Commentaire

Comment les impérialistes utilisent improprement le mot « capital »

Les impérialistes ont avili le mot « capital ». Leur but est de faire apparaître le parasitisme et la putréfaction de l'économie impérialiste comme normaux et capables de produire une valeur nouvelle sans la classe ouvrière. L'impression est donnée que les impérialistes peuvent créer de la valeur nouvelle ou de la richesse sociale à partir de rien, sans engager la classe ouvrière dans le travail productif.

Le dépouillement du public de la valeur déjà produite qu'il possède ou le repartage de la valeur déjà produite est présenté comme faire de l'argent ou créer une valeur nouvelle. Cela glorifie le parasitisme de la bourse, les autres combines à la Ponzi, les activités de jeu et le fait de forcer l'augmentation (ou la baisse) des prix du marché de la valeur déjà produite comme le pétrole ou même les terres pour satisfaire des intérêts privés étroits.

Le but de l'avilissement du langage est d'éliminer la classe ouvrière de la conscience collective et de la conscience individuelle en tant que facteur humain nécessaire à la production de la valeur nouvelle dans son rapport avec la valeur déjà produite et ceux qui la contrôlent.

La classe ouvrière est confrontée à la question de savoir qui contrôle la valeur déjà produite avec laquelle elle peut produire une valeur nouvelle. Dans le système impérialiste, la classe ouvrière ne contrôle pas la valeur déjà produite et ne peut établir un rapport avec cette valeur d'une manière qui répond aux besoins des travailleurs et de leurs familles et à ceux de la société. Actuellement, la classe ouvrière entre dans un rapport social avec une classe étrangère ou une classe non ouvrière (l'oligarchie financière ou la classe impérialiste) qui contrôle la valeur déjà produite. Ce rapport social est appelé capital.

Ce rapport social, le capital, est en crise et doit être remplacé. La base économique du rapport social est en crise permanente. Regardez l'Alberta. Depuis des années, les impérialistes qui contrôlent la valeur déjà produite disent que la voie de la prospérité est que les travailleurs produisent de plus en plus de pétrole pour l'exporter aux États-Unis et vers d'autres marchés, ce qui assurerait leur avenir. La réalité est tout autre. L'Alberta est en crise, les travailleurs font face à un taux de chômage de 25 %, les entreprises font face à la faillite et la population doit faire face au démantèlement des programmes sociaux et des services publics. Les impérialistes au pouvoir refusent d'admettre que la direction et le but de l'économie albertaine doivent être changés.

Les oligarques du secteur de l'énergie ne peuvent même pas contrôler le prix du marché des précieuses ressources naturelles que les travailleurs produisent, et bradent ces ressources naturelles aux impérialistes américains. La réaction de ceux qui contrôlent ne peut être considérée comme une réponse sérieuse, car elle est totalement intéressée. Son point de départ est leur refus d'admettre que le système impérialiste est un échec et que ce système est en proie aux crises récurrentes. Les oligarques nient que la liquidation des ressources et leur refus de construire une économie albertaine dynamique, diversifiée et prosociale sont des erreurs qui doivent être rectifiées. Il est ridicule de proposer une sortie de la crise qui se résume à la répétition de la même chose, les cadeaux continuels aux mêmes oligarques de l'énergie par le rachat de leurs projets qui ont échoué comme les pipelines Keystone XL et Trans Mountain, et par des paiements publics pour nettoyer le gâchis qu'ils ont laissé derrière eux comme les puits orphelins.

La signification économique du capital décrit un rapport social inégal entre ceux qui contrôlent la valeur déjà produite et la classe ouvrière, et ce rapport est en crise et doit être surmonté en établissant un nouveau rapport direct des travailleurs avec la valeur déjà produite.

Ceux qui contrôlent actuellement la valeur déjà produite sont censés acheter la capacité de travail de la classe ouvrière et faire travailler les travailleurs pour produire la nouvelle valeur nouvelle dont le peuple et la société ont besoin pour leur existence. Le rapport social en action peut produire une valeur nouvelle lorsque les travailleurs sont engagés dans le travail productif, mais la classe ouvrière n'a aucun contrôle sur la façon dont la valeur nouvelle est utilisée et le rapport est en crise et a besoin d'être remplacé. L'objectif des forces en contrôle, qui est de maximiser leurs profits, entre en contradiction avec l'économie socialisée moderne qui a besoin de coopération et de planification et d'un objectif qui favorise les travailleurs et l'environnement social et naturel et non les intérêts privés étroits de la minorité au pouvoir.

La valeur déjà produite, comme une usine, une machine, le pétrole ou sa représentation en argent, ne peut produire une valeur nouvelle par elle-même en dehors d'un rapport social avec la classe ouvrière. Pour ouvrir la voie de son émancipation, la classe ouvrière doit prendre le contrôle de la valeur déjà produite et entrer dans un nouveau rapport social avec elle sans l'ingérence et le contrôle de la classe non ouvrière (l'oligarchie financière ou la classe impérialiste).

L'utilisation du terme « capital »

La proposition est de ne pas utiliser le terme « capital » à moins qu'il ne renvoie spécifiquement et clairement au rapport social qui existe entre ceux qui contrôlent la valeur déjà produite, la classe non ouvrière (l'oligarchie financière ou la classe impérialiste), et la classe ouvrière, qui vend sa capacité de travail à la classe non ouvrière qui contrôle la valeur déjà produite. Sinon, dans la plupart des cas, il faut utiliser les mots valeur, richesse, argent, richesse sociale, moyens de production.

Note

Le terme « capitalisation » boursière est censé donner l'impression que l'argent ou le « capital » investi en bourse peut produire une valeur nouvelle lorsque le cours de l'action augmente en dehors de tout rapport social direct avec la classe ouvrière ou même de toute relation directe avec un moyen de production. Inversement, l'impression est donnée qu'il y a perte de la valeur lorsque baisse le cours de l'action, son prix de marché ou la « capitalisation ».

Même le terme de capital humain est utilisé sans que l'on sache ce qu'il signifie, à part peut-être une sorte de valeur potentielle sous le contrôle de la classe non ouvrière (l'oligarchie financière ou la classe impérialiste).

Cette utilisation impropre du mot « capital » avilit également la réflexion sur les pensions. La valeur sociale des caisses de retraite et de nombreux fonds communs de placement représente l'épargne des travailleurs de la valeur qu'ils ont déjà produite. Au lieu de mettre cette richesse sociale au service d'un rapport social avec les travailleurs pour produire une valeur nouvelle au sein de l'économie nationale, elle est principalement investie en bourse ou envoyée à l'étranger. Lorsque le cours de l'action monte, tout le monde félicite les gestionnaires du fonds, qui auraient créé en quelque sorte une valeur nouvelle. Mais cela cache la vérité : la hausse du prix de l'action ne signifie pas que les travailleurs ont produit la valeur nouvelle qui correspond à la hausse du prix de l'action et que l'entreprise possède une valeur supérieure à celle déjà produite et que les actions représentent cette valeur nouvelle.

Lorsque des actions sont achetées en bourse, l'argent va au vendeur des actions ; il ne va pas à la société cotée en bourse. Le seul cas où l'argent issue de l'achat d'actions va directement à l'entreprise pour être investi est lors d'une première offre publique, de son introduction en bourse ou lorsque l'entreprise émet plus d'actions.

Lorsqu'une entreprise rachète des actions et radie la quantité d'actions qu'elle achète, elle désinvestit en fait la valeur ou la draine en l'envoyant aux vendeurs des actions, ce qui réduit ou affaiblit la quantité de valeur déjà produite dont dispose la société pour entrer dans un rapport social avec la classe ouvrière pour par la suite produire une valeur nouvelle.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 32 - 12 mai 2020

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