29e Marche commémorative des
femmes du 14 février
Justice pour les femmes et filles autochtones disparues ou assassinées! Mettons fin à la violence!
Des marches commémoratives des femmes ont lieu le
jour de la Saint-Valentin dans les villes du pays,
pour exiger que justice soit rendue à toutes les
femmes et filles autochtones qui ont été
assassinées ou portées disparues et que le
gouvernement prenne des mesures pour mettre fin à
la violence. Les marches ont commencé en 1992 à
Vancouver dans le quartier est du centre-ville,
pour exiger que des actions soient prises après le
meurtre d'une femme salish du littoral dont la
mort a été accueillie avec désintérêt par les
autorités et les médias.
Avec des initiatives comme les marches annuelles
du 14 février, les femmes autochtones continuent
de réclamer justice pour les femmes et filles
autochtones assassinées et disparues. À cette
égard, les femmes autochtones affirment que c'est
la voix du peuple qui doit être entendue quand il
s'agit de définir la justice.
Les marches commémoratives de cette année se
déroulent à un moment où les peuples autochtones
défendent résolument leur droit d'être contre la
violation de leur souveraineté et les attaques
violentes contre les défenseurs des terres. Le
gouvernement libéral et les instruments de l'État,
y compris la police et les tribunaux, imposent la
primauté du droit canadien sur le territoire
autochtone où il n'a aucune autorité, dans une
tentative de nier le titre et les droits des
nations autochtones. Le gouvernement Trudeau
continue d'affirmer que le cadre colonial avec sa
«primauté du droit» au service des entreprises
privées doit prévaloir. Il n'a pas l'intention de
reconnaître les droits ancestraux et inhérents des
peuples autochtones, droits qui leur appartiennent
en tant que premiers habitants de l'île de la
Tortue.
C'est également le premier 14 février depuis que
l'Enquête nationale sur les femmes et les filles
autochtones disparues et assassinées a rendu son
rapport. Le rapport conclut, sur la base des
preuves recueillies, que les femmes et les filles
autochtones disparues et assassinées ont été
victimes d'un génocide canadien, à savoir une
campagne concertée pour éteindre les peuples
autochtones, leur histoire, leur culture et leur
mode de vie. Dans l'introduction du rapport on lit
ceci: « Ces massacres sont les fruits des
affirmations coloniales de souveraineté sur les
territoires et les peuples autochtones, comme en
témoignent la Loi
sur les Indiens, la rafle des années
1960, les pensionnats indiens, les atteintes aux
droits de la personne et aux droits des
Autochtones, de même que les politiques actuelles,
qui marginalisent ces derniers et entraînent une
augmentation directe de l'incidence de la
violence, des décès et du suicide chez leurs
populations. »
La réponse du gouvernement Trudeau au rapport a
été de promettre « un examen complet » et un «
plan d'action national ». Cela veut tout
simplement dire que le gouvernement n'a pas
l'intention de renoncer à ses pouvoirs de
prérogative usurpées par la couronne ni d'établir
des relations de nation à nation. Il ne va pas
redresser les torts commis ni créer les conditions
nécessaires poupr que les peuples autochtones
puissent exercerr leur droit d'être. La
criminalisation des Wet'suwet'en qui défendent
leur souveraineté sur les territoires non cédées
montre très bien la position des gouvernements
Trudeau et Horlan.
Ce sont précisément
ces relations coloniales, y compris la Loi sur
les Indiens, qui ont imposé un système
patriarcale aux nations autochtones. Les femmes
sont devenues des « cibles légitimes », un statut
que les tribunaux, la police et les autres
institutions d'État continuent d'imposer. La
violence faite aux femmes et filles autochtones,
sur les réserves et en dehors des réserves, est
une conséquence du maintien de ces relations
coloniales et d'un processus décisionnel imposé,
qui devient un outil de génocide. Au coeur du
problème il y a le fait que les peuples
autochtones ne sont pas vus comme des êtres
humains avant des droits et des besoins
spécifiques, et avec qui l'État canadien a des
relations de nationa à nation définies par des
traités ainsi que par le droit international. Ils
sont plutôt vus comme des obstacles à l'exécusion
de décisions prises par des intérêts privés. Le
vrai objectif du gouvernement et d'éteindre les
droits autochtones, pas de les défendre.
Les intérêts multinationaux privés étroits que
les gouvernements servent actuellement exigent que
les titres des autochtones sur leur territoire et
les ressources soient éteints. Il suffit de
regarder les récentes déclarations et actions des
gouvernements fédéral et provincial de la
Colombie-Britannique qui criminalisent une fois de
plus les Wet'suwet'en pour leur juste position
d'affirmer la souveraineté sur leur territoire non
cédé, pour voir que rien n'a changé depuis le
dépôt du Rapport final cinglant de l'Enquête
nationale. De toute évidence, le gouvernement
Trudeau n'a pas l'intention de rectifier la
situation des peuples autochtones et le cadre
colonial que le Canada impose à ses relations avec
eux.
LML offre ses plus sincères condoléances
aux familles et aux proches des femmes et des
filles autochtones assassinées et disparues à
l'occasion des marches du 14 février. La
persistance des femmes et des peuples autochtones
à affirmer leur droit d'être est une inspiration
pour tous, en particulier leur insistance à
définir ce dont ils ont besoin et à ne pas laisser
les autres leur dire ce qui est acceptable. Nous
appelons les Canadiens à leur apporter tout leur
soutien, notamment en discutant de cette situation
avec leurs pairs et en participant aux marches.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 7 - 8 février 2020
Lien de l'article:
29e Marche commémorative des
femmes du 14 février: Justice pour les femmes et filles autochtones disparues ou assassinées! Mettons fin à la violence!
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