Le discours sur l'état de l'Union de Donald Trump devant le Congrès

Des appels à l'unité sur fond de guerre civile et de gouvernement dysfonctionnel

« Unité, Unité, Unité », tel était le thème du discours sur l'état de l'Union que le président Donald Trump a prononcé devant les deux chambres du Congrès dans la soirée du 4 février. Trump a déclaré que l'état de l'union est fort. En même temps qu'il le déclarait, il appelait les factions rivales au sein de la classe dirigeante à se rallier à lui pour le bien de l'Union. Il l'a fait en mettant l'accent sur la puissance militaire américaine qu'il tire de ses pouvoirs de prérogative. Le tout était accompagné de déclarations chauvines, applaudies par la vaste majorité des gens dans la salle et de cris de « USA ! USA ! ».

Tout ce que dit le président Trump est devenu le summum de l'irrationalité. Pendant que le président Trump prononçait son discours sur l'état de l'Union, tous avaient en tête la coercition et le contrôle par le gouvernement exercés à la frontière, dans les prisons et dans les rues contre la dissidence, le diktat qui a fermé le gouvernement et provoqué la mise à pied de milliers de travailleurs, de travailleurs contractuels, et a mis sens dessus dessous la vie des membres les plus vulnérables de la société ; les menaces d'invasion du Venezuela, l'annonce que les États-Unis se retirent des traités sur les armes nucléaires et tant d'autres choses encore.

Cela n'a pas empêché Trump de dire : « Les États-Unis ont été fondés sur la base de la liberté et de l'indépendance, et non de la coercition, de la domination et du contrôle de la part du gouvernement. Nous venons au monde libres et nous allons demeurer libres. » La fermeture du gouvernement, les fermetures d'usines, les écoles publiques décimées, les énormes dettes de toutes sortes imposées aux Américains sont la réalité, mais il existe néanmoins un « nous » qui est « né libre ».

Rien de tout cela ne pouvait cacher « le caractère profondément dysfonctionnel du gouvernement, la guerre civile en gestation et le manque croissant de confiance parmi le peuple que les gens au pouvoir sont aptes à gouverner », écrit le journal Voice of Revolution de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis. « Trump a même refusé de parler de la fermeture du gouvernement qui a touché plus de 800 000 employés du gouvernement, des dizaines de milliers d'entrepreneurs et des millions de personnes qui avaient besoin des services [qui ont été fermés] et qui sont encore affectées. Il n'a pas parlé du caractère dysfonctionnel du Congrès que ces fermetures illustrent, bien qu'on en attende une autre dans quelques jours, le 15 février. Il n'a pas expliqué comment la puissance militaire des États-Unis va résoudre quelque problème que ce soit alors que les longues années de guerre agressives des États-Unis en Irak et en Afghanistan n'ont rien résolu, pas plus que les nouvelles guerres et les nouveaux crimes contre la Syrie et le Yémen. Les guerres à l'étranger et l'économie de guerre des États-Unis ne font qu'intensifier les luttes factionnelles marquées par les rivalités entre différentes forces sur comment maintenir le diktat américain. Ces guerres servent aussi à détruire les forces productives humaines de tous les pays qui y participent, notamment celles des États-Unis, car l'économie de guerre cause des dommages à tous. »

La réalité de la guerre civile est ressortie une nouvelle fois de cette menace que Trump a proférée : « Un miracle économique se produit en ce moment aux États-Unis, et la seule chose qui puisse l'arrêter ce sont les guerres absurdes, la politique et les enquêtes partisanes ridicules. Si on veut la paix et la loi, il ne peut pas y avoir de guerre et d'enquête. On ne peut pas y arriver comme cela. »

Voice of Revolution explique : « Alors que plusieurs pensent que la référence à la guerre dans le discours vise les guerres à l'étranger, ce qui est aussi le cas, il parle également de la guerre civile dans le pays. Il lie la paix à la loi et à la gouvernance, et la guerre aux enquêtes. Les factions que Trump représente considèrent les enquêtes actuelles comme un danger pour le pouvoir des États-Unis, tandis que celles qui les mènent les voient comme la façon d'arriver au pouvoir. Aucune ne se préoccupe des intérêts du peuple et toutes sont inquiètes qu'une guerre civile ouverte puisse éclater entre elles. Elles cherchent toutes à rallier le peuple en ayant recours au chauvinisme et aux meneurs de claque tout en cherchant à rallier le peuple derrière l'une ou l'autre des factions de l'élite dirigeante. Elles ne veulent surtout pas travailler à unir la faction la plus nombreuse, celle du peuple, pour qu'elle défende ses propres intérêts et lutte pour sa propre démocratie, une démocratie du peuple où C'est nous qui décidons ! »

Voice of Revolution poursuit : « Aujourd'hui, le pouvoir politique appartient au peuple lui-même. Pour s'organiser afin de réaliser ce pouvoir, il faut considérer le monde à partir de notre propre point de vue et non de celui de ceux qui gouvernent. La question n'est pas de débattre de tel ou tel fait ou de révéler les mensonges ou de mieux décrire la situation. Il faut commencer à partir d'un point de vue qui favorise le peuple, qui est à notre avantage. On ne peut pas le faire à partir de la pensée et de la vision des riches. Nous avons besoin de notre propre pensée, de notre propre vision, qui traite des divers intérêts du peuple - individuels, collectifs et les intérêts de la société - et cherche à les harmoniser. Prendre en main cette vision n'est pas un projet pour l'avenir. Il faut faire le travail qui est requis dans l'ici et le maintenant afin de réaliser les changements qui favorisent le peuple. »

(Voice of Revolution, 8 février 2019. Traduction LML)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 4 - 9 février 2019

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