Les premières années
J'ai eu la chance d'être à l'Université de
Colombie-Britannique au début des années soixante
et de rencontrer les Internationalistes un an
après leur formation en 1963 en tant que
mouvement révolutionnaire. Les discussions, les
colloques universitaires, les programmes d'action
concrets associés à cette période d'effervescence
de la jeunesse partout en Amérique du Nord ont
été, sur la côte ouest, inspirés et orientés par
ce mouvement naissant.
Le camarade Bains, avec une énergie et une
détermination incroyables, était plongé dans la
politique pratique de l'université car de très
nombreux étudiants ont été attirés par l'activité
politique. Les slogans étaient profondément
simples : « Créons une atmosphère académique
sur le campus», « Rechercher la vérité dans les
faits pour servir le peuple » et « La
compréhension nécessite un acte de participation
conscience de l'individu, l'acte de
découvrir ».
Hardial Bains devant la Maison
internationale à l'Université de la
Colombie-Britannique en 1962. C'est là
qu'a eu lieu la fondation des
Internationalistes le 13 mars 1963.
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Venant d'un milieu de la haute classe moyenne où
la propagande de la guerre froide et la
manipulation des médias autour de la guerre du
Vietnam étaient simplement la façon dont nous
voyions le monde, les Internationalistes ont
documenté et exposé au grand jour le grand rêve
américain. Notre Parti a écrit sur cette première
période et sur le profond impact transformationnel
de ces premières années qui ont conduit à la
formation d'un mouvement révolutionnaire et,
en 1970, à la formation d'un parti de type
nouveau.
Il y a eu des discussions de masse devant la
bibliothèque de l'université, elle-même une image
emblématique de l'ancien campus, où ce jeune
étudiant diplômé en microbiologie, Hardial Bains,
se plaçait à l'heure du dîner sur une tribune
improvisée devant des foules de quelques dizaines
et souvent plusieurs centaines d'étudiants. Ce
type de rassemblement était connu comme une façon
d'enseigner aux États-Unis, issue des
manifestations et des actions directes à Berkeley
autour de la guerre du Vietnam et du racisme dans
le sud des États-Unis.
Durant ces premières années, nous les avons
appelées des « réunions de démocratie de
masse ». Il ne s'agissait pas de conférences
scénarisées, tout comme les cours sur des sujets
apparemment sans rapport. Il s'agissait plutôt
d'un véritable échange d'idées où les explications
les plus cohérentes et logiques dominaient.
C'était l'embryon du mouvement communiste moderne
au Canada, qui remettait en question tous les
vieux dogmes, tous ceux dont la politique «
marxiste » et « de gauche » provenait
d'une tablette universitaire poussiéreuse, ou
enracinée dans une sorte d'activisme insensé. Il
était basé sur notre expérience de la vie réelle
en tant qu'étudiants soumis aux limites d'un
système d'éducation qui renforçait le statu quo.
Cette première qualité, qui rompait avec
l'ancien, a caractérisé toute la vie du PCC(M-L)
et explique comment notre Parti a survécu à tant
de défis et de points tournants pendant plus d'un
demi-siècle.
Fidélité à la vérité, intégrité de
l'organisation, établissement d'un programme qui
répond aux besoins du peuple à chaque étape du
développement et mobilisation de tous les membres
et activistes comme organisateurs conscients,
rompant avec la tendance « tu diriges - je te
suis » qui donne lieu à diverses formes de
bureaucratie. Dès le premier jour, des jeunes
hommes et femmes de toutes origines combattaient
sur un pied d'égalité.
Alors que le monde s'adapte à une pandémie
mondiale et à des bouleversements économiques sans
précédent depuis le krach de 1929, nous
entrons dans une période où les anciens
arrangements politiques sclérosés échouent
manifestement. « Qui décide ? » est
devenu un véritable problème visible. L'incapacité
des anciens arrangements n'est pas «
l'opinion » de quelqu'un, elle est devenue un
trait objectif palpable de la conscience des
masses. La désinformation constante des médias
traditionnels anglo-américains est remise en
question alors que de plus en plus de personnes se
tournent vers les médias sociaux et l'internet
pour des informations et des analyses.
Des questions très sérieuses à propos des
fondements de l'économie sont posées. Par exemple,
comment arrêtez-vous la production tout en ouvrant
les portes à des dépenses massives ? Qui
profite vraiment de ces annonces de plusieurs
milliards de milliards de dollars ? Comment
imprimer du papier-monnaie qui n'est pas ancré
dans l'activité économique ? Il y a eu peu de
discussions sur les effets négatifs des « plans de
relance » massifs ou sur la manière dont une
monnaie est affectée lorsque la masse monétaire va
dans le sens inverse de la production.
Assiste-t-on à un sauvetage sans précédent à la
manière de Goldman-Sachs, mais déguisé en cadeau à
chaque travailleur licencié ?
Plus que jamais, la nécessité d'une nouvelle
direction de l'économie devient l'un des sujets
brûlants de cette période. À l'occasion
du 50e anniversaire du PCC(M-L), il est temps
de déclarer qu'il existe un tel parti qui
s'adresse aux préoccupations centrales.
Allons tous de l'avant, pour sortir de cette
crise multilatérale et créer une société qui est
rationnelle, planifiée, qui s'oppose au fléau de
la guerre et de la diplomatie de la canonnière, et
qui respecte tous les pays, tous les peuples et
qui lutte pour le bien de l'humanité !
Vive le PCC(M-L) !
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 19 - 2 avril 2020
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Les premières années
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