76e anniversaire du soulèvement
héroïque du ghetto de Varsovie
Défi et résistance organisée contre le nazisme aux heures les plus sombres
![](http://cpcml.ca/images2018/Historical/WWII/1943ScenefromWarsawGhettoUprising-unknownpainter-JPEF-01.jpg)
Le soulèvement du ghetto de Varsovie (peintre
inconnu)
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la
résistance contre les nazis a été organisée
dans de nombreux ghettos de l'Europe orientale alors que le peuple
armé d'armes de contrebande et d'armes faites à la main a
combattu pour la liberté jusqu'à la mort. Entre 1941
et 1943, plus de 100 unités de résistance
juives ont été
formées par les mouvements de résistance clandestins. Le
soulèvement armé du ghetto de Varsovie est l'exemple le
plus connu de la résistance armée des juifs contre les
nazis. Ce soulèvement a eu lieu du 19 avril au 16
mai 1943, lorsque les habitants du ghetto juif de Varsovie, en
Pologne occupée par les nazis, se sont soulevés
contre les déportations vers les camps d'extermination.
![](http://cpcml.ca/images2018/Historical/WWII/1943-Warsaw_ghetto_uprisingMemorialof18MilaStBunker-6cr.jpg)
Le monument commémoratif consacré après la guerre,
érigé sur les ruines du bunker du 18 rue de Mila
dans le ghetto de Varsovie
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Les nazis ont créé des ghettos dans les
villes de l'Europe orientale qu'ils occupaient. Le ghetto de
Varsovie était le plus grand de Pologne, établi peu
après l'invasion des Allemands en septembre 1939. Plus
de 400 000 juifs à Varsovie, la capitale de la
Pologne, étaient confinés dans une zone de 2,5
kilomètres
carrés. En novembre 1940, ce ghetto était
entouré d'un mur de plus de trois mètres de haut,
surmonté de barbelés, et étroitement
surveillé pour empêcher les mouvements entre le ghetto et
le reste de Varsovie. Les nazis contrôlaient le ravitaillement et
la quantité de nourriture qui entraient dans le ghetto et les
maladies et la famine tuaient des
milliers de gens chaque mois.
Pendant l'occupation nazie de la Pologne, plus
de 250 000 juifs du ghetto de Varsovie ont été
déportés ou tués.
En juillet 1942, Heinrich Himmler, chef du corps
paramilitaire nazi Schutzstaffel (la SS), ordonna que les juifs soient
« réinstallés » et
déportés vers les camps d'extermination. On a dit aux
juifs qu'ils étaient transférés dans des camps de
travail ; cependant, on a su rapidement dans le ghetto que la
déportation vers les camps
signifiait la mort. Deux mois plus tard, 265 000 juifs
avaient été déportés du ghetto de Varsovie
au camp d'extermination de Treblinka et plus de 20 000 autres
avaient été envoyés dans des camps de travail
forcé ou massacrés dans le ghetto pendant les
opérations de déportation.
Il restait environ 55 000
à 60 000 juifs dans le ghetto de Varsovie. Quand les
informations de massacres au centre d'extermination de Treblinka
parvinrent au ghetto, un groupe de survivants, pour la plupart des
jeunes, a formé une organisation connue sous le nom polonais de Zydowska
Organizacja
Bojowa,
l'Organisation juive de combat (OJC). L'OJC a émis une
proclamation appelant le peuple juif à résister à
être conduit de force au point de transfert et embarqué
dans les wagons de marchandises. Le 18 janvier 1943, lorsque
les nazis entrèrent dans le ghetto pour reprendre les
déportations vers les camps, une unité de l'OJC,
armée
d'armes introduites clandestinement par la résistance polonaise
antinazie, leur a tendu une embuscade. Après quelques jours, les
troupes ont reculé et les nazis ont suspendu les
déportations du ghetto de Varsovie pour les prochains mois.
Cette petite victoire a inspiré les combattants du ghetto
à se préparer à la résistance future. L'OJC
a été élargie
pour incorporer des membres d'organisations politiques clandestines.
Les forces de la résistance polonaises ont fourni un
entraînement, des armements et des explosifs. Mordechaj
Anielewicz, âgé de 23 ans, a été
nommé commandant. L'organisation de combat a été
unifiée, des stratégies ont été
planifiées, des bunkers souterrains, des tunnels
et des passages sur les toits ont été construits. Les
juifs du ghetto de Varsovie se sont préparés à se
battre jusqu'à la mort.
Le 19 avril 1943, Himmler envoya des troupes
SS sous le commandement du général SS Juergen Stroop pour
continuer les déportations. Mais la population du ghetto ne se
présenta pas aux déportations. Au lieu de cela, les
organisations de combat du ghetto s'étaient barricadées
à l'intérieur de bâtiments et de bunkers,
prêts à
résister aux Allemands. Sept cent cinquante combattants, en
infériorité numérique et d'armement, ont combattu
les nazis lourdement armés et bien entraînés.
Après trois jours, les Allemands ont commencé à
brûler le ghetto, bâtiment par bâtiment, pour forcer
les juifs à sortir de leurs cachettes. La résistance
s'est poursuivie alors que les Allemands,
avec leurs auxiliaires, des chars et de l'artillerie lourde,
réduisaient le ghetto en décombres, bloc par bloc,
détruisaient les bunkers où de nombreux habitants
étaient cachés. Ce n'est que le 16 mai que la
révolte fut écrasée et que le ghetto tomba sous le
contrôle des nazis. Ce jour-là, comme un ultime acte de
vengeance, les Allemands ont
détruit la Grande Synagogue de Varsovie.
![](http://cpcml.ca/images2018/Historical/WWII/1870s-GreatSynagogueTomackieSt-warsaw_ghetto_uprising9.jpg) ![](http://cpcml.ca/images2018/Historical/WWII/19430516-Ruinsof-GreatSynagogueTomackieSt.jpg)
La Grande Synagogue de la rue Tomackie à
Varsovie, construite entre 1872 et 1878, fut détruite
par les nazis le 16 mai 1943.
Dans son rapport après la destruction du ghetto,
le général Stroop écrit que 56 065 juifs
avaient été capturés ; de ce
nombre, 7 000 ont été déportés au
centre d'extermination de Treblinka, et les autres ont
été envoyés dans des camps de travail forcé
et au camp de Majdanek. On estime que les Allemands ont
perdu plusieurs centaines d'hommes dans le soulèvement.
Plusieurs des résistants ont réussi à
s'échapper du ghetto et à rejoindre des groupes partisans
dans les forêts autour de Varsovie.
Le soulèvement du ghetto de Varsovie a
inspiré des soulèvements des camps d'extermination et des
ghettos dans toute l'Europe orientale occupée par les nazis.
Le 2 août 1943, 1 000 prisonniers juifs de
Treblinka se sont emparés d'armes à l'armurerie du camp
et se sont soulevés. Même si beaucoup ont
été repris et
exécutés, plusieurs centaines de détenus se sont
évadés.
![](http://cpcml.ca/images2018/Historical/WWII/PolandNalibokiForest-KalininDetachmentJewishPartisansCr.jpg)
Portrait de groupe de membres du détachement de Kalinine (partie
du
groupe de 1200 partisans juifs de Touvia Bielski) en mission de
garde à
un aéroport dans la forêt de Naliboko en Pologne
Yitzhak Zuckerman, un des dirigeants du
soulèvement du ghetto de Varsovie, a souligné plus tard
son importance : « Je ne pense pas qu'il y ait un
réel besoin d'analyser l'insurrection en termes militaires.
C'était une guerre de moins de mille personnes contre une
puissante armée et tout le monde savait comment cela allait se
terminer.
Ce n'est pas un sujet à étudier dans une école
militaire, ni les opérations, ni la tactique. Ce serait un sujet
majeur dans une école qui s'intéresserait à
l'esprit humain. La véritable importance du mouvement
était dans la force montrée par la jeunesse juive,
après des années d'avilissement, qui l'a poussée
à se soulever contre ses destructeurs, et à
décider quelle mort elle choisirait : Treblinka ou le
soulèvement. Je ne sais pas s'il existe une norme pour mesurer
cela. »[1]
Note
1. Barbara Harshav, ed., trans., A
Surplus of Memory : Chronicle of the Warsaw Ghetto Uprising,
(Berkeley, Los Angeles, Oxford : University of California
Press, 1993), p. xiii.
Cet article est paru dans
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Volume 49 Numéro 15 - 20 avril 2019
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76e anniversaire du soulèvement
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