S'écroulent les statues et symboles de l'esclavage, du génocide et du racisme


Statue du commandant de l'Armée des États confédérés, Robert E. Lee, à Richmond en Virginie

Dans plusieurs endroits aux États-Unis ainsi qu'au Canada et en Europe, les manifestations sans interruption déclenchées le 26 mai par la mort de George Floyd aux mains des policiers donnent lieu à un puissant rejet de la glorification et de l'exaltation de l'esclavage, du génocide et du racisme des institutions, des traditions, des rapports sociaux et de l'accumulation de la richesse sur lesquelles ils sont fondés. Les statues, monuments et autres symboles de marchands d'esclaves, de propriétaires d'esclaves, de défenseurs de l'esclavage et de la ségrégation raciale ainsi que les individus responsables de la dépossession et du génocide des peuples autochtones ou de la promotion du racisme sont déboulonnés, vandalisés ou, dans certains cas, retirés par mesure de prévention par les autorités locales. Les personnes soucieuses de justice se battent depuis des décennies pour faire enlever de tels symboles. Les actions d'aujourd'hui expriment la détermination du peuple à mettre fin aux relations et aux institutions sociales qui portent en elles la promotion de l'asservissement et de l'oppression des Noirs, des peuples autochtones et des peuples opprimés d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes et du racisme aujourd'hui. Faire tomber ces symboles est une expression de leur désir de s'investir du pouvoir, d'égalité et d'un système qui défend le droit d'être et la dignité de tous.

Aux États-Unis


Manifestation à Asheville en Caroline du Nord, le 21 juin 2020, pour exiger le retrait du monument aux Confédérés dans cette ville
Une statue de Thomas Jefferson est mise à feu à Birmingham en Alabama.

La majorité des statues et des monuments qui sont renversés aux États-Unis à l'heure actuelle sont ceux qui glorifient le côté confédéré de la Guerre civile américaine parce qu'ils célèbrent ces individus qui faisaient la promotion de l'esclavage et de la dépossession des Afro-Américains et les privaient de leurs droits. Plus de 50 statues et monuments de ce genre ont été démolis, vandalisés ou déboulonnés par mesure de prévention par les autorités depuis que George Floyd a été tué par la police le 25 mai.

Parmi eux, il y a diverses statues de Robert E. Lee, un commandant de l'Armée des États confédérés pendant la Guerre civile américaine. Le 1er juin, des manifestants ont déboulonné la statue de Robert E. Lee à une école secondaire qui porte son nom à Montgomery en Alabama. En Alabama ainsi que dans d'autres États du Sud, il y a des lois qui stipulent que le déboulonnage de monuments commémoratifs des confédérés est une infraction passible d'une amende de 25 000 dollars. Toutefois, à Birmingham, c'est la ville elle-même qui a enlevé le Monument des Soldats et Marins confédérés devenu le point de convergence des manifestations, disant que l'amende était moins chère que le coût de la sécurité requise pour préserver le monument. Dans la même veine, le 1er juin, les Fils des vétérans confédérés ont enlevé le buste de Robert E. Lee à Fort Myers en Floride.


Des statues confédérées à Raleigh en Caroline du Nord sont déboulonnées sur l'ordre du gouverneur après que des manifestants eurent renversé deux autres monuments.

À Raleigh en Caroline du Nord, après que deux monuments confédérés ont été renversés par les manifestants le 20 juin, le gouverneur Roy Cooper a ordonné que tous les monuments confédérés sur les terrains du Capitol de l'État soient enlevés pour « protéger la sécurité publique ». Il a affirmé : « Je suis préoccupé par les périlleux efforts pour faire tomber et s'emparer de statues énormes et lourdes, et par la forte possibilité de violents conflits sur le site. »

« Les monuments de suprématie blanche n'ont pas leur place dans des endroits d'allégeance et il est grand temps que ces monuments soient retirés de façon légale et sécuritaire », a-t-il dit.

La statue d'Albert Pike à Washington a été renversée et brûlée par les manifestants le 19 juin. Pike était un brigadier-général de l'Armée des États confédérés ainsi qu'un éminent franc-maçon. Entre autres choses, en 1850, il avait organisé le Know-Nothing Party (parti « Je ne sais rien ») qui avait fait campagne sur la base de croyances anti-immigration et de la promotion du recours aux esclaves comme étant plus « efficaces que les travailleurs agricoles ».


Une statue d'Albert Pike à Washington est renversée par des manifestants.


    À Washington (à gauche), la statue du président George Washington est renversée ; (à droite) tout ce qui reste de la statue d'Albert Pike est le piédestal

Le 11 juin, à Washington, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a ordonné que quatre portraits de propriétaires d'esclaves confédérés soient retirés de la galerie de la Chambr .

En général, les monuments confédérés ont été érigés au cours de la période des lois Jim Crow, c'est-à-dire à partir des années 1870 jusqu'à la période du mouvement des droits civils des années 1960, pour soutenir le racisme organisé par l'État, la dépossession et le lynchage des Afro-Américains.

Les manifestants ont aussi ciblé certains des soi-disant Pères fondateurs, dont plusieurs dépendaient du travail de personnes réduites à l'esclavage pour s'enrichir. L'un d'eux est George Washington qui, dit-on, possédait 317 esclaves sur son domaine au moment de son décès en 1799. Les manifestants à Portland en Oregon ont déboulonné la statue de George Washington le 18 juin. Son homologue Thomas Jefferson aurait « possédé » plus de 600 travailleurs asservis au cours de sa vie.  Le 23 juin, une statue de Thomas Jefferson a été déboulonnée à l'école secondaire Thomas Jefferson à Portland en Oregon. Les représentants de l'Université de Hofstra à Long Island, New York, ont déménagé une statue de Jefferson de l'extérieur du centre étudiant au musée.


Des manifestants à Portland en Oregon déboulonnent des statues de Thomas Jefferson et de George Washington.

Les statues de Christophe Colomb ont aussi été ciblées pour mettre en lumière l'asservissement des peuples autochtones des Caraïbes, du Mexique, du Guatemala, du Pérou et de tous les pays des Amériques par les conquistadors espagnols, y compris le génocide presque intégral des Taïnos. La première statue a été déboulonnée le 9 juin à Richmond en Virginie. Une autre a été renversée le 10 juin à Saint-Paul au Minnesota. Une troisième statue a été décapitée à Boston le 11 juin et le reste de la statue a été retiré par la ville. Seize autres statues ont été retirées par les autorités municipales ou sont en attente d'être retirées.


La statue de Christophe Colomb est jetée à l'eau à Richmond en Virginie.

Dans le même esprit, des statues au Nouveau-Mexique et en Californie dédiées aux personnages impliqués dans le génocide et l'esclavage des peuples autochtones dans les Amériques ont été déboulonnées par les manifestants ou par les autorités locales, y compris des monuments en hommage au conquistador espagnol Juan de Onate et au prêtre catholique Junipero Serra y Ferrer.

Au Canada

Au Canada, de récentes manifestations et pétitions appellent au déboulonnage des statues de personnages historiques directement impliqués dans la dépossession et les actes de génocide contre les peuples autochtones, ainsi que ceux impliqués dans la promotion de l'esclavage.

Dans une pétition qui a commencé à circuler au début de juin intitulée « Supprimer le monument de John A. Macdonald à Montréal », on peut lire entre autres :

« Nous demandons à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, ainsi qu'au Conseil municipal de retirer le monument au premier ministre du 'Canada'. Il n'y a absolument aucune raison ni lieu de glorifier un nationaliste blanc, raciste et colonialiste sur un territoire autochtone non cédé.

« La simple existence de ce monument est un exemple du blanchiment de l'histoire culturelle ; or, la vraie 'réconciliation' n'inclut pas la glorification de ceux qui ont participé activement au génocide autochtone.

« Voici quelques exemples de projets réalisés par Macdonald durant sa vie :

« - la création du programme des pensionnats autochtones qui aboutira à l'établissement de 130 de ces derniers ;

« - la promotion ouverte de la préservation d'un soi-disant Canada 'aryen' ;

« - l'Acte du cens électoral de 1885 ;

« - l'Acte pour encourager la civilisation graduelle ;

« - la Loi d'exclusion des Chinois et la Taxe d'entrée chinoise ;

« - la participation complice dans l'interdiction de l'enseignement en français dans de nombreuses provinces.

« - la condamnation à mort du chef des Métis, Louis Riel. 'Il sera pendu même si tous les chiens du Québec aboient en sa faveur'. »

En date du 25 juin, plus de 21 000 personnes l'ont signé. Pour signer la pétition, cliquez ici.

La statue de John A. Macdonald à Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard

Déjà en 2018, une statue de Macdonald a été déboulonnée à Victoria en Colombie-Britannique. L'artiste qui l'avait créée a récemment dit au réseau CTV qu'il « avait honte d'avouer qu'il n'avait appris la réalité des pensionnats autochtones qu'après l'achèvement de la statue et croit maintenant que ces monuments doivent être déboulonnés ».

À Toronto, on demande à l'Université Ryerson de déboulonner la statue de son fondateur, Egerton Ryerson. Une pétition faisant cette demande fait valoir que Ryerson a « aidé le gouvernement canadien dans la création des écoles autochtones » et qu'il s'était « opposé à l'éducation des femmes ». Pour accéder à la pétition intégrale et la signer, cliquez ici.

Aussi à Toronto, il y a une pétition pour donner un nouveau nom à la rue Dundas, qui rend hommage au représentant de l'empire britannique Henry Dundas. On peut lire dans la pétition : « En tant que député de Midlothian à Westminster et secrétaire d'État, il a activement participé à faire entrave à l'abolition de l'esclavage dans l'empire britannique de 1791 jusqu'à la fin de sa carrière politique en 1806. L'esclavage a éventuellement été aboli en 1833 et officiellement en 1834 en Amérique du Nord. Mais les actions de Dundas visant à préserver le mercantilisme de ses amis dans le commerce d'esclaves a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et peut-être davantage. » Pour accéder à la pétition intégrale et la signer, cliquez ici.

Parmi les récentes suppressions de symboles glorifiant des individus qui ont commis des actes de génocide contre les peuples autochtones, il y a la rue Amherst qui a été renommée rue Atateken lors de la Journée nationale des peuples autochtones (le 21 juin 2019), l'aboutissement d'une revendication défendue depuis plusieurs décennies par les résidents et les entreprises locales. Le général britannique Amherst est notoire pour la guerre bactériologique qu'il a menée contre les peuples autochtones au moyen de couvertures contaminées à la petite vérole. Atateken est un mot mohawk qui veut dire « frères et soeurs ».


La statue de Cornwallis à Halifax est couverte en attendant son déboulonnage, 15 juillet 2017.

À Halifax, la statue d'Edward Cornwallis a été déboulonnée du parc du même nom en 2017. Cornwallis était le gouverneur britannique de la Nouvelle-Écosse qui aurait fondé Halifax. En 1749, Cornwallis a mis les têtes de chaque homme, femme et enfant micmacs de la province à prix — un acte équivalent à un génocide. Cette pratique a aussi été utilisée contre les Acadiens entre 1755 et 1763 pendant la prise en charge britannique d'une partie des anciennes colonies françaises. Les terres saisies par les Britanniques avaient été établies par les Acadiens lorsque ceux-ci sont arrivés en 1604.

La proposition de déboulonner la statue de Cornwallis et de renommer le parc « Parc de la Paix et de la Liberté » de Halifax a été faite pour la première fois le 21 novembre 2009, lorsque près de 200 personnes se sont rassemblées à cet endroit pour s'opposer à la réunion inaugurale du Forum de sécurité internationale de Halifax, l'agence belliciste basée à Washington et financée par le ministère de la Défense nationale du Canada ainsi que l'Agence de promotion économique du Canada atlantique. Avec l'approbation des Micmacs, les activistes ont couvert la statue de Cornwallis et ont décidé de renommer le parc, leur tout premier acte en ce sens.

En Angleterre et en Écosse


Une statue d'Edward Colston à Bristol en Angleterre, est renversée le 7 juin 2020 par des manifestants et jetée à l'eau.

En Angleterre, les gens ont déboulonné ou exigent qu'on déboulonne les statues de marchands d'esclaves et de racistes notoires, les symboles de la glorification par les élites dirigeantes de l'empire, du racisme et de l'esclavage.

La base de la statue d'Edward Colston à Bristol, après que celle-ci eut été renversée

Le 7 juin, à Bristol, une statue d'Edward Colston a été renversée par des manifestants et jetée dans l'eau du port. Colston était un trafiquant notoire d'êtres humains de la fin du XVIIe siècle qui était associé à un des principaux ports britanniques liés à l'esclavage transatlantique. Aussi, à partir de 1680, Colston a été principalement lié à la Compagnie royale d'Afrique (CRA) basée à Londres, qui avait le monopole de l'esclavage britannique de l'époque, transportant les Africains aux colonies britanniques d'Amérique du Nord et des Caraïbes. En 1689, il est devenu gouverneur adjoint de la CRA. Les historiens ne semblent pas s'entendre sur la part de la fortune de Colston qui était liée directement à l'esclavage. Cependant, il était l'un des principaux trafiquants et était aussi lié à la production sucrière, une autre industrie qui reposait sur le travail des Africains réduits en esclavage. Sur la base de cette immense richesse, il est devenu plus tard un des principaux bienfaiteurs de diverses écoles et associations caritatives de Bristol ainsi que député tory. Il était aussi associé à la Société des aventures marchandes à Bristol, un monopole qui contrôlait le gouvernement et le commerce locaux, y compris le trafic d'Africains réduits à l'esclavage. La Société, avec l'appui de Colston, a pétitionné pour mettre fin au monopole royal sur le trafic d'Africains pour permettre aux marchands de Bristol de participer au trafic des Africains réduits à l'esclavage que la Société contrôlait. Il est devenu un des principaux bienfaiteurs de diverses écoles et d'organisations caritatives de Bristol pour avancer ses propres intérêts d'affaires en opposition à ceux de la couronne.

Plusieurs écoles de Bristol portent le nom d'Edward Colston comme, jusqu'à tout récemment, le Colston Hall, une importante salle de concert. Une statue a été érigée en son hommage en 1895 avec une plaque où on peut lire « Érigé par les citoyens de Bristol en mémoire de l'un des fils les plus vertueux et sages de leur ville ».

Des manifestations contre la statue se succèdent depuis plus de 20 ans. En 2018, une deuxième plaque a été proposée où était ajouté :

« En tant que haut responsable de la Compagnie royale d'Afrique de 1680 à 1692, Edward Coslton a joué un rôle actif dans l'asservissement de plus de 84 000 Africains (y compris 12 000 enfants) dont 19 000 sont morts en route pour les Caraïbes et l'Amérique. Colston a aussi investi dans le commerce d'esclaves espagnol et dans le sucre produit par les esclaves. En tant que député des tories pour Bristol (1710-1713), il a défendu le 'droit' de la ville de faire le commerce d'Africains réduits à l'esclavage. Les Bristoliens qui ne partageaient pas ses croyances religieuses et politiques ne pouvaient bénéficier de ses associations caritatives. »

Il y a eu opposition à cette formulation et après plusieurs autres tentatives sans issues, la statue a finalement été déboulonnée une fois pour toutes.


La statue de Robert Milligan à West India Quay dans les Docklands de Londres est enlevée par mesure de prévention par les autorités le 9 juin 2020.

Le 9 juin, à Londres, la statue de Robert Milligan à West India Quay, dans les Docklands, a été déboulonnée par mesure préemptive des autorités. Érigée pour rendre hommage à Milligan lors de son décès en 1809, il y a depuis longtemps des revendications pour qu'elle soit déboulonnée. Tôt en juin, une pétition parrainée par un conseiller local exigeant le déboulonnage de la statue a recueilli des milliers de signatures. Le Musée de Londres dans les Docklands a publié un communiqué avant le déboulonnage de la statue qui disait en partie :

« Maintenant plus que jamais, alors que Black Lives Matter exige la suppression de monuments rendant hommage aux propriétaires d'esclaves, nous préconisons que la statue de Robert Milligan soit enlevée en raison de ses liens historiques avec la violence et l'exploitation coloniales.

« Nous travaillons présentement avec un consortium pour enlever cette statue et sommes conscients des autres legs et symboles dans la région. La statue est présentement couverte de pancartes et donne lieu à des manifestations. Nous croyons que ces manifestations doivent se poursuivre aussi longtemps que la statue demeure. »

Milligan avait hérité de plantations sucrières en Jamaïque et était le propriétaire de plus de 500 Africains réduits à l'esclavage. Plus tard, il a dirigé le consortium qui a construit les West India Docks de Londres pour faciliter l'importation de produits fabriqués par les esclaves dans les Caraïbes.

Aussi à Londres, dans un communiqué de l'association caritative de Guy et de St. Thomas, et du Trust de la fondation des services de santé de Guy et de St. Thomas, il a été annoncé le 11 juin que les statues représentant Robert Clayton et Thomas Guy seraient retirées des regards du public. « Tout comme de nombreuses organisations en Grande-Bretagne, nous savons que nous avons le devoir de traiter du legs du colonialisme, du racisme et de l'esclavage dans notre travail. Nous reconnaissons absolument la douleur et la colère publiques qu'évoquent d'une façon ou d'une autre les symboles de ces statues publiques de personnalités historiques associées au commerce des esclaves », lit-on dans le communiqué.

Clayton, un ancien lord-maire de Londres, avait des liens avec la Compagnie royale d'Afrique lorsque Guy a investi dans la Compagnie de la mer du Sud qui était impliquée dans le commerce d'esclaves de 4 800 hommes adultes par année.

Une autre statue dont le public exige le déboulonnage est celle de Cecil Rhodes à l'Université d'Oxford. Rhodes était un ardent défenseur de l'impérialisme britannique et de la suprématie de la « race anglo-saxonne ». Une pétition sur Change.org a près de 190 000 signatures exigeant que l'université enlève la statue. On peut y lire :

« Nous croyons que le colonialisme, le racisme et le patriarcat qui imprègnent cette statue n'ont pas leur place dans une université — qui, pour plusieurs d'entre nous, est notre demeure. Le déboulonnage de cette statue serait un heureux premier pas dans les efforts de l'université pour corriger ses agissements en tant que bénéficiaire active de l'empire. Tant qu'elle est debout, la statue de Rhodes sera une célébration non seulement des crimes qu'il a lui-même commis, mais du legs impérialiste sur lequel l'Université d'Oxford s'est développée et continue de se développer. Tant que la statue reste en place, l'Université d'Oxford continue de cautionner le racisme tenace qui hante cette institution. »

L'université a voté pour son déboulonnage, mais n'a pas encore dit quand elle le ferait. Les étudiants tentent de la faire déboulonner depuis au moins 2015, avec l'initiative « Rhodes doit tomber » qui a commencé à l'Université de Cape Town en Afrique du Sud et qui a réussi à faire déboulonner la statue de Rhodes dans cette ville.

Une statue d'un personnage encore plus récent, celle de l'ancien premier ministre Winston Churchill à Parliament Square à Londres, a été vandalisée au cours de récentes manifestations et peinte du slogan « Churchill était un raciste ». Il y a de nombreuses histoires au sujet de la conception du monde raciste de Churchill envers les Asiatiques orientaux, les Asiatiques du Sud et les personnes noires, et sa croyance à la suprématie blanche, une partie intégrante de sa conception du monde résolument impérialiste. La statue a maintenant été placardée pour éviter de nouveaux actes de vandalisme.

À Edinburg en Écosse, comme à Toronto, les manifestants exigent que cesse la glorification de Henry Dundas. Dans un bulletin de nouvelles de 570 News sur les manifestations continues pour le déboulonnage de sa statue, il est écrit : « Le feu politicien écossais du XVIIIe siècle est responsable d'avoir retardé l'abolition du commerce de l'esclavage de 15 ans, jusqu'en 1807. Au cours de cette période, plus d'un demi-million d'Africains réduits à l'esclavage ont été victimes de la traite transatlantique. » Tentant d'éviter l'inévitable, la ville d'Edinburgh a proposé un plan de rechange visant à conserver la statue mais d'inscrire, tout au haut d'une colonne, qu'il « a joué un rôle déterminant dans le report de l'abolition du commerce atlantique d'esclaves ».

En Belgique


La statue endommagée du roi Léopold II à Anvers est enlevée par les autorités le 9 juin 2020.

Il y a de nombreuses statues rendant hommage au roi Léopold II « des Belges » partout en Belgique, lui qui a pillé l'État libre du Congo et perpétré des atrocités et toutes sortes de crimes contre le peuple, y compris des meurtres de masse, la mutilation de masse, les travaux forcés sous peine de mort, de viol, d'assassinat et davantage, sans oublier l'expropriation de la richesse du Congo, en particulier pour la production du caoutchouc pendant la période de 1885 à 1908.

Les statues servent à aseptiser et glorifier les crimes de la Belgique et du roi Léopold II au Congo. Elles sont vandalisées sur une base régulière depuis quelques années, en particulier depuis la mort de George Floyd. À Anvers, les autorités ont enlevé la statue du roi Léopold II le 9 juin après avoir subi des dommages pendant des manifestations.

(Photos : LML, Shara, M. Edwards, B. Karp, China Daily, G. Davis, S. Villiani, J. Lefty, J. Morris, T. Roache, N. Khawaji, B.J. Sky, J. Biggs, C.Onyango-Obbo)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 43 - 30 juin 2020

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S'écroulent les statues et symboles de l'esclavage, du génocide et du racisme


    

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