Réflexions

Un vétéran du mouvement étudiant de 1968

Je suis avec le Parti et les Internationalistes depuis plus de 52 ans. Je me souviens qu'en tant qu'étudiant en Ontario dans les années 1960, j'appuyais le mouvement des droits civiques aux États-Unis et contre la guerre du Vietnam et l'enrôlement militaire obligatoire des jeunes Américains. Les discussions et les questionnements étaient partout. Mais très peu de cela avait à voir directement avec le Canada et notre vie à nous.

Cela devait allait changer de bout en bout pour moi et mes collègues étudiants lorsqu'à l'été de 1968 un contingent des Internationalistes qui avaient été réorganisés à Montréal est venu à l'Université de Guelph. Ils ont enflammé le campus avec leurs discussions sur le rôle de la culture impérialiste américaine au Canada et comment elle empêchait les gens de s'organiser sur une base consciente pour changer la situation. Ces discussions ponctuées d'échanges, de débats et d'opinions se sont poursuivies pendant plus de 24 heures sans arrêt.

J'étais à l'extérieur de la ville pour un emploi d'été en construction mais à mon retour j'ai trouvé mes cercles d'amis en pleine ébullition et d'autres s'étaient joints à eux pour poursuivre la discussion. On m'a présenté à des étudiants de l'Université de Waterloo où j'étais étudiant. Ils organisaient des tables de littérature et des discussions sur les classiques du marxisme-léninisme et, surtout, la brochure Nécessité de changement.

C'était le début de deux années mouvementées qui allaient mener à la création du Mouvement étudiant canadien lors d'une conférence étudiante à Montréal en décembre 1968, un hiver particulièrement froid pour les étudiants d'Irlande, d'Angleterre, des États-Unis, de l'Inde et d'Afrique du Sud venus se joindre à leurs confrères du Québec, de l'Ontario, de la Colombie-Britannique, des Prairies et des Maritimes pour échanger les points de vue et les expériences dans des discussions présidées par Hardial Bains. La conférence a été suivie de l'ouverture de la librairie révolutionnaire à Toronto, sur la rue Gerrard, de la Conférence de la jeunesse anti-impérialiste à Régina en mai 1969, de la Conférence de Vancouver en décembre et mon déploiement avec un contingent de jeunes révolutionnaires canadiens dans le secteur industriel ainsi que ma participation au développement et à la consolidation des organes révolutionnaires de propagande de la classe ouvrière selon mes capacités dans le sud de l'Ontario. Après tout cela, nous avons fondé le Parti à Montréal en mars 1970.

Tout cela a été possible grâce à la direction des Internationalistes qui se sont battus pour fonder le Parti et grâce aux travailleurs, étudiants et jeunes qui ont répondu à leur appel.

Les cinquante années de travail que le Parti a soutenu dans des circonstances les plus difficiles attestent de la ténacité des camarades à tous les niveaux à fixer les tâches et le travail nécessaires pour aller de l'avant. C'est en effet l'occasion de célébrer notre travail collectif pour que le peuple s'investisse du pouvoir.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 19 - 2 avril 2020

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