Un forum brise le silence sur les conditions de travail des femmes immigrantes

L'Organisation des droits des femmes de l'Asie du Sud (ODFAS) a organisé un forum le 19 janvier pour discuter de leurs conditions de travail en tant que femmes immigrantes et de la façon de défendre leurs droits à la lumière de l'adoption du projet de loi 47, Loi de 2018 pour une Ontario ouvert aux affaires, par le gouvernement de l'Ontario et de ses autres atteintes aux droits des travailleuses. Une cinquantaine de personnes ont participé au forum intitulé « Une réponse de la communauté aux attaques contre les droits des travailleurs ».

Les remarques préliminaires ont été consacrées aux problèmes auxquelles les femmes immigrantes font face lorsqu'elles arrivent au Canada pour trouver du travail et subvenir aux besoins de leur famille, y compris l'impact que les réductions annoncées récemment sur l'enseignement postsecondaire auront sur celles dont le travail est précaire. Une organisatrice d'Unifor a présenté une trousse produite par le syndicat dans le cadre de la mobilisation de ses membres contre le programme antisocial rétrograde du gouvernement conservateur.

Au cours du forum, l'expérience des travailleuses dans les communautés a été présentée sous forme de sketches, de présentations en groupe et d'une vidéo produite par des jeunes de l'ODFAS, dans le but de briser le silence sur les indignités auxquelles les femmes et leurs familles sont confrontées quotidiennement.

Le fil conducteur du forum, qui représente l'expérience de beaucoup de personnes, était les choix inacceptables auxquels les familles sont confrontées chaque jour, soit payer la nourriture et les autres produits de première nécessité ou payer leur loyer. Au cours de la discussion, on a abordé la question du pouvoir exercé sur la vie des travailleurs par les agences de placement temporaire et les employeurs qui font appel à leurs services, ce qui a pour effet de chambouler leur vie par les horaires de travail irréguliers, le manque de services de garderie appropriés et abordables, les bas salaires, dont le versement d'un salaire en argent comptant bien au-dessous du salaire minimum, sans avantages sociaux et sans accès à l'assurance-emploi, aux prestations de maternité et à l'indemnisation des travailleurs. En outre, il existe un nombre limité d'agences de placement temporaire au moyen duquel les femmes trouvent du travail, ce qui signifie que les femmes qui dénoncent leurs conditions peuvent être placées sur une liste noire et être incapables de trouver du travail.

Un sketch a illustré l'expérience de nombreuses immigrantes - des promesses faites par les agences de recrutement avant d'immigrer du Canada en tant que « pays de rêve », en passant par « Bienvenue au Canada » à l'humiliation par les conditions qu'elles subissent une fois immigrées au pays. Leurs diplômes et leur expérience professionnelle sont ignorés, elles se retrouvent à la merci des agences de placement temporaire et des employeurs qu'elles représentent, alors qu'elles essaient d'amasser suffisamment d'heures de travail pour fournir nourriture et loyer à leur famille.

La présentation vidéo a mis l'accent sur des propositions détaillées élaborées par l'ODFAS lors de consultations communautaires pour transformer la situation en leur faveur. Les propositions comprenaient la tenue d'une enquête publique sur le sous-emploi des femmes immigrantes qualifiées, la limitation du champ d'action des agences de placement temporaire, l'introduction de mesures dissuasives économiques pour réduire les horaires de travail chaotiques et l'accès aux services de garde entièrement subventionnés pour les travailleurs à faible revenu.

Dans le cadre de la discussion en cours avec les membres de l'ODFAS, un sondage a été distribué pendant le forum pour demander aux participantes leur point de vue sur les implications de la Loi de 2018 pour une Ontario ouvert aux affaires et sur les propositions de l'ODFAS.


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 16 - 27 avril 2019

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