Déclaration de l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique


Le 20 mars 2018, le grand chef Stewart Phillip, président de l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique (le deuxième à partir de la droite), a manifesté devant l'installation de Trans Mountain sur le mont Burnaby.

En dépit de l'approbation du projet controversé par le cabinet fédéral [le 18 juin], les dirigeants autochtones de toute la Colombie-Britannique demeurent fermement opposés à l'agrandissement du pipeline Trans Mountain (TMX) et ont promis qu'il ne serait jamais construit. Le gouvernement fédéral a été obligé de reprendre les consultations avec les Premières Nations après qu'une cour d'appel fédérale ait annulé par un jugement unanime une approbation de 2016 « tombant bien en-dessous de la barre » pour ce qui est des consultations sérieuses fixées par la Cour suprême du Canada.

Un rapport publié l'année dernière par les plus grands climatologues du monde contenait un avertissement criant : il ne reste plus que douze ans pour endiguer les effets du réchauffement planétaire et maintenir l'augmentation maximale de la température à 1,5 degré Celsius dans le monde. Nous avons une douzaine d'années pour apporter des changements dramatiques, urgents et sans précédent à nos économies et à nos interactions avec le monde naturel. Plus tôt cette semaine, le gouvernement du Canada a adopté une motion déclarant une urgence climatique et affirmant que le changement climatique est une crise urgente qui affecte la santé et la sécurité des Canadiens ainsi que l'économie canadienne.

L'annonce d'aujourd'hui témoigne d'une approche irresponsable et insouciante de la lutte contre les changements climatiques et de la reconnaissance des droits humains des peuples autochtones.

Kukpi7 Judy Wilson, le 30 août 2018, à la suite de la décision du tribunal infirmant la première approbation du pipeline Trans Mountain

« Cette décision est décevante, mais pas une surprise. Les Tsleil-Waututh ont de nouveau engagé des consultations de bonne foi, mais il était clair que le gouvernement fédéral avait déjà pris sa décision en tant que propriétaire du projet, de dire la chef Leah George-Wilson de la nation Tsleil-Waututh. Malheureusement, cela me semble trop familier. Le Canada a répété bon nombre des mêmes erreurs de la dernière fois. Nous examinerons attentivement la décision avec notre équipe et nous examinerons nos options juridiques pour garantir la protection de nos droits. »

« Les détenteurs du titre et des droits de nos nations autochtones n'ont pas donné leur consentement, a déclaré Kukpi7 Judy Wilson, cheffe de la bande indienne Neskonlith et secrétaire-trésorière de l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique (UCICB). Les approbations des gouvernements de bandes indiennes, sous la contrainte financière, ne répondent pas aux normes d'une relation de nation à nation. Jusqu'à ce que notre droit à un consentement libre, préalable et éclairé soit reconnu et mis en oeuvre, comme stipulé dans la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, nous continuerons de nous opposer à ces projets et de défendre nos terres. »

« Nos terres brûlent et sont inondées. Nos poissons meurent et notre peuple souffre. Ce n'est pas le moment de poursuivre imprudemment des projets dévastateurs pour l'environnement pendant que nos territoires souffrent, a déclaré le grand chef Stewart Phillip, président de l'UCICB. Nous allons activement et continuellement résister à la recherche de gains à court terme, afin de garantir la qualité de vie et le bien-être de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous sommes extrêmement déçus de l'annonce d'aujourd'hui, mais nous sommes également prêts. Nous n'acceptons pas la décision préméditée du Canada et nous sommes prêts à continuer de nous opposer à ce projet par tous les moyens possibles. »

Khelsilem, porte-parole de la nation Squamish, a déclaré : « La nation Squamish a rencontré des représentants du gouvernement fédéral alors qu'elle menait les consultations de phase III ordonnées par le tribunal avec les Premières Nations. Nous avons assisté à une tentative superficielle de consultation qui n'a pas permis de répondre à nos préoccupations. L'incapacité de s'engager de manière significative avec les détenteurs de droits signifie que le gouvernement n'est pas sérieux dans la construction de ce pipeline ou dans le respect des droits des peuples autochtones. »


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 24 - 22 juin 2019

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