Commentaire sur le secteur public et son rôle essentiel dans l'économie

Les travailleurs du secteur public de l'Alberta créent une valeur immense qui bénéficie grandement à ceux qui possèdent et contrôlent les entreprises de l'énergie et les autres secteurs majeurs de l'économie. Ceux qui possèdent et contrôlent les entreprises qui bénéficient de la valeur que produisent les travailleurs du secteur public refusent de reconnaître et de réaliser (payer pour) cette valeur dans un échange approprié où ils utilisent la valeur que les travailleurs créent au sein de leurs entreprises. Il faut venir à bout de ce refus afin que la valeur des programmes sociaux et des services publics puisse être réalisée et réinvestie dans ces services pour en assurer la reproduction élargie. Si cela était fait, on ne pourrait pas utiliser la fraude du manque d'argent pour couper dans les programmes sociaux et les services publics et attaquer les droits des travailleurs du secteur public.

Le refus d'autres secteurs et entreprises de payer pour la valeur du secteur public qu'ils consomment par le biais d'un échange adéquat de valeur provoque une crise constante de sous-financement des programmes sociaux et des services publics. La fraude du manque de fonds est alors utilisée pour couper dans les programmes sociaux et pour s'attaquer au droit des travailleurs du secteur public de négocier des salaires et des conditions de travail qui leur sont acceptables.

Le gouvernement précédent du NPD n'a pas abordé ce problème sérieux de l'économie et des relations entre les travailleurs et leurs employeurs par ses paroles ou par ses actes. Le gouvernement précédent a plutôt utilisé la fraude du manque de fonds pour tenter de justifier des attaques antiouvrières semblables, qu'on a dites moins dures et plus appropriées en un temps de crise. Ces expressions cachent le fait qu'il faut donner une nouvelle direction à l'économie et que les droits du peuple sont inaliénables et ne peuvent être niés, peu importe l'excuse. La porte-parole actuelle du NPD en matière de travail, Christina Gray, qui était ministre du Travail sous le gouvernement du NPD, a dit que le gouvernement Kenney « joue un jeu dangereux. [...] Il est extrêmement frustrant de voir l'approche de négociations de bonne foi du gouvernement précédent jetée aux rebuts alors qu'elle a mené à des augmentations de salaire de 0 % et à un bon accord pour les contribuables en temps de récession. Cette approche est rejetée d'emblée et les gestes du gouvernement expriment un manque de respect pour ces travailleurs. »

Quelle est la grande différence entre les deux gouvernements si ce n'est que les propos de Christina Gray sont manifestement hypocrites et trompeurs tandis que ceux de Jason Kenney sont grossièrement arriérés et frondeurs.

Kenny et Gray se trompent lourdement s'ils croient que les Albertains vont avaler la propagande de l'oligarchie financière à propos du « manque d'argent » comme prétexte pour priver les travailleurs de leurs droits, intensifier l'offensive antisociale et continuer d'attaquer les services publics et les programmes sociaux de l'Alberta et les travailleurs qui les dispensent. Évidemment que l'argent manque lorsque ceux qui contrôlent l'économie et ses entreprises principales refusent de payer pour la valeur sociale que les entreprises consomment par le biais d'un échange équivalent et retirent plutôt la valeur nouvelle que créent les travailleurs de l'économie et de la province.

L'Alberta a tout ce qu'il faut pour créer une économie dynamique qui peut combler et garantir les besoins et les droits de tous sans crises économiques récurrentes. Le problème est qu'elle est contrôlée par une poignée d'oligarques mondiaux et leurs représentants qui ne peuvent pas échapper à leur être social privilégié et refusent de céder la place.

Les travailleurs veulent une nouvelle direction prosociale de l'économie ; ils veulent que leurs réclamations à l'économie et à la société soient reconnues et que leurs droits soient défendus à coup sûr. Le gouvernement et l'opposition officielle se plient aux demandes des oligarques, principalement étrangers, qui contrôlent l'énergie et les autres industries et entreprises majeures en Alberta. Cet affrontement entre intérêts conflictuels illustre qu'il est temps de s'organiser et de préparer les conditions subjectives pour bâtir le Nouveau.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 21 - 1er juin 2019

Lien de l'article:
Commentaire sur le secteur public et son rôle essentiel dans l'économie - K.C. Adams


    

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