L'économie de guerre mondiale

Le revenu brut mondial provenant des ventes d'armes des 100 plus grandes sociétés de production d'armes et de services militaires au monde, à l'exclusion de la Chine, était de 420 milliards de dollars en 2018, soit une augmentation de 4,6 % par rapport à 2017. Ce total annuel en dollars constants de 2018 était de 47 % de plus qu'en 2002. La croissance de 2017 à 2018 est principalement attribuable aux ventes des cinq principales sociétés américaines qui, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), « peuvent être attribuées à l'augmentation des dépenses militaires mondiales, en particulier l'augmentation des dépenses américaines de 2017 à 2018 ».

Les ventes de 70 entreprises basées aux États-Unis et en Europe représentent 83 % du total des ventes d'armes du Top 100. À 348 milliards de dollars en 2018, leurs ventes d'armes combinées étaient de 5,2 % supérieures à celles de 2017, augmentation essentiellement attribuable aux entreprises américaines. Les ventes d'armes des sociétés du Top 100 basées en Europe ont totalisé 102 milliards de dollars en 2018 et une bonne partie de cette production s'est faite aux États-Unis. Par exemple, les ventes d'armes de la filiale américaine de BAE Systems se sont élevées à environ 10 milliards de dollars en 2018, soit 48 % des ventes d'armes totales de BAE Systems de 21,2 milliards de dollars.

Dix entreprises en Russie figurent dans le Top 100 avec un revenu brut combiné de 36,2 milliards de dollars. Le SIPRI signale que, bien que ce chiffre soit resté pratiquement inchangé par rapport à 2017, leur part des ventes totales d'armes dans le Top 100 est passée de 9,7 % à 8,6 % en 2018 en raison de « la croissance substantielle des ventes combinées d'armes des entreprises américaines et européennes ».

Le plus grand producteur d'armes de la Russie, Almaz-Antey, était la seule entreprise russe classée dans le Top 10 (au 9e rang) et représentait 27 % du total des ventes d'armes des entreprises russes dans le Top 100. Les ventes d'armes d'Almaz-Antey ont augmenté de 18 % en 2018, pour atteindre 9,6 milliards de dollars, « en raison non seulement de la forte demande intérieure, mais également de la croissance continue des ventes à l'étranger, en particulier du système de défense aérienne S-400 », écrit la chercheuse du SIPRI Alexandra Kuimova.

Vingt entreprises du Top 100 se trouvent en dehors des États-Unis, d'Europe et de Russie. Six sont au Japon, trois en Israël, en Inde et en République de Corée (Corée du sud), deux en Turquie et une à Singapour, en Australie et au Canada (CAE Inc. au 87e rang avec 1,01 milliard de dollars de ventes d'armes, soit une croissance sur un an de 19 %).

Les six sociétés japonaises ont réalisé un revenu brut combiné de la vente d'armes de 9,9 milliards de dollars, ce qui représente 2,4 % du total du Top 100.

Les ventes d'armes de trois sociétés israéliennes, d'une valeur de 8,7 milliards de dollars, représentaient 2,1 % du total du Top 100.

Les ventes d'armes combinées des trois sociétés d'armes indiennes figurant dans le Top 100 s'élevaient à 5,9 milliards de dollars en 2018.

Les trois sociétés basées en Corée du sud ont réalisé des ventes d'armes combinées de 5,2 milliards de dollars en 2018, soit 1,2 % du total du Top 100.

Les ventes d'armes des deux sociétés turques figurant dans le Top 100 ont augmenté de 22 % en 2018, pour atteindre 2,8 milliards de dollars. Le SIPRI écrit : « La Turquie cherche à développer et à moderniser son industrie de l'armement et les entreprises turques ont continué de bénéficier de ces efforts en 2018. »


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 41 - 21 décembre 2019

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