La politique des États-Unis vis-à-vis Cuba

Sans même une feuille de vigne


Des membres de la brigade cubaine Henry Reeves se préparent à partir pour l'Afrique du Sud aider à combattre la COVID-19, le 25 avril 2020.

Les Yankees, frustrés par 60 ans d'échecs dans leurs tentatives de détruire la Révolution cubaine, ont commis la grave erreur de déclarer publiquement que toutes leurs actions visent à étouffer l'économie cubaine et tuer son peuple par la faim et la maladie.

La vérité finit toujours par se savoir et, en ce moment, elle est là, sans masque ni feuille de vigne pour couvrir sa nudité, dans le nouveau projet de loi intitulé Loi de la réduction des profits pour le régime cubain, présenté le 17 juin 2020 par le sénateur Rick Scott, avec l'appui des sénateurs Marco Rubio et Ted Cruz, dans le but de sanctionner les pays qui embauchent des médecins cubains, dont les brigades Henry Reeves qui se spécialisent dans les maladies suite aux catastrophes naturelles et aux graves épidémies.

Les campagnes de chantage et de pressions menées par les États-Unis depuis plusieurs années sont faites par prétendu souci que ces brigades envoyées par Cuba seraient une forme d'« esclavage » parce que Cuba ne leur distribuerait pas tout l'argent qu'elles reçoivent des pays contractants.

Ce n'est pas un secret que cette soi-disant « préoccupation » de l'empire est fausse, puisque les États-Unis ne se sont jamais souciés du peuple cubain, ce dont témoigne sa guerre économique, commerciale et financière. Le seul objectif qu'ils visent est d'étouffer encore davantage l'économie cubaine, entretenant la vieille illusion qu'ils peuvent détruire ce socialisme qu'ils détestent tant.

Une simple lecture de l'Opération Mongoose, approuvée en janvier 1962 par le président John F. Kennedy, en atteste juridiquement. On y affirme sans le moindre signe d'humanisme :

« L'objectif des États-Unis est d'aider les Cubains à renverser le régime communiste à Cuba. [...] L'opération a comme objectif de provoquer une rébellion du peuple cubain. [...] L'action politique sera appuyée par une guerre économique qui fera en sorte que le régime communiste ne pourra pas répondre aux besoins du pays. Des opérations psychologiques accroîtront le ressentiment de la population envers le régime et celles de nature militaire donneront au mouvement populaire une arme d'action pour le sabotage et la résistance armée en appui aux objectifs politiques. »

La nouvelle conspiration tramée par ces sénateurs est de couper toute entrée d'argent dans Cuba, entretenant le vieux rêve de voir l'économie socialiste s'écrouler par manque de liquidités, ce qui n'a rien à voir avec les sentiments humains qu'ils disent nourrir envers les Cubains, sous couvert de « préoccupation » au sujet de « trafic humain » de médecins et d'infirmiers.

Le nom du projet de loi lui-même indique clairement que ces sénateurs ne cherchent qu'à couper les profits obtenus par Cuba avec ses contrats de missions médicales qui, selon leurs calculs, seraient de 7 milliards de dollars par année. C'est ce qu'ils cherchent à bloquer.

Avec l'arrivée de Bolsonaro à la présidence du Brésil, ils ont réussi à éliminer la présence cubaine dans ce pays. Les laquais de l'Équateur et de la Bolivie ont fait de même et c'est ce qu'exige le fantoche Juan Guaido [au Venezuela], mais en raison du besoin de personnel de santé pour combattre la pandémie de la COVID-19, plus de 40 pays ont demandé l'aide de Cuba, puisque ni les États-Unis ni les autres pays du « monde libre » n'ont des professionnels désirant leur venir en aide.

Devant le défi de gouvernements qui ont recours à l'effort humain de médecins et d'infirmiers cubains et qui ne se soutient pas des menaces de Washington, ces politiciens anticubains ont lancé leur projet de loi, dans un nouvel effort pour davantage étouffer l'économie de l'île. De telles actions évoquent le contenu d'un rapport de la CIA du 12 décembre 1963 :

« En grande partie, les problèmes auxquels est confronté le régime de Castro sont le résultat de la politique américaine d'isolement économique et politique, ainsi que d'autres mesures d'hostilité et de sabotage. [...] Le principal objectif des programmes secrets est de compléter l'isolement économique, politique et psychologique de Cuba face à l'Amérique latine et au monde libre. [...] Ces mesures sont en grande partie responsables des difficultés économiques actuelles de Castro, mais de nouvelles mesures efficaces de guerre économique pourraient être adoptées. »

Il semblerait que 60 ans sans résultats n'ont pas appris aux ennemis de la Révolution que les Cubains ont la peau dure.

Ne savent-ils pas que même les camps de concentration mis sur pied par le général espagnol Valeriano Weyler durant la guerre d'indépendance de Cuba en 1895, visant à faire crever de faim les révolutionnaires, ne pouvaient vaincre ceux qui se battaient pour leur indépendance contre l'Espagne ?

Ni les plans secrets d'intervention de la CIA, ni le terrorisme d'État, ni la subversion politique, ni la création et le financement de la contrerévolution n'ont réussi à détruire le socialisme à Cuba.

Scott et ses amis ne sont pas au courant de ce qui se passe. Ils devraient lire certains rapports et apprendre des échecs de la politique yankee.

Le 6 février 1964, George W. Ball, le sous-secrétaire d'État, s'est entretenu à Washington avec l'ambassadeur britannique Ormsby Gore, où il a fait part de « l'agacement » des États-Unis face à la croissance des relations commerciales avec Cuba. Il a clairement dit :

« La politique du président Lyndon Johnson est d'imposer des sanctions économiques à Cuba comme arme contre la Révolution, pour créer des épreuves économiques et provoquer l'élimination du régime communiste. »

Le jour précédent, Ball avait présenté au président une étude menée par le département d'État et la CIA sur les liens économiques des pays occidentaux avec Cuba, dans une réponse à une demande faite dans le Rapport numéro 274 de l'Action de la Sécurité nationale, en décembre 1963.

L'étude contient 19 recommandations et la première d'entre elles est que le président Johnson avise toutes les agences gouvernementales que la restriction et la réduction des liens économiques du « monde libre » avec Cuba étaient un objectif de la politique nationale.

Toutes les recommandations concernent la guerre économique, mais l'article 15 est particulièrement intéressant. Il conseille « le recours discret à la presse, par le biais d'articles qui laissent entendre que le gouvernement contrôlera rigoureusement les compagnies commerciales qui font affaire avec Cuba ». Peut-être était-ce le début d'une liste noire.

C'est pourquoi la campagne de diffamation telle que publiée aujourd'hui dans la presse contre les missions médicales n'est pas le fruit du hasard. Elle est une extension de la campagne initiée par la CIA, en conjonction avec le département d'État, et qui ressurgit sans cesse comme politique prioritaire du gouvernement yankee contre Cuba.

Actuellement, près de 28 000 médecins et infirmiers cubains sauvent des vies dans 59 pays dans le monde et ils affrontent la COVID-19 dans 37 de ces pays avec un humanisme sans bornes, sans se soucier des questions d'argent ni de conditions de travail, parce que comme l'a dit José Marti :

« Une personne vraie ne cherche pas où il pourrait mieux vivre, mais où il peut mieux accomplir son devoir ».

(El Heraldo Cubano, republié par Boletin Por Cuba Ano 18 Numero 48. Traduit de l'espagnol par LML)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 42 - 27 juin 2020

Lien de l'article:
La politique des États-Unis vis-à-vis Cuba: Sans même une feuille de vigne - Arthur Gonzalez


    

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