Des responsables
vénézuéliens
découvrent une importante cache
d'armes dissimulée dans une cargaison « d'aide
»
provenant des
États-Unis
Le 3 février 2019, Endes Palencia, premier ministre
vénézuélien de
la Sécurité publique, affiche le cache des armes
livrées par un
avion-cargo commercial à partir de Miami.
Le 3 février, un Boeing 767 a
décollé de l'aéroport international
de Miami, chargé d'armes puissantes et destiné de
toute
évidence à être
utilisé par les opposants « démocratiques
»
du gouvernement de Nicolás
Maduro. Il a atterri à l'aéroport international
Arturo
Michelena de
Valence, troisième ville en importance du Venezuela,
à
170 km à
l'ouest de la capitale, Caracas. C'était la veille de la
réunion du
Groupe de Lima à Ottawa pour demander hypocritement une
«
transition
pacifique du pouvoir » au Venezuela et que les forces de
l'opposition
et leur président autoproclamé acceptent cette
«
aide humanitaire ».
L'appareil est l'un des deux aéronefs
appartenant à une entreprise
de fret aérien enregistrée aux États-Unis,
21 Air
LLC, basée à
Greensboro, en Caroline du Nord. L'avion a atterri,
déchargé sa
cargaison puis a décollé. Il aurait ensuite pris la
direction de
Medellín, dans le nord-ouest de la Colombie, avant de
revenir
à Miami
le 7 février.
Photo du Boeing 767 tiré du site Web de la compagnie de
fret
aérien 21 Air LLC
McClatchy News rapporte que Steffan
Watkins,
d'Ottawa, a
documenté les allées et venues du Boeing 767 qui
avait
effectué depuis
le 11 janvier des dizaines de vols entre l'aéroport
international de
Miami et des destinations situées en Colombie et au
Venezuela.
- Miami à Caracas les 11, 16 et 18 janvier
et le
5 février
- Miami à Valence les 15, 21 et 30 janvier
et le
3 février
- Miami à Bogota les 22, 23, 25, 26, 27,
28 et
29 janvier et les 2, 3 et 4 février
- Miami à Medellín le 6
février
Avant janvier, 21 Air LCC n'avait effectué
que
des vols à
l'intérieur des États-Unis. Selon des rapports
ultérieurs, 21 Air
serait liée à diverses personnes et
activités
douteuses. [1]
Le vol clandestin a eu lieu quelques jours
à
peine après la
nomination le mois dernier par le président Donald Trump,
de
Elliott
Abrams, l'ancien secrétaire d'État adjoint et
criminel de
guerre non
repentant, en qualité d'envoyé spécial
chargé de superviser la
politique à l'égard du Venezuela. Abrams
était au
centre de l'affaire
Iran-Contra, dans
laquelle la CIA avait expédié des armes en Iran, en
violation d'un
embargo sur les armes que les États-Unis soutenaient
apparemment. Cela
avait pour but non seulement de fomenter un conflit entre l'Iran
et
l'Iraq, mais également de tirer parti des profits
tirés
de la vente
d'armes pour financer des forces terroristes de la Contra
appuyées par
les États-Unis au Nicaragua. Abrams était l'un des
accusés trouvés
coupables d'avoir enfreint la loi américaine pour son
rôle
dans l'envoi
d'armes à ces forces qui agissent par procuration pour les
États-Unis.[2]
Selon la Réglementation pour le transport
des
marchandises
dangereuses de l'Association du Transport Aérien
International
(ATAI),
le transport de fret militaire par aéronef civil n'est pas
autorisé. En
vertu de la réglementation de l'ATAI, les
opérateurs qui
transportent
des marchandises dangereuses interdites au transport
aérien par
des
aéronefs civils doivent demander une exemption pour le
transport
de
marchandises dangereuses par voie aérienne.
Le général Endes Palencia
Ortiz
de la Garde nationale bolivarienne du Venezuela
|
Le 5 février, la Garde nationale
vénézuélienne a saisi les armes
d'assaut à l'aéroport lors d'un contrôle
douanier
de routine effectué
par le Service national intégré de l'administration
des
douanes et des
impôts (SENIAT), selon un communiqué du bureau du
gouverneur de l'État
de Carabobo. Depuis 2006. les armes américaines sont sous
embargo depuis le Venezuela
Selon un rapport détaillé de
McClatchy
News qui cite la
déclaration du gouverneur, l'envoi de contrebande incluait
15
armes
d'assaut AR-15, un pistolet semi-automatique Micro Draco avec un
chargeur jumbo, un fusil Colt 7.62, deux lunettes de visée
téléscopique, trois lunettes de visée, 118
cartouches de munitions et
des supports
d'appui pour carabine pour des tirs de longue portée et
des tirs
embusqués. On a également trouvé 90 antennes
radio
sans fil de qualité
militaire et six iPhones. Le Boeing 767 de 21 Air a une
capacité
de
charge utile de 42 tonnes. Ce qui a été
transporté
ou déchargé n'a pas
été révélé, pas plus que ce
qui a
été déchargé au terminal de fret de
Medellín, en Colombie.
« Ce matériel est destiné aux
groupes criminels et aux actions
terroristes dans le pays, financé par l'extrême
droite
fasciste et le
gouvernement des États-Unis », a
déclaré le
général Palencia Ortiz. Il
a ajouté que les informations étaient
désormais
entre les mains d'un
procureur national. Il n'a pas révélé si des
envois antérieurs avaient
été
interceptés.
Des caches d'armes similaires destinées
aux
forces de l'opposition au Venezuela ont été
interceptées en 2014.
Notes
1. « Air America :
Venezuelan
officials find
large cache of weapons at airport delivered from Miami »,
le
weblog de
Tony Seed, le 11 février 2019
2. Abrams a ensuite donné
son
feu vert
à
la
tentative de coup d'État du gouvernement populaire de Hugo
Chávez en
2002, a participé à la planification de l'invasion
de
l'Irak en 2003,
puis a rejoint le conseil d'administration du National Endowment
for
Democracy qui a canalisé des millions de dollars aux
opposants
du gouvernement vénézuélien.
Le rapport final du Independent Counsel for
Iran/contra
Matters : Chapter
25 :
United States V. Elliott Abrams : November 1986,
8/4/1993
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 5 - 16 février
2019
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découvrent une importante cache
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