75e anniversaire du jour J

Les tentatives de semer la division déshonorent tous ceux et celles qui ont combattu ensemble pour vaincre le fascisme

Le 6 juin était le 75e anniversaire du jour J, le 6 juin 1944, lorsque la Grande-Bretagne et les États-Unis ont ouvert un deuxième front contre l'Allemagne nazie avec un assaut amphibie massif sur les plages de Normandie de la France occupée. L'Union soviétique, combattant avec une incroyable résilience et au prix d'énormes sacrifices  à l'Est, attendait depuis longtemps ce développement, promis par ses alliés. Elle a apporté sa propre contribution au jour J en lançant simultanément  l'opération Bagration  sur le front de l'Est.

Cette année, les représentants de la Grande-Bretagne, des États-Unis, de la France et du Canada et d’autres personnes assistant aux principales cérémonies en France se sont montrés plus rustres que jamais en revendiquant la victoire sur le fascisme et ne faisant aucune mention de l’Union soviétique. Leur refus de reconnaître tous ceux qui ont contribué à la défaite du fascisme pendant la Deuxième Guerre mondiale, par leur silence délibéré sur le rôle de l'Union soviétique et de l'Armée rouge, ne leur fait pas honneur. Qui plus est, c'est un grave affront à la mémoire de tous ceux qui ont tant sacrifié pour vaincre le fascisme dans leur propre pays également.

Pour sa part, le premier ministre canadien Justin Trudeau, qui a assisté aux cérémonies en Europe, a publié une déclaration du jour J qui faisait référence aux forces alliées, mais omettait toute mention de l'Union soviétique, membre clé des Alliés. Il conclut d'ailleurs sa déclaration, sans ironie, avec la phrase: « Nous nous souviendrons. »

Ces tentatives de semer les divisions aujourd'hui déshonorent tous ceux qui se sont battus pour vaincre le fascisme, une victoire qui n'a été possible que grâce au sacrifice immense des peuples soviétiques agissant de concert avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres, victoire qui a été accélérée par l'ouverture d'un deuxième front le jour J. Cette désinformation part d'une intention malveillante des impérialistes anglo-américains de faire croire que leurs guerres et leurs agressions impérialistes actuelles s'apparentent à la lutte antifasciste et qu'elles sont un facteur essentiel de la paix et de la stabilité dans le monde.

Par contre, quand les peuples des pays de l'ex-Union soviétique célèbrent leurs contributions sans précédent à la défaite du fascisme le Jour de la victoire, le 9 mai, et que tous sont invités dans un esprit magnanime à participer aux marches du Régiment immortel partout dans le monde, les médias bourgeois, notamment aux États-Unis, les décrivent comme des activités « pro-russes » et « militaristes », et donc inacceptables.

C'est l'Union soviétique qui a porté le poids principal de l'agression nazie pendant la Deuxième Guerre mondiale. Qui sinon les anciens combattants de l'Armée rouge et leurs héritiers est en droit de demander que leurs sacrifices soient reconnus et commémorés ?

Comme le soulignait Le Marxiste-Léniniste à l'occasion du jour J : « Aujourd'hui, il est courant d'entendre les impérialistes anglo-américains et européens rabaisser les exploits des peuples soviétiques pour vaincre Hitler en affirmant que c'est le débarquement historique de Normandie du 6 juin 1944 qui a brisé les reins d'Hitler. Cela permet d'affirmer que les États-Unis ont joué un rôle décisif pour sauver le monde de l'hitlérisme et de qualifier les guerres d'agression et d'occupation américaines de guerres de libération. Toutes les interventions militaires américaines depuis le débarquement de Normandie viseraient à contrer des dictatures et des tyrannies semblables à celles d'Hitler, s'inscrivant ainsi fidèlement dans la tradition du débarquement en Normandie. »

Face à ce manque de respect inacceptable à l'égard de l'Union soviétique, de la Russie et des anciens combattants de l'Armée rouge dont le monde a été témoin à l'occasion du 75e anniversaire du jour J, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, écrit dans un article paru dans le Foreign Affairs Magazine :

« Hélas, force est de noter des tentatives visant à discréditer les héros et à susciter artificiellement des doutes quant à la justesse de la voie que nos ancêtres ont choisi de suivre. Tant à l'étranger que dans notre pays, on entend dire que la militarisation de la conscience publique se poursuit en Russie, et les défilés et les marches qui ont lieu le jour de la Victoire ne seraient rien d'autre que l'imposition, au niveau étatique, d'une mentalité belliqueuse et militariste. Ainsi, la Russie aurait rejeté l'humanisme et les valeurs du monde « civilisé ». Alors qu'en Europe, disent-ils, les 'anciens griefs' sont oubliés, tout le monde s'est réconcilié, et on travaille à établir 'dans l'esprit de tolérance' des 'relations tournées vers l'avenir'.

« Nos détracteurs cherchent à diminuer le rôle de l'Union soviétique dans la Deuxième Guerre mondiale. L'URSS est présentée comme un agresseur, au même titre que l'Allemagne nazie, pour ne pas dire fauteur de guerre principal, et les idées de 'responsabilité égale' sont alimentées et propagées. L'occupation nazie, qui aura coûté la vie à des dizaines de millions de personnes, les crimes des collaborateurs et la mission de libération de l'Armée rouge sont mis sur le même plan, de façon cynique. Des monuments sont érigés en l'honneur des complices des fascistes. En même temps, les monuments aux soldats libérateurs et les tombes des soldats [soviétiques] dans certains pays sont profanés et détruits. Je tiens à rappeler que le tribunal de Nuremberg, dont les décisions font partie intégrante du droit international, a clairement établi qui était du côté du bien et qui était du côté du mal. La première catégorie comprend l'URSS, qui a fait le sacrifice de millions de vies de ses fils et de ses filles, de pair avec d'autres pays de la coalition anti-Hitler. Dans la seconde, on trouve le régime du Troisième Reich, les pays de l'Axe et leurs suppôts, y compris dans les territoires occupés. [...]

« Nous honorons sincèrement la contribution à la Victoire commune de tous les alliés dans cette guerre, nous considérons comme honteuses les tentatives de creuser un fossé entre nous. Malgré tous les efforts des falsificateurs de l'histoire, la flamme de la vérité ne peut s'éteindre. Ce sont les peuples de l'Union soviétique qui ont étêté le Troisième Reich. C'est un fait. »

LML présente ci-dessous un récit de l'opération Bagration de l'Armée rouge, des événements marquants de la commémoration du jour J de cette année, ainsi qu'un article détaillant les actes de mauvaise foi et les objectifs cachés qui ont caractérisé la participation des États-Unis et de l'Angleterre à la Deuxième Guerre mondiale, y compris le jour J.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 22 - 8 juin 2019

Lien de l'article:
75e anniversaire du jour J: Les tentatives de semer la division déshonorent tous ceux et celles qui ont combattu ensemble pour vaincre le fascisme - Nick Lin


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca