L'absence de redevabilité du système de gouvernement de partis cartellisés

Le guide à l'action du PCC(M-L) : Pour nous la responsabilité commence chez soi

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) est guidé par la devise : Pour nous la responsabilité commence chez soi. Ce n'est pas le stratagème de propagande du politicien qui dit à ses électeurs : « Faites-moi confiance, je tiendrai mes promesses ». Non, c'est avant tout un engagement pris par le PCC(M-L) et par tous ses membres d'être responsables envers leurs pairs de sorte que non seulement ils soient responsables envers la société mais aussi que la société soit responsable envers ses membres.

Le système actuel fondé sur la devise : « Faites-moi confiance, je tiendrai mes promesses » présente plusieurs problèmes en plus de celui que ce n'est pas vrai, le premier étant qu'il s'agit d'un système électoral qui prive l'électorat de son droit de vote. Cela signifie que les électeurs n'ont aucun contrôle sur ceux qu'ils élisent pour les représenter. Tous ceux qui disent « Faites-moi confiance » ne sont pas nécessairement de mauvaise foi ou malintentionnés. Beaucoup le croient très sincèrement lorsque, par naïveté peut-être, ils se joignent à un parti politique établi et demandent aux électeurs de voter pour eux. Mais lorsqu'ils sont élus et constatent qu'il n'est pas possible de faire adopter des lois bien intentionnées, ils ont toutes les raisons de conclure que le processus politique est la source du problème et a besoin de changements fondamentaux. Le PCC(M-L) fait donc appel à ces personnes, et surtout aux travailleurs qui ne voient pas d'alternative, ainsi qu'à tous les Canadiens et toutes les Canadiennes, pour qu'ils examinent cette question en profondeur et discutent de ce problème.

Au départ, la notion même de promesses électorales est tout à fait inacceptable, que la chose promise soit bonne ou mauvaise, parce qu'elle présuppose un processus électoral qui prive les électeurs de leur droit de vote en leur demandant de remettre le mandat de gouverner entre les mains de représentants sur lesquels ils n'ont aucun contrôle. Par ailleurs, cela perpétue l'illusion que les députés peuvent représenter ce qu'ils veulent au parlement. Dans un système où seuls les partis politiques sont habilités à se faire porter au pouvoir et où les gouvernements sont formés par le parti qui remporte la majorité des sièges, c'est le programme du parti qui forme le cabinet qui est adopté par le parlement. Dans une situation minoritaire, comme c'est le cas du gouvernement actuel, il y a beaucoup de marchandage qui se fait dans les coulisses, mais cela ne change pas le fait que ces partis forment un cartel au service de ceux qui les ont portés au pouvoir - les intérêts financiers les plus puissants. Jamais depuis que les élections existent au Canada, un gouvernement n'a appliqué autre chose que le programme des intérêts financiers qui l'ont porté au pouvoir.

Le problème est que, même si tous les Canadiens et Canadiennes savent que les élections fondées sur le « faites-moi confiance » sont une fraude, l'illusion persiste que les élections permettent de tenir le parti au pouvoir responsable de ses actes : s'il ne fait pas ce qu'il a promis, il peut être remplacé par un autre parti à la prochaine élection. Bon nombre de ceux qui voudraient que la situation change se laissent berner par ceux qui disent : « Cette fois-ci c'est différent. Je vais réellement tenir mes promesses. »

C'est pourquoi la devise du PCC(M-L) est si importante et tous ceux qui veulent sincèrement être efficaces devraient l'examiner sérieusement. En quoi cette devise est-elle différente des autres ? Qu'est-ce que cela veut dire en pratique ? Si ce n'est pas un stratagème de propagande, comme le dit le PCC(M-L), qu'est-ce que c'est ?

C'est un guide à l'action que se donnent le PCC(M-L) et tous ses membres. Cette devise signifie que le PCC(M-L) est lui-même un mécanisme de responsabilisation. Elle dit aux citoyens que pour se donner les moyens d'exercer le pouvoir, ils ne doivent pas laisser le domaine important de la politique à d'autres qu'eux-mêmes.

L'idée que la politique est le domaine des « politiciens » est un mécanisme pour écarter les citoyens de l'exercice du pouvoir. La politique prend ici un sens tordu. On crée l'impression que pour devenir politicien il faut être fin parleur, de préférence être avocat, comptable ou magouilleur professionnel à l'emploi de firmes-conseils ou d'institutions financières. Il serait également nécessaire d'avoir beaucoup d'argent ou avoir accès à beaucoup d'argent. Ceux qui ne sont pas indépendants de fortune doivent donc avoir de très bonnes relations avec ceux qui le sont - que ce soit le parti politique au nom duquel ils se présentent ou des liens avec les grandes entreprises.

Cette conception de la politique et des politiciens engendre le mépris et constitue un mécanisme qui maintient les gens à l'écart de la politique, de sorte qu'ils abandonnent la politique à ces politiciens. Le problème est si grave qu'on a l'impression de ne rien pouvoir y faire. Le monde est ainsi fait et on ne peut rien y changer.

C'est pourtant faux. Ce n'est pas cela la politique. La politique comprend tout ce qui concerne la structure politique de la société. Une société ne peut exister sans ces structures parce qu'il lui faut des leviers de gouvernance. Les structures politiques sont en quelque sorte le ciment qui lie la société en un tout. On juge d'une société par les principes qui régissent le fonctionnement de ces leviers de gouvernement, car ils nous disent qui contrôle le pouvoir décisionnel et, par conséquent, quel genre de société il s'agit.

Aujourd'hui tous les êtres humains naissent dans la société et appartiennent à la société. Ils dépendent de cette société pour leur existence. Cela comprend plusieurs aspects, comme la façon dont chacun gagne sa vie et comment chacun vit sa vie. En d'autres mots, cela concerne le bien-être économique de chacun, sa santé, son éducation et sa participation à la vie sociale et culturelle. Cela signifie que, tout comme chaque être humain a droit à la vie, il a également le droit de gouverner la société qui détermine le genre de vie qu'il a et qu'il aura. Tel est le domaine de la politique.

Le droit de participer à la gouvernance de sa société est un droit humain fondamental. Non seulement est-il inconcevable de vouloir vivre à la merci des autres, mais cela signifie aussi accepter un système qui ne respecte pas vos droits humains fondamentaux.

L'étude du système de gouvernement de partis au Canada montre que le but des partis politiques est de se faire porter au pouvoir et de rester au pouvoir tandis que le rôle de l'électorat est réduit à celui d'une masse votante. Les promesses électorales servent à duper les électeurs et les programmes électoraux sont un marketing pour obtenir des voix et détourner l'attention publique.

Le PCC(M-L) conteste la validité de ce régime électoral. Il appelle à établir un mécanisme par lequel ceux et celles qui se présentent aux élections sont responsables devant les électeurs. La devise : Pour nous la responsabilité commence chez soi guide les membres du PCC(M-L) pour que leur activité conduise effectivement à l'implantation de ces changements.

Cela commence par encourager tous et chacun à parler en leur propre nom, à ne pas se contenter de répéter ce que les classes dirigeantes disent être important et à en faire le point de référence dans la discussion, mais à exprimer ce que le peuple lui-même voit comme nécessaire. Le fait de se joindre aux forums où il est possible de parler en son propre nom ouvre une voie pour le renouveau du processus politique et pour le progrès de la société.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 29 - 2 mai 2020

Lien de l'article:
L'absence de redevabilité du système de gouvernement de partis cartellisés: Le guide à l'action du PCC(M-L) : Pour nous la responsabilité commence chez soi - Pauline Easton


    

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