-19 rend les personnes noires qui constituent
leurs travailleurs essentiels malades. Elles le
font sans conséquence. Notre économie, celle du
passé et celle d'aujourd'hui, dépend de la
servitude des Noirs, et pourtant on nous vole nos
salaires, nos soins de santé, nos congés de
maladie payés, et plus encore. Le pouvoir des
entreprises constitue une menace pour la justice
raciale, et la seule façon de mettre en place une
nouvelle économie est en s'attaquant aux forces
qui ne sont pas entièrement dévouées au
démantèlement du racisme. »
James P. Hoffa, président général de la
Fraternité internationale des Teamsters :
« Nous exigeons des actions des entreprises et du
gouvernement pour démanteler la suprématie blanche
et pour assurer la santé, la sécurité et le
bien-être économique de chaque travailleur. C'est
un moment décisif, une chance de décider qui nous
sommes en tant que nation. Nous ne pouvons plus
fermer les yeux sur les effets mortels du racisme
structurel au sein de l'économie et de la
démocratie américaines. »
Adam Neville, coordonnateur national, XR Youth
US : « Les jeunes l'ont dit
clairement : nous ne resterons pas passifs
alors que notre avenir est détruit devant nos
yeux. Nous sommes déterminés à souligner ce moment
comme celui du tournant pour la justice. Retourner
à la normale ne serait qu'être complice du meurtre
de la liberté et de l'avenir des personnes noires,
et notre libération collective requiert que tous
les mouvements luttent pour la protection de la
vie des Noirs. Le mouvement pour le climat dirigé
par les jeunes est solidaire de la Grève pour la
vie des Noirs et sera présent en grand nombre
le 20 juillet parce que réimaginer notre
avenir est notre seul choix. »
Sonja Ogburn, responsable des services aux
immeubles pour les écoles publiques du comté
Montgomery à Bethesda, au Maryland : «
Tout le monde devrait se sentir en sécurité et
avoir le droit de vivre en ce monde. Lorsque nous
parlons de justice et d'égalité, ce n'est pas que
pour les riches et les Blancs, mais pour tout le
monde. Et ce ne sont pas que les personnes noires
qui se battent, mais les gens de toute origine,
croyance et couleur. »
Randi Weingarten, présidente de la Fédération
américaine des enseignants et enseignantes (AFT) :
« Nous vivons présentement trois grandes crises –
une crise sanitaire, une récession économique et
un racisme systémique, et le tout est exacerbé par
un président qui jette l'huile sur le feu et
cherche à diviser, et non guérir. La pandémie
mondiale de la santé, le racisme et la récession
exposent et exacerbent les inégalités de longue
date et qui persistent. L'AFT appuie nos soeurs et
frères qui font la Grève pour la vie des Noirs.
Nous ne pouvons feindre ne pas voir l'impact
négatif du racisme structurel, et nous serons
solidaires avec nos alliés qui exigent justice et
qui veulent bâtir un avenir plus égalitaire pour
tous. »
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 46 - 18 juillet 2020
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Les manifestations se poursuivent
aux États-Unis: Grève nationale pour la vie des Noirs le 20 juillet
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