La
presse du
Parti sur le scandale des
commandites
La grande illusion des
élections libres
et équitables au Canada s'écroule
- Le Marxiste-Léniniste, 22
avril
2005 -
« Tout au long de 2005, l'attention du
Parlement, des médias et de la nation était
rivée
sur l'enquête Gomery sur ce qui est devenu le «
scandale
des commandites ». En mai, le scandale a presque
mené
à la défaite du gouvernement libéral
minoritaire
par un vote de censure sur le budget. En novembre, lorsque le
premier
rapport Gomery a
été publié, l'opposition parlementaire
s'était regroupée pour forcer le gouvernement
libéral minoritaire à déclencher une
élection générale. Le 23 janvier 2006, les
résultats des élections et la défaite du
Parti
libéral démontraient comment les électeurs
avaient perçu le scandale.
« Avant l'arrivée de l'affaire
à
la une des journaux au début de 2004, le programme de
parrainage
du gouvernement fédéral fonctionnait sans bruit
depuis
l'an 1994, mais pas de façon totalement anonyme. Face
à
l'intensification de la couverture médiatique et à
deux
rapports critiques de la vérificatrice
générale,
le programme est vite devenu
l'un des scandales politiques les plus importants de l'histoire
du
Canada. Ses tentacules agrippaient le Cabinet du premier ministre
et le
Parti libéral, deux anciens premiers ministres, des
ministres de
la Couronne, des agences de publicité
québécoises
et le juge Gomery. Pendant son enquête par la Commission
Gomery,
le programme a fait l'objet
d'une enquête de la GRC et de poursuites pénales
pour
fraude. » - Kirsten Kozolanka, Canadian Journal of
Communication
***
C'est un Paul Martin battu qui s'est
adressé aux
Canadiennes et Canadiens hier soir pour leur demander de croire
qu'il
est un homme honorable. Il a dit vouloir assumer la
responsabilité du scandale des commandites, mais dans son
vocabulaire cela veut dire se distancer des « actes
répréhensibles » révélés
par
la Commission Gomery et déclarer
son intention de punir ceux qui y sont mêlés. Ce
n'est pas
« une simple affaire de mots », dit-il, rappelant que
la
première chose qu'il a faite en devenant chef du Parti
libéral, et de facto premier ministre du Canada, fut
d'annuler
le programme des commandites et de fermer ce qui s'appelait
« le
bureau d'information ». Il voudrait qu'on oublie ce
que son ministre des Finances, Ralph Goodale, a dit à ce
moment-là : « Je crois que nous en sommes venus
à
la conclusion que [le programme des commandites] ne sert plus son
objectif [« has oulived its usefulness »] et
qu'il
est temps de passer à autre chose. »
Paul Martin veut prouver qu'il est un homme
honorable,
alors il rappelle que c'est lui qui a établi la Commission
Gomery et qui a démis Alfonso Gagliano comme ambassadeur
du
Canada au Danemark. Il explique même à son auditoire
qu'il
ne saurait jamais ternir la réputation du parlement, lui
qui a
fait ses dents de lait dans son enceinte
dans les bras de son père.
Même si l'on oublie un instant que Jean
Chrétien a dit la même chose pour couvrir ses traces
dans
le scandale qu'il a créé, il est difficile
d'imaginer que
des gens, du moins ceux qui ne sont pas naïfs politiquement,
acceptent de croire que Paul Martin assume sa
responsabilité.
Son adresse télévisée est
généralement perçue comme une tentative
de sauver les apparences, mais M. Martin continue de croire qu'il
est
en train de sauver les meubles. Cet aveuglement face à la
réalité va sans doute lui coûter sa
carrière
politique, tôt ou tard.
Loin d'être en train de sauver les meubles,
tout
le monde sait que le pire reste à venir - la divulgation
des
noms des « avocats, comptables, relationnistes »
auxquels a
fait référence Benoît Corbeil, ancien
directeur
général du Parti libéral du Canada au
Québec, sans parler des avocats « qui, depuis, ont
été nommés juges, soit sous le
gouvernement de Jean Chrétien, soit par Paul Martin
». Ces
gens vont tous maudire la consanguinité de la caste
politique
canadienne et l'effet d'entraînement que peut avoir la
divulgation de secrets dans ce petit monde.
Et les problèmes de Paul Martin et du
Parti
libéral ne s'arrêtent pas là, semble-t-il.
Comment
réagira Élections Canada quand l'ampleur de la
corruption
de son système d'« élections libres et
équitables » sera finalement exposée ?
Appliquera-t-il la loi à la lettre, c'est-à-dire
bannir
à vie les candidats du Parti libéral au
Québec de
la fonction
élective ? Tous ceux qui ont été élus
au
Québec en 2000 perdront-ils leur droit de participer
à
des élections ? Quand on sait qu'un simple candidat
indépendant qui ne remet pas ses états financiers
à temps a droit au pire châtiment, quelle sanction
la loi
réserve-t-elle au Parti libéral qui use de la
fraude pour
ne pas déclarer son financement électoral
? Corbeil avoue dans son entrevue dans la presse : « ...les
gens
qui venaient des bureaux de ministres voulaient être
payés
en comptant, j'ai pris l'argent, pas déclaré, bien
sûr. »
Et qu'adviendra-t-il du 1,75 $ par vote que les
libéraux ont obtenu de l'État suite à la
réforme de la loi sur le financement électoral par
Jean
Chrétien ? Le Parti libéral remboursera-t-il tout
cet
argent au trésor public, en plus de tout l'argent des
commandites que le Bloc québécois demande qu'on
mette
immédiatement en fiducie en attentant
les conclusions de la Commission Gomery ?
Les révélations de la Commission
Gomery
permettent de croire que le Parti libéral, bien
malgré
lui, aura fait plus que tout autre pour détruire la grande
illusion d'élections libres et équitables au
Canada.
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 8 - 2 mars 2019
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La
presse du
Parti sur le scandale des
commandites: La grande illusion des
élections libres
et équitables au Canada s'écroule - Le Marxiste-Léniniste, 22
avril
2005
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