Panels de discussion
Panel de discussion sur Cuba et la révolution
cubaine le 31 octobre 2019 avec (de gauche à
droite) Rafael Hernandez, rédacteur en chef de Temas;
l'ambassadrice Josefina Vidal; William LeoGrande,
de l'École des affaires publiques de l'Université
américaine; et Emily Morris, University College de
Londres
Le soir du 31 octobre, à la séance
d'ouverture de la conférence « La révolution
cubaine à 60 ans », sur le thème « Cuba
et la révolution cubaine : aperçu et
réflexions personnelles », le panéliste
Rafael Fernandez, rédacteur en chef de Temas,
la revue cubaine en sciences sociales, a noté
qu'au cours de ses cinq premières années
d'existence, les fondements de la Révolution
cubaine ont été établis lorsque Fidel Castro a
mobilisé le peuple, en particulier les jeunes,
pour défendre la révolution dans une guerre civile
contre les forces contre-révolutionnaires
financées et appuyées par les États-Unis. Selon
Hernandez, cette guerre civile est gravée dans la
mémoire historique du peuple cubain et l'a aidé à
s'orienter au cours de six décennies difficiles au
cours desquelles Cuba s'est renforcée. Il s'est
dit confiant que, malgré tous les défis
économiques, politiques et sociaux auxquels Cuba
est confrontée aujourd'hui, le peuple continuera à
défendre sa révolution et à décider de son avenir.
L'ambassadrice de Cuba au Canada, son excellence
Josefina Vidal, était une autre membre du panel.
Elle a partagé ses réflexions sur les relations
Cuba-États-Unis et leur impact sur les peuples des
deux pays. Elle a souligné que malgré les revers
dans les relations sous l'administration Trump,
l'opinion publique à Cuba, aux États-Unis et dans
le monde entier est favorable à des relations
normalisées entre les États-Unis et Cuba. Elle a
souligné que la solidarité internationale et le
soutien du peuple canadien et des peuples du monde
ont eu un impact profond sur le peuple cubain et a
rappelé que le vote prévu le 7 novembre à
l'Assemblée générale des Nations unies contre le
blocus américain démontrera de nouveau le large
soutien des peuples du monde envers Cuba.
Le premier panel de la deuxième journée était
intitulé : « Établir le cadre historique :
l'évolution de la Révolution ». Les
panélistes ont notamment abordé les défis posés
par la vie sous le régime brutal des sanctions et
du blocus américains. Ils ont également discuté du
rôle des dirigeants révolutionnaires, en allant de
Fidel Castro, à Raúl Castro et maintenant le
président Miguel Díaz-Canel, qui ont mobilisé le
peuple cubain pour défendre sa souveraineté et son
indépendance dans toutes les conditions et en s'en
tenant aux principes. Pendant la période de
questions, on a demandé à Carlos Alzugaray, ancien
diplomate et membre de la rédaction de Temas,
d'expliquer la différence entre le Cuba
de 1959 et le Cuba d'aujourd'hui. Il a dit
que depuis 1959, Cuba entretient davantage de
relations et un engagement plus profond avec les
pays et les peuples du monde, que la justice
sociale a été élargie et approfondie avec la
participation démocratique du peuple et, qu'en ce
qui concerne l'économie, Cuba maintient toujours
son indépendance et se mobilise pour rénover
l'économie afin de répondre aux besoins actuels du
peuple.
Le panel suivant intitulé « Survivre aux
changements climatiques, envisager
l'avenir », a donné lieu à des échanges sur
comment Cuba s'attaque aux changements climatiques
et sur certaines des mesures que l'État cubain
prend à cet égard. Le panel a mis en exergue Tarea
Vida, ou Projet à vie, un plan de 100 ans
adopté par le Conseil des ministres cubain pour
faire face aux ouragans et autres catastrophes
naturelles qui se multiplient dans la région en
raison des changements climatiques. Dans le cadre
du programme Tarea Vida, il est notamment prévu
d'éduquer et de mobiliser les citoyens de tous
âges pour faire face aux tempêtes et aux ouragans
afin de confronter ces catastrophes de manière
organisée, garantissant ainsi la sécurité des
personnes et la protection de la vie humaine. La
professeure Emily Kirk, de l'Université Dalhousie,
a souligné que les mesures prises par le
gouvernement cubain avaient permis de réduire au
minimum les pertes en vies humaines et les
dommages matériels, grâce à sa clairvoyance,
contrairement à l'expérience d'autres pays des
Caraïbes et des États-Unis eux-mêmes. Les quatre
participantes, dont trois travaillent pour des
agences non gouvernementales américaines, ont
souligné les efforts remarquables de Cuba en
matière de gestion de crise, de réforme économique
et de l'édification d'un avenir écologique durable
pour ses citoyens, en dépit de nombreux défis. Une
des oratrices a noté que Cuba est un chef de file
mondial dans la lutte contre les changements
climatiques et que ceci, dans le contexte du
blocus et des sanctions brutales imposées par les
États-Unis, est remarquable.
Panel sur Cuba et les changements climatiques le
1er novembre 2019 avec Rebekah Stewart, du
Centre for Responsible Travel ; Julia Sagbien,
de l'Université Dalhousie ; Valerie Miller, du
Fonds de défense de l'environnement; et
Margarita Fernandez, de l'Institut caribéen du
Vermont
Le troisième panel de la deuxième journée avait
comme titre : « Les changements sociaux à
Cuba : les succès passés et les défis à
venir ». Le panel a examiné les mesures
prises et les difficultés rencontrées au cours
des 60 dernières années pour garantir les
droits du peuple dans le contexte du développement
social et politique de Cuba. On a mis en lumière
les efforts remarquables déployés par l'État
cubain pour garantir les droits fondamentaux du
peuple cubain en dépit et au mépris de l'embargo,
des sanctions et de l'hostilité des États-Unis à
l'égard de Cuba. Les panélistes ont noté que,
depuis 1959, l'État cubain avait promulgué
des lois visant à garantir les soins de santé, le
logement, l'éducation et d'autres droits
fondamentaux, tout en prenant des mesures pour
mettre fin au racisme et à la discrimination
hérités de la société précédente. Tout en
reconnaissant qu'il reste encore de nombreux
défis, il a été noté que la nouvelle constitution
cubaine protège la communauté LGBT et harmonise
les réclamations des membres des collectifs
minoritaires de la société cubaine avec ceux du
reste de la société.
La troisième journée a débuté par une table ronde
sur l'économie cubaine intitulée « Les changements
économiques à Cuba : succès et défis ».
Cela inclut nécessairement la situation actuelle
où l'administration Trump intensifie le blocus
américain illégal. Plus récemment, il s'agit de la
réactivation du titre III de la Loi
Helms-Burton, une loi injuste et brutale
adoptée en 1996. Cette législation permet aux
parties dont les biens ont été nationalisés en
1959 par le gouvernement cubain (par les
mécanismes légaux appropriés) d'intenter une
action en réparation devant les tribunaux
américains, contre les sociétés réputées « d'avoir
trafiqué » des biens en question, y compris
les entreprises canadiennes et les individus
faisant affaire à Cuba.
On a rappelé qu'avec l'effondrement de l'ex-Union
soviétique et des pays du bloc de l'Est, une
pression supplémentaire s'est exercée sur
l'économie cubaine, ce qui a déclenché « la
période spéciale » au cours de laquelle le
gouvernement a pris des mesures spéciales pour
protéger le peuple tout en sauvegardant
l'indépendance et la souveraineté de Cuba. Il a
également été noté que la campagne menée
aujourd'hui par les États-Unis pour déstabiliser
le gouvernement Maduro au Venezuela avait créé un
fardeau supplémentaire pour le peuple et l'État
cubains qui le confrontent courageusement, tout en
prenant des mesures telles que l'expansion du
secteur privé, la mobilisation de l'armée dans la
production, la création de coopératives agricoles
pour encourager les investissements étrangers et
l'autosuffisance alimentaire.
Un des intervenants a souligné que « les Cubains
ne font pas de concessions sur la base de
pressions ». La longue lutte historique du
peuple cubain pour son indépendance et son
autodétermination contre l'hégémonisme américain a
renforcé sa résilience et sa détermination à
défendre ses principes et à préserver sa dignité
en tant que peuple.
Le panel a également mis en lumière que
l'attitude des gouvernements américains successifs
à l'égard de Cuba était contre-productive et
incohérente. Elle n'est également pas au diapason
avec le désir du peuple américain qui souhaite
entretenir des relations pacifiques et normales
avec le peuple cubain qui partage ce sentiment.
Lors de la table ronde sur le thème « Les
relations internationales de Cuba, aujourd'hui et
demain », le profond esprit internationaliste
de Cuba et son désir de relations amicales avec
toutes les nations et tous les peuples, y compris
les États-Unis ont ressorti. Malgré ses
difficultés et ses défis, le peuple cubain a
toujours depuis plus de 60 ans été prêt à
faire son devoir internationaliste et a fourni une
assistance sans faille à ceux qui demandent de
l'aide. Ces efforts sans précédent comprennent
les 15 années de contribution au peuple
angolais pour vaincre les envahisseurs
sud-africains et briser le dos de l'apartheid,
les 30 000 membres du personnel médical
qui apportent désormais leurs connaissances et
leur expertise dans des pays partout dans le
monde, y compris au Venezuela. On a souligné que
ces actes désintéressés avaient contribué à isoler
les États-Unis tout en rehaussant le prestige de
Cuba sur la scène internationale.
Panel sur les relations internationales de Cuba
le 2 novembre 2019 avec (de gauche à droite) le
professeur Isaac Saney ; Ana Covarrubias,
Colegio de México ; le professeur John Kirk ;
Mervyn Bain, Université d'Aberdeen ; et H.
Michael Erisman, Université d'État de l'Indiana
Cette conférence historique à Halifax s'est
conclue par une séance plénière de clôture
intitulée « Survie, développement et
souveraineté », qui réunissait un panel
comprenant l'ambassadrice Josefina Vidal. Elle a
noté que Cuba fait face à de nombreux défis, en
particulier sur le plan économique, et prend des
mesures pour remédier à ce problème, notamment en
accordant une priorité élevée aux ambassades et
missions cubaines à l'étranger afin de rechercher
de nouveaux débouchés et partenariats économiques.
Elle a souligné que Cuba ne fera pas que survivre,
mais résistera et prospérera à l'avenir. Elle a
également remercié les Canadiens pour leur soutien
envers Cuba et a dit que la collaboration avec le
gouvernement canadien avait été à certains égards
fructueuse pour améliorer les relations. À titre
d'exemple, elle a indiqué que, grâce aux
nombreuses lettres et appels téléphoniques de
Canadiens et de Cubains résidant au Canada, le
bureau canadien des visas à La Havane a été
partiellement rouvert après sa fermeture
unilatérale en mai de cette année.
Un autre intervenant, Hal Klepak, professeur
émérite au Collège militaire royal de Kingston, a
souligné les réalisations remarquables de la
révolution cubaine et s'est déclaré convaincu que
le peuple cubain, malgré ses nombreux problèmes au
cours des 60 dernières années, restera une
source d'inspiration pour les peuples du monde.
(Photos: D. Salas.)
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 29 - 13 novembre 2019
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