Mort d'Ejaz Choudry aux mains de la police


22 juin 2020, rassemblement pour réclamer justice pour Ejaz

Ejaz Ahmed Choudry a été abattu le samedi 20 juin par la police régionale de Peel à Malton, un quartier de Mississauga, en Ontario. Dans la soirée du 22 juin, environ 2 000 personnes se sont rassemblées à l'intersection Goreway et Morning Star à Malton pour dénoncer cet acte brutal contre M. Ejaz Choudry par la police régionale de Peel pendant cette fin de semaine. Ils étaient tous unis, sans égard à la nationalité, la race, la langue ni la religion, contre le recours à la force meurtrière par la police, pour exiger des comptes et réclamer justice. On lisait sur leurs pancartes : « Un père tué par la police », « Un père tué le jour de la fête des Pères », « Justice pour Ejaz, tué par la police », et « Définancez la police ». Ils ont scandé à maintes reprises « Pas de justice, pas de paix » et « Non à la police raciste ».

Choudry était âgé de 62 ans et souffrait de schizophrénie et d'autres maladies. Il était en crise et avait besoin d'aide. Sa famille avait contacté les services de santé par téléphone pour demander que des paramédics viennent l'aider à prendre ses médicaments comme ils l'avaient fait dans le passé. Les paramédics sont arrivés sur les lieux et ont appelé la police en déclarant que M. Choudry était en possession d'un couteau de poche. Après avoir crié des instructions à M. Choudry en anglais, qu'il n'a pas comprises, la police a choisi d'enfoncer la porte, de lancer une grenade assourdissante et de tirer sur M. Choudry dans un déploiement soudain de violence.

Un porte-parole de la police de Peel a dit que les agents « croyaient » qu'il avait des armes et qu'il représentait « un danger pour lui-même ». Il était un homme frêle, seul à la maison et ne représentait un danger pour personne sauf peut-être lui-même. La déclaration de la police qu'ils avaient une raison d'ouvrir le feu et de le tuer révèle l'étendue du problème auquel les noirs et les minorités font face à Toronto. Selon des reportages, la police a rejeté tous les efforts de la famille pour qu'elle puisse intervenir de manière à désamorcer la situation.

Hassan Choudry, le neveu de la famille, a pris la parole au rassemblement du 22 juin. Il a réitéré ce qu'il avait dit aux journalistes, que son oncle était inoffensif, qu'il pouvait à peine faire trois ou quatre pas. « Vous êtes en train de me dire qu'un homme de 62 ans qui peut à peine respirer va courir vers vous et vous attaquer !? » Il a dit que quiconque a visionné l'enregistrement vidéo ou entendu les commentaires des témoins sait que la police n'a pas fait tout ce qu'elle pouvait pour désamorcer la situation.

« Nos dirigeants politiques et notre chef de police ne peuvent pas nous apaiser. Nous demandons que des actions soient menées immédiatement », a dit Hassan. « Nous réclamons la tenue d'une enquête publique sur ce qui s'est passé. » « Nous n'avons aucune confiance dans une enquête menée par la SIU [Unité spéciale d'enquête] qui n'a jamais rendu justice aux victimes de la violence policière dans cette province. Nous demandons aussi que l'agent qui a tiré sur notre oncle soit démis de la police immédiatement... Ceux qui ont pris la décision de tirer sur lui pour le tuer sont inaptes à servir dans la police. Ils ne devraient jamais plus porter un insigne ou patrouiller nos rues. »

Tous ceux qui ont pris la parole au rassemblement ont soulevé les mêmes revendications : que les agents responsables rendent des comptes et que cessent la violence policière, le racisme et le recours à la force meurtrière ! Ils ont aussi réclamé un changement de direction afin de mettre fin à des années de compressions à l'éducation, à la santé et dans les autres programmes sociaux, au lieu de plus d'activités policières et plus de prisons.

La communauté de Malton comprend principalement des travailleurs de minorités nationales qui font constamment face à la brutalité policière. En avril dernier, la police régionale de Peel a abattu D'Andre Campbell, âgé de 26 ans, qui souffrait lui aussi de schizophrénie. Il avait demandé de l'aide pour se rendre à l'hôpital. Au lieu d'aider une personne en détresse, la police l'a abattu.

L'utilisation de la force meurtrière contre des victimes souffrant de problèmes de santé mentale, surtout contre des Noirs et des Autochtones, est une chose très commune au Canada. Les autochtones représentent 4,8 % de la population du pays, mais 15 % de toutes les morts aux mains de la police. Les Noirs représentent 3,4 % de la population, mais 9 % des morts dues à la violence policière.

Des funérailles publiques pour Ejaz Ahmed Choudry ont eu lieu le 24 juin.

Un site GoFundMe a été mis sur pied pour fournir de l'aide financière à la famille Choudry - voir gofundme.com.


Depuis le meurtre par la police d'Ejaz Choudry, des manifestations quotidiennes ont lieu au coin de Goreway et Morning Star à Malton.

(Sources : Frank Chilelli et Lorne Gershuny, CBC et Mississauga News)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 42 - 27 juin 2020

Lien de l'article:
Mort d'Ejaz Choudry aux mains de la police - Steve Rutchinski


    

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