Points
de vue
Notre démocratie
est de
protéger
- Nicolás Maduro,
président
du
Venezuela -
Les gains sociaux réalisés avec la
Révolution
bolivarienne lancée il y a 17 ans demeurent malgré
les
difficultés causées par les sanctions
étasuniennes
et la destruction économique provoquée par les
riches
élites.
L'article qui suit est un texte d'opinion de
Nicolás Maduro publié dans le quotidien
espagnol El
Pais lors de l'élection présidentielle le 20 mai
2018. Il y représentait le Grand Front de la patrie
(Frente
Amplio de la Patra), qui regroupait le Parti socialiste
unifié,
le Parti communiste, le Parti Patrie pour tous, le Parti
Tupamoro, le
Parti Nous sommes le Venezuela et plusieurs autres.
***
Notre démocratie est différente des
autres. Parce que toutes les autres — dans pratiquement
tous les pays
du monde — sont des démocraties formées par
et pour les
élites. Ce sont des démocraties où la
justice est
ce qu'il y a de mieux pour quelques-uns. Ce sont des
démocraties
de classe où beaucoup sont considérées
plutôt
comme une quantité,
mais en tout cas pas de qualité.
Au Venezuela, non. Au Venezuela, la
démocratie
est pour le plus grand nombre et l'équité est ce
qui est
bon pour tout le monde. Et à mesure que les besoins des
gens
changent, s'articulent et se renouvellent, notre projet est un
projet
révolutionnaire en constante évolution.
Par exemple, il y a 20 ans, il était
normal de
naître au Venezuela au milieu de la violence
obstétrique.
Et il était loin de nous tous d'imaginer que la
santé
d'un nouveau-né n'est pas le seul enjeu, mais aussi la
santé et les droits d'une mère et de sa famille.
Mais la
révolution a changé et est devenue
féministe.
Ensemble, nous avons décidé
d'éliminer la violence masculine de notre système
de
santé et d'autonomiser les femmes par le biais du
programme
national d'accouchement humanisé, en respectant leur
projet et
leurs décisions concernant l'accouchement et
l'éducation.
Sous les gouvernements chavistes nous avons
promu une politique de plein emploi.
Il y a vingt ans, avant notre révolution
bolivarienne, il était normal de blâmer le
chômage
des jeunes sur les jeunes eux-mêmes et l'idée que
les
pauvres étaient pauvres parce qu'ils étaient
paresseux.
Et que, parce qu'ils étaient paresseux, ils
méritaient
une mauvaise santé, des salaires de misère et
d'être des sans-abris. Mais avec nous au
gouvernement, les choses ont changé. Et nous avons pu dire
avec
force qu'il n'est pas juste qu'une personne reste pauvre si elle
travaille toute la journée. C'est pourquoi, sous les
gouvernements chavistes, nous avons promu une politique de plein
emploi
et que dans mon gouvernement nous avons lancé, grâce
au
« Carnet de la Patria » (qui est un
système qui intègre numériquement tous les
hommes
et les femmes vénézuéliens) et le plan
«
Chamba Juvenil », pour garantir à nos jeunes
l'accès au travail et à leur avenir.
Nous avons également dit il y a 20 ans
qu'il
était injuste que l'accession à la
propriété soit un rêve pour le peuple, mais
réalisable seulement pour les élites. Nous avons
donc
créé la « Gran Misión Vivienda »
avec
laquelle nous avons construit et livré plus de deux
millions de
logements de qualité et gratuits aux familles. Et nous
prévoyons
atteindre, dans quelques années, les cinq millions de
logements
construits.
À partir de cette
année, je vais également mettre en oeuvre un
nouveau plan
de sécurité sociale pour que le Venezuela puisse
revenir
à l'éducation et à la santé qu'il
avait
avant les assauts et la guerre économique et qui a servi
d'exemple de qualité pour l'Amérique latine. Une
sécurité sociale qui sera soutenue par une
économie productive
stable, souveraine et prospère et qui ne subira pas les
hauts et
les bas des prix du pétrole.
La révolution économique de cette
nouvelle période bolivarienne doit être innovante et
créative. Parce que nous avons décidé de
répondre au blocus commercial inhumain auquel les
gouvernements
des États-Unis et de l'Europe nous ont soumis et qui a
fait tant
de mal à notre peuple, avec l'invention de la
première
cryptomonnaie soutenue par
la richesse mondiale, le pétrole, dont les profits sont
déjà immédiatement investis dans le peuple,
comme
nous l'avons toujours fait.
Parce que pour nous, il est essentiel dans notre
démocratie que l'économie serve la population et
non que
la population serve l'économie. Une économie qui
n'est
que spéculation et qui ne considère pas la
prospérité et la souveraineté du peuple
comme une
priorité, c'est la faim pour aujourd'hui et demain, du
pain pour
l'empire. L'économie est
au coeur de notre projet révolutionnaire. Mais c'est
d'abord et
avant tout dans mon coeur. L'économie est soit pour les
gens,
soit pour les abus. Pour nous, Bolivariens, l'économie
c'est la
justice et la démocratie, c'est la protection.
Je comprends le désespoir des
élites qui
se sont dévouées pour convertir le peuple en
populisme
Au Venezuela, nous utilisons une belle expression
pour
appeler nos amis : « Mi pana ». Il y a plusieurs
explications, mais pour moi c'est parce qu'ici un ami est un
petit
morceau de vous-même. Et c'est aussi, pour nous
Bolivariens, la
coexistence démocratique. Notre démocratie est une
démocratie de « panas », parce que pour nous
la
Patrie
est « la panana » et l'autre est en moi. Parce que
pour
nous, il n'y a de liberté et de démocratie que
lorsqu'il
y a une autre personne qui pense différemment ait aussi un
espace
où cette personne peut exprimer son identité et ses
différences. C'est pourquoi nous nous sommes
passionnément engagés en faveur de la transparence,
du
respect des lois
électorales pour les élections du 20 mai prochain.
Nous
sommes en concurrence avec quatre autres candidats, tous
différents, mais tous respectueux de l'accord de garanties
démocratiques signé par 14 des 18 partis politiques
du
Venezuela. Et ce processus sera propre et exemplaire, autant et
plus
que les dizaines d'élections auxquelles les
Vénézuéliens ont participé au cours
des
deux dernières décennies.
Ce qui se passe, c'est que nous en avons assez de
vivre
polarisés. Nous avons décidé de transformer
la
violence politique des « guarimbas » en pouvoir
constituant
et de nous retrouver dans une Constitution faite par le peuple et
pour
le peuple. C'est pourquoi je comprends le désespoir des
élites qui, pendant des décennies, se sont
consacrées à
transformer le peuple en populisme, insulte, tyrannie et
barbarie. La
nôtre, par contre, est une démocratie
fièrement
populaire, sans aucun doute. C'est une démocratie
populaire.
Une démocratie qui est aussi
latino-américaine, africaine et indigène. Parce
qu'au
Venezuela, nous avons un rite et un mythe fondateur. Nous avons
Bolivar
et Chavez. Ce n'est pas du passé, mais c'est de
l'histoire. Et
en tant qu'histoire, ils sont aussi notre présent, parce
qu'ils
sont le sens à partir duquel nous guidons notre avenir.
Nous
sommes une démocratie unique parce que nous sommes une
démocratie de « panas », juste,
latino-américaine, populaire, bolivarienne. Et là
où l'autre est la Patrie, alors nous avancerons tous
ensemble,
ici et maintenant. Parce que, comme l'a dit Neruda :
Creo que no nos juntaremos en la
altura
creo que bajo la
tierra nada nos espera
pero sobre la
tierra
vamos juntos
Nuestra unidad
está sobre la tierra
(Nous
n'allons pas nous réunir là-haut
rien ne nous attend sous terre
mais sur terre, nous marchons ensemble
sur terre nous attends notre unité)
Cet article est paru dans
Volume 49 Numéro 4 - 9 février
2019
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protéger - Nicolás Maduro,
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