Opposition organisée à la foire d'armement CANSEC à Ottawa

Les profiteurs de guerre ne sont pas les bienvenus au Canada! Faisons du Canada une Zone de paix!

La foire d'armement annuelle CANSEC a lieu à Ottawa les 29 et 30 mai. Des militants contre la guerre organisent une manifestation devant l'endroit où le ministre de la Défense Harjit Sajjan livrera son discours d'ouverture le 29 mai. C'est une occasion à saisir pour s'opposer au commerce des armes, à la production de guerre, à la militarisation de la vie et à l'intégration du Canada à la production de guerre, aux guerres d'agression et aux campagnes de changement de régime des États-Unis. Cette «foire d'armement»  glorifie la guerre, le rôle que joue le Canada dans le commerce mondial des armes et l'augmentation des dépenses militaires du Canada résultant de la pression exercée par les États-Unis sur les pays membres de l'OTAN.

La classe ouvrière est confrontée à cette pression multilatérale pour qu'elle accepte l'intégration du Canada à la machine de guerre des États-Unis ainsi que la militarisation de la vie qui l'accompagne. Dans ce contexte, les foires de l'armement sont présentées comme de simples réunions d'affaires alors qu'en réalité elles sont un rassemblement de profiteurs de guerre qui cherchent à tirer avantage de la destruction de l'environnement naturel et social, en appui aux objectifs impérialistes américains. Cela ne doit pas passer !

Pour bien saisir le rôle d'apaisement que joue le Canada face aux agressions impérialistes américaines partout dans le monde et l'appui qu'il leur accorde, il suffit d'examiner un rapport déposé au Parlement en 2017 dans lequel on déclare allègrement qu'en raison de la grande intégration du Canada à la machine de guerre des États-Unis, il n'y a pas lieu d'informer les Canadiens de l'ampleur de la vente d'armements aux États-Unis :

« Affaires mondiales Canada ne recueille aucune donnée sur la plupart des exportations militaires à destination des États-Unis. L'Accord sur le partage de la production de défense, qui est un accord canado-américain en place depuis les années 1950, a facilité la création d'une base technologique et industrielle nord-américaine intégrée, tout en soutenant la relation commerciale entre le Canada et les États-Unis. Par conséquent, la plupart des marchandises militaires échangées entre le Canada et les États-Unis ne nécessitent pas de permis, et ne sont donc pas prises en compte dans le présent rapport. Toutefois, une licence est requise pour un petit sous-ensemble de marchandises, notamment les armes à feu prohibées. Le Rapport présente pour la première fois des données sur le nombre et la valeur des licences utilisées pour ces marchandises qui nécessitent une licence. »

Oui à l'industrie manufacturière ! Non à la destruction nationale !

Au Canada, le slogan de la défense de l'édification nationale a été repris avec la demande que le secteur manufacturier profite à la population, pas aux riches. Il n’est pas acceptable que le gouvernement et son ministère des Affaires étrangères, ainsi que le personnel militaire, agissent comme courtiers et intermédiaires pour les fabricants d’armes opérant au Canada, pour les aider à vendre leurs marchandises à l’étranger, y compris à des régimes tels que celui de l’Arabie saoudite qui mène une guerre génocidaire contre le Yémen. Partout dans le monde, ce sont les travailleurs qui subissent les conséquences du rôle destructeur joué par le Canada dans le commerce mondial des armes.

Manifestation à Saint-John, au Nouveau-Brunswick, le 22 décembre 2018, contre la vente de plusieurs milliards de dollars de véhicules blindés du Canada à l'Arabie saoudite  pour servir dans sa guerre contre le Yémen. Les véhicules sont produits à London, en Ontario.

Le site Web du ministère de la Défense nationale énumère diverses formes d'appui gouvernemental aux exportateurs d'armes. Par exemple, on dit : « Découvrez comment le ministère de la Défense nationale et les autres ministères et organismes gouvernementaux collaborent afin d'accéder aux marchés étrangers. » Ailleurs, on fait valoir : « Découvrez comment le ministère de la Défense nationale informe les entreprises canadiennes des occasions d'affaires avec l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). »

À partir de 30 postes diplomatiques partout dans le monde (et ayant une inter-accréditation vis-à-vis plusieurs pays avoisinants), les attachés canadiens de la Défense font la promotion d'exportations militaires. Selon le site web du ministère, les attachés à la Défense aident « les manufacturiers canadiens de la Défense à comprendre les marchés étrangers de la Défense et [...] facilitent l'accès de l'industrie canadienne aux partenaires stratégiques dans les pays accrédités par le ministère de la Défense [...]soutiennent l'industrie canadienne lors d'activités clés du secteur de la défense dans les pays accrédités [...] sensibilisent les pays accrédités aux capacités de l'industrie de la défense du Canada [...] produisent des rapports sur le budget de défense du pays accrédité, les points d'intérêt et les enjeux commerciaux pour l'industrie canadienne. »

Souvent, les représentants du ministère de la Défense font la promotion d'équipement militaire canadien en se joignant à des délégations en visite à des foires d'armements internationales comme l'exposition internationale d'équipement et de sécurité de la Défense du Royaume-Uni. Selon un article de FrontLine Defence intitulé « Représenter le Canada à l'IDEX de l'Émirat arabe uni » paru en février, des représentants du ministère de la Défense du Canada ont aidé 50 compagnies d'armes canadiennes à vendre leurs produits à l'exposition et la conférence d'Abu-Dhabi de la Défense internationale (IDEX), la plus grande foire d'armements au Moyen-Orient.

La classe ouvrière doit rejeter la production d'armements au Canada et oeuvrer pour avoir une économie qui répond aux besoins des Canadiens et non des fauteurs de guerre. Pour ce faire, il faut à la base prendre en main le travail pour le renouveau démocratique afin de briser l'emprise des partis cartellisés sur le pouvoir politique pour que les Canadiens puissent exercer leur contrôle sur la direction de l'économie.

Non ! au commerce mondial des armes et à la participation du Canada à ce commerce!

Rien de plus destructeur pour l'environnement
naturel et social que la guerre

Toutes les couches de la société, en particulier les jeunes, sont gravement préoccupées par la situation de l'environnement naturel et son impact sur la société humaine et sur la planète Terre comme telle. On dit qu'il s'agit d'une des questions les plus urgentes à laquelle l'humanité est confrontée en ce moment.

Devant une telle situation, il est plus important que jamais de faire valoir que la guerre engendre une pollution et une destruction inégalées, et que le plus grand pollueur de la planète est la machine de guerre des États-Unis à l'échelle mondiale, qui comprend les activités de pays comme le Canada qui pratiquent l'apaisement face à l'impérialisme américain. L'armée américaine est une des plus grandes responsables des émissions de gaz à effet de serre. Les bases américaines dans le monde entier sont responsables de la grave contamination de 19 millions d'hectares de terres contaminés par des produits comme l'uranium appauvri, le pétrole, les carburéacteurs, les pesticides, le plomb et les défoliants tels que l'agent orange. Les bases canadiennes seraient aussi contaminées et les États-Unis refusent systématiquement de décontaminer les bases qu'ils abandonnent. L'armée américaine produirait plus de déchets dangereux que l'ensemble des cinq plus grandes compagnies chimiques des États-Unis. Les États-Unis ont effectué plus d'essais d'armes nucléaires que toutes les autres nations confondues, et sont aussi responsables des quantités massives de radiation qui continuent de contaminer de nombreuses îles de l'océan Pacifique.[1] Et c'est sans compter la destruction massive occasionnée par les guerres ouvertes menées par les États-Unis partout dans le monde, y compris les conflits auxquels le Canada participe activement. En Irak, par exemple, l'intervention militaire des États-Unis a transformé 90 % du territoire irakien en déserts, et d'un pays exportateur de denrées alimentaires, l'Irak doit maintenant importer 80 % de ses denrées alimentaires.[2]

Que des gouvernements comme celui des libéraux de Trudeau se fassent passer pour des défenseurs de l'environnement naturel en faisant la promotion de la taxe sur le carbone alors qu'ils intègrent le Canada à la machine de guerre des États-Unis est tout simplement inacceptable, alors que ceux qui en profitent font ouvertement la promotion de la militarisation et de la guerre.

Pour défendre la Terre Mère, les Canadiens doivent s'investir du pouvoir politique, pour qu'une question comme la protection de l'environnement naturel puisse être envisagée dans toute sa profondeur, et la nécessité de s'opposer aux activités de guerre ou toute activité connexe, comme la foire aux armements CANSEC, élaborée avec conviction.

Faisons du Canada une Zone de paix !

Les Canadiens et en particulier les Québécois dans leur ensemble rejettent la participation du Canada aux agressions et aux guerres menées par les États-Unis et veulent que le Canada soit une véritable force pour la paix dans le monde. Aussi doivent-ils rejeter la participation du Canada à la production d'armements et à leur vente pour répondre aux besoins de la machine de guerre des États-Unis.

La classe ouvrière du Canada est composée des fils et filles de pays de toutes les régions du monde, et plusieurs sont venus au Canada pour fuir la guerre et le conflit. Ils ne veulent pas faire partie de la machine de guerre américaine ni de la production de guerre.

La classe ouvrière n'accepte pas le refus du gouvernement canadien de défendre les emplois manufacturiers dont le Canada a besoin, alors que les ministres du cabinet et le personnel militaire servent de courtiers pour l'industrie de l'armement. Elle veut un secteur manufacturier au Canada qui approvisionne les Canadiens en ce dont ils ont besoin et rejette la destruction nationale de compagnies pour qui l'économie canadienne n'est qu'un avant-poste de leur empire mondial. Elle rejette la destruction nationale des manufacturiers d'armements et des profiteurs de guerre qui détruisent les autres peuples, leurs pays, ainsi que l'environnement naturel, pour se remplir les poches.

Pour faire du Canada une Zone de paix, qui met fin à la production de guerre et à la destruction de l'environnement naturel et social et défend la cause de la paix partout, il faut entreprendre le travail pour s'investir du pouvoir politique et rompre avec le système cartel de partis qui empêche le peuple de parler en son propre nom. Ces partis anti-démocratiques des riches engendrent des gouvernements sur lesquels le peuple ne peut exercer aucun contrôle et dont l'objectif est de servir des intérêts privés étroits, comme l'a montré le scandale de SNC-Lavalin, ou l'OTAN et la machine de guerre américaine. De tels gouvernements dans lesquels le peuple n'a aucune voix ne réservent que plus de malheurs pour le peuple. L'heure est venue d'établir de nouveaux arrangements.

Notes

1. « U.S. Military Is World's Biggest Polluter », Mint Press News, 15 mai 2017

2. « U.S. Department of Defense is the Worst Polluter on the Planet », Project Censored, 2 octobre 2010

(Photos : LML, K. Tarasoff, D. Frank)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 20 - 25 mai 2019

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Opposition organisée à la foire d'armement CANSEC à Ottawa: Les profiteurs de guerre ne sont pas les bienvenus au Canada! Faisons du Canada une Zone de paix! - Nick Lin


    

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