Les dommages causés aux Canadiens et à l'économie par l'emploi précaire

Expansion prédatrice des plateformes logicielles

L'oligarchie financière supranationale resserre son emprise sur l'économie dans le cadre de son expansion au Canada. Les oligarques utilisent des plateformes logicielles pour cibler le transport urbain de passagers, la livraison de fret et de plats préparés, le nettoyage et la rénovation d'hôtels, de maisons et d'entreprises et le trafic de travailleurs contractuels à toutes sortes d'employeurs publics et privés.

Son but, comme toujours, n'est pas d'utiliser les progrès de la technique scientifique pour favoriser les travailleurs et la société, humaniser l'environnement social et naturel et apporter une planification moderne à la vie urbaine et rurale, mais d'étendre son contrôle privé sur l'économie, vaincre ses rivaux et maximiser son profit privé. Les plateformes logicielles et les applications sur téléphones intelligents transforment la classe ouvrière en « travailleurs à la demande » sans droits dans une économie de petits boulots, d' emplois précaires  avec des salaires, des avantages sociaux et des conditions de travail inférieurs à la norme.

Pour lancer leurs expansions dans de nouvelles villes, les entreprises supranationales du transport par applications mobiles tentent d'obtenir une opinion publique favorable des utilisateurs de leurs services avec des expositions répétées dans les médias de masse sur le chaos, l'anarchie et les lacunes du transport en commun urbain et en particulier l'industrie du taxi. Leur solution aux problèmes n'est pas de reconnaître la nécessité d'un transport en commun public gratuit avec une planification éclairée pour favoriser les travailleurs, y compris l'utilisation d'applications mobiles, par exemple pour mettre en lien les passagers avec des microbus publics. Non, pour elles il s'agit de trouver les moyens d'augmenter l'utilisation de la voiture, de perturber l'industrie traditionnelle du taxi, d'exploiter le grand nombre de travailleurs vulnérables désespérément à la recherche d'un emploi, en particulier les nouveaux immigrants, et d'ainsi accaparer une part toujours plus grande de la richesse sociale de l'économie.

Les oligarques dépensent des millions de dollars pour faire de la publicité et faire pression sur les représentants politiques à différents niveaux pour ouvrir la porte à leurs opérations en contournant les réglementations existantes, en particulier celles qui régissent l'industrie du taxi, pour opérer en toute impunité sur le dos de la classe ouvrière. Par un tour de prestidigitation, ils parviennent à faire croire que les chauffeurs des services de transport par applications mobiles ne sont pas leurs employés, mais de soi-disant entrepreneurs indépendants et ne sont pas dignes de normes de travail même minimales. Cette illusion élimine en un éclair toute notion d'emploi stable régulier, de rémunération des heures supplémentaires, de congés payés et de jours fériés, ou de retenues sur la paie pour l'assurance-emploi, les accidents du travail et les pensions.

Les sociétés de plateforme logicielle ont déjà une partie importante de la classe ouvrière dans une forme d'emploi contractuel vulnérable. Même avant le début des opérations d'Uber dans les Basses terres du Fraser en Colombie-Britannique à la fin de janvier, l'entreprise comptait 90 000 travailleurs à la demande comme chauffeurs au Canada. Au-delà des chauffeurs qui transportent des passagers et livrent de la nourriture, les employés d'hôtel et d'autres sont victimes de trafic via des applications et affectés à des lieux de travail spécifiques pour une durée limitée dans ce qu'on appelle l'économie sur demande ou l'économie de petits boulots. Statistique Canada estime qu'en 2016 le nombre de travailleurs sur demande était passé à 1,66 million au pays.

Pour éviter l'impôt sur le revenu des sociétés, le paiement via l'application logicielle se fait à l'extérieur du pays. C'est du moins le cas d'Uber selon différentes enquêtes. Cela se fait aux Pays-Bas, puis par des paradis fiscaux comme les Bermudes. Une grande partie du profit serait utilisée pour s'emparer de nouveaux secteurs, comme Uber et Lyft le font en Colombie-Britannique, où le gouvernement de coalition du NPD et du Parti vert leur accorde le droit de fonctionner sans aucun des règlements régissant actuellement l'industrie du taxi et sans se soucier de la pollution supplémentaire, de la congestion des véhicules sur les routes, de l'abus évident de travailleurs vulnérables et de la réduction des revenus des chauffeurs de taxi.

LML appelle les Canadiens à soutenir pleinement les campagnes en cours pour organiser les chauffeurs du transport et les livreurs sur demande par applications mobiles pour défendre leurs droits et leurs réclamations à la nouvelle valeur qu'ils produisent, ainsi que pour dénoncer les partis-cartels au pouvoir pour leur capitulation à la pression de l'oligarchie financière supranationale pour faciliter les stratagèmes pour payer les riches.

Voir Les chauffeurs d'Uber s'unissent et Justice for Foodora courriers pour plus d'informations.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 8 - 12 février 2020

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