Mise à jour sur la COVID-19
Le président des États-Unis répond par de nouvelles provocations à une situation déjà désespérée
- Pierre Chénier -
Le président des États-Unis Donald Trump a tenu
une conférence de presse le 5 juin dans
laquelle il a dit que la COVID-19 est largement
chose du passé et sous contrôle aux États-Unis. Il
a déclaré que le pays a été pacifié par le recours
à la Garde nationale qui a dominé la rue contre le
vandalisme. Il a dit que les États-Unis sont sur
la voie d'une grande reprise économique et d'une
dominance renouvelée dans les affaires mondiales.
La domination de la rue et des affaires mondiales
est un thème qui a imprégné toute la conférence de
presse. L'affirmation que la pandémie est
largement chose du passé a été exprimée
graphiquement par la violation de la distanciation
sociale dans la façon dont les chaises des
journalistes ont été disposées pour la conférence
de presse. Selon les médias, les chaises avaient
d'abord été disposées de façon conforme aux guides
de la distanciation sociale, mais elles ont été
déplacées par le personnel de la Maison-Blanche
avant le début de l'événement. « Je remarque que
vous-mêmes êtes plus près les uns des autres,
c'est bien mieux ainsi, ça peut encore être
amélioré, c'est juste une question de
temps », a-t-il dit aux journalistes.
La conférence de presse avait lieu en réponse aux
données sur l'emploi qui ont été publiées par le
département du Travail plus tôt dans la journée et
qui indiquaient que le taux de chômage avait chuté
à 13,3 % en mai, par rapport à 14,7
% en avril, et que 2 509 000 emplois
avaient été ajoutés, comparativement à une perte
record de 20 687 000 en avril. Trump a
qualifié cette hausse, combinée à celle du marché
boursier, du « plus grand revirement de l'histoire
des États-Unis ».
« C'est un grand jour pour tout le monde en ce
qui concerne l'égalité », a-t-il dit.
La conférence de presse avait tous les traits
d'un geste fou et désespéré visant à assurer la
domination de l'élite dirigeante impérialiste que
Trump représente. Ceci comprend la domination
électorale, alors que l'élection présidentielle
américaine doit avoir lieu en novembre, sur ses
rivaux et sur le peuple américain qui n'a cessé de
protester contre l'injustice raciale et la
violence et l'impunité de l'État depuis le meurtre
de George Floyd par la police de Minneapolis
le 25 mai.
Des actions semblables ont été tenues par les
peuples du monde dans un grand nombre de pays.
Trump a provoqué une grande colère parmi le
peuple américain et les peuples du monde lorsqu'il
a osé déclarer que George Floyd serait heureux des
données sur l'emploi et de la soi-disant
pacification des rues par la force brutale, y
compris par le recours à la Garde nationale.
« J'espère que George nous regarde en ce moment
et dit que c'est une grande chose qui se
produit dans notre pays actuellement, a dit Trump
avec tant de vulgarité et d'esprit de provocation.
C'est une grande chose qui se produit dans notre
pays. C'est une grande journée pour lui. C'est un
grand jour pour tout le monde. »
La provocation et le désespoir étaient palpables
alors que le président des États-Unis a exprimé
que la faction impérialiste au pouvoir aux
États-Unis est prête à sacrifier encore plus de
vies avec un déconfinement sans limites aux
États-Unis, déclarant que l'« économie »
prime sur toute autre considération en tant que
source du pouvoir impérialiste américain au pays
et à l'étranger. Il n'a pas eu un seul mot de
remords ou de regret pour les 107 000
personnes qui sont mortes de la COVID-19 aux
États-Unis jusqu'à maintenant. En fait, il
considère qu'il s'agit d'une victoire parce que
des millions de personnes, a-t-il dit, auraient pu
mourir si les États-Unis n'avaient pas fermé leurs
frontières à la Chine de même qu'aux habitants de
l'Union européenne et à d'autres qui étaient
infectées par ce qu'il a appelé la « peste »,
un « cadeau de la Chine ». Il a dit que les
données sur l'emploi vont encore grandement
s'améliorer une fois que tous les États américains
vont accepter de se déconfiner et qu'on va
permettre à l'économie de repartir, sans contrôle
et sans surveillance, avec la levée des mesures
visant à freiner la propagation de la pandémie.
Voilà la carte risquée que joue cette faction
impérialiste au détriment de la santé et de la
sécurité, et de la dignité et des droits du peuple
américain et des peuples du monde. Cette carte est
pleine de dangers, y compris celui d'une guerre
civile totale entre les factions de l'élite. Cela
montre à quel point il est nécessaire que les
peuples des États-Unis et du monde développent
leur propre politique indépendante afin de
s'investir du pouvoir, tout en intensifiant leur
lutte pour leurs droits, dont la lutte contre
l'injustice raciale et la violence et l'impunité
de l'État.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 40 - 13 juin 2020
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