La coopération internationale face
à nos défis communs
L'aide prêtée à point de Cuba à un navire de croisière britannique
Le 18 mars, alors que l'aube se pointait, le
navire à passagers britannique MS Braemar de la
ligne de croisières Fred Olsen avec plus
de 1 000 passagers et membres du
personnel à bord s'est amarré au port de Mariel, à
Cuba. Depuis le 12 mars, le navire s'était vu
refuser l'autorisation d'amarrer dans plusieurs
escales de son itinéraire dans les Caraïbes et aux
États-Unis par les autorités de ces pays parce
qu'un de ses passagers et quatre membres
d'équipage étaient atteins du virus, tandis
que 28 passagers et 27 membres de
l'équipage, y compris un médecin, étaient en
isolement en raison de l'apparition de symptômes
liés au coronavirus.
Dès l'amarrage le gouvernement cubain s'est
organisé pour que des autobus touristiques
puissent transférer tous les passagers vers
l'aéroport international José Marti de la Havane
où des avions affrétés de British Airways les
attendaient pour les ramener en Grande-Bretagne ce
soir-là. Ceux qui ne présentaient aucun symptôme
ont volé sur trois des avions à destination de
l'aéroport d'Heathrow à Londres. Ceux qui avaient
des symptômes pseudo-grippaux, ceux qui avaient
été testés positifs pour la COVID-19 et leurs
compagnons ont été embarqués à bord d'un vol
séparé vers une base aérienne en Angleterre. Les
personnes dont la santé ne leur permettait pas de
partir ont pu rester à Cuba pour des traitements.
Le ministère cubain des Relations extérieures a
émis un communiqué informant de sa décision
d'accueillir le Braemar à la suite d'une demande
du gouvernement britannique formulée le 16 mars.
Il a affirmé qu'en raison de la situation urgente
et des menaces à la vie des personnes malades, le
gouvernement cubain avait décidé d'autoriser le
navire à amarrer et à accueillir toutes les
personnes à bord suivant le protocole établi par
l'Organisation mondiale de la santé et le
ministère cubain de la Santé publique. Enfin, le
ministère a dit : « Les temps sont à la
solidarité, il nous faut considérer la santé comme
un droit humain, renforcer la coopération
internationale pour faire face à nos défis
communs, des valeurs qui sont inhérentes à la
pratique humaniste de la Révolution et de notre
peuple. »
Dans des
photos et des vidéos publiées sur internet, on
peut voir des passagers qui expriment leur joie à
l'annonce de la décision de Cuba de leur venir en
aide, par exemple les membres d'équipage qui
tiennent une banderole sur laquelle on peut lire «
Te Quiero Cuba » (Je t'aime Cuba) au moment
du débarquement.
Dans un communiqué, Peter Deer, le directeur
général de la ligne de croisière Fred Olsen, a
exprimé sa gratitude à Cuba en disant: « Je désire
faire part de mes sincères remerciements au nom de
Fred Olsen aux autorités cubaines, au port de
Mariel et au peuple cubain pour leur soutien.
D'autres pays n'ont pas voulu permettre au Braemar
d'accoster une fois que nous avions des cas
confirmés de coronavirus à bord. Grâce à leur
gentillesse, nous pouvons maintenant ramener les
gens chez eux. Nous n'oublierons jamais votre
appui. Du fond de notre coeur, nous vous
remercions. »
Le secrétaire d'État britannique des Affaires
étrangères et du Commonwealth, Dominic Raab,
s'adressant au parlement, a aussi remercié le
gouvernement cubain. Le 18 mars, il a
dit : « J'ai parlé avec le ministre cubain
des Relations extérieures deux fois au cours du
weekend et nous sommes extrêmement reconnaissants
envers le gouvernement cubain d'avoir autorisé cet
amarrage et de leur grande coopération qui a
assuré le succès de la démarche. »
Dans un article du quotidien mexicain La
Jornada, la journaliste cubaine Rosa Miriam
Elizalde décrit l'action humanitaire cubaine
auprès des personnes à bord du navire :
« Je suis très
reconnaissante envers le gouvernement cubain
d'avoir accepté de mener cette opération.
« L'odyssée a commencé lorsque le navire de la
croisière de la compagnie britannique Fred Olsen
est arrivé à Cartagena, où une femme américaine a
débarqué et quelque temps plus tard il a été
confirmé qu'elle avait contracté le coronavirus. À
partir de ce moment, cinq ports des Caraïbes ont
refusé l'entrée du navire. Les familles des
passagers de la croisière se sont alors tournées
vers les médias pour exprimer leurs craintes face
au sort de leurs êtres chers et de l'éventualité
que ceux-ci soient obligés d'entreprendre le long
trajet du retour vers l'Europe et d'être
grandement exposés à la contagion pouvant causer
un nombre élevé de mortalités avant que le navire
ne puisse atteindre les rives de la
Grande-Bretagne. »
Elizalde écrit au sujet d'un passager qui a
publié des vidéos et des rapports réguliers à
partir du navire avec l'hashtag DunkirkSpirit,
évoquant l'évacuation de 330 000 soldats
alliés de la côte française en mai 1940, au
début de la Deuxième Guerre mondiale, alors que
Hitler semblait invincible.
« Pour nous, Dunkerque évoque non seulement
l'héroïsme, mais aussi l'humanité. C'est la preuve
qu'il existe des solutions même dans la pire des
situations, et cette fois, c'est Cuba que nous
devons remercier pour cela », a dit le
passager.
Elizalde termine son article intitulé « Cuba
sauve » en soulignant le contraste entre le
fait que les navires ayant des contrats avec Cuba
pour apporter du pétrole et de la nourriture dans
l'île sont harcelés par les États-Unis et le fait
que des navires ayant à bord des gens malades sont
refusés dans les ports de certains pays, y compris
les États-Unis, qui ont refusé d'accueillir le
navire britannique dans leurs ports, mais sont
accueillis avec solidarité et respect par Cuba.
La solidarité internationale n'est pas quelque
chose d'exceptionnel mais une règle de base pour
Cuba.
Le commandant du MS Braemar reconnaît
l'héroïsme du pilote de la marine cubaine qui a
aider à amarrer le navire au port de Mariel.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 16 - 21 mars 2020
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