50e anniversaire de la conférence
de Regina
L'oeuvre des Internationalistes et la conférence de Regina
L'oeuvre des Internationalistes, organisation
fondée en 1963 sous la direction de son fondateur, Hardial
Bains, et la Conférence de Regina en 1969 ont une
importance historique. À cette conférence a
été réglée la question cruciale
de savoir qui décide en ce qui concerne l'organisation politique
de la classe ouvrière et son rôle dirigeant dans la
société et en ce qui concerne le rôle indispensable
de la conscience et de l'organisation dans la mobilisation du peuple
dans la recherche active de solutions aux problèmes clés
de la société.
Dans un article intitulé « Une attention de
premier ordre au besoin de conscience et d'organisation du
peuple », Hardial Bains présente l'héritage
vivant des Internationalistes. Il a écrit :
« En s'attaquant aux problèmes de la
conscience et de l'organisation, les Internationalistes ont entre
autres adopté le principe de travail collectif et
responsabilité individuelle, le principe selon lequel chaque
membre a le devoir non seulement d'appliquer les décisions
prises collectivement, mais aussi de participer aux prises de
décisions. La
participation aux prises de décisions est ainsi
considérée non seulement comme un droit mais aussi comme
un devoir. Cela place l'individu au centre de tous les
développements et fait de l'organisation le moyen de les
réaliser, établissant de ce fait un rapport dialectique
entre l'individu et le collectif, entre la forme et le
contenu. »
Parlant de la réorganisation des
Internationalistes en mai 1968, Hardial Bains a
souligné : « C'était une rupture avec
l'établissement d'organisations sur la base des vieilles
définitions, partant cette fois de définitions actuelles
et modernes. Il devenait évident que les Internationalistes ne
pouvaient progresser en tant qu'organisation
politique que sur la base de l'unité politique et de
l'initiative politique, comme cela s'est manifesté
concrètement avec leur ligne d'action avec analyse et la
défense des objectifs immédiats et stratégiques.
Ces objectifs étaient fixés en fonction des exigences des
conditions d'alors, en fonction de l'harmonisation de
l'intérêt général de la
société avec
les intérêts du collectif et de l'individu, attribuant le
rôle déterminant aux masses. [...]
« [Les internationalistes] ont établi un
cadre de travail qui permettait de faire ressortir clairement les
paroles et les actes de chacun dans la réalisation des
tâches établies en fonction des conditions données.
Cela voulait dire qu'il fallait constamment mobiliser dans les prises
de décisions tous celles et ceux qui poursuivaient les
mêmes objectifs.
Ils ont ainsi établi une façon moderne de faire les
choses qui liait l'organisation au contenu, les paroles aux actes,
l'individu à la responsabilité de s'assurer que rien ne
passe sans être scruté au peigne par lui. Une organisation
marxiste-léniniste véritablement révolutionnaire
était créée par celles et ceux qui ne voulaient
rien d'autre que la victoire de
la classe ouvrière dans sa marche historique vers
l'émancipation. Il s'est produit un changement qualitatif sur
les plans de la conscience et de l'organisation, un changement
répondant aux conditions concrètes et digne de membres
d'une organisation d'avant-garde de la classe ouvrière.
« Ils ont également créé une
autre forme concourant à l'objectif d'apporter conscience et
organisation à la classe ouvrière, la méthode de
la démocratie de masse, que nous appelons aujourd'hui
mobilisation politique maximum. C'est la méthode consistant
à rechercher les opinions des masses dans le cours du travail
comme responsabilité
obligatoire envers le militantisme des masses. C'était la seule
base
solide pour réaliser toute tâche. Le formalisme bourgeois,
la méthode consistant à dépenser des millions de
dollars en utilisant les moyens techniques les plus modernes pour semer
la confusion, les rumeurs, les attaques personnelles, etc.,
était remplacé par un travail pour entraîner le
peuple dans la discussion. Il fallait constamment, sans relâche
et sans exception, poursuivre la discussion parmi le peuple sur ce
qu'il fallait faire, quand et comment.
« Pour les Internationalistes, le travail et la
mobilisation étaient deux catégories d'un seul tout
dépendant l'une de l'autre et de tout le reste. C'était
le même rapport que celui entre l'action et l'analyse. Le point
de départ pour les Internationalistes était toujours le
travail tel qu'exigé par les conditions concrètes
données.
« En plus de la méthode de la
démocratie de masse, les Internationalistes menaient un travail
de mobilisation à plusieurs niveaux pour s'assurer que tous les
problèmes à l'intérieur et à
l'extérieur de l'organisation soient résolus sur la base
de positions avancées, par la critique et l'autocritique et en
accordant toujours la première place à l'unité.
La lutte n'était jamais séparée de la tâche
constante de renforcer l'unité ni de la réalisation des
objectifs immédiats fixés en fonction des conditions
données ou de l'objectif stratégique. La lutte occupait
la première place. Cela voulait dire mettre toute la conscience
et l'organisation au service de la lutte de classe comme seul
véritable moteur du
développement dans la société. Comment mener la
lutte de classe, contre qui et quand était pour les
Internationalistes les questions les plus importantes. Ils s'y
attaquaient avec tout le sérieux et toute l'ardeur
exigés. C'est pour cette raison que tout le monde était
appelé à participer aux prises de décision non
seulement en tant que droit leur
appartenant mais aussi en tant que devoir envers l'organisation. [...]
« Enfin, les Internationalistes ont
créé des forums internes et externes, privés et
publics, pour la mobilisation du peuple. Pour asseoir l'organisation
sur les principes du centralisme démocratique, ils devaient en
tout temps offrir une ligne dirigeante aux masses pour s'assurer que
leur niveau de conscience et d'organisation ne soit pas ravalé
à
celui de la bourgeoisie. [...]
« Après moins de deux ans d'activité
politique vigoureuse sur tous les fronts, de mai 1968 à
mars 1970, les Internationalistes en vinrent à la
conclusion que toutes les conditions matérielles et techniques
étaient prêtes pour la fondation du Parti communiste. Le
travail théorique et politique et l'organisation correspondante
avaient
préparé les conditions nécessaires à la
fondation du PCC(M-L), laquelle fut proclamée lors d'une
réunion publique à Montréal le 31
mars 1970.
« Cette méthode consistant à engager
tout le monde dans les prises de décisions, qu'on a plus tard
appelée méthode de mobilisation politique maximum,
signifiait que tout le travail devait toujours être basé
sur l'initiative des masses suivant les conditions données. Pour
que la classe ouvrière puisse diriger tout le peuple dans la
réalisation de sa
mission historique de créer une société nouvelle,
il faut reconnaître le droit mais aussi le devoir du peuple de
prendre les décisions. »
Et c'est là l'importance de la conférence
de Regina. Elle a réglé des comptes avec la question du
contenu de la révolution canadienne, des relations entre le
mouvement démocratique, le mouvement anti-impérialiste et
le socialisme. La conférence a commencé avec les
questions de forme et s'est terminée avec les questions de
contenu. C'était
son grand exploit et il le reste à ce jour.
Abordant ce sujet lors du 20e anniversaire de la
Conférence de Regina en 1989, Hardial Bains a
expliqué : « En regardant en arrière avec le
recul, nous constatons que pendant les journées grisantes de la
fin des années soixante, nous nous sommes opposés aux
idées révisionnistes et les Internationalistes ont donc
dû
développer des formes susceptibles de faciliter le contenu
révolutionnaire marxiste-léniniste. La Conférence
de Regina a été une victoire importante dans cette
direction. »
Il a parlé du rapport entre la forme et le
contenu en soulignant que c'est en séparant les deux que la
bourgeoisie et les opportunistes et les révisionnistes dans les
rangs du mouvement ouvrier, qui font grand cas de la forme avec leurs
discours sur la démocratie, l'ouverture, la transparence, la
restructuration et la réforme, poussent leur contenu
contre-révolutionnaire. Les formes qu'ils veulent imposer sont
conçues pour éblouir et faire pression sur la classe
ouvrière pour qu'elle n'adopte pas le marxisme-léninisme,
a dit Hardial Bains, ajoutant : « C'est par ce
mécanisme qu'ils attaquent la ligne et le contenu
révolutionnaires marxistes-léninistes et poussent leur
ligne
contre-révolutionnaire. »
« La question de la forme et du contenu, du
rapport entre les deux, a été et reste la principale
ligne de démarcation entre la vision du monde
prolétarienne et la vision du monde bourgeoise, et entre la
ligne marxiste-léniniste et celle des révisionnistes et
des opportunistes. Selon la vision bourgeoise du monde, la relation
entre forme et contenu
est éclectique : les deux sont séparées
arbitrairement, puis présentées comme deux entités
isolées, et il est difficile de comprendre comment deux
éléments constitutifs d'une chose peuvent être
présentés comme des entités en soi, totalement
détachés l'un de l'autre. La forme ne peut pas être
séparée du contenu, c'est ce que nous enseigne la
dialectique. Mais dans la vision bourgeoise, cela se fait tout le
temps. Selon la vision prolétarienne du monde, la relation entre
la forme et le contenu reste dialectique : non seulement la forme
ne peut pas être détachée du contenu, et le contenu
ne peut pas être détaché de la forme, mais le
développement est le produit de la contradiction
inhérente entre les deux. Un changement quantitatif ne fait que
répéter la même forme et le même contenu, ce
que la vision bourgeoise considère comme le destin
éternel de tout ce qui est vivant ou inorganique. Selon nous,
selon la science, selon la dialectique matérialiste, cette
contradiction donne lieu à des changements qualitatifs. Ce
changement
n'est pas l'effacement de la forme ou l'élimination du contenu,
mais l'apparition d'une nouvelle forme et d'un nouveau contenu -
c'est-à-dire l'apparition du nouveau issu de la destruction de
l'ancien. Par exemple, le renversement du capitalisme crée les
conditions pour la construction du socialisme, qui constitue la
nouvelle condition pour la
création de la classe ouvrière en tant que nouvelle
classe. Ce qui est nouveau par rapport à l'ancien, c'est que la
nouvelle classe ouvrière n'est plus une classe d'esclaves
salariés. La révolution et le socialisme ont mis fin
à cette vieille qualité et la nouvelle qualité du
travail émancipé s'installe, créant à la
fois une nouvelle forme et un nouveau
contenu dans les rapports de production. Sur cette base, toutes les
autres relations sont alors transformées. »
Aujourd'hui, le trait le plus marquant de la crise dans
laquelle la démocratie bourgeoise s'embourbe est qu'on nie la
possibilité d'un changement qualitatif. Pris dans d'anciennes
formes qui ne correspondent plus à ce qui est requis
aujourd'hui, la classe dirigeante et tous ceux qui défendent les
anciennes formes sont pris dans leurs machinations
et prétentions d'être démocrates et les
défenseurs de grands idéaux. Mais au milieu des
années quatre-vingt l'offensive antisociale
néolibérale a été lancée et
l'ex-Union soviétique et les démocraties populaires ont
sombré dans l'agonie parce qu'elles avaient abandonné
l'objectif d'investir le peuple du pouvoir, où la classe
ouvrière se constitue en la
nation et investit le peuple du pouvoir. Et depuis aucune force ne peut
continuer d'agir comme avant. La persistance à défendre
les anciennes formes a créé un bourbier pour les
élites dirigeantes, comme on le voit clairement qu'il s'agisse
du Canada ou des États-Unis, de la Grande-Bretagne ou de l'un de
leurs alliés et compagnons de route qui
épousent ce qu'on appelle les institutions démocratiques
libérales par lesquelles ils gouvernent sur la base de la force,
du privilège et de la corruption et prétendent
néanmoins avoir le consentement des gouvernés.
Aujourd'hui, pour empêcher les gens de tirer les
conclusions qui s'imposent et parler en leur propre nom, la conscience
collective est détruite, chacun doit se débrouiller seul
et donner une compréhension personnelle de la
réalité, ce qui ne pourra jamais leur donner un guide
pour
l'action. Parlant de la conférence de Regina, le camarade Bains
a
expliqué comment les marxistes-léninistes avaient
surmonté ce problème à l'époque.
« La principale pression exercée lors de la
conférence de Regina était de restreindre et de limiter
le niveau de discussion aux problèmes de compréhension
d'un individu. Seule comptait la préoccupation de l'individu. Il
s'agissait d'une attaque totale visant à liquider le travail
pour bâtir le Parti et en faire une association fortuite
d'individus, de
bienfaiteurs, de personnes ayant une conscience, etc. La
première partie de la conférence a été
assombrie par cette pression, et une fois que la conférence a
refusé de se soumettre à la pression, elle pouvait
avancer et élaborer le plan pour la création des
conditions nécessaires à la fondation du Parti. Il y
avait une résistance à la nouvelle forme et aux
nouvelles méthodes de travail. Mais ce qui est le plus
significatif est la résistance au contenu qui apparaissait au
début comme s'il s'agissait d'une résistance seulement
à la forme. Pendant cette période, personne n'a entendu
quelqu'un dire : 'Je ne suis pas d'accord avec la ligne.' La
même chose est vraie aujourd'hui : le désaccord
apparaît comme en opposition à la forme, à la
méthode et au style, en dernière analyse en opposition
à la pratique. C'est de cela qu'a délibéré
la conférence de Regina. Il n'était pas fortuit que les
résultats de la conférence aient été inclus
dans le rapport politique de mars 1970. Il est bien connu que la
nature de la forme doit correspondre au
contenu. Sinon, c'est le chaos, l'anarchie et la perturbation du
travail. »
Le problème de la forme et du contenu qui s'est
posé en 1969 reste un enjeu fondamental aujourd'hui :
la défense de la forme est la défense du contenu et vice
versa. La bourgeoisie défend les institutions
démocratiques libérales en détachant le contenu de
la forme et elle essaie de tromper le peuple à ce sujet, pour
que la classe
ouvrière et le peuple ne s'organisent pas sur la base de leur
propre politique indépendante et laissent au contraire la voie
libre aux impérialistes anglo-américains et à la
réaction mondiale. Toutes les contradictions dans le monde se
sont aggravées et les dirigeants impérialistes
anglo-américains sont incapables de proposer une perspective
d'avenir qui
soit viable.
Dans son discours à Regina en 1989 au sujet
de la conférence historique, Hardial Bains a dit : «
La conclusion la plus importante pour nous, les
marxistes-léninistes canadiens, a été tirée
ici en 1969, c'est-à-dire que cette forme sans contenu
n'est qu'une enveloppe vide, du bavardage, qui ne produira rien.
« La Conférence de Regina peut se
résumer à la défense militante du contenu
marxiste-léniniste afin de défendre, élargir et
renforcer l'organisation marxiste-léniniste. C'est pourquoi elle
était si cruciale. C'est pourquoi nous avons pu nous rendre
à Winnipeg en août 1969 pour fonder le Mouvement
communiste canadien (marxiste-léniniste), et
pourquoi plus de 175 délégués se sont rendus
à Vancouver à la fin de décembre 1969,
où les résolutions fondatrices du Parti ont
été adoptées et, de là, à
Montréal où des centaines de personnes ont
déclaré la fondation du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) le 31 mars 1970.
« À mon avis, sans la conférence de
Regina, le Parti n'aurait pas été possible. La pression
qui s'exerçait sur nous lors de cette conférence et par
d'autres était que le Parti naisse de discussions et de
débats et que différents groupes débattent de
l'idéologie et parviennent à des accords sur la base de
documents. Mais les internationalistes, et le
Parti plus tard, n'étaient pas d'accord. Le Parti n'est pas une
société de débats, et les partis ne naissent pas
de discussions et de débats. Seuls ceux qui voient la
nécessité du Parti, qui voient la nécessité
que la classe dirige la révolution, s'avancent et
bâtissent de tels partis. Ce n'est pas en convainquant certains
individus et en déclarant ensuite qu'il y
aura un parti.
« Dans cette grande lutte qui a eu lieu à
la Conférence de Regina, l'opposition à la forme,
c'est-à-dire au Parti, signifiait nécessairement
opposition au contenu. Les événements et les individus de
cette époque peuvent sembler anodins ou insignifiants, mais en
réalité, si vous suivez tout le développement,
vous constaterez que ceux qui avaient
des objections à la forme ont par la suite dévoilé
leur contenu opportuniste et révisionniste, qu'ils
étaient nos compagnons de route pendant une courte
période et qu'ils se sont avérés des opposants par
la suite. Nous avons découvert par nous-mêmes que ceux
qui veulent banaliser la forme, ceux qui veulent la séparer du
contenu, le font pour des raisons
très délibérées. Il faut rester sur ses
gardes, il faut toujours être vigilant vis-à-vis de toute
force qui tente de réduire le Parti ou son organisation ou tout
niveau de son activité à néant, à un
bavardage.
« L'expérience historique de la
construction du Parti communiste marxiste-léniniste
révolutionnaire de la classe ouvrière depuis
l'époque de Lénine et d'un parti communiste au Canada, et
toute l'expérience historique du mouvement communiste
international, prouve que la défense de la forme n'est possible
que par la défense du contenu
révolutionnaire marxiste-léniniste, et que cette
défense est absolument nécessaire.
« Au temps de Lénine, il y avait des
ennemis de Lénine qui ont commencé à s'opposer
à lui en s'opposant à la forme. Ils étaient
d'accord avec la ligne générale, avec le versement de
cotisations et autres, mais pas avec l'obligation de travailler au sein
d'une organisation comme condition pour être membre. En
apparence, vu de l'extérieur, il
peut sembler qu'il n'y a qu'un désaccord de forme, mais en
regardant le développement de toute cette période, nous
constatons que ce n'est pas simplement un désaccord de forme,
que c'est en réalité un désaccord avec le contenu.
Ce que nous avions à l'époque de la Conférence de
Regina n'était pas seulement une opposition au travail dans une
organisation de base, mais des individus qui, faisant partie du
monde impérialiste anglo-américain, étaient
très arrogants. Leur chauvinisme et leur arrogance
étaient sans pareil. Ils ont même déclaré
qu'ils ne comprenaient pas la ligne générale et que nous
avions la responsabilité de la leur apprendre d'abord et ensuite
ils verraient s'ils
pouvaient se joindre à nous. De tels farceurs existent encore
dans ce monde. Le Parti n'est pas d'accord avec eux. Le Parti a
condamné de telles positions ... »
Parlant des événements qui se sont
déroulés en 1989, avant l'effondrement de l'ex-Union
soviétique en 1990-1991, Hardial Bains a repris le
thème de la forme qui n'est pas isolée du contenu.
« Notre Parti et tous les gens qui ont une conscience de classe
révolutionnaire n'ont jamais cessé d'organiser. Ils ne
sont pas devenus
complaisants ou détachés des problèmes des masses.
C'est pourquoi le Parti fait appel à tous ceux qui se battent de
différentes manières et mènent des luttes de
divers genres. Le Parti a une position d'honneur parmi eux. Les deux
superpuissances, les États-Unis et l'Union soviétique,
prêchent que le communisme a échoué et que les
idéaux du
communisme sont ou bien mauvais pour l'humanité, ou bien
inatteignables. Notre Parti ne le pense pas et nous ne croyons pas que
les États-Unis et l'Union soviétique disent de telles
choses
sans arrière-motif. [...] C'est ce contenu qui revigore la
classe et tous les exploités. Il se présente sous une
forme, pas sous de nombreuses formes. Lénine a souligné
que notre théorie est faite d'un seul bloc d'acier. Si c'est le
cas, il en découle que le mouvement dirigé par cette
théorie est un seul mouvement, pas plusieurs [...] »
L'offensive antisociale néolibérale et
l'effondrement de l'ancienne Union soviétique et des anciennes
démocraties populaires ont créé une période
de repli de la révolution caractérisée par le fait
que l'initiative est passée aux mains des représentants
les plus réactionnaires du capital financier international qui
agissent en toute impunité. Les pays
qui ont capitulé devant l'offensive réactionnaire sont en
proie à des guerres civiles entre les factions de la classe
dirigeante et les intérêts privés supranationaux
étroits. Ayant pris le chemin de la destruction nationale, ils
refusent de s'engager dans la politique au nom de grands idéaux,
de sorte que les négociations leur soient anathèmes et
qu'il ne
reste plus que leur diktat et guerres criminelles d'agression,
d'occupation et de destruction. Une des caractéristiques de la
contre-révolution est qu'aucune des anciennes formes qui
constituaient les soi-disant institutions démocratiques
libérales n'est utile à quoi que ce soit aujourd'hui. La
classe capitaliste montante au moment de la guerre civile en
Angleterre au milieu des années 1700 a créé
l'État-nation fondé sur des institutions nationales
capables d'empêcher la guerre civile. Elle y est parvenue en
créant une personne d'État artificielle et en
investissant cette personne d'État de la souveraineté, du
pouvoir de décider. Cette personne d'État
représenterait l'intérêt national exercé sur
la
base de la préservation du privilège et du maintien de
prérogatives permettant de réglementer et de
maîtriser les luttes de factions opposant des couches de la
classe dirigeante qui s'efforcent de prendre le pouvoir en faveur de
leurs intérêts étroits, et dans le but de nier
l'existence même d'un peuple qui forme un corps politique et de
la classe
ouvrière en tant que classe ayant son propre objectif et
programme politique, sa conscience et son organisation.
Dans ces conditions, on ne saurait trop insister sur
l'importance des principes qui guident la construction et la
consolidation de l'organisation élaborés par Hardial
Bains et incorporés à l'oeuvre du PCC(M-L). Sans eux, il
n'est pas possible de définir et d'atteindre les objectifs
prosociaux de la classe ouvrière et du peuple. En
élaborant et en
s'appuyant ensuite sur ces principes dans les conditions de leur temps,
les Internationalistes se sont donné la capacité de
répondre aux besoins du moment. De même qu'aujourd'hui,
les militants du Parti et la classe ouvrière doivent
également être à la hauteur de la situation.
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 19 - 18 mai 2019
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