25 mai: Journée de libération de
l'Afrique
Mettons fin à l'exploitation des ressources humaines et matérielles de l'Afrique et affirmons le droit d'être des peuples
Le peuple de la République du Congo célèbre son
indépendance le 7 juillet 1960 — un des
17 États africains qui ont gagné leur indépendance
cette année-là.
Les peuples d'Afrique et d'ascendance africaine
ont une fière tradition de célébrer la Journée de
la libération de l'Afrique. En ce jour, ils
soulignent les victoires de leurs luttes contre le
colonialisme et pour l'indépendance. Ils
s'engagent à renforcer leur unité dans la lutte
contre toute exploitation et pour la libération
complète du continent africain. Aujourd'hui, à un
moment où la pandémie COVID-19 fait rage, LML
condamne les tentatives de puissances
étrangères d'asservir à nouveau l'Afrique et de
commettre de nouveaux actes de génocide contre les
peuples africains sous le couvert de l'aide
humanitaire et du progrès. Il est plus important
que jamais de s'opposer à la représentation
eurocentrique de l'Afrique, de ses peuples, de son
histoire et de leur droit d'être ainsi qu'aux
actes de génocide.
La Journée de la libération de l'Afrique est née
de la prise de conscience des peuples africains
que leur libération relevait d'eux-mêmes et fait
partie de la lutte mondiale contre l'impérialisme
et du front uni de la classe ouvrière et des
peuples pour mettre fin à l'exploitation de
l'humain par l'humain. Elle a été lancée lors de
la première Conférence des États africains
indépendants tenue à Accra, au Ghana, le 15
avril 1958, et a réuni huit chefs d'État
africains indépendants.[1]
Cette journée a été déclarée « Journée de la
liberté de l'Afrique » pour souligner la
progression du mouvement de libération.
En 1960, dix-sept États africains ont acquis
leur souveraineté en la soulignant comme « l'Année
de l'Afrique ». Le 25 mai 1963,
l'Organisation de l'unité africaine a été fondée à
Addis-Abeba, en Éthiopie, avec la participation de
plus de 1 100 personnes
représentant 31 États africains, 21
mouvements de libération africains et des
centaines de sympathisants.[2] L'OUA a
proclamé que le 25 mai serait désormais
célébré comme la « Journée de libération de
l'Afrique » à observer chaque année et pour
poursuivre les aspirations des peuples d'Afrique à
la liberté, à la souveraineté et à une nouvelle
société.
Les chefs d'État africains à la fondation de
l'Organisation de l'unité africaine le 25 mai 1963
Aujourd'hui, le continent africain compte 55
pays indépendants. À l'exception de Djibouti,
gouverné par les Français, aucune puissance
extérieure n'a de pouvoir direct sur le territoire
africain. Malgré cela, l'ingérence dans les
affaires africaines des anciennes puissances
coloniales et d'autres grandes puissances signifie
que les questions de l'unité, de l'indépendance et
de l'autodétermination de l'Afrique se posent plus
fortement que jamais.
La Journée de la libération de
l'Afrique 2020 arrive à un moment où les
impérialistes américains et britanniques ainsi que
les anciennes puissances coloniales telles que la
France et la Belgique et d'autres pays tels que le
Canada qui intervient pour protéger les intérêts
miniers, sont engagés dans de nouvelles tentatives
pour inverser le cours de l'histoire et exploiter
impitoyablement le continent africain pour ses
vastes ressources humaines et matérielles. C'est
un crime inimaginable de la part de ces puissances
que leur legs et leur programme actuel de
mondialisation ont fait que les peuples africains
sont si appauvris, ravagés par les divisions et
les conflits internes, alors que les ressources
sur leurs territoires sont si abondantes. La
Grande-Bretagne voudrait effacer le souvenir de sa
période coloniale inhumaine lorsqu'elle a pris les
devants dans la traite des esclaves et dévasté des
peuples et des cultures entiers dans des actes de
génocide. Pendant ce temps, le rôle des États-Unis
dans l'esclavage des Africains se poursuit et les
demandes de réparations retentissent.
Le monde a rejeté bon nombre des valeurs et
politiques anglo-américaines et eurocentriques
adoptées en rapport avec les tentatives de
soumettre l'Afrique avec le mépris le plus absolu
qu'elles méritent, mais il continue d'être du
devoir de la classe ouvrière et du peuple du
Canada et des anciennes puissances coloniales de
rompre avec et de briser les illusions chauvines
promues par l'oligarchie financière et les
monopoles qui encouragent les travailleurs à se
joindre à eux pour assumer le nouveau « fardeau de
l'homme blanc », en prétendant que la mission
pour faire réussir les monopoles sur le marché
mondial vise à « apporter le développement » aux
Africains. Dans le cadre de ce devoir, nous
établissons une cause commune avec les peuples
d'Afrique et du monde en développement qui luttent
pour avancer sur leur propre voie de
développement, pour garantir et consolider une
indépendance politique et économique complète,
ainsi que pour assurer un monde futur qui convient
à tous les êtres humains.
Vive la Journée de la
libération de l'Afrique !
Notes
1. Y ont participé des
représentants des gouvernements de l'Éthiopie, du
Ghana, du Libéria, de la Libye, du Maroc, du
Soudan, de la Tunisie, de la République arabe unie
(qui était la fédération d'Égypte et de Syrie) et
des représentants du Front de libération nationale
d'Algérie et de l'Union des peuples camerounais.
Cette conférence était importante en ce qu'elle
représentait la première conférence panafricaine
tenue sur le sol africain. Elle était également
significative en ce qu'elle représentait
l'expression collective du dégoût des peuples
africains envers le système du colonialisme et de
l'impérialisme qui causait tant de souffrances aux
peuples africains. De plus, elle représentait la
volonté collective de voir le système du
colonialisme définitivement aboli. The Talking
Drum écrit à ce sujet :
« Après 500 ans de souffrances les plus
brutales connues de l'humanité, le viol de
l'Afrique et la traite des esclaves qui a suivi,
qui a coûté à l'Afrique plus
de 100 000 000 de ses enfants, les
masses des peuples africains singulièrement,
séparément, individuellement, en petits groupes
déconnectés pendant des siècles avaient dit
'assez' ! Mais en 1958, lors de la
Conférence d'Accra, il était dit d'une manière qui
mettait l'accent sur une action commune,
coordonnée et unifiée.
« Cette conférence a donné une clarté et une
définition nette au panafricanisme, à la
libération totale et à l'unification de l'Afrique
sous le socialisme scientifique. La conférence a
également jeté les bases et la stratégie pour
l'intensification et la coordination de la
prochaine étape de la Révolution africaine, pour
la libération du reste de l'Afrique et pour une
éventuelle et complète unification. »
2. À ce moment-là, plus
des deux tiers du continent étaient devenus
indépendants de la domination coloniale.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 37 - 30 mai 2020
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25 mai: Journée de libération de
l'Afrique: Mettons fin à l'exploitation des ressources humaines et matérielles de l'Afrique et affirmons le droit d'être des peuples
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