Les résultats de l'élection

Selon les résultats de l'élection présidentielle qui s'est tenue le 3 février au Salvador, Nayib Bukele a remporté la présidence avec 53,10 % des suffrages exprimés. Compte tenu du faible taux de participation de 51,8 % des 5,2 millions d'électeurs inscrits dans le pays, il ne s'agit pas de l'appui retentissant dont parlent les médias.

Carlos Calleja, candidat à la présidence d'une coalition de quatre partis, l'Alliance pour un nouveau pays, dirigée par l'Alliance républicaine nationaliste (ARENA), a fini deuxième avec 31,72 % des suffrages exprimés, suivi par Hugo Martinez du Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN) avec 14,42 % et de Josue Alvarado de Vamos avec 0,78 %. Bukele a remporté les 14 départements du pays et débutera son mandat de cinq ans le 1er juin.

En annonçant les résultats préliminaires, le président du Tribunal électoral suprême (TSE), Julio Olivo, a dit que les élections précédentes avaient connu en moyenne un taux de participation d'environ 61 %. En tenant compte du taux de participation, on voit que Bukele n'a été élu que par 26 % des électeurs admissibles. Un des magistrats du TSE aurait appelé les acteurs politiques à examiner sérieusement le message qu'une partie importante de la population a exprimé en ne participant pas à l'élection.

Les observateurs internationaux ont généralement indiqué que le scrutin s'est déroulé sans heurts et que les Salvadoriens ont pu voter librement et facilement. Cependant, le Comité de solidarité avec le peuple du Salvador (CISPES), qui dit avoir observé toutes les élections au Salvador depuis la signature des accords de paix de 1992, a déclaré avoir trouvé « préoccupant » que Bukele ait envoyé « des messages très forts au public mettant en garde contre une fraude électorale supposée », le déclarant « hautement irresponsable d'avoir semé les germes du doute dans la population sans aucune preuve ». Il a ajouté que Bukele s'est lui-même tourné vers les médias sociaux la veille et le jour des élections, appelant à voter en sa faveur, ce qui selon le comité enfreint de façon flagrante l'interdiction de faire campagne au Salvador dans les jours précédant l'élection.

En plus de recevoir les félicitations de Juan Guaidó, le soi-disant « président en charge » du Venezuela, parmi les premiers à féliciter Bukele le soir de sa victoire, on compte les ambassadeurs des États-Unis au Salvador et au Guatemala, ainsi que la secrétaire adjointe d'État pour les Affaires de l'Hémisphère occidental Kimberly Beier, le conseiller à la sécurité nationale de Trump, John Bolton, et Luis Almagro, le secrétaire général de l'Organisation des États américains, qui a pris l'habitude de présenter ses propres opinions réactionnaires comme étant celles de l'organisation bien que ces opinions aient été rejetées à maintes reprises par une majorité d'États membres.

Dans son communiqué, le département d'État a écrit : « Les États-Unis et le Salvador partagent un partenariat solide fondé sur nos efforts communs pour améliorer la sécurité et notre engagement mutuel en faveur de l'État de droit et du développement économique inclusif. » Il continue en indiquant qu'il apprécie la coopération entre les deux pays et attend avec impatience de « travailler avec le président élu Bukele pour développer les opportunités économiques, renforcer les institutions démocratiques et redoubler d'efforts pour rendre le Salvador plus sûr et plus prospère pour tous les Salvadoriens ». Ce sont précisément les États-Unis qui ont été et continuent d'être le principal contributeur à tous les maux qu'ils prétendent être intéressés à traiter dans le pays. Ce problème représentera le plus grand défi pour les habitants du Salvador, qui auront besoin d'un parti politique pour représenter de façon effective leur volonté collective.

(El Salvador.com, EFE-EPA)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 4 - 9 février 2019

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