La Révolution cubaine à 60 ans:
Conférence internationale de Halifax, Nouvelle-Écosse

Halifax accueille le plus grand rassemblement de spécialistes sur Cuba à l'extérieur de l'île


Ouverture de la conférence le 31 octobre 2019

Une conférence internationale importante de trois jours, La Révolution cubaine à 60 ans, a eu lieu à Halifax du 31 octobre au 2 novembre. L'ambassadrice cubaine au Canada, Son Excellence Josefina Vidal, une des oratrices à la Conférence, a dit que c'était l'événement le plus important de la sorte à se tenir hors de Cuba.

L'événement a été planifié par deux éminents experts canadiens sur Cuba de l'Université Dalhousie, les professeurs John Kirk et Isaac Saney. En 1989, John Kirk avait organisé une autre conférence internationale réussie pour évaluer les trente premières années de la Révolution cubaine.

« Au moment de célébrer le 60e anniversaire de sa révolution », a dit Kirk, « Cuba vit une période de transformations historiques : un changement de leadership, une réforme constitutionnelle et un processus complexe de développements économiques. L'événement est donc une bonne occasion de discuter des progrès réalisés par Cuba au cours des dernières soixante années et, chose peut-être plus importante encore, d'analyser les développements actuels. »

Kirk et Saney ont été appuyés par une équipe de bénévoles du milieu communautaire et étudiant dirigée par Sheila Savage, Marilyn MacMullin et Jeanie Kimber, qui se sont chargées de l'organisation matérielle de l'événement et ont fait en sorte que tout se déroule sans anicroche. « Sans elles, l'événement n'aurait pas eu lieu », a dit Kirk.

Plus de 250 personnes ont participé à l'événement. Des personnalités académiques et des experts de Cuba, du Canada, du Mexique, de la Grande-Bretagne et des États-Unis, de même que des étudiants, des activistes communautaires et des amis de Cuba ont tous contribué au succès de cette conférence historique.

Quarante spécialistes de premier plan sur Cuba, provenant de Cuba, du Royaume-Uni, de l'Amérique latine, d'Europe, des États-Unis et du Canada ont participé à une série de panels pour évaluer les succès et les défis de l'économie cubaine, des relations Cuba-États-Unis et des relations internationales de Cuba. D'autres panels ont abordé le changement climatique et les défis écologiques auxquels l'île est confrontée, la question du changement social, notamment les questions reliées à l'égalité (et à l'inégalité) raciale et de genre, à la santé et à la diversité sexuelle. Les discussions en table ronde, les présentations principales et les échanges informels ont permis d'évaluer les succès et les défis de la révolution et du système socialiste cubains et les défis qui devront être relevés (voir les rapports ci-dessous).

Les présentations principales à la conférence ont été faites par (de gauche à droite) S.E. Josefina Vidal, ambassadrice de Cuba au Canada; Dr Alon Friedman, neuroscientifique au Centre de traitement des lésions cérébrales de l'Université Dalhousie; et Jeffrey DeLaurentis, ancien ambassadeur des États-Unis à Cuba.

Le premier jour de la Conférence a débuté par un message de salutations du maire de Halifax Mike Savage. Dans son message, le maire Savage a exprimé son admiration pour Cuba et souligné les liens étroits qui lient Cuba et la Nouvelle-Écosse qui ont été mutuellement avantageux et dont il espère se poursuivront et s'approfondiront.

Cela a été suivi du premier panel intitulé « Cuba et la Révolution cubaine : aperçu et réflexions personnelles ».

Le deuxième jour, le 1er novembre, les tables rondes ont porté sur l'évolution de la révolution cubaine pendant ses soixante années, les changements climatiques et sur la façon dont Cuba aborde ce problème, et sur comment Cuba s'adapte au changement social pour faire en sorte que les droits de ses citoyens continuent d'avancer.

Le même jour, il y a eu une présentation principale très attendue sur le soi-disant « syndrome de La Havane » par le docteur Alon Friedman, un médecin et chercheur à l'Université Dalhousie qui a dirigé une équipe de chercheurs financée par Affaires mondiales Canada pour enquêter sur la cause des symptômes déclarés par les diplomates des États-Unis et du Canada à La Havane à la fin 2016. Sans détenir aucune preuve, le gouvernement canadien avait déjà blâmé le gouvernement cubain. Dans cette présentation majeure, le docteur Friedman présentait publiquement pour la première fois les conclusions de son enquête (voir le rapport ci-dessous). Le problème n'était pas une « attaque sonore » de la part de l'État cubain, comme le voulait la désinformation diffusée par les médias impérialistes et, selon le Dr Friedman, exagérée. Le Dr Friedman a souligné la coopération totale du ministère cubain de la Santé et a exprimé l'espoir que les relations de travail établies entre les chercheurs canadiens et cubains se poursuivent.

Lors de la discussion qui a terminé la première journée, le point principal qui est ressorti est que la révolution cubaine, forte de ses soixante années, est en train de se rénover, en particulier sur le plan économique, conformément aux conditions actuelles. La solidarité sociale du peuple ne cesse de se renforcer, à Cuba et sous la forme de l'internationalisme cubain.

Les événements de la journée du 1er novembre ont été suivis d'une réception en soirée à l'hôtel de ville de Halifax organisée par l'Association Nouvelle-Écosse-Cuba (NSCUBA), une organisation communautaire qui oeuvre depuis 30 ans à renforcer les liens avec Cuba. Il y a eu également une cérémonie de plantation d'un arbre au cours de laquelle le maire de Halifax Mike Savage et l'ambassadrice Josefina Vidal ont porté un toast aux liens de longue date et productifs entre la Nouvelle-Écosse et Cuba. Les relations entre la Nouvelle-Écosse et Cuba remontent à 1903, lorsque la première ambassade cubaine a été ouverte en sol canadien, à Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, pour faciliter le commerce dans le secteur des pêcheries.

Le troisième jour de la conférence a mis à l'ordre du jour les questions importantes de l'économie cubaine, des relations États-Unis-Cuba, des relations internationales de Cuba et une table de ronde de clôture a examiné la question de l'avenir. En plus, une présentation principale a été faite par l'ancien ambassadeur des États-Unis à Cuba Jeffrey DeLaurentis.

Les participants à la table ronde sur l'économie cubaine ont souligné que celle-ci a toujours fait face à de grandes difficultés en raison du blocus économique et des sanctions des États-Unis.

La table ronde a été suivie d'une autre qui a traité des relations États-Unis-Cuba et mis en lumière la capacité du peuple cubain à faire face à la pression américaine sur le pays depuis plus de 60 ans.

Dans sa présentation, Jeffrey DeLaurentis a abordé ce thème et parlé avec franchise du temps où il était le négociateur principal des États-Unis sous la présidence d'Obama, alors que de grands efforts ont été faits pour normaliser les relations entre les États-Unis et Cuba. Il a dit que lorsque l'annonce a été faite par les présidents de Cuba et des États-Unis, le 17 décembre 2014, de normaliser les relations, lui-même et son homologue Josefina Vidal ont travaillé fort pour conclure 23 accords et initier 17 dialogues sur des sujets aussi variés que les droits humains et les propriétés qui ont été expropriées par le gouvernement révolutionnaire à Cuba. DeLaurentis a dit que lorsque le nouveau gouvernement Trump a pris le pouvoir, ce travail s'est arrêté et qu'aujourd'hui les relations entre les États-Unis et Cuba sont dans un creux historique.

Il s'est tout de même dit confiant que les négociations ont marqué un point tournant. Et compte tenu du vaste appui pour un engagement avec Cuba existant parmi les membres de l'administration américaine, au sein du Pentagone et parmi le peuple américain, DeLaurentis a exprimé l'espoir que dans un avenir rapproché, Cuba et les États-unis réussiront à normaliser leurs relations pour le bénéfice des deux peuples.

La dernière table ronde a porté sur la survie durable de Cuba, son développement et sa défense de sa souveraineté.

La conférence s'est conclue par l'expression de félicitations à tous les organisateurs, qui ont été fortement applaudis pour avoir mis sur pied cet événement important et opportun et invités ardemment à en organiser un autre dans un avenir rapproché.

Le site web conçu pour la conférence – cuba60.ca – a été créé et géré par un autre spécialiste Canadien sur Cuba, Mark Rushton. Pour donner suite à la conférence, on publiera sur le site web au cours de la prochaine année plusieurs des documents et des allocutions présentés à la conférence qui seront ainsi accessibles au public.

De plus, plusieurs livres spécialisés issus de la conférence devraient être publiés.

L'événement « La Révolution cubaine à 60 ans  » a reçu l'appui de la Fondation Ford, de la Fondation Christopher Reynolds, du Conseil de recherche des sciences sociales et des humanités, du Bureau de Washington sur l'Amérique latine, de l'Université Dalhousie, du Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes , de l'Université Saint Mary's, du Bureau du maire de Halifax, du Réseau canadien sur Cuba, de Santé mondiale Dalhousie et de NSCUBA, entre autres organisations.


Ouverture de la conférence (de gauche à droite): discours du maire de Halifax, Mike Savage, du professeur John Kirk, organisateur de la conférence, et salutations avec cornemuse


Le professeur John Kirk, le maire Mike Savage et l'ambassadrice Josefina Vidal témoignent de l'amitié de longue date existant entre la Nouvelle-Écosse et Cuba, le 1er novembre 2019.


Réception à l'hôtel de ville d'Halifax, le 1er novembre 2019. À droite: un des organisateurs de la conférence, le professeur Isaac Saney, prend la parole à la réception.

(Sources : les communiqués de presse da la conférence. Photos: D. Salas, S. Kimber, W. McLernon, Ambassade de Cuba)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 29 - 13 novembre 2019

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