À titre d'information

Mise à jour sur la pandémie mondiale, pour la semaine se terminant le 18 avril

Nombre de cas dans le monde

En date du 18 avril, les statistiques mondiales sur la pandémie de la COVID-19 selon Worldometer étaient :

- Nombre total de cas signalés : 2 287 323. C'est 526 739 de plus que le total déclaré le 11 avril de 1 760 584.

- Total des cas actifs : 1 544 017. C'est 286 462 de plus que le nombre signalé le 11 avril de 1 257 555.

- Dossiers clos : 743 306. C'est 233 509 de plus que le nombre signalé le 11 avril de 509 797.

- Décès : 157 468. C'est 55 983 de plus qu'au 11 avril, alors que le bilan était de 101 485.

- Rétablissements : 585 838. C'est 190 434 de plus qu'au 11 avril, alors que le nombre était de 395 404.

Il y a eu 86 496 nouveaux cas du 16 au 17 avril, ce qui est comparable à l'augmentation de cas en une journée du 9 au 10 avril de 94 625.

La maladie était présente dans 210 pays et territoires, de même que la semaine précédente. De ces cas, 79 pays ont eu moins de 100 cas, comparativement au 11 avril, alors que 83 pays avaient moins de 100 cas.

Les cinq pays ayant le nombre le plus élevé de cas le 18 avril sont mentionnés plus bas, ainsi que le nombre de cas et de décès par million de population, ce qui permet une comparaison plus directe entre pays, ainsi qu'entre les données de la semaine précédente en date du 11 avril :

États-Unis : 715 105 (613 375 actifs ; 63 841 rétablis ; 37 889 décès)
- 2 160 cas par million ; 114 décès par million
- 11 avril : 521 714 (473 070 actifs ; 28 580 rétablis ; 20 064 décès) et 1 519 cas par million d'habitants ; 57 décès par million d'habitants

Espagne :  191 726 (96 886 actifs ; 74 797 rétablis ; 20 043 décès)
- 4 101 cas par million ; 429 décès par million
- 11 avril : 158 273 (86 524 actifs ; 55 668 rétablis ; 16 801 décès) et 3 385 cas par million ; 344 décès par million

Italie : 175 925 (107 771 actifs ; 44 927 rétablis ; 23 227 décès)
- 2 910 cas par million ; 384 cas par million
- 11 avril : 147 577 (98 273 actifs ; 30 455 rétablis ; 18 849 décès) et 3 605 cas par million ; 302 décès par million

France :  147 969 (94 868 actifs ; 34 420 rétablis ; 18 681 décès)
- 2 267 cas par million ; 286 décès par million
- 11 avril : 124 869 (86 740 actifs ; 24 932 rétablis ; 13 197 décès) et 1 913 cas par million ; 202 décès par million

Allemagne :  142 569 (52 764 actifs ; 85 400 rétablis ; 4 405 décès)
- 1 702 cas par million ; 53 décès par million
- 11 avril : 122 171 (65 522 actifs ; 53 913 rétablis ; 2 736 décès) et 1 458 cas par million ; 33 décès par million

Les États-Unis sont de loin le pays avec le nombre le plus élevé de cas, ayant atteint ce triste sommet il y a environ un mois. L'Europe, dans l'ensemble, a environ la moitié des cas signalés mondialement avec environ 1 029 214 et demeure, dans l'ensemble, la région la plus atteinte.

Les cinq pays avec le plus grand nombre de cas recensés par région

En Europe en date du 18 avril, le cinquième pays avec le taux le plus élevé de cas signalés après les quatre précédents était le Royaume-Uni :

Royaume-Uni :  114 217 (98 409 actifs ; ND rétablis ; 15 464 décès)
- 1 682 cas par million ; 228 décès par million
- 11 avril : 73 758 (64 465 actifs ; 344 rétablis ; 8 958 décès)
- 1 086 cas par million ; 132 décès par million

Au-delà des pays ayant le taux le plus élevé de cas signalés, d'autres statistiques montrant le taux d'infection et de décès relativement à la population indiquent que la Belgique, un pays de 11,46 millions d'habitants, comptait en date du 11 avril 3208 cas par million et 475 décès par million. La Suisse, avec 8,65 millions d'habitants, est aussi l'un des pays européens ayant le taux d'infection et de décès le plus élevé.

Cette semaine, l'Autriche est devenue un des premiers pays européens à relâcher ses mesures de prévention. Selon les agences de nouvelles, avec la stabilisation du nombre de nouvelles infections, des milliers de boutiques au pays ont ouvert leurs portes le 14 avril après un mois de confinement. De petites entreprises ainsi que des quincailleries et des magasins de jardinage sont autorisés à ouvrir leurs portes « mais les clients doivent porter des masques et maintenir une distance sociale ». Les centres commerciaux, les magasins à grande surface et les coiffeurs doivent ouvrir le 1er mai, tandis que les restaurants et hôtels pourraient reprendre progressivement à partir de la mi-mai, a signalé le chancelier Sebastian Kurz. Le confinement modifié de l'Autriche est en place depuis la fin d'avril. Le nombre de cas actifs en Autriche en atteint un sommet le 3 avril avec 9 334 cas et en date du 11 avril 14 595 cas.

En Espagne, où le nombre de cas actifs aurait presque plafonné, le premier ministre Pedro Sanchez, a autorisé le 13 avril certains travailleurs à retourner au travail, tandis que la police et la Croix rouge distribuaient des masques aux usagers des métros. Seulement quelques passagers sont présents dans le transport en commun habituellement bondé de Madrid, selon les agences de nouvelles. « Certains ouvriers d'usine et de l'industrie de la construction ont été autorisés à retourner au travail alors que le gouvernement espagnol tente de redémarrer l'industrie manufacturière », dit-on. Les commerces et les services sont toujours tenus de rester fermés et les cols blancs doivent toujours travailler à partir de la maison. « Les experts ont fait une mise en garde sur les nombreuses compagnies qui n'ont pas accès à suffisamment d'équipement pour protéger les employés », rapporte-t-on. Les boutiques, les brasseries et les espaces publics doivent rester fermés au moins jusqu'au 26 avril.

En Italie, le gouvernement aurait décidé d'adoucir les restrictions — tout en exigeant la même distanciation sociale et les mêmes mesures d'hygiène — après avoir constaté une réduction du nombre d'infections au jour le jour, qui a atteint 6 557 cas le 21 mars et qui maintenant n'atteint pas tout à fait le 3 000. Le pays est officiellement en confinement national jusqu'au 4 mai, mais les agences de nouvelles rapportent que les librairies, les magasins d'articles de bureau et les boutiques de vêtements de poupons ont été autorisés à rouvrir à titre d'essai le 14 avril. Certains dirigeants régionaux ont toutefois décidé de maintenir la fermeture des librairies et des magasins d'articles de bureau, y compris dans les régions au nord telles la Lombardie et le Piedmont qui ont été durement touchées.

En France, où le taux d'infections quotidiennes n'a pas encore atteint son sommet, le président Emmanuel Macron a signalé le 13 avril que le confinement du pays pourrait être prolongé jusqu'au 11 mai, disant : « Il y a de l'espoir, mais rien n'est gagné pour l'instant [...] l'épidémie n'est pas sous contrôle ». En date du 11 mai, les garderies, les écoles, collèges et lycées seront « ouverts progressivement » en tant que priorité, a-t-il dit. Cependant, les restaurants, cafés, hôtels, musées et sites culturels doivent rester fermés et les grands festivals et évènements seront autorisés après la mi-juillet.

En Scandinavie, le Danemark a rouvert ses garderies et les écoles de la première à la cinquième année le 15 avril. Le nombre de cas actifs au Danemark a atteint un sommet le 10 avril à 3 799. Le taux de nouveaux cas quotidiens est inférieur à 200 depuis le 10 avril, en baisse comparativement à 390 en date du 7 avril.

En revanche, le 16 avril la Grande-Bretagne a prolongé sa période de confinement de trois semaines, soit jusqu'au 7 mai. Les gens doivent rester à la maison sauf pour magasiner pour des nécessités essentielles ou médicales. Ils ont le droit de s'exercer en public une fois par jour, et peuvent aller travailler s'ils ne peuvent le faire de la maison.

La Commission européenne a appelé les pays de l'UE à coordonner les plans de sortie du coronavirus afin d'éviter une réactivation du virus. Le ministre des Affaires étrangères de l'Allemagne Heiko Maas propose qu'une application de cellulaire soit utilisée partout en Union européenne pour aider les pays membres à coordonner quand et comment lever les directives de confinement et de veiller à des mesures sécuritaires partout.

« Il est important que nous ne nous retrouvions avec un méli-mélo de 27 applications pour le coronavirus et 27 systèmes de protection des données, mais coordonnez du mieux que vous le pouvez », a dit Maas en entrevue le 14 avril avec le groupe médiatique Funke. Il a dit qu'une telle application contribuerait à lever les interdictions de voyage et les fermetures de frontières partout en UE tout en protégeant la vie privée.

En Eurasie le 17 avril :

Turquie : 78 546 (68 146 actifs ; 8 631 rétabliss ; 1 769 décès)
- 931 cas par million ; 21 décès par million
- 10 avril : 42 282 (39 232 actifs ; 2 142 rétablis ; 908 décès) et 501 cas par million ; 11 décès par million

Russie :  32 008 (29 145 actifs ; 2 590 rétablis ; 273 décès)
- 219 cas par million ; 2 décès par million
- 10 avril : 11 917 (11 028 actifs ; 795 rétablis ; 94 décès) et 82 cas par million ; 0,6 décès par million

Kazakhstan :  1 546 (1 182 actifs ; 258 rétablis ; 5 décès)
- 82 cas par million ; 0,9 décès par million
- 10 avril : 764 (697 actifs ; 60 rétablis ; 7 décès) et 43 cas par million ; 0,5 décès par million

Azerbajan :  1 340 (1 064 actifs ; 174 rétablis ; 66 décès)
- 132 cas par million ; 1 décès par million
- 10 avril : 991 (822 actifs ; 159 rétablis ; 10 décès) et 98 cas par million ; 1 décès par million

Arménie :  1 201 (780 actifs ; 402 rétablis ; 19 décès)
- 405 cas par million ; 6 décès par million
- 10 avril : 937 (776 actifs ; 149 rétablis ; 12 décès) et 316 cas par million ; 4 décès par million

Le nombre de cas en Turquie a considérablement augmenté au cours de la dernière semaine et le nombre total de cas signalés se rapproche maintenant de celui de l'Iran et de la Chine, deux pays parmi ceux où les cas sont les plus nombreux. Le 16 avril, la Turquie a signalé 4801 cas au cours des dernières 24 heures, le deuxième plus élevé au monde, dépassé uniquement par les États-Unis avec 5603 au cours de la même période.

Sinan Adiyaman, chef de l'Association médicale turque (TBB), a averti que, contrairement aux affirmations du ministère turc de la Santé selon lesquelles le taux d'infection se stabilisait, l'ampleur de l'épidémie restait floue, car les tests de diagnostic n'avaient qu'une précision de 55 à 60 % et que de nombreux patients décédés des symptômes de la COVID-19 avaient été exclus du nombre de décès.

« Nous recevons des informations basées sur les observations de nos membres à travers le pays selon lesquelles les chiffres des cas et des décès sont beaucoup plus élevés », a déclaré Adiyaman.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le 14 avril que les éclosions se multipliaient en Grande-Bretagne et en Turquie.

« En fait, les prévisions de l'OMS sont plus précises pour la Turquie. Parce qu'il est trop tôt pour dire que nous avons pris le contrôle, même si les professionnels de la santé travaillent avec grand dévouement », a déclaré Adiyaman.

En Asie de l'Ouest le 17 avril :

Iran : 79 494 (20 472 actifs ; 54 064 rétablis ; 4 958 décès)
- 946 cas par million ; 59 décès par million
- 10 avril : 68 192 (28 495 actifs ; 35 465 rétablis ; 4 232 décès) et 812 cas par million ; 50 décès par million

Israël : 12 982 (9 705 actifs ; 3 126 rétablis ; 151 décès)
- 1 500 cas par million ; 17 décès par million
- 10 avril : 9 968 (8 871 actifs ; 1 011 rétablis ; 86 décès) et 1 166 cas par million ; 11 décès par million

Arabie saoudite : 7 142 (6 006 actifs ; 1 049 rétablis ; 87 décès)
- 205 cas par million ; 2 décès par million
- 10 avril : 3 287 (1 663 actifs ; 351 rétablis ; 25 décès) et 105 cas par million ; 1 décès par million

Émirats arabes unis : 5 825 (4 695 actifs ; 1 095 rétablis ; 35 décès)
- 589 cas par million ; 4 décès par million
- 10 avril : 2 659 (2 408 actifs ; 239 rétablis ; 12 décès) et 302 cas par million ; 1 décès par million

Qatar : 4 663 cas (4 192 actifs ; 464 rétablis ; 7 décès)
- 1 619 cas par million ; 2 décès par million
- 10 avril : 2 376 (2 164 actifs ; 206 rétablis ; 6 décès) et 872 cas par million ; 2 décès par million

En Asie du Sud le 17 avril :

Inde : 13 385 (11 606 actifs ; 1 777 rétablis ; 452 décès)
- 10 cas par million ; 0,3 décès par million
- 10 avril : 6 725 (5 879 actifs ; 620 rétablis ; 226 décès) et 5 cas par million ; 0,2 cas par million

Pakistan : 7 025 (5 125 actifs ; 1 765 rétablis ; 135 décès)
- 32 cas par million ; 0,6 décès par million
- 10 avril : 6 495 (5 702 actifs ; 727 rétablis ; 66 décès) et 29 cas par million ; 0,3 décès par million

Bangladesh : 1 838 (1 705 actifs ; 58 rétablis ; 75 décès)
- 11 cas par million ; 0,5 décès par million
- 10 avril : 424 (364 actifs ; 33 rétablis ; 27 décès) et 3 cas par million ; 0,2 décès par million

Afghanistan : 906 (777 actifs ; 99 rétablis ; 30 décès)
- 23 cas par million ; 0,8 décès par million
- 10 avril : 521 (474 actifs ; 32 rétablis ; 15 décès) et 13 cas par million ; 0,4 décès par million

Sri Lanka : 244 (160 actifs ; 77 ; 7 décès)
- 11 cas par million ; 0,3 décès par million
- 10 avril : 190 (129 actifs ; 54 rétablis ; 7 décès) et 9 cas par million ; 0,1 décès par million

En Asie du Sud-Est le 17 avril :

Indonésie : 5 923 (4 796 actifs ; 607 rétablis ; 520 décès)
- 22 cas par million ; 2 décès par million
- 10 avril : 3 293 (2 761 actifs ; 252 rétablis ; 280 décès) et 13 cas par million ; 1 décès par million

Philippines : 5 878 (5 004 actifs ; 487 rétablis ; 387 décès)
- 54 cas par million ; 4 décès par million
- 17 avril : 4 076 (3 749 actifs ; 124 rétablis ; 203 décès) et 38 cas par million ; 2 décès par million

Malaisie : 5 251 (2 198 actifs ; 2 967 rétablis ; 86 décès)
- 162 cas par million ; 3 décès par million
- 10 avril : 4 346 (2 446 actifs ; 1 830 rétablis ; 70 décès) et 134 cas par million ; 2 décès par million

Singapour : 5 050 (4 331 actifs ; 708 rétablis ; 11 décès)
- 863 cas par million ; 2 décès par million
- 10 avril : 2 108 (1 444 actifs ; 492 rétablis ; 7 décès) et 360 cas par million ; 1 décès par million

Thaïlande : 2 700 (964 actifs ; 1 689 rétablis ; 47 décès)
- 39 cas par million ; 0,7 décès par million
- 17 avril : 2 473 (1 427 actifs ; 1 013 rétablis ; 33 décès) et 35 cas par million ; 0,5 décès par million

L'Indonésie a connu une augmentation relativement forte des infections à la COVID-19, dépassant les Philippines et la Malaisie au cours de la semaine dernière pour avoir maintenant le plus de cas dans la région. Reuters a rapporté que le 17 avril « un responsable indonésien a déclaré que le nombre de cas pourrait atteindre 106 000 d'ici juillet et fait suite aux critiques selon lesquelles un faible taux de dépistage a masqué l'étendue de la propagation du virus.

« L'Indonésie a accéléré les tests et Achmad Yurianto, un responsable du ministère de la Santé, a déclaré le [17 avril] que 42 000 tests avaient été effectués, soit environ trois fois plus en deux semaines.

« ‘La transmission est toujours en cours. C'est devenu un désastre national', a déclaré Yurianto lors d'une émission télévisée [...] »

NPR rapporte que « l'Indonésie, qui est le quatrième pays le plus peuplé du monde, n'a confirmé ses premiers cas que le 2 mars. Depuis lors, les cas ont connu une croissance exponentielle et quotidienne, s'étendant à l'ensemble des 34 provinces d'un archipel de quelque 17 000 îles. Pourtant, les premières ordonnances de confinement n'ont été émises que plus d'un mois plus tard, et les restrictions ne s'appliquaient qu'à la région de la capitale de Jakarta et à sa population d'environ 30 millions d'habitants.

« Cette semaine, le président Joko Widodo a étendu les restrictions à d'autres parties du pays. Il a également conseillé au public de rester à la maison pendant le mois sacré musulman du Ramadan, qui commence plus tard en avril. [...] 19,5 millions de personnes environ ont voyagé pour les fêtes de l'Aïd al-Fitr marquant la fin du Ramadan l'année dernière, selon Bloomberg News. »

Singapour, qui au début de la pandémie était considérée comme un pays modèle pour endiguer l'épidémie, a vu une augmentation rapide des cas depuis le 10 avril. Elle a enregistré un nombre record de nouveaux cas le 16 avril avec 728, alors que le taux quotidien de nouveaux cas était inférieur à 100 jusqu'au 4 avril. La grande majorité des nouveaux cas concernent des travailleurs étrangers qui vivent dans des conditions de vie exiguës et insalubres. Selon les données publiées par le ministère singapourien de la Main-d'oeuvre en 2019, le pays comptait 1 399 600 travailleurs étrangers, soit près de 25 % sur une population totale de 5,7 millions d'habitants.

Le 22 mars, le groupe Transient Workers Count Too a averti que les pratiques des employeurs rendaient les travailleurs étrangers vulnérables à l'infection. Le groupe a déclaré :

« Avec la COVID-19 qui devrait maintenant être un danger pendant encore plusieurs mois, la préparation à divers scénarios est essentielle. Une possibilité est qu'une éclosion du virus éclate dans un dortoir de travailleurs étrangers.

[...]

« Actuellement, les travailleurs étrangers sont hébergés de 12 à 20 hommes par pièce dans des lits à deux étages. Ils sont transportés pour travailler à l'arrière de camions assis côte à côte. Aucune de ces conditions n'est conforme à l'éloignement social.

« Le risque d'une nouvelle propagation au sein de ce groupe reste indéniable. »

Le groupe a également indiqué que certains employeurs infligent de lourdes amendes si les travailleurs ne se présentent pas au travail, tandis que d'autres refusent d'accorder des congés de plus d'un ou deux jours pour des raisons médicales.

The Guardian a rapporté le 17 avril que « Neuf dortoirs, dont le plus grand contient 24 000 hommes, ont été déclarés unités d'isolement par les autorités, tandis que tous les autres bâtiments abritant les 300 000 travailleurs [de la construction] de la ville-État ont été placés sous confinement effectif. Les restrictions, une tentative de réduire la transmission, ont laissé les dortoirs encore plus encombrés que d'habitude, car seuls les travailleurs essentiels sont autorisés à partir.  »

Concernant les conditions de vie, The Guardian rapporte que « Pendant que les migrants recevaient de la nourriture pour ne pas utiliser de cuisines partagées, la qualité des repas était médiocre et manquait de nutrition. Dans certains cas, 100 hommes partageaient cinq toilettes et cinq douches ».

Mohan Dutta, professeur à l'Université Massey en Nouvelle-Zélande, qui a interviewé 45 travailleurs migrants à Singapour depuis le début de l'épidémie, a déclaré que beaucoup craignaient qu'une épidémie soit inévitable en raison des conditions. « Les participants m'ont dit que même jusqu'à lundi [13 avril], ils n'avaient pas accès au savon et aux produits de nettoyage adéquats », a-t-il dit.

En Asie de l'Est le 17 avril :

Chine : 82 692 (116 actifs ; 77 944 rétablis ; 4 632 décès)
- 57 cas par million ; 3 décès par million
- 10 avril : 81 907 (1 160 actifs ; 77 370 rétablis ; 3 335 décès) et 57 cas par million ; 2 décès par million

Corée du Sud : 10 635 (2 576 actifs ; 7 829 rétablis ; 230 décès)
- 207 cas par million ; 4 décès par million
- 10 avril : 10 450 (3 125 actifs ; 7 117 rétablis ; 208 décès) et 204 cas par million ; 4 décès par million

Japon : 9 231 (8 106 actifs ; 935 rétablis ; 190 décès)
- 73 cas par million ; 2 décès par million
- 10 avril : 5 530 (4 746 actifs ; 685 rétablis ; 99 décès) et 44 cas par million ; 0,8 décès par million

Taïwan : 395 (223 actifs ; 166 rétablis ; 6 décès)
- 17 cas par million ; 0,3 décès par million
- 10 avril : 382 (285 actifs ; 91 rétablis ; 6 décès) et 16 cas par million ; 0,3 décès par million

Le 17 avril, la province chinoise du Hubei a publié un « Avis sur la correction du nombre de nouveaux cas de pneumonie coronarienne diagnostiqués et du nombre de décès diagnostiqués à Wuhan » dans lequel elle a signalé 1 290 décès supplémentaires qui n'avaient pas été précédemment comptés et signalés, ce qui porte le nombre total de décès à Wuhan de 2 579 à 3 869, soit une augmentation de 50 %, à la suite d'une révision par le Wuhan New Coronary Pneumonia Epidemic Prevention and Control. Dans le cadre de cette révision, 325 cas supplémentaires à Wuhan ont également été ajoutés. Par ailleurs, la Commission nationale chinoise de la santé (NHC) a signalé 26 nouveaux cas (et aucun décès) dans son rapport quotidien.

Le Japon fait exception à la tendance générale d'un nombre très limité de nouveaux cas en Asie de l'Est. Le nombre de cas au Japon a presque doublé au cours de la semaine dernière, tandis que le premier ministre Shinzo Abe a déclaré l'état d'urgence dans tout le pays du 16 avril au moins jusqu'au 6 mai, prolongé par rapport au 8 avril, date à laquelle l'état d'urgence a été déclaré dans six des 47 préfectures. Yasutoshi Nishimura, le ministre chargé des mesures d'urgence au Japon, a déclaré que le prolongement de l'état d'urgence à l'ensemble du pays était « nécessaire » avant les vacances de la Golden Week, qui commencent fin avril. Il s'agit de quatre jours fériés nationaux qui tombent en l'espace de sept jours, dont le dernier est le 6 mai.

Le 17 avril, le gouvernement a annoncé qu'il offrirait un paiement en espèces de 100 000 yens (930 $ US) à chaque résident. Le ministre des Finances Taro Aso a déclaré que le gouvernement espérait commencer les paiements en mai.

Deutsche Welle a rapporté le 15 avril que « neuf des 47 préfectures du Japon sont sur le point de remplir tous les lits d'hôpitaux d'urgence réservés aux cas de coronavirus, selon la chaîne de télévision nationale NHK, dont celles de Tokyo, Osaka, Hyogo et Fukuoka [...].

« Le gouvernement de la ville d'Osaka a lancé [le 14 avril] un appel aux résidents pour qu'ils donnent des manteaux imperméables aux hôpitaux alors que les travailleurs de la santé manquent de vêtements de protection, une indication que le coronavirus se propage plus rapidement que prévu et suscite de nouvelles critiques à l'encontre du gouvernement central [...] Le maire d'Osaka, Ichiro Matsui, a déclaré que les médecins et les infirmières d'un certain nombre d'hôpitaux sont obligés de porter des sacs poubelles lorsqu'ils traitent les patients. La ville a demandé des dons d'imperméables non utilisés et a demandé aux fabricants locaux de vêtements similaires d'augmenter la production. et vendre du matériel à la ville à des prix équitables. »

En Amérique du Nord le 18 avril :

États-Unis : 715 105 (613 375 actifs ; 63 841 rétablis ; 37 889 décès)
- 2 160 cas par million ; 114 décès par million
- 11 avril : 521 714 (473 070 actifs ; 28 580 rétablis ; 20 064 décès) et 1 519 cas par million d'habitants ; 57 décès par million d'habitants

Canada : 32 412 (20 523 actifs ; 10 543 rétablis ; 1 346 décès)
- 859 cas par million ; 36 décès par million
- 11 avril : 22 148 (15 566 actifs ; 6 013 rétablis ; 569 décès) et 587 cas par million ; 15 décès par million

Mexique : 6 875 (4 204 actifs ; 2 125 rétablis ; 546 décès)
- 53 cas par million ; 4 décès par million
- 11 avril : 3 441 (2 614 actifs ; 633 rétablis ; 194 décès) et 27 cas par million ; 2 décès par million

Malgré les niveaux terribles d'infection et de décès aux États-Unis, des licenciements massifs ont lieu dans le système médical, en raison de la recherche du profit privé sur lequel le système est basé. Le New York Times a rapporté le 3 avril : « Alors que les hôpitaux à travers le pays se préparent à un assaut de patients atteints du coronavirus, les médecins, les infirmières et autres travailleurs de la santé - même dans les points chauds émergents - sont mis en congé, réaffectés ou informés qu'ils doivent accepter une réduction de salaire.

« Les suppressions d'emplois, qui s'étendent du Massachusetts au Nevada, sont un problème nouveau et peut-être urgent pour un système de santé axé sur les entreprises dont les hôpitaux doivent générer des revenus même en cas de crise nationale. Les hôpitaux, grands et petits, ont annulé de nombreux services facultatifs - souvent sous les ordres du gouvernement de l'État - alors qu'ils se préparent au virus, les revenus chutent.

« Cela a eu comme conséquence d'écarter les travailleurs de la santé formés, même dans les régions de Détroit et de Washington, où les taux d'infection grimpent, et même lorsque les hôpitaux durement touchés demandent de l'aide.

[...]

« [L]e ministère des Anciens Combattants se démène pour embaucher des travailleurs de la santé pour ses hôpitaux gérés par le gouvernement, en particulier à la Nouvelle-Orléans et à Détroit, où de nombreux membres du personnel sont tombés malades. Le ministère a demandé une dérogation fédérale pour embaucher des travailleurs médicaux à la retraite pour renforcer les effectifs.

« Mais même si certains hôpitaux s'efforcent de gérer l'afflux de patients atteints de coronavirus, les lits d'hôpitaux vides ailleurs apportent leur propre fardeau.

[...]

« Dans des dizaines d'États, les gouverneurs ont émis des décrets ou des directives contraignant les hôpitaux à interrompre les procédures et les chirurgies non urgentes à divers degrés. Le mois dernier, le chirurgien général des États-Unis, le Dr Jerome M. Adams, a également imploré les hôpitaux d'arrêter les interventions non urgentes.

« Cela a fait que de nombreux réseaux de la santé ont du mal à survivre. »

USA Today a rapporté le 2 avril que « d'ici juin, environ 60 000 pratiques familiales fermeront ou diminueront considérablement, et 800 000 de leurs employés seront licenciés, mis en congé ou verront leurs heures réduites, car ils constatent une baisse d'activité pendant la pandémie du coronavirus, selon un rapport publié par Health Landscape et l'Académie américaine des médecins de famille [2 avril].

« Cela représente 43 % du quelque 1,9 million de personnes employées dans les cabinets de médecine familiale, notamment les réceptionnistes, les assistants médicaux, les infirmières, les médecins, le personnel de facturation et les concierges.

« Le chiffre n'inclut pas les réductions dans les hôpitaux et les cliniques spécialisées qui ressentent également le contrecoup. »

Le Washington Post a rapporté le 9 avril que « les travailleurs de première ligne restants sont confrontés à des heures de travail plus longues, et certains ont vu leur salaire et leurs avantages sociaux diminuer.

« Pour les hôpitaux déjà en mauvaise santé financière avant l'épidémie, la perte de revenus a soulevé des doutes quant à leur capacité à continuer à traiter les patients.

[...]

« Ces expériences reflètent les pertes subies par l'ensemble du réseau de soins de santé en raison de l'annulation des procédures non essentielles, selon les analystes. Un réseau hospitalier typique avec 1 000 lits et la capacité d'effectuer des chirurgies ambulatoires devrait perdre environ 140 millions de dollars - la moitié de ses revenus d'exploitation. - sur une période de trois mois, rapporte le Conseil consultatif, un cabinet de consultants, cette semaine.

« 'Ce qui a exacerbé les problèmes est la nécessité de financer l'achat d'équipements supplémentaires pour protéger le personnel et se préparer aux patients atteints du coronavirus.

« Les établissements ont dépensé des sommes importantes pour créer des chambres à pression d'air négative, de sorte que les patients infectés peuvent être efficacement isolés de ceux qui n'ont pas contracté le virus. Beaucoup ont également mis en place des cliniques de service au volant et des installations de tentes, épuisant encore plus leurs coffres, a dit [l'inspecteur général du ministère de la Santé et des Services sociaux dans un rapport en date du 3 avril].

[...]

« Dans le cadre du plan de relance promulgué le mois dernier, le gouvernement fédéral a alloué 100 milliards de dollars aux hôpitaux et à d'autres prestataires de soins de santé pour aider à compenser la perte de revenus, payer la construction d'installations temporaires et de rénovations et acheter du matériel et des fournitures.

« Mais les dirigeants et les analystes des soins de santé doutent que cela suffise. Ce montant de 100 milliards de dollars équivaut à peu près aux revenus totaux de l'industrie hospitalière par mois, selon le Conseil consultatif. Les hôpitaux prévoient traiter les patients de la COVID-19 pendant plusieurs mois à venir. »

En Amérique centrale et dans les Caraïbes, au 17 avril :

Panama : 4 016 (3 809 actifs, 98 rétablis, 109 décès)
- 931 cas par million : 25 décès par million
- 10 avril : 2 752 ( 2 670 actifs, 16 rétablis, 66 décès) et 638 cas par million ; 15 décès par million

République dominicaine : 3 755 (3 344 actifs, 215 rétablis, 196 décès)
- 346 cas par million : 18 décès par million
- 10 avril : 2 620 (2 396 actifs, 98 rétablis, 126 décès) et 242 cas par million ; 12 décès par million

Cuba : 862 (664 actifs, 171 rétablis, 27 décès)
- 76 cas par million : 2 décès par million
- 10 avril : 565 (498 actifs, 51 rétablis, 15 décès) et 50 cas par million ; 1 décès par million

Costa Rica : 642 (564 actifs, 74 rétablis, 4 décès)
- 126 cas par million : 0,8 décès par million
- 10 avril : 539 (506 actifs, 30 rétablis, 3 décès) et 106 cas par million ; 0,6 décès par million

Honduras : 442 (391 actifs, 10 rétablis, 41 décès)
- 45 cas par million : 4 décès par million
- 10 avril : 382 (352 actifs, 7 rétablis, 23 décès) et 39 cas par million ; 2 décès par million

Cuba compte désormais 21 brigades médicales, composées de quelque 1 200 personnes, qui contribuent aux efforts de lutte contre la pandémie dans 20 pays d'Europe, d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Amérique latine et des Caraïbes. En même temps, le blocus américain continue de nuire à la capacité de Cuba de veiller au bien-être de son peuple. Le directeur général pour l'Amérique latine et les Caraïbes du ministre cubain des Relations extérieures, Eugenio Martínez Enríquez, a indiqué sur son compte Twitter officiel que l'entreprise étasunienne Vyaire Medical Inc a acheté IMT Medical and Acutronic, le fournisseur de ventilateurs à Cuba, et a annoncé la suspension de ses liens avec Cuba, parce que « le guide d'affaires que nous avons aujourd'hui demande la suspension de toutes les relations commerciales avec Medicuba ».

Le vice-président de Medicuba, Luis Silva, a dit que Cuba a essayé de se procurer des médicaments et des fournitures auprès de 60 firmes des États-Unis, dont deux seulement ont répondu, notamment Bayer, avec lequel une entente signée n'a pas pu être mise en oeuvre à cause de l'interdiction émise par le département du Trésor américain, sous prétexte que , supposément, le permis d'exécution de l'entente avait expiré.

Le 1er avril, l'ambassadeur de Cuba en Chine, Carlos Miguel Pereira, a dénoncé le fait que le blocus a empêché l'entreprise chinoise Alibaba de faire parvenir de l'aide humanitaire à Cuba pour lutter contre la COVID-19. Le 22 mars, Jack Ma, le fondateur d'Alibaba et de la fondation qui porte son nom, a annoncé que deux millions de masques, 400 000 trousses de diagnostics rapides et 104 respirateurs, allaient être envoyés, en plus d'équipement comme des gants et des combinaisons protectrices dans 24 pays de l'Amérique latine, dont Cuba. Cependant, comme l'a mentionné l'ambassadeur Pereira, la compagnie américaine de transport américaine a refusé d'honorer le contrat à la dernière minute, donnant comme raison que la réglementation qui fait partie du blocus économique, commercial et financier impose au pays destinataire, lui interdisait de le faire.

Les Cubains n'ont pas oublié qu'en 1981, une épidémie de dengue hémorragique a frappé Cuba, que celle-ci a été attribuée à la guerre biologique menée par les États-Unis et qui a tué 158 personnes, dont 101 enfants. L'impossibilité d'acquérir de l'équipement de fumigation des États-Unis dans le temps requis a retardé le moment où la maladie a été contrôlée, ce qui a augmenté de beaucoup le nombre de cas et de décès.

Le fait que le blocus continue de mettre en péril des vies cubaines, surtout en pleine pandémie mondiale, illustre le caractère criminel et génocidaire du blocus des États-Unis et l'urgence d'y mettre fin immédiatement.

À cet égard, les pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ont été convoqués par la Barbade à une conférence vidéo le 15 avril pendant laquelle ils ont demandé que les sanctions des États-Unis contre le Venezuela et Cuba soient levées, disant que « tous les pays doivent faire partie de l'effort mondial pour combattre la COVID-19 ». CARICOM a aussi condamné la décision des États-Unis de suspendre leur financement de l'OMS. « Il est malheureux que les ressources de l'OMS soient menacées, en ces moments qui requièrent que nous soyons unis pour mener la lutte contre la pandémie. »

La rencontre a aussi abordé la question de la situation de la santé, de la sécurité alimentaire et de la protection des personnes âgées face à la maladie dans la région. En général, « la région a très bien répondu à la pandémie », a déclaré à la rencontre le directeur général de l'Agence de santé publique des Caraïbes, le docteur Joy St. John. Selon le docteur St. John, l'application rapide de mesures dans la région a aidé à contenir le coronavirus. Mais une approche plus coordonnée est nécessaire pour aborder la prochaine phase de la pandémie.

CARICOM va examiner un protocole qui a été proposé pour la réouverture des frontières. Une fois que la décision est prise, tous les États membres vont adhérer en même temps à cette proposition. Les pays se sont aussi entendus pour que le transport interrégional de personnes et de biens par air et par mer soit examiné, en particulier les opérations des transporteurs aériens régionaux.

En Amérique du Sud, au 17 avril :

Brésil : 30 891 (14 913 actifs ; 14 026 rétablis ; 1 954 décès)
- 145 cas par million ; 9 décès par million
- 10 avril : 18 397 (17 250 actifs ; 173 rétablis ; 974 décès) et 87 cas par million ; 5 décès par million

Pérou : 12 491 (6 097 actifs ; 6 120 rétablis ; 274 décès)
- 379 cas par million ; 8 décès par million
- 10 avril : 5 897 (4 159 actifs ; 1 569 rétablis ; 169 décès) et 179 cas par million ; 5 décès par million

Chili : 8 807 (5 403 actifs ; 3 299 rétablis ; 105 décès)
- 461 cas par million ; 5 décès par million
- 10 avril : 6 501 (4 865 actifs ; 1 571 rétablis ; 65 décès) et 340 cas par million ; 3 décès par million

Équateur : 8 225 (6 984 actifs ; 838 rétablis ; 403 décès)
- 466 cas par million ; 23 décès par million
- 10 avril : 7 161 (4 354 actifs ; 339 rétablis ; 272 décès) et 406 cas par million ; 17 décès par million

Colombie : 3 233 (2 539 actifs ; 550 rétablis ; 144 décès)
- 64 cas par million ; 3 décès par million
- 10 avril : 2 223 (1 980 actifs ; 174 rétablis ; 69 décès) et 44 cas par million ; 1 décès par million

Il y a eu une forte augmentation du nombre de cas au Pérou au cours de la semaine dernière, ce qui en fait le deuxième plus grand nombre de cas dans la région, supplantant l'Équateur, où malgré une augmentation relativement faible du nombre de cas la semaine dernière, le nombre de cas actifs et de décès continue d'augmenter. L'Équateur a de loin le taux de décès par million le plus élevé de la région, soit 23. Ce nombre reflète les rapports officiels qui, pendant des semaines, ont été largement considérés comme une sous-estimation flagrante, étant donné l'effondrement des hôpitaux et des services funéraires dans les régions durement frappées comme la ville portuaire de Guayaquil, dans la province de Guayas, où des corps sont restés pendant des jours dans les maisons où des personnes sont décédées.

On rapportait cette semaine que dans la province de Guayas, plus de 5 000 décès pourraient être liés à la COVID-19. Au cours des deux premières semaines d'avril, les chiffres du gouvernement indiquaient que 6 700 personnes étaient décédées dans la province.

En réfutant les chiffres officiels qui continuent d'être rapportés, la mairesse de Guayaquil, Cynthia Viteri, a dit que les patients continuent de mourir sans jamais avoir été testés, et qu'il n'y a pas d'espace, de temps ou de ressources pour pouvoir faire d'autres tests et déterminer s'ils sont morts ou non du coronavirus. Elle a également indiqué qu'en mars, il y avait 1500 décès de plus dans la ville que pendant la même période en 2019.

Un autre fait alarmant est que 70 médecins auraient succombé au virus en Équateur.

Sous le gouvernement de Lénine Moreno, le système de santé de l'Équateur a été soumis à des coupes budgétaires et à des privatisations draconiennes, le budget de la santé pour 2019 ayant été réduit de 36 % par rapport à 2018. En outre, le programme qui a reçu le plus grand « investissement » était un secteur dédié à une restructuration des services de santé en se débarrassant des employés du système public. Cette initiative de privatisation a dépassé les investissements dans les infrastructures et l'entretien des équipements dont le système avait grandement besoin, contribuant à la catastrophe dont nous sommes témoins aujourd'hui.

Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement Moreno a jugé bon de verser 324 millions de dollars américains sur la dette extérieure du pays au milieu de la pandémie plutôt que d'investir dans son système de santé affaibli et ainsi sauver des vies.

La sous-déclaration des cas et des décès n'est pas unique à l'Équateur, elle est caractéristique d'autres pays de la région dominés par des gouvernements néolibéraux, dont beaucoup ont été amenés au pouvoir par des coups d'État d'un type ou un autre soutenus par l'étranger pour démanteler les services publics existants, comme dans le cas du Brésil et de la Bolivie. D'autres sont maintenus au pouvoir avec un soutien étranger pour consolider les systèmes privatisés traditionnels de soins de santé, d'éducation et autres par la corruption et la force, comme au Chili et en Colombie.

Dans beaucoup de ces pays, les médecins et les infirmières ont organisé des manifestations publiques contre le manque d'ÉPI, même de base, et d'autres ressources qui font gravement défaut pour pouvoir traiter leurs patients. Dans une lettre ouverte, la Fédération médicale colombienne, l'Association colombienne des sociétés scientifiques, le Collège médical colombien et la Fédération des syndicats de la santé déclarent qu'ils ne travailleront plus avec le ministre de la Santé, Fernando Ruiz, à qui ils reprochent une mauvaise gestion de la crise, et exhortent les gouverneurs des États à ne pas appliquer la directive du président Ivan Duque de lever prématurément la quarantaine. Ils déclarent également qu'ils n'obéiront pas au décret gouvernemental sur le travail obligeant les médecins et les infirmières à travailler sans aucune mesure de protection, affirmant qu'ils respecteraient le serment qu'ils avaient prêté lors de leur diplôme, mais que personne ne pouvait les forcer à se suicider.

Outre les problèmes de la région, l'Organisation panaméricaine de la santé signale qu'il y a eu plus d'un million de cas de dengue, une maladie transmise par les moustiques qui est parfois mortelle, dans les Amériques. La plupart des cas se trouvent au Brésil et au Paraguay, dépassant de loin le nombre signalé pour la même période l'année dernière. Les autres pays touchés sont la Bolivie et la Colombie.

Au Venezuela, le président Nicolas Maduro a dit le 15 avril que son administration entend effectuer 10 millions de tests de la COVID-19, « avec l'aide de l'Organisation mondiale de la santé, de l'Organisation panaméricaine de la santé, de la Chine, de la Russie, de l'Iran et de Cuba ». Il a ajouté que le Venezuela a effectué 250 123 tests jusqu'à maintenant et vise un objectif intérimaire d'un million de tests.

Le 14 avril, le ministre des Communications Jorge Rodriguez a dit que le Venezuela est le pays de l'Amérique latine qui a effectué le plus de dépistage de la COVID-19, ce que l'Université John Hopkins a confirmé.

Au 17 avril, le Venezuela avait 204 cas (84 actifs ; 111 rétablis ; 9 décès), avec un taux de 7 cas par million et de 0,3 décès par million.

En Afrique, au 17 avril :

Égypte : 2 673 (1 881 actifs ; 596 rétablis ; 196 décès)
- 26 cas par million ; 2 décès par million
- 10 avril : 1 699 (1 233 actifs ; 348 rétablis ; 118 décès) et 17 cas par million ; 1 décès par million

Afrique du Sud : 2605 (1654 actifs ; 903 rétablis ; 48 décès)
- 44 cas par million ; 0,8 décès par million
- 10 avril : 2 003 (1 569 actifs ; 410 rétablis ; 24 décès) et 34 cas par million ; 0,4 décès par million

Maroc : 2 528 (2 122 actifs ; 273 rétablis ; 133 décès)
- 68 cas par million ; 4 décès par million
- 10 avril : 1 448 (1 168 actifs ; 109 rétablis ; 97 décès) et 39 cas par million ; 3 décès par million

Algérie : 2 268 (1 137 actifs ; 783 rétablis ; 133 décès)
- 52 cas par million ; 8 décès par million
- l0 avril l0 : 1 761 (1 100 actifs ; 405 rétablis ; 256 décès) et 40 cas par million ; 6 décès par million

Cameroun : 996 (810 actifs ; 164 rétablis ; 22 décès)
- 38 cas par million ; 0,8 décès par million
- 10 avril : 820 (710 actifs ; 54 rétablis ; 12 décès) et 31 cas par million ; 2 décès par million

Au 17 avril, il y avait 19 398 cas en Afrique, environ le double du nombre de cas de la semaine dernière. L'Égypte a dépassé l'Afrique du Sud pour le plus grand nombre de cas la semaine dernière.

Le 13 avril, l'Union africaine a annoncé que « dans le cadre des efforts pour renforcer la réponse et le niveau de préparation de l'Afrique pour la lutte contre la pandémie de la COVID-19, la Commission de l'Union africaine, de concert avec les centres de l'Afrique pour le contrôle des maladies et la prévention (Afrique du CDC), et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), ont conçu en commun un programme pour appuyer les efforts en cours en Afrique.

« Le programme commun vise à coordonner la réponse à la COVID-19 en vue d'efforts de reprise avec les États membres, les communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux (CER/MR), les organisations de la société civile (OSC), et les organisations confessionnelles (OC) pour garantir une coopération et une communication et pour adopter une approche holistique. Les quatre secteurs d'intervention commune sont :

- La Coordination régionale et la construction de synergies ;
- Les aspects socio-économiques, la santé, la gouvernance et les évaluations de l'impact politique ;
- La construction de la capacité et le partage de la connaissance ;
- Les stratégies de la communication du risque et les campagnes de sensibilisation.

« Ces secteurs correspondent au mandat de l'Afrique du CDC et à la stratégie continentale sur la préparation et la réponse à la COVID-19 de même qu'à l'approche régionale du PNUD en réponse à la reprise.

« La concentration spécifique sur la surveillance ; le laboratoire ; les guides pour les contre-mesures ; la préparation des soins de santé ; les communications du risque et l'engagement social, et la gestion de la chaîne d'approvisionnement continuent d'être menés par l'Afrique du CDC. »

Le 14 avril, l'Afrique du CDC a indiqué que « le premier 'vol de solidarité' des Nations unies a quitté Addis-Abeba en Éthiopie aujourd'hui, pour aller livrer une cargaison médicale vitale à tous les pays d'Afrique, où il y a un besoin désespéré de fournitures pour contenir la propagation de la COVID-19.

« La cargaison de l'OMS comprend aussi une grande quantité de matériel médical donné par le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et l'Initiative de la Fondation Jack Ma pour renverser la COVID-19 en Afrique. L'Union africaine, par le biais des centres de l'Afrique pour le contrôle des maladies et la prévention (Afrique du CDC), fournit le support technique et la coordination de la distribution du matériel. »

Le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros, a noté que « le vol de solidarité fait partie d'un effort plus vaste pour expédier des fournitures médicales vitales dans 95 pays. »

La cargaison de l'OMS comprend un million de masques faciaux, ainsi que des équipements de protection individuelle, qui seront suffisants pour protéger les travailleurs de la santé tout en traitant plus de 30 000 patients à travers le continent.

La région de l'OMS de l'Afrique signale que l'expérience des pays en matière de lutte contre l'Ebola et la grippe est en train d'être mise à profit pour la pandémie de la COVID-19. Il donne l'exemple de la Tanzanie et déclare : « la Tanzanie utilise les compétences du personnel de santé déjà équipé dans la lutte contre les maladies infectieuses, la mise en place du système de surveillance sentinelle de la grippe et la réaffectation des infrastructures pour lutter contre le nouveau virus.

« Lorsque la dixième épidémie d'Ebola a éclaté en République démocratique du Congo en 2018, la Tanzanie avait formé 2 400 professionnels de santé. Les sessions de formation initialement prévues pour Ebola ont été revues pour inclure le COVID-19. Plus de 300 d'entre eux ont été à présent recyclés pour rejoindre la lutte contre le COVID-19 dans le pays.

« Dans les régions qui avaient été identifiées comme étant à haut risque d'Ebola, des équipes d'intervention rapide ont été constituées et formées, et les autorités ont identifié des zones d'isolement dans des structures de santé spécifiques dans chaque district et des professionnels de santé ont été formés pour gérer ces unités et gérer les cas suspects. Le personnel de santé et les ressources se révèlent maintenant essentiels dans la réponse au COVID-19.

« En outre, des structures telles que des unités d'isolement dans les établissements de santé de district, mises en place pour la préparation à Ebola, sont maintenant transformées en unités de COVID-19. Toutes les 26 régions du pays ont été chargées de désigner des zones d'isolement pour d'éventuelles infections au COVID-19, et la formation des agents de santé au triage des patients pour la préparation à Ebola compte désormais parmi les atouts pour freiner la propagation du nouveau coronavirus.

[...]

« L'OMS Tanzanie travaille avec les ministères de la Santé de la Tanzanie continentale et de Zanzibar pour renforcer les capacités du personnel de la santé en matière de soins cliniques, d'amélioration de la prévention des infections, de tests de laboratoire et d'autres mesures de prévention. Au total, 182 structures ont été identifiées pour isoler et traiter le COVID-19 dans tous les districts. Le gouvernement a également identifié 26 centres de référence régionaux habilités à fournir des soins intensifs. La plupart des structures de référence disposent déjà d'un personnel formé aux soins avancés pour Ebola, y compris les soins intensifs.

[...]

« Le gouvernement a également intensifié l'éducation à la santé publique, en travaillant avec l'OMS, l'UNICEF, les chefs religieux et les sociétés de télécommunications pour présenter les faits et réfuter les rumeurs sur le COVID-19. »

En Océanie le 17 avril :

Australie : 6 523 (2 639 actifs ; 3 819 rétablis ; 65 décès)
- 256 cas par million ; 3 décès par million
- 10 avril : 6 328 (3 043 actifs ; 3 141 rétablis ; 54 décès) et 245 cas par million ; 2 décès par million

Nouvelle-Zélande : 1 409 (582 actifs ; 816 rétablis ; 11 décès)- 292 cas par million ; 2 décès par million
- 10 avril : 1 239 (921 actifs ; 317 rétablis ; 1 décès) et 266 cas par million ; 0,4 décès par million

Guam : 135 (5 décès)
- 10 avril : 128 (4 décès)

Polynésie française : 55
- 196 par million
- 10 avril : 51 et 182 par million

Nouvelle-Calédonie : 18 (4 actifs ; 14 rétablis)
- 10 avril : 18 (17 actifs ; 1 rétabli)

(sources : Worldometer, OMS, teleSUR, Granma, Prensa Latina, Reuters, USA Today, Washington Post, New York Times, Guardian, Ahval, Deutsche Welle, Africa CDC)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 25 - 18 avril 2020

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À titre d'information: Mise à jour sur la pandémie mondiale, pour la semaine se terminant le 18 avril


    

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