Ne touchez pas au Venezuela!

Les États-Unis préparent une intervention militaire sous prétexte d'aide humanitaire

Cette semaine, l'impérialisme américain et le gouvernement colombien ont intensifié leur promotion de ce que le Venezuela a appelé la farce de l'« aide humanitaire ». Pour commencer, ils ont diffusé partout dans le monde la photo d'un pont à six voies reliant la Colombie et le Venezuela et de trois remorques de camions bloquant les six voies du pont. La photo a été propagée par CNN et d'autres médias monopolisés pour accuser le président Nicolás Maduro d'empêcher l'aide humanitaire d'entrer au Venezuela à partir de la ville frontalière colombienne de Cucuta où on a vu pendant toute la semaine l'arrivée de camions transportant les marchandises en question, dons de USAid. Après enquête, il s'avère que ce pont, le fruit d'une collaboration entre les gouvernements vénézuélien et colombien, n'a jamais été ouvert depuis son inauguration en 2016 et que, tout près, deux autres ponts sont ouverts et fonctionnels.

Le recours à ce qu'on appelle l'« aide » pour intervenir dans des pays ciblés pour un changement de régime est une spécialité des États-Unis. La personne désignée par Donald Trump pour diriger cette agression contre le Venezuela, Elliott Abrams, est le même menteur et criminel de guerre qui a organisé la livraison d'armes sous prétexte de venir en aide aux assassins que les États-Unis finançaient illégalement pour qu'ils massacrent des gens innocents et les résistants à leur guerre sale des Contras au Nicaragua dans les années 1980.

Dans ce qu'il qualifie de « test » à l'intention des Forces armées bolivariennes, le fantoche des États-Unis, Juan Guaido, le « président responsable » autoproclamé du Venezuela, a annoncé que le 23 février l'« aide humanitaire » que les États-Unis livrent à la frontière colombienne entrera au Venezuela « d'une manière ou d'une autre ». Comment il compte y arriver, hormis émettre des ultimatums aux Forces armées bolivariennes que la date limite pour se mutiner contre leur commandant-en-chef, Nicolás Maduro, arrive à grands pas, n'est pas clair. Guaido a déjà annoncé que, si nécessaire, il demanderait une intervention militaire des États-Unis pour venir à la rescousse de son gouvernement « transitoire » frauduleux.

Selon les plus récents rapports, trois avions-cargos C-17 de la U.S. Air Force ont atterri à Cúcuta avec à bord plusieurs autres colis de USAID à être ajoutés à ceux qui sont déjà dans les entrepôts. Des opérations semblables sont en cours ou en train d'être organisées dans l'État de Roraima au Brésil près de la frontière vénézuélienne et dans l'île de Curaçao des Caraïbes où les États-Unis possèdent déjà une base de l'Air Force.

Les forces de l'opposition essaient de mobiliser autant d'attention et autant de personnes que possible à la frontière le 22 février où l'entrée de l' aide annoncée par Guaidó doit commencer le jour suivant. Des plans ont été faits pour la tenue d'un méga-concert de sept heures, « Aide et liberté », mettant en vedette des artistes régionaux et internationaux, un cadeau du magnat britannique Richard Branson.

Les Vénézuéliens dénoncent toutes ces machinations comme étant une guerre psychologique menée pour tenter de convaincre les naïfs, surtout ceux qui vivent à l'extérieur du pays et ne connaissent pas la réalité du pays, que le coup d'État américain est au bout du compte un fait accompli et que les Forces armées bolivariennes traversent massivement du côté de Guaido et de son gouvernement imaginaire ou, faute de preuves à cet égard, passeront aux actes dès que les premiers dominos se mettront à tomber. Imperturbable, le gouvernement vénézuélien déclare qu'il ne laissera pas entrer au pays l'« aide humanitaire » du gouvernement américain ou d'autres gouvernements qui participent au blocus et au pillage économique, financier et commercial illégal des actifs vénézuéliens d'outremer. Il affirme que les Vénézuéliens ne sont pas des mendiants et qu'ensemble, lui et le peuple organisé, sont prêts à défendre le pays contre toute tentative d'envahir son territoire par voie terrestre, maritime ou aérienne.

Le président colombien s'en mêle

Au cours d'une visite officielle à Washington cette semaine, le président colombien Ivan Duque, le protégé d'Alvaro Uribe Velez, un ancien président et ennemi juré de la paix et de la réconciliation dans son propre pays, a fait plusieurs affirmations provocatrices. Entre autres, il est allé aux États-Unis où il était le récipiendaire d'un prix offert par un groupe de mercenaires anticubains pour sa soi-disant défense des valeurs démocratiques dans la région[1] et pour discuter avec Donald Trump. Lors de sa visite, il a annoncé que le Groupe de Lima se réunirait la semaine prochaine à Bogota.

Dans un communiqué commun, Trump et Duque ont dit que leurs pays travaillaient ensemble pour fournir de l'aide aux Vénézuéliens dans le besoin et que les deux travailleraient avec « le gouvernement Guaido » pour rétablir la liberté, la démocratie et la prospérité au Venezuela. Ils ont affirmé que les États-Unis et la Colombie étaient solidaires d'un grand nombre de pays « face aux provocations de l'ancien et illégitime dictateur du Venezuela, Nicolás Maduro, et ceux qui travaillent pour lui pour miner la sécurité de la région. »

Lors d'une entrevue avec Fox TV, Duque a dit qu'il appuierait les caravanes organisées par Juan Guaidó pour fournir un « répit » aux « Vénézuéliens affamés » le 23 février. Il a aussi invité l'expédition de ce qu'il a appelé de l'aide humanitaire de quiconque voulait le faire, ajoutant que « nous devons veiller à ce que cette aide entre au Venezuela ». Il a dit que le refus de Nicolás Maduro d'accepter la fausse aide humanitaire des États-Unis était un crime contre l'humanité. Tout ce qu'il a dit est contredit par la Croix-Rouge et les fonctionnaires des Nations unies qui ont affirmé que ce que les États-Unis organisent aux frontières avec la complicité du gouvernement de Duque n'est aucunement un geste d'aide humanitaire, mais ne sert qu'à discréditer le sens même de l'aide humanitaire. À titre de comparaison, le ministère de la Santé du Venezuela a reçu 933 tonnes d'aide humanitaire véritable le 15 février. TeleSUR rapporte que de l'aide médicale et des pièces de rechange, d'une valeur de 28 millions $U.S., provenant de « partenaires internationaux à Cuba, en Chine, en Russie, en Palestine, en Turquie et d'autres pays » sont arrivés par bateau dans le port de La Guaira.

Duque a aussi fait sien le scénario mensonger promu par le Groupe de Lima selon lequel Nicolás Maduro est isolé et que « la communauté internationale dans son ensemble » s'entend pour dire qu'il est « un dictateur », « illégitime » et qu'il doit abdiquer. Pour expliquer sa notion de communauté internationale, Duque a nommé les États-Unis, le Canada et d'autres pays qui selon lui constituent « la grande majorité » des pays de l'hémisphère (sans preuves à l'appui) et de l'Union européenne. En vertu de cette logique raciste, plus d'une douzaine de pays des Caraïbes, dont Cuba, le Mexique, la Bolivie, le Nicaragua, et d'autres pays des Amériques, sans parler de la Chine, de la Russie, de l'Inde, du Pakistan, de l'Indonésie et de plusieurs autres pays d'Asie et la presque totalité des pays d'Afrique ne feraient pas partie de la « communauté internationale ». Évidemment, il en irait de même pour les millions de Vénézuéliens patriotiques et les citoyens qui dans leurs centaines de millions partout dans le monde s'opposent résolument aux violations de la Charte des Nations unies et aux appels à la violation de la constitution vénézuélienne par des gouvernements qui prétendent agir en leur nom. Agir comme si cette opposition n'existait pas est une chose, la faire disparaître en est une autre.

Note

1. Le groupe qui parraine le Prix Oswaldo Paya pour la Liberté et la Vie prétend que Duque a été choisi en raison de son activisme au sein du Groupe de Lima et « parce qu'il a parlé à la défense de valeurs institutionnelles justes et démocratiques ». Il a aussi été choisi pour « la solidarité exemplaire dont il a fait preuve, offrant refuge à des milliers de Vénézuéliens qui ont fui la tyrannie de leur patrie ». Dans l'article sur le prix accordé à Duque, on cite le dirigeant du groupe qui affirme que « la dictature cubaine est au coeur de la déstabilisation dans l'hémisphère et la source de l'effondrement démocratique au Venezuela ».

(Venezuelanalysis, CubaDecide)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 5 - 16 février 2019

Lien de l'article:
Ne touchez pas au Venezuela!: Les États-Unis préparent une intervention militaire sous prétexte d'aide humanitaire -  Margaret Villamizar


    

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