La lutte du peuple pour la paix, la justice et les droits humains aux Philippines

Assemblée publique à Toronto sur la lutte pour la paix aux Philippines


De gauche à droite : Coni Ledesma, membre du groupe de négociation sur la paix du Front national démocratique des Philippines ; l'avocat Edre Olalia, président de l'Union nationale des avocats du peuple - Philippines ; et Rhea Gamana, secrétaire générale de Bayan Canada.

Une discussion a eu lieu sur le thème « Le Front démocratique national et la lutte pour la paix aux Philippines » lors d'un événement public tenu au Centre des membres du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO), au centre-ville de Toronto, le 14 mai. La réunion faisait partie d'une tournée nationale de porte-paroles éminents du mouvement pour la paix, le progrès et le respect des droits humains aux Philippines.

Le premier orateur, l'avocat Edre Olalia, président de l'Union nationale des avocats du peuple des Philippines, a souligné la sombre signification des résultats des élections qui se sont tenues la veille aux Philippines. Il a noté que le parti au pouvoir, celui du président Duterte, avait probablement pris le contrôle du Sénat, ce qui renforcerait la position du gouvernement dans sa « guerre contre le trafic de la drogue ». Cette campagne, a-t-il dit, est en réalité une guerre contre les pauvres, contre les défenseurs des droits humains et plus particulièrement contre la Nouvelle Armée populaire dirigée par le Parti communiste des Philippines, qui a considérablement progressé dans sa lutte pour la libération nationale ces dernières années.

Olalia a expliqué que la dictature de Duterte utilise une tactique privilégiée consistant à dénigrer divers groupes de la société, notamment les avocats, les journalistes et les militants, en publiant pour chaque groupe une matrice montrant les liens qui unissent ses membres, puis en accusant faussement chaque groupe d'être des conspirateurs et un front communiste. Il a révélé que 37 avocats avaient été tués au cours des 35 mois écoulés depuis l'arrivée au pouvoir de Duterte, parmi lesquels des procureurs et même des juges.

Aux Philippines, a déclaré Olalia, le gouvernement sert le capital étranger et l'oligarchie intérieure, et sa politique néolibérale a déformé l'économie. Il a mentionné que 1,1 million de personnes sont au chômage ou sous-employées, ce qui fait que 5 750 personnes quittent le pays chaque jour pour trouver du travail. Il a juré que le peuple philippin va s'unir et ne pas laisser ces choses passer.

Le deuxième orateur, Coni Ledesma, est membre du groupe de négociation pour la paix du Front national démocratique des Philippines, qui a déjà conclu plusieurs accords avec le gouvernement philippin afin de garantir le respect des droits humains dans le pays. En 1992, par exemple, une déclaration a été faite sur quatre points : le respect des droits humains et du droit international humanitaire, les réformes socio-économiques, la réforme politique et la fin des hostilités. Les réformes promises étaient à la fois une réforme de l'agriculture, comprenant la libre distribution des terres aux locataires, et le développement industriel, qui est toujours absolument nécessaire pour obtenir l'indépendance de la domination impérialiste de l'économie.

Aujourd'hui, a déclaré Coni Ledesma, il y a une militarisation intensive dans tout le pays. Duterte a mis fin aux pourparlers de paix en novembre 2017, a dissous le comité de négociation du gouvernement et a nommé un général de l'armée comme représentant du parti gouvernemental. Le régime Duterte a favorisé les négociations locales plutôt que les négociations de paix au niveau national et a refusé de reconnaître les accords antérieurs. Certains consultants de la paix ont été tués, a-t-elle révélé, et d'autres arrêtés. L'armée préfère se concentrer sur la victoire dans la guerre contre l'insurrection, mais, a-t-elle dit, cela n'apportera jamais la paix. Ce dont nous avons besoin, c'est de s'attaquer aux racines du conflit armé, telles que la pauvreté et le manque d'industrie pour créer des emplois.

Coni Ledesma a déclaré que les forces démocratiques poursuivraient la lutte pour les droits humains, pour une paix juste et durable, pour l'emploi et pour la terre. Elle a déclaré : « Nous gagnerons la libération de l'exploitation étrangère et intérieure. »

Les présentations principales ont été suivies d'une période de discussion animée au cours de laquelle les intervenants ont répondu aux questions des participants sur la situation actuelle aux Philippines et sur la meilleure manière dont leurs partisans au Canada peuvent exprimer leur solidarité avec la lutte du peuple philippin pour la paix et les droits. Coni Ledesma a souligné que l'aide militaire du Canada et d'autres pays contribue aux attaques contre la population, et l'aide au développement y contribue également. Elle a appelé les Canadiens à mettre au défi les candidats sur ces questions lors des prochaines élections fédérales et à les forcer à prendre position.

Rhea Gamana, secrétaire générale de Bayan Canada, l'organisateur de la réunion, a annoncé la formation d'une nouvelle alliance au nom d'un mouvement malaya (qui signifie « libre ») afin d'unir les Philippins au Canada pour soutenir la lutte du peuple aux Philippines. Elle a appelé tous les membres de la communauté philippine à se joindre à l'alliance.

(Photos : LML)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 20 - 25 mai 2019

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