Rejetons les attaques organisées par l'État contre le droit de conscience, la liberté de parole et la liberté d'association!

La lettre de levée de fonds du premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, qui cible les activités politiques des associations étudiantes, montre que l'objectif que le gouvernement de l'Ontario s'est donné est de menacer et d'essayer de réduire au silence toute dissidence collective des jeunes des collèges et des universités et de violer leur droit de conscience. Cela se produit au moment où le gouvernement mène une attaque tous azimuts contre les services publics comme l'éducation et les programmes sociaux, dont les jeunes ont besoin. L'intervention de B'nai Brith en appui à l'« Initiative de la liberté de choix des étudiants » (SCI) du gouvernement Ford, dans la poursuite intentée contre le SCI par la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants et la Fédération des étudiants de l'Université York devant la Cour de justice de l'Ontario, montre que l'ordre du jour du gouvernement ontarien est lié directement aux tentatives de faire taire les jeunes Canadiens qui veulent que le Canada s'oppose à l'occupation israélienne de la Palestine. Ces développements cadrent bien avec les attaques similaires inacceptables qui ont lieu en Alberta, où le premier ministre Jason Kenney a fait des allégations à caractère diffamatoire au sujet des opinions politiques d'un chargé de cours et syndicaliste bien connu de l'Université de l'Alberta, Dougal MacDonald, un enseignant à la faculté d'éducation de l'université.

Les universités sont des lieux où les jeunes et les professeurs s'organisent pour enquêter et exprimer leurs points de vue sur toutes les questions importantes, y compris celles liées au rôle du Canada dans le monde et les questions sérieuses de la guerre et de la paix. Ce n'est pas une coïncidence si le gouvernement Harper puis le gouvernement Trudeau au niveau fédéral ont par exemple soutenu que les jeunes et les étudiants ne devraient pas être autorisés à défendre ouvertement les droits humains des Palestiniens en utilisant leur parole pour plaider en faveur d'une campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions pour faire pression sur Israël afin qu'il mette fin à son occupation de la Palestine. Un référendum adopté par une majorité d'étudiants qui ont voté en 2014 à l'Université de Windsor pour que leur association étudiante se désinvestisse « des entreprises qui soutiennent ou profitent des crimes de guerre, de l'occupation et de l'oppression israéliens » a été dénoncé au Parlement par le gouvernement Harper. Suite à cela et aux menaces d'un riche donateur de retirer son financement à l'université, l'Université de Windsor a coupé les fonds à l'association étudiante. Lors de son élection en 2015, le gouvernement Trudeau a également condamné officiellement le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions comme une forme d'antisémitisme et a clairement indiqué qu'il ne voulait pas que les jeunes expriment leur point de vue à ce sujet sur les campus universitaires et collégiaux.

Les arguments maintenant avancés par B'nai Brith qui affirme que l'adhésion obligatoire à des associations étudiantes viole les droits individuels des étudiants qui ne sont pas d'accord avec leurs actions montrent que, comme le gouvernement Ford, il veut briser les organisations de défense collective des étudiants au nom des droits individuels. En tant que « fidèle allié » autoproclamé « d'Israël », le B'nai Brith soutient-il l'initiative du gouvernement Ford pour essayer de faire taire les étudiants ou du moins interférer avec la capacité des étudiants à s'organiser collectivement contre l'occupation israélienne de la Palestine ? Si c'est le cas, cela ne révèle-t-il pas le caractère antidémocratique de l'initiative ? Ce n'est pas un hasard si les arguments de B'nai Brith sont en fait les mêmes que ceux avancés par le gouvernement Ford, que le paiement des cotisations aux associations étudiantes devrait être une question de « choix ».

De même, au nom de la liberté individuelle, du choix et même de la liberté, le gouvernement Ford et ceux qui appuient ses actions tentent de réprimer l'organisation des jeunes et de tous ceux qui résistent à ses attaques contre les services publics et les programmes sociaux, et qui défendent le principe selon lequel la société a une responsabilité envers ses membres que les gouvernements ont le devoir de remplir. Ils ciblent pour diffamation ceux qui résistent - comme les syndicats ouvriers et les associations étudiantes et les champions des opprimés - insinuant qu'ils sont des chefs mafieux, des criminels ou des « antisémites » selon les circonstances, pour tenter de nier la justesse de leur cause. Le but est de dissimuler le véritable objectif du gouvernement qui est de faire taire ceux qui refusent d'accepter les violations organisées par l'État du droit à la conscience, à la liberté de parole et à la liberté d'association. Il est important de s'opposer aux objectifs de l'Initiative de la liberté de choix des étudiants du gouvernement, et pas seulement en fonction de sa légalité ou non. Elle doit être déclarée illégale car elle est injuste et viole les droits !

(Photos : LML)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 35 - 14 décembre 2019

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