Faits saillants du rapport de Statistique Canada sur les travailleurs dans l'économie à la demande
- K.C. Adams -
Voici des renseignements pertinents concernant
les travailleurs à la demande tirés du document de
recherche de décembre 2019 de Statistique
Canada intitulé « Mesurer l'économie à la demande
au Canada au moyen des données
administratives », qui examine les données
fiscales et administratives de l'Agence du revenu
du Canada (ARC), la Base de données canadienne sur
la dynamique employeurs-employés (BDCDEE),
l'Enquête sur la population active (EPA) et autres
sources. Les commentaires séparés de LML
sont donnés entre crochets.
Les travailleurs à la demande ne sont
généralement pas employés à long terme par une
seule entreprise ; au lieu de cela, ils
concluent divers contrats avec des entreprises ou
des individus (demandeurs de tâches) pour
accomplir une tâche spécifique ou pour travailler
durant une période de temps spécifique pour
laquelle ils sont payés une somme négociée. Cela
comprend des entrepreneurs indépendants ou des
pigistes avec des qualifications particulières et,
de plus en plus, des travailleurs à la demande
embauchés pour des emplois qui sont offerts et
négociés par le biais du nombre croissant de
plateformes en ligne et de marchés par l'approche
participative axée sur l'offre tels que Uber,
Lyft, TaskRabbit, Upwork, Guru, Fiverr et
Freelancer. Les revenus et l'activité
professionnelle des travailleurs à la demande sont
incertains, mineurs ou occasionnels.
De 2005
à 2016, le pourcentage de travailleurs à la
demande par rapport à la main-d'oeuvre totale au
Canada est passé de 5,5 %
à 8,2 %. Cela
représente 1 666 061 travailleurs à
la demande en 2016. Ces derniers n'ont perçu
aucun salaire ni traitement à déclarer comme
revenu imposable sur le feuillet T4 ou ont combiné
leur travail à la demande avec les salaires ou
traitements imposables sur le feuillet T4.
Une partie de l'augmentation à 8,2 %
est attribuable à l'introduction et à la
prolifération de plateformes en ligne employant
des travailleurs à la demande avec des modalités
de travail très « souples » et souvent peu
contraignantes (Uber, Lyft, etc.).
Le revenu annuel d'un travailleur à la demande
typique était généralement faible. Le revenu
médian net des travailleurs à la demande
en 2016 n'était que
de 4 303 $. Les travailleurs les
moins bien payés dans les 40 % les plus
modestes de la répartition annuelle des revenus
étaient environ deux fois plus susceptibles de
participer à un travail à la demande que les
autres travailleurs.
Le travail à la demande n'était généralement
qu'une activité temporaire. Environ la moitié de
ceux qui ont commencé un travail à la demande au
cours d'une année donnée n'avaient aucun revenu
provenant du travail à la demande l'année
suivante. Cependant, une part non négligeable des
nouveaux arrivants - environ le quart - sont
demeurés des travailleurs à la demande pendant
trois ans ou plus.
Le travail à
la demande était plus répandu chez les immigrants
que chez les personnes nées au Canada. En
fait, 10,8 % des travailleurs immigrants
de sexe masculin qui étaient au Canada depuis
moins de cinq ans étaient des travailleurs à la
demande en 2016, comparativement à 6,1 %
des travailleurs nés au Canada.
Un sondage de 2017 a révélé
que 9 % de la main-d'oeuvre de la région
métropolitaine de Toronto travaillait par le biais
de plateformes en ligne. Les personnes qui
travaillent via des plateformes en ligne ne sont
qu'une partie de l'économie à la demande, car tous
les employés à la demande ne le font pas.
Les travailleurs à la demande sont susceptibles
en ce moment d'être classifiés aux fins d'impôts
(et s'ils sont admissibles ou non aux prestations
organisées par l'État et payées entièrement ou en
partie par l'entreprise, telles que
l'assurance-emploi (AE), les indemnités pour les
accidents du travail et les prestations du Régime
de pensions du Canada) comme des travailleurs
indépendants au sein d'entreprises non constituées
en société qui déclarent un revenu d'entreprise,
professionnel ou de commission dans leur
déclaration de revenus. Ils doivent remplir un
formulaire T2125 - État des résultats des
activités d'une entreprise ou d'une profession
libérale et le joindre à leur formulaire d'impôt
T1. Ils ne reçoivent pas de un feuillet T4 de
relevé de revenus de leur employeur qui embauche
des travailleurs à la demande.
StatCan entend par « travailleurs » tous les
particuliers a) qui ont déclaré un revenu d'emploi
tiré de feuillets T4 ou d'autres revenus d'emploi,
comme des pourboires, des gratifications ou des
jetons de présence, sur leur formulaire T1 ;
b) qui ont déclaré sur un formulaire T2125 un
revenu de travail indépendant dans une entreprise
non constituée en société ; c) qui ont été
identifiés comme propriétaires d'entreprises
constituées en société dans les déclarations de
revenus des sociétés.
L'Enquête sur la population active (EPA) classe
les travailleurs en plusieurs catégories :
les employés des secteurs privé et public, les
travailleurs indépendants au sein d'entreprises
constituées en société avec et sans employés, les
travailleurs indépendants au sein d'entreprises
non constituées en société avec et sans employés
et les employés privés travaillant dans des
entreprises familiales sans salaire.
StatCan considère que les travailleurs à la
demande ne sont pas des salariés, n'ont pas de
contrat à long terme avec un employeur, n'ont pas
d'horaire de travail prévisible et n'ont pas de
revenus prévisibles. Ils sont des travailleurs
indépendants pigistes au sein d'entreprises non
constituées en société, des journaliers ou des
personnes qui travaillent à partir de plateformes
en ligne. StatCan définit partiellement les
travailleurs à la demande par la façon dont les
travailleurs déclarent leurs conditions de travail
aux autorités fiscales.
[Commentaire : De cette façon,
l'employeur et les autorités de l'État classent
subjectivement les travailleurs en tant que
travailleurs ou non selon ce qui favorise les
intérêts de ceux qui achètent la valeur d'échange
de la capacité de travail de la classe ouvrière et
prennent le contrôle de sa valeur d'usage et de la
valeur sociale produite par les travailleurs.
Selon une loi ou un code du travail particulier,
une classification en tant que travailleurs
indépendants pigistes au sein d'entreprises
constituées ou non en société, des journaliers ou
travailleurs à la demande employés via une
plateforme logicielle ou sous contrat avec des
trafiquants de travailleurs peut signifier que
l'employeur n'a pas à garantir de normes de
rémunération pour des heures supplémentaires, des
vacances payées, un salaire minimum, des congés de
maladie payés ; à payer en partie ou en
totalité pour les prestations et les retenues
salariales organisées par l'État pour
l'assurance-emploi, l'indemnisation des accidentés
du travail ou les pensions ; à satisfaire à
certaines normes établies en matière d'assurance
pour un emploi particulier, de qualifications pour
le travail, de sécurité pendant le travail ou de
reconnaître le droit légal de former une
organisation de défense collective (syndicat).
Cela signifie que ces entreprises de plateforme
logicielle peuvent faire baisser le niveau de vie
de la classe ouvrière en utilisant de nouvelles
formes de lutte de classe contre les travailleurs.
Ils agissent également comme des perturbateurs des
entreprises traditionnelles, en particulier
l'industrie du taxi à ce moment-ci. Les
entreprises de transport en commun et autres qui
utilisent des plateformes logicielles ne sont pas
soumises aux tarifs du marché que les autorités
publiques ont mis en place pour les sociétés de
taxi, selon la valeur d'échange établie pour la
capacité de travail des employés, à d'autres
normes d'assurance et de permis, au nombre de
voitures qu'elles peuvent déployer et à l'exigence
qu'un certain nombre de voitures doivent être
fournies pour gérer les passagers qui ont des
besoins spéciaux.
Cela signifie qu'Uber et Lyft, par exemple,
peuvent faire baisser les prix du marché et voler
des parts de marché aux sociétés de taxis déjà
établies et les faire cesser leurs activités. Les
sociétés de plateformes logicielles qui opèrent en
dehors des normes établies peuvent perturber les
entreprises traditionnelles, les faire cesser
leurs activités, faire baisser les salaires et les
conditions d'emploi des travailleurs, puis
augmenter progressivement les prix du marché
qu'elles facturent pour le profit privé maximum.
En plus, Uber et Lyft peuvent charger un tarif «
de pointe » pendant les périodes de forte
demande ou quand leurs algorithmes leur indiquent
qu'ils peuvent le faire. Après seulement une
semaine d'exploitation d'Uber et de Lyft à
Vancouver, les compagnies de taxi et les
chauffeurs ont signalé une baisse
de 30 % de leur activité. La
prolifération des plateformes logicielles de
covoiturage et d'autopartage aggrave également
l'anarchie générale et le chaos du système de
transport urbain, générant encore plus de
congestion sur les routes, des embouteillages, des
accidents et la pollution de l'air.
Sans que les entreprises émettent un feuillet T4
pour ce que les travailleurs reçoivent en échange
de la valeur d'échange de leur capacité de
travail, la valeur ajoutée que l'entreprise qui
embauche les travailleurs à la demande exproprie
de la vente du service que les travailleurs
produisent peut être dissimulée aux autorités
publiques. Dans ce cas, l'employeur n'a pas à
déclarer de différence entre le revenu brut de la
vente du service (ou du bien) que le travailleur
produit pour lequel un client paie, et le montant
que l'employeur déduit du revenu brut pour payer
la valeur d'échange de la capacité à travailler et
pour toute valeur transférée consommée provenant
d'équipements fixes et de matériel roulant ou de
frais. L'employeur peut dissimuler et déplacer la
valeur ajoutée (profit) expropriée hors de
l'économie et du pays vers un paradis fiscal.
Selon de nombreux rapports, Uber a pour pratique
d'envoyer la totalité des revenus bruts aux
Pays-Bas, d'où il retourne la valeur d'échange
pour le conducteur et tout l'argent nécessaire
pour payer les frais et la valeur transférée déjà
produite (les coûts de production). La valeur
ajoutée restante (le profit) est apparemment
ensuite envoyée dans des paradis fiscaux aux
Bermudes.]
***
Le revenu médian d'entreprise des
travailleurs indépendants au sein d'entreprises
non constituées en société était
de 10 000 $ en 2013. Moins
de 4 % des travailleurs indépendants au
sein d'entreprises non constituées en société de
la BDCDEE avaient des employés. Ce résultat est
conforme à la notion (basée sur des données
fiscales) que le travail indépendant est une
activité relativement mineure pour bon nombre de
particuliers considérés comme travailleurs
indépendants au sein d'entreprises non constituées
en société.
Parmi les travailleurs à la
demande, 48,6 % n'avaient pas d'emploi
rémunéré et n'ont déclaré aucun revenu d'emploi,
tandis que 36,3 % d'entre eux avaient un
emploi rémunéré et environ 15,1 % avaient
plusieurs emplois rémunérés. Par conséquent, les
travailleurs à la demande sont répartis presque
également entre ceux qui n'ont pas d'autres
revenus à part leurs revenus provenant du travail
à la demande et ceux qui complètent leurs salaires
et traitements par des revenus tirés de leurs
activités de travail à la demande. Le revenu
médian net pour le travail à la demande
en 2016 était de
seulement 4 303 $.
La part médiane du revenu de travail à la demande
par rapport aux revenus totaux était de 76 %,
ce qui signifie que, pour environ la moitié de
tous les travailleurs à la demande, les revenus
issus du travail à la demande représentaient plus
des trois quarts de leurs revenus annuels totaux.
Pour plus d'un quart de tous les travailleurs à la
demande, les revenus issus du travail à la demande
représentaient la totalité des revenus.
La première
augmentation de travailleurs à la demande
correspond à la récession de 2008-2009 ; elle
a été un peu plus marquée chez les hommes que chez
les femmes. La période où est survenue cette
augmentation donne à penser que la croissance de
la part de travailleurs à la demande au cours de
ces années peut être attribuable, en grande
partie, à des facteurs contraignants comme la
baisse des perspectives d'emploi. La deuxième
hausse marquée a été observée vers 2012-2013,
mais la raison est moins évidente et pourrait être
liée à la multiplication des plateformes en ligne
au Canada qui a commencé au cours de ces années.
La part de travailleurs à la demande était
beaucoup plus élevée chez les femmes que chez les
hommes, et cet écart s'est élargi avec le temps.
En 2016, la part des travailleuses à la
demande était d'environ 9,1 % et celle
des travailleurs à la demande était
d'environ 7,2 %. Ces pourcentages
correspondent en 2005 à
environ 991 320 travailleurs à la
demande et en 2016 à 1 666 061
travailleurs à la demande.
En termes de durée, 56,4 % des
travailleurs à la demande qui sont entrés
en 2013 (c'est-à-dire ceux qui étaient des
travailleurs à la demande en 2013 mais pas
en 2012) sont demeurés des travailleurs à la
demande pendant au moins un an, tandis
que 39,1 % sont restés des travailleurs
à la demande pendant deux années consécutives
et 29,8 % sont restés des travailleurs à
la demande pendant trois années consécutives. Par
exemple, c'est en 2012 qu'Uber a commencé ses
activités au Canada et récemment a commencé ses
activités à Vancouver. En 2019, Uber a
signalé 90 000 conducteurs au Canada
et 3,9 millions dans le monde. La plus grande
société de plateforme en ligne de transport de
personnes par covoiturage en Chine, appelée Didi
Chuxing, compte 21 millions de conducteurs.
Le nombre de travailleurs à la demande sans
salaire ni traitement (supplémentaire) a atteint
un sommet autour de la récession
en 2008-2009, mais est demeuré relativement
stable avant d'atteindre un autre sommet
en 2012-2013.
La part des travailleurs à la demande avec
salaire ou traitement (supplémentaire) a augmenté
de façon presque linéaire de 2006
à 2016 ; seules des hausses mineures ont
été observées autour de 2008-2009. La
tendance linéaire était particulièrement évidente
chez les travailleuses à la demande qui reçoivent
un salaire ou un traitement supplémentaire.
Le travail à la demande est devenu plus répandu
de 2005 à 2016. Les travailleurs à la
demande sans traitement ont réagi plus fortement
aux facteurs contraignants (récession) et
d'attraction (multiplication des plateformes en
ligne). Dans l'ensemble, toutefois, une proportion
croissante de travailleurs font du travail à la
demande en plus de leur emploi principal, mais par
ailleurs une proportion croissante de travailleurs
à la demande ne gagnent aucun salaire ou
traitement.
L'entrée dans le secteur du travail à la demande
aux États-Unis est généralement précédée d'une
baisse des revenus. Une tendance semblable a été
observée au Canada. Les revenus inscrits sur le
feuillet T4 ont chuté considérablement au cours de
l'année d'entrée dans le secteur du travail à la
demande, et cette baisse des revenus inscrits sur
le feuillet T4 était plus importante chez les
hommes que chez les femmes.
Les prestations d'assurance-emploi (AE) ont
augmenté avant l'entrée dans le secteur du travail
à la demande et ont chuté de façon marquée au
cours de la première année du travail à la
demande. Chez les femmes, cette tendance a été
observée tant pour les prestations ordinaires que
pour les prestations spéciales d'AE (maternité).
Des chercheurs se sont demandé si la baisse des
salaires et traitements avant la première année de
travail à la demande était la conséquence de chocs
externes tels que des pertes d'emploi ou des
réductions de salaire. Compte tenu des règles
d'admissibilité à l'AE, l'augmentation des
prestations d'AE avant l'entrée dans le secteur du
travail à la demande semble indiquer que les chocs
externes sont des facteurs importants dans la
décision d'entrer dans le secteur du travail à la
demande.
Les travailleurs indépendants au sein
d'entreprises non constituées en société qui
déclarent des revenus d'entreprise, de profession
libérale ou de commission (par exemple, les
conducteurs d'Uber et les livreurs de Lyft)
joignent un formulaire T2125 — État des résultats
des activités d'une entreprise ou d'une profession
libérale à leur formulaire (d'impôts) T1. Le
formulaire T2125 présente en détail tous les
revenus et toutes les dépenses touchant
l'exploitation de l'entreprise non constituée en
société appartenant au particulier ou touchant
l'exercice d'une profession par le particulier.
De 2005 à 2016, le taux de travail
indépendant au sein d'entreprises non constituées
en société a été stable, tout en observant que la
part des travailleurs à la demande augmentait par
rapport à tous les travailleurs canadiens. Cela
veut dire qu'un nombre croissant de travailleurs
indépendants au sein d'entreprises non constituées
en société sont des travailleurs à la demande qui
ont produit au moins un formulaire T2125.
Le travail à
la demande a-t-il remplacé ou complété des formes
moins précaires de travail indépendant non
constitué en société qui sont associées à une
entreprise formelle ? Premièrement, les
travailleurs indépendants non constitués en
société ont continué de produire les formulaires
T2125 au même taux, mais étaient de moins en moins
susceptibles de déclarer un numéro d'entreprise.
Un numéro d'entreprise est associé à une
entreprise réelle. Avec un tel scénario, le
travail à la demande a remplacé des formes plus
stables de travail indépendant qui nécessitaient
un engagement plus fort et éventuellement un
investissement initial plus important.
Il est également possible qu'un plus grand nombre
de cas de travail à la demande soient maintenant
déclarés à l'ARC parce que cela se fait de plus en
plus sur des plateformes en ligne, contrairement à
ce qui se produisait auparavant, lorsque la
plupart des activités à la demande étaient
effectuées par des amis, des voisins ou d'autres
sources informelles (le travail au noir), etc.
[Commentaire : Les employeurs des
plateformes en ligne refusent d'émettre des
feuillets T4 en disant que les travailleurs qui
fournissent le service par le biais de la
plateforme sont des travailleurs indépendants et
non des travailleurs qui vendent leur capacité de
travail. Cela signifie que l'entreprise en ligne
n'a pas à répondre à des normes fédérales ou
provinciales en ce qui concerne les conditions
d'emploi telles que les heures supplémentaires,
les jours fériés et les vacances payés, et à
cotiser à l'AE et à contribuer aux indemnités
versées aux accidentés du travail, etc.]
L'augmentation de la part des travailleurs à la
demande représente à la fois une diminution de la
part de travailleurs indépendants au sein
d'entreprises non constituées en société ayant une
entreprise stable et une augmentation du nombre de
travailleurs indépendants qui font du travail à la
demande en plus de leur activité commerciale
principale.
Aucun groupe d'âge n'est prédominant dans la
répartition selon l'âge des travailleurs à la
demande ; ces derniers étaient répartis plus ou
moins uniformément dans l'ensemble du spectre
d'âge.
La proportion de travailleurs à la demande parmi
l'ensemble des travailleurs était plus élevée là
où les possibilités de travail à la demande
étaient plus grandes, particulièrement dans les
trois régions où se trouvent les grands centres
urbains canadiens, soit Montréal, Toronto et
Vancouver.
On note que 49,8 % des travailleurs à
la demande et 45,2 % des travailleuses à
la demande faisaient partie des deux quintiles les
plus bas de la répartition du revenu total. Que ce
soit chez les hommes ou chez les femmes, la
prévalence des travailleurs à la demande dans le
quintile de revenu le plus élevé correspondait à
environ la moitié de celle des travailleurs à la
demande dans le quintile de revenu le plus bas.
(Se référer aux tableaux reproduits dans le
rapport complet pour les quintiles)
La plupart des travailleurs à la demande
travaillaient dans les services professionnels,
scientifiques et techniques (19,0 %), la
construction (12,4 %) ainsi que les services
administratifs et de soutien, de gestion des
déchets et d'assainissement (10,6 %), ce qui
comprend les activités telles que
l'administration, l'embauche et le placement de
personnel, la préparation de documents, la
prestation de services de nettoyage et
l'organisation des déplacements.
Les travailleuses à la demande étaient surtout
concentrées dans les soins de santé et l'aide
sociale (20,2 %) et dans les services
professionnels, scientifiques et techniques
(17,4 %).
La répartition industrielle des travailleurs à la
demande allait selon l'industrie dans laquelle ils
exercent leur emploi principal. L'industrie ayant
la plus forte proportion de travailleurs à la
demande masculins était celle des arts, des
spectacles et des loisirs (15,6 %), qui est
l'industrie à l'origine du terme « travail à la
demande ». On a également observé une forte
prévalence de travailleurs à la demande dans les
secteurs des soins de santé et de l'aide sociale
(13,3 %), des services d'enseignement
(11,3 %) ainsi que des services de
l'immobilier et des services de la location et
location à bail (10,8 %).
Chez les femmes, l'industrie ayant la plus forte
proportion de travailleuses à la demande était
celle des autres services (20,1 %), une vaste
catégorie qui comprend des fournisseurs de soins
personnels, des cuisiniers, des bonnes, des
gardiennes et des nourrices (mais qui exclut
l'administration publique).
Selon une étude récente, une grande partie de
l'augmentation récente des contrats indépendants
aux États-Unis était attribuable à la croissance
rapide du secteur des transports qui peut être
directement liée à Uber et à des plateformes en
ligne similaires. Une augmentation marquée de la
part des travailleurs à la demande a été observée
dans les services de taxi et de limousine au
milieu des années 2010. Pourtant, même
en 2016, alors que la part de travailleurs à
la demande masculins dans les services de taxi et
de limousine a presque doublé par rapport
à 2014, cette part ne dépassait
pas 3 % de l'ensemble des travailleurs à
la demande masculins.
Plus d'un tiers de tous les travailleurs à la
demande masculins (36,0 %) possédaient un
diplôme universitaire, tandis qu'un pourcentage
semblable de travailleurs à la demande masculins
n'avaient qu'un diplôme d'études secondaires ou un
niveau de scolarité moins élevé.
Il y avait une prévalence particulièrement élevée
de travailleurs à la demande chez les hommes
(13,7 %) et les femmes (16,5 %) qui
possédaient un diplôme d'études supérieures
(maîtrise ou grade supérieur). Il est probable que
la prolifération des marchés suivant l'approche
participative axée sur l'offre, tels que Upwork et
Freelancer, a contribué à ces nombres.
Plus d'un tiers de tous les travailleurs à la
demande et plus d'un quart de toutes les
travailleuses à la demande n'avaient qu'un diplôme
d'études secondaires ou un niveau de scolarité
moins élevé, et un peu plus d'un tiers des
travailleurs et des travailleuses à la demande
possédaient un diplôme universitaire. StatCan fait
remarquer que les travailleurs des quintiles les
plus élevés de la répartition du revenu étaient
moins susceptibles d'être des travailleurs à la
demande que ceux des quintiles les plus bas.
La proportion de travailleurs à la demande était
considérablement plus élevée chez les immigrants,
en particulier les immigrants récents, par rapport
aux travailleurs nés au Canada. Plus d'un tiers de
tous les travailleurs à la demande masculins
étaient des immigrants. Il s'agit d'une proportion
beaucoup plus importante que la proportion
d'immigrants dans la population active canadienne
(environ 24 % en 2016). Même les
immigrants qui étaient au Canada depuis 20 ans ou
plus étaient plus susceptibles d'être considérés
comme des travailleurs à la demande que les
travailleurs nés au Canada. Parmi les immigrants
récents, les immigrants étaient plus susceptibles
d'être des travailleurs à la demande que les
immigrantes, mais l'inverse était vrai pour les
immigrants qui étaient au Canada depuis 20
ans ou plus.
Dix-neuf virgule six pourcent (19,6 %) des
travailleurs à la demande masculins étaient des
personnes dont les principales professions
exercées se situaient dans le domaine des métiers,
du transport et de la machinerie et des
professions connexes. Les travailleuses à la
demande dont les occupations étaient concentrées
dans les secteurs des ventes et des services
(22,1 %) ainsi que de l'éducation, du droit
et des services sociaux, communautaires et
gouvernementaux (20,3 %) sont les plus
nombreuses.
La part de travailleurs à la demande parmi
l'ensemble des travailleurs était la plus élevée
chez les travailleurs qui exercent une profession
principalement dans le domaine des arts, de la
culture, des loisirs et des sports (24,2 %
pour les hommes et 26,6 % pour les
femmes). Environ 8,6 % des travailleurs
à la demande et 9,8 % des travailleuses
à la demande ont déclaré ne pas avoir travaillé
en 2015 ou 2016, selon le recensement.
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Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 8 - 12 février 2020
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