Le Service de contrôle de l'immigration et des douanes crée des conditions favorables à l'éclosion dans les centres de détention
Pendant la pandémie, alors que les peuples
partout dans le monde pratiquent la distanciation
sociale et le confinement et voyagent le moins
possible pour arrêter la pandémie de la COVID-19,
l'Agence fédérale américaine, le Service de
contrôle de l'immigration et des douanes des
États-Unis (ICE), continue ses raids brutaux, ses
détentions de masse et ses déportations.
Dans un article du 13 avril publié par Mother
Jones, on explique comment le traitement par
l'ICE des personnes infectées par la COVID-19 dans
ses centres de détention crée une situation qui
favorise l'éclosion. On lit dans l'article :
« Sur son site web, le Centre pour le contrôle et
la prévention des maladies (CDC) offre des
directives pleines de bon sens pour les prisons et
les centres de détention pour empêcher la
propagation de la COVID-19. Ces établissements,
selon le CDC, doivent éviter de ‘placer en
cohorte' les personnes qui ont été en contact avec
quelqu'un infecté par le virus — c'est-à-dire, de
les placer en confinement ensemble. Les raisons
sont évidentes. Cette façon de faire peut
‘transmettre la COVID-19 des personnes infectées
aux personnes non infectées'.
« Et pourtant,
l'ICE, qui détient des immigrants et des
chercheurs d'asile dans des établissements partout
au pays, suit des procédures qui sont contraires
aux conseils du CDC. L'approche de l'agence repose
beaucoup sur le regroupement parce qu'elle refuse
de libérer un grand nombre de personnes, en dépit
du fait qu'elle n'a pas toujours les moyens de
séparer les détenus qu'elle sait exposés au
nouveau coronavirus.
« L'ICE loge habituellement les détenus dans des
dortoirs où des dizaines de personnes sont forcées
d'être ensemble dans un espace étroit. En vertu de
la politique de l'ICE sur la COVID-19, des détenus
ayant des symptômes sont retirés et placés en
confinement. Lorsque quelqu'un a un résultat
positif, toutes les autres personnes du dortoir
sont en quarantaine ensemble, ou ‘placés en
cohorte', pendant 14 jours. Ensuite, le
personnel du centre de détention contrôle les
détenus pour voir si quelqu'un d'autre a développé
des symptômes. Pendant ce temps, les détenus en
quarantaine sont proches les uns des autres et
touchent les mêmes surfaces — souvent sans avoir
suffisamment accès à du savon, des produits
nettoyants, des masques ou des gants. Si une autre
personne est infectée, elle est isolée et
l'horloge de la quarantaine repart à zéro. La
procédure, selon les directives de l'ICE, se
poursuit jusqu'à ce que personne n'ait des
symptômes pendant deux semaines. »
À la mi-mars, dans une lettre ouverte au
directeur intérimaire de l'ICE, Matthew T.
Albence, plusieurs professionnels médicaux ont
appelé l'ICE à « relâcher les immigrants
individuels et les familles immigrantes en
détention en attendant que leur dossier judiciaire
soit réglé afin d'éviter la propagation de la
COVID-19 et mitiger les dommages dus à
l'éclosion. »
Les médecins soulignent que « les établissements
de détention, comme les pénitenciers et les
prisons où ils sont logés, sont conçus pour
maximiser le contrôle de la population incarcérée
et non pour minimiser la transmission de la
maladie ou prodiguer avec efficacité des soins de
santé. Ce problème est aggravé en raison des
conditions d'hygiènes malsaines et de
surpopulation, une ventilation insalubre, le
manque d'accès à des produits d'hygiène
personnelle comme du savon, de l'eau ou du
désinfectant pour les mains, une nutrition qui
laisse à désirer, une non-conformité aux normes de
prévention reconnues, le dépistage et le
confinement. Le transfert fréquent d'individus
d'un établissement de détention à l'autre, et un
renouvellement de nouveaux détenus provenant de la
communauté, rendent encore plus difficiles la
prévention et la détection d'éclosions de maladies
infectieuses. Une réponse immédiate, dès que les
symptômes sont dépistés et observés, est
nécessaire pour bloquer la transmission virale.
Malheureusement, les délais de dépistage, de
diagnostic et d'accès aux soins sont systémiques
lorsqu'une personne est détenue par l'ICE. Aussi,
en raison de la précarité du système
réglementaire, il est difficile de savoir si c'est
l'ICE, le comté ou les départements de la santé de
l'État qui sont responsables du contrôle de la
santé publique dans ces établissements.
« Pour ces raisons, la transmission de maladies
infectieuses dans les pénitenciers et les prisons
est incroyablement courante, en particulier celles
transmissibles par gouttelettes respiratoires.
[...] La COVID-19 menace le bien-être des
individus détenus ainsi que des agents
correctionnels qui voyagent entre leur communauté
et les centres de détention.
« Nous recommandons fortement que l'ICE mette en
oeuvre des alternatives communautaires à la
détention afin de réduire la surpopulation de
masse dans les centres de détention. Les individus
et les familles, surtout les plus vulnérables —
les personnes âgées, les femmes enceintes, les
gens ayant des problèmes de santé mentale et les
personnes à risque — devraient être libérés en
attendant que leur procédure judiciaire soit
terminée afin d'éviter des décès évitables et
mitiger les dangers provenant d'une éclosion de la
COVID-19. »
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 29 - 2 mai 2020
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