Numéro 99 - 18 juillet 2016
Non aux
États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord
et
à leur programme de guerre!
Le discours belliciste du
président
des États-Unis aux deux chambres
du Parlement canadien
- Enver Villamizar -
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Manifestation contre le Sommet des dirigeants nord-américains le
29 juin 2016 à Ottawa
Le 29 juin, le président des
États-Unis Barack Obama s'est adressé à la
séance conjointe du parlement à la Chambre des communes
peu après la conclusion le même jour du Sommet des
dirigeants nord-américains. Obama a prononcé son discours
alors que s'achève sa présidence de huit ans et au moment
où les États-Unis sont plongés
plus que jamais dans une crise sociale, que des jeunes hommes noirs et
des gens d'autres sections de la population sont tués en toute
impunité par la police et que les États-Unis sont
engagés dans plus de guerres et de conflits qu'ils ne l'ont
jamais été. Le discours a aussi été
prononcé dans le contexte de la campagne électorale aux
États-Unis dont
le thème
officiel est devenu celui d' « unir la nation »
derrière un président de guerre capable de «
redonner sa grandeur à l'Amérique ».
En dépit des conditions qui règnent aux
États-Unis et de la résistance des peuples du monde
à l'imposition par les États-Unis du programme
néolibéral des monopoles par le recours
à la force, Obama a utilisé l'occasion pour se donner une
image de dirigeant
expérimenté qui va passer le flambeau de ce qui est
qualifié de « valeurs
progressistes » au jeune Trudeau. Le correspondant du
réseau CBC Murray Brewster a décrit ainsi ce qui s'est
passé : « Le président des États-Unis
Barack Obama a passé le flambeau de la politique progressiste au
premier ministre Justin Trudeau lors d'un discours chaleureux et
vibrant au Parlement dans lequel il a aussi exhorté avec
force le Canada à accroître ses dépenses dans le
secteur de la défense afin d'assumer ses obligations
internationales. »
Dans ses remarques, Obama a présenté le
programme des États-Unis des monopoles de l'Amérique du
nord et la position que le Canada doit y occuper, laquelle avait
déjà été élaborée en secret
derrière des portes closes entre différents
représentants des deux exécutifs. Selon cet arrangement,
le Canada est une entité servile qui reçoit ses
instructions des États-Unis. Dans cet arrangement, Trudeau est
acclamé par
Obama comme étant son digne successeur en matière de
« droits » et de soi-disant valeurs progressistes afin
de paralyser le mouvement populaire, en particulier en ce qui concerne
les questions relatives à la guerre et à la paix qui
existent entre les deux pays. Le discours a préparé le
terrain à un nouvel arrangement en ce qui a trait aux
États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord dans
lequel Trudeau est le gant de velours qui recouvre la main de fer du
néolibéralisme et de la guerre des impérialistes
américains ayant à leur tête la présidente
de guerre envisagée Hillary Clinton. Obama est venu au Canada
pour exposer aux
Canadiens le rôle que le pays doit jouer au service de l'effort
de l'impérialisme américain pour préserver sa
position dominante et supprimer tout mouvement indépendant des
peuples pour le Nouveau.
Il n'en est pas moins dégoûtant de voir un
président de guerre comme Obama, qui a autorisé la guerre
des drones et une politique d'assassinats ciblés plutôt
que de fournir une réponse politique aux problèmes,
recevoir une ovation debout prolongée et des vivats quand il est
entré à la Chambre des communes pour s'adresser à
la session
conjointe des deux chambres et aux invités spéciaux. Il a
reçu environ 20 ovations debout de tous les partis et
invités pendant son discours. Même une fois son discours
terminé, les cris « Quatre ans de plus » ont
résonné à la Chambre. De l'avis de l'auteur de cet
article, cela rappelait l'époque où Hitler a
marché sur l'Autriche lors de
l'Anschluss en 1938 et que le chef du gouvernement autrichien
installé par les nazis l'a accueilli à bras ouverts, lui
et son armée d'occupation, ouvrant volontairement les
frontières à l'armée nazie et offrant le pays, ses
ressources naturelles et humaines de même que son territoire et
ses forces armées à la machine de guerre nazie. Ce fut le
prélude aux invasions et aux occupations d'autres pays et
à la Deuxième Guerre mondiale.
Les propos sur les « valeurs communes »
Le discours d'Obama était truffé de
références aux valeurs américaines et canadiennes,
que celui-ci a présentées comme étant
universelles,
à la manière de Trudeau quand il a déclaré
qu'il n'y avait pas d'identité fondamentale canadienne, juste un
ensemble de valeurs communes. De cette façon, Obama et Trudeau
écartent du revers de la main
toute notion de pays et de peuples indépendants dans
l'hémisphère nord-américain et promeuvent
l'établissement d'un État nord-américain unique.
Obama a dit : « Notre histoire et notre travail
témoignent d'un ensemble de valeurs communes que nous devons
encore développer, des valeurs qui ont fait leurs preuves, des
valeurs que le
premier ministre a évoquées dans ses remarques
d'ouverture, des valeurs de pluralisme et de tolérance, de
primauté du droit, d'ouverture, d'engagement mondial, de
commerce, de coopération, combinées avec
l'égalité des chances et des investissements au pays en
faveur de notre population. » Il a parlé à un
moment donné des « couleurs du
drapeau arc-en-ciel » qui illuminent la Maison-Blanche et
flottent sur la colline du Parlement comme d'un exemple des valeurs
communes des deux pays ».
Honte aux partis politiques
présents sur la colline du Parlement qui ont agi comme si les
meurtres racistes en cours de jeunes noirs aux États-Unis
n'existaient pas et comme si n'existaient pas non plus le ciblage et le
piégeage des musulmans, les attaques contre les travailleurs
immigrants, les politiques pour payer les riches et les
préparatifs
massifs pour la guerre. Ce fut une déclaration d'appui à
la prise de contrôle du pouvoir exécutif dans un effort
pour éviter la guerre civile et « redonner leur grandeur
aux États-Unis ». Obama a dit : « C'est
parce que nous respectons tous les peuples que le monde entier nous
considère comme un exemple. » Tout cela a comme
objectif de faire en sorte que le mouvement antiguerre soit
détruit et que le corps politique soit dépolitisé.
Avec l'appui du système cartel de partis et de toutes les ailes
« extraparlementaires » et de toutes les
organisations sociales au service de ce projet, on cherche à
priver de tout pouvoir les peuples des États-Unis, du Canada et
du
Mexique de sorte qu'ils soient incapables de mener la lutte de
résistance et de défendre les droits de tous. Même
les naïfs ne croient pas qu'on peut se fier aux
impérialistes américains au pays ou dans le monde pour
défendre les droits des peuples. Nous savons d'expérience
que notre sécurité réside dans la lutte pour les
droits de tous.
Obama a vanté Trudeau pour son «
leadership moral », donnant comme exemple l'engagement de
Trudeau à la réconciliation et à une nouvelle
relation avec les peuples autochtones et son accueil des
réfugiés syriens à l'aéroport. Il a
parlé comme si lui-même brûlait d'envie de faire la
même chose dans son pays. C'est par des propos
comme ceux-là qu'Obama a cherché à passer le
flambeau à Trudeau en tant que conscience morale de
l'impérialisme de la « troisième voie »
des États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord sous
la baguette du commandant en chef Hillary Clinton.
Dans sa promotion de Clinton comme prochaine
présidente des États-Unis, Obama a mis l'accent sur le
fait qu'elle est une femme pour faire oublier qu'elle cherche à
occuper la position de présidente de guerre. Évoquant les
quelques mois pendant lesquels Kim Campbell est devenue première
ministre conservatrice après la démission de Brian
Mulroney, Obama a dit qu' « ici au Canada, une femme a
déjà occupé la plus haute position au pays. Aux
États-Unis, pour la première fois, une femme sera
probablement chef d'un grand parti et peut-être
présidente ». Il a poursuivi sa diversion, disant que
« notre travail ne sera pas terminé tant que toutes les
femmes de notre pays ne seront
pas en tout point égales, payées également,
traitées également, ayant les mêmes chances que les
hommes et tant que nos jeunes filles n'auront pas les mêmes
opportunités que nos garçons ».
La prétention que le libre-échange
néolibéral est « progressiste »
Obama s'est aussi ingéré directement dans
la politique canadienne en essayant de désinformer l'opposition
qui existe au Canada contre le Partenariat transpacifique (PTP). Il a
dit que le PTP est nécessaire à cause des tarifs
inéquitables et des autres pratiques qui sont mises en oeuvre
par les pays de la région de l'Asie-Pacifique qui n'agissent
pas selon les règles. Le PTP serait nécessaire pour qu'on
puisse pénétrer leurs marchés comme ils
pénètrent les nôtres. Obama a ensuite repris
à son compte les arguments bidons du temps de Bill Clinton au
sujet de la Zone de libre-échange des Amériques à
l'effet que le « libre-échange » est une mesure
progressiste qui va défendre les droits
des travailleurs et même limiter les attaques des monopoles
mondiaux contre les travailleurs. La vie a démontré tout
le contraire. Il a essayé d'en appeler à la conscience
morale des Canadiens, dont Trudeau serait le champion : «
Cela nous donne aussi l'opportunité d'accroître les
protections des travailleurs et de l'environnement et de
promouvoir les droits humains, dont des interdictions fermes du travail
humain et du travail des enfants », a-t-il dit. Il a
ajouté : « De cette façon, nos travailleurs
participeront à une concurrence à chances égales
et nos entreprises seront moins enclines à pratiquer le
nivellement par le bas. » (notre souligné -
LML )
De tels sophismes sont typiques de la présidence
d'Obama et le gouvernement Trudeau les a entièrement
adoptés en
tant qu'expert de la déformation et de la présentation de
la violation des droits comme quelque chose de progressiste. C'est
précisément cela le rôle qu'Obama réserve
à Trudeau dans les nouveaux arrangements, espérant ainsi
détruire les mouvements populaires de résistance et
l'opposition des peuples à la guerre et à l'exploitation
au pays et à l'étranger.
Maintenant l'image d'un partenariat idyllique entre les
États-Unis et le Canada sur la base de valeurs communes, Obama a
dit que « les seules forces qui traversent nos frontières
sont les armées de touristes et de gens d'affaires et les
familles qui viennent faire des achats et faire des affaires et visiter
leurs proches. Les seules batailles que nous
ayons à mener sont celles qui se déroulent sur notre
propre patinoire. » Il a dit cela comme si les forces de
sécurité des États-Unis et l'armée
américaine n'opéraient pas déjà ouvertement
et clandestinement en sol canadien et comme si les forces armées
du Canada n'étaient pas sous commandement américain par
le biais de NORAD et
d'autres arrangements en vertu desquels les forces armées des
deux pays agissent ensemble dans le monde.
Des « valeurs universelles » au
service de la guerre et
de l'ingérence impérialistes
Après avoir tenté
d'établir les « valeurs communes » du Canada et
des États-Unis et avoir conté des histoires pour masquer
l'intrusion impérialiste américaine massive dans la vie
des Canadiens, Obama a chercher à insuffler un peu de vie au
concept colonial discrédité du fardeau de l'homme blanc.
Il l'a reformulé pour l'époque
moderne en tant que « responsabilité de
protéger », ce concept dont les libéraux
historiquement
ont été d'ardents promoteurs. Une fois de plus, les
États-Unis comptent sur le Canada pour fournir les
justifications « morales » à l'agression et
à l'occupation impérialistes au nom de la «
protection des innocents ». « En fait, a-t-il dit, les
États-Unis et le Canada croient que notre
sécurité, pas seulement notre prospérité,
progressent lorsque nous défendons les droits de toutes les
nations et de tous les peuples de vivre en sécurité et en
paix. » « Je ne crois pas que ce sont des valeurs
américaines, canadiennes ou occidentales. Je crois et Justin
croit et j'espère que vous tous croyez
que ce sont des valeurs universelles et que nous devons faire preuve
d'audace en les défendant au pays et dans le monde et ne pas
craindre de parler au nom de ces valeurs de pluralisme, de
tolérance et d'égalité. » Puis, disant
franchement ce que sera ce rôle qui sera dévolu à
ce moment-ci au Canada au sein du système impérialiste
mondial
d'États, il a dit que « je crois que parfois nous sommes
timides dans notre défense de ces valeurs. C'est pourquoi nous
allons continuer à défendre ces droits
inaliénables ici même dans notre hémisphère
dans des endroits comme Cuba et le Venezuela et dans des pays plus
lointains, les droits des citoyens au sein de la société
civile de parler
librement et de travailler au changement, les droits des journalistes
de rapporter la vérité, les droits des gens de toutes les
confessions de pratiquer librement leur religion. »
Stéphane Dion n'a pas perdu de temps et juste
huit jours plus tard il a émis une déclaration dans
laquelle il s'ingère directement dans les affaires
intérieures du Venezuela, en particulier de son système
juridique. Dion a demandé la libération du dirigeant
contre-révolutionnaire vénézuélien et
criminel condamné Leopoldo López et d'autres
comme lui qui ont été condamnés en vertu de la loi
vénézuélienne pour avoir incité à
la violence et commis d'autres crimes. Il les a qualifiés de
prisonniers politiques afin de détourner l'attention de leurs
crimes et promouvoir le mensonge à l'effet que le gouvernement
supprime la dissidence.
Obama a également parlé de la Colombie et
du processus de pays qui se déroule dans ce pays afin de mettre
fin à la guerre vieille de décennies armée,
financée et instiguée par les États-Unis sous de
multiples prétextes dont celui de la guerre au trafic de la
drogue. Il a parlé de l' « Amérique du
Nord » comme d'un partenaire et a dit
que « la Colombie s'apprête à réaliser une
paix historique et les pays d'Amérique du Nord vont être
un partenaire important dans les progrès réalisés
par la Colombie, notamment en aidant à enlever les mines
terrestres ». Puis, huit jours plus tard encore une fois, la
ministre du Développement international Marie-Claude Bibeau
s'est rendue
en Colombie, son premier voyage en Amérique latine, pour faire
la promotion de projets d'après-conflit que le Canada veut
entreprendre pour « les femmes, les jeunes filles et le
déminage » .
Annexion des ambassades canadiennes en tant
qu'instruments de l'impérialisme
Obama a aussi discuté du programme que les
libéraux ont entrepris visant à compléter
l'annexion du corps diplomatique du Canada aux manoeuvres de
l'impérialisme américain de déstabilisation et de
changement de régime . « Partout dans le monde, les
diplomates canadiens et américains travaillent ensemble à
faire une différence »,
a-t-il dit. C'était une référence au fait que le
gouvernement Trudeau a demandé qu'on s'ingère dans les
affaires intérieures des pays au nom de la promotion des «
droits humains et de la liberté » en tant qu' «
activité centrale » de tous les ambassadeurs et des
autres chefs de mission. Comme l' a annoncé le ministre des
Affaires
étrangères Stéphane Dion le 17 mai, la
performance de toutes les ambassades va être examinée et
évaluée sur la base de leur promotion « des droits
humains, des libertés et de l'inclusion » dans les
pays étrangers. Cela coïncide avec la création par
le gouvernement libéral du nouveau Bureau des droits de la
personne, des libertés et de
l'inclusion. Les ambassades canadiennes deviennent en quelque sorte un
laboratoire de la promotion des « valeurs
canadiennes » et de l'utilisation des médias sociaux
pour contacter directement et promouvoir de douteux « activistes
des droits humains » dans des pays ciblés où
les États-Unis visent le changement de régime. Au
Venezuela, l'ambassadeur du Canada est un spécialiste de ce type
de « diplomatie directe ». En Syrie, il a
été révélé récemment qu'un
ambassadeur canadien a joué un rôle clé dans la
mobilisation et la coordination des forces qui cherchent un changement
de régime. Il semble qu'avec le gouvernement Trudeau, ce genre
d'activités devient la
norme et cela au moment où les peuples du monde méprisent
les ambassades américaines qui servent l'intervention
étrangère.
Les États-Unis veulent que le Canada joue un
plus grand
rôle dans l'OTAN
Piquet à Halifax le 9 juillet 2016 contre le Sommet de l'OTAN
qui se tenait à Varsovie
Obama a demandé que plus de ressources et plus
de membres des forces armées soient placés sous
commandement américain par le biais de l'OTAN afin de
réprimer les peuples d'Europe de l'Est et de menacer la Russie
et d'autres pays de la région qui ne sont pas membres de l'OTAN.
« Pendant ce temps, lorsque des pays violent les règles
et les normes internationales, comme la Russie par son agression contre
l'Ukraine, les États-Unis et le Canada sont unis, de concert
avec nos alliés, pour défendre notre
sécurité collective », a-t-il dit.
« Pour accomplir cela, nous avons besoin d'un
ensemble d'outils, dont les sanctions économiques. Mais nous
devons également maintenir nos forces prêtes aux missions
du XXIe siècle et investir dans de nouvelles
capacités. En tant que votre allié et ami, laissez-moi
vous dire que nous serons plus en sécurité lorsque chaque
membre de
l'OTAN, y compris le Canada, va contribuer sa juste part à notre
sécurité commune. Si je peux me permettre d'emprunter une
phrase, je dirai que le monde a besoin de plus de Canada »,
a-t-il dit, recevant une de ses 20 ovations debout. Pendant
l'ovation, Obama a dit que « l'OTAN a besoin de plus de Canada.
Nous avons besoin de
vous. Nous avons besoin de vous. »
Dix jours plus tard, lors
du Sommet de l'OTAN à Varsovie, le Canada annonçait
l'augmentation du nombre de ses soldats déployés en
Europe de l'Est et dans les États baltes. Cela comprend un
bataillon en Lettonie et une présence navale et aérienne
accrue pour harceler et provoquer la Russie sur terre, dans les airs et
sur mer.
Tout de suite après le Sommet de l'OTAN, le
premier ministre Trudeau et la ministre du commerce international
Chrystia Freeland ont visité l'Ukraine pour y signer un
traité de libre-échange et y observer les troupes
canadiennes en action avec les forces militaires ukrainiennes. Les
soldats canadiens prenaient part à des exercices de guerre
visant « les rebelles soutenus par la Russie dans l'est de
l'Ukraine ». Autrement dit, l'objectif est de supprimer
l'opposition et la résistance des Ukrainiens au régime
installé en Ukraine en 2014 par le coup soutenu par les
États-Unis.
Obama a aussi appelé à un engagement
accru du Canada dans la « guerre à la terreur »
perpétuelle.
« Avec les contributions du Canada, comme la
formation des forces irakiennes, notre coalition est à
l'offensive en Irak et en Syrie et nous allons détruire le
groupe terroriste EIIL. Nous allons les détruire. Nous allons
continuer d'aider les forces locales et de partager l'information de
l'Afghanistan aux Philippines afin de pouvoir faire reculer
sérieusement les réseaux terroristes. »
Quelques jours plus tard, le Canada annonçait
l'octroi d'un montant de 465 millions $ pour continuer le
financement des Forces de sécurité et de défense
de l'Afghanistan que les États-Unis forment et accompagnent dans
leurs missions et pour « appuyer les droits et l'autonomisation
des femmes et des filles », et « contribuer
à répondre aux besoins essentiels des
Afghans ». Le ministre canadien de la Défense Harjit
Sajjan s'est aussi rendu en Irak la semaine dernière pour
rencontrer des représentants « irakiens et
kurdes » et inspecter les troupes canadiennes qui sont
placées sous commandement américain dans le cadre de la
Coalition mondiale contre l'EIIL
dirigée par les États-Unis. Le gouvernement a
annoncé que Sajjan va participer à un sommet des
ministres de la défense de la coalition.
Le passage du flambeau d'Obama à Trudeau et
l'appui obséquieux qu'il a reçu à la Chambre des
communes de la part des députés démontre bien les
stratagèmes qui sont à l'oeuvre pour entraîner
davantage le Canada dans les États-Unis des monopoles de
l'Amérique du Nord pour leur permettre de dominer leurs rivaux
à l'échelle
internationale en ayant recours à la force. Voilà le
programme qu'Obama est venu vendre au Canada et qu'il demande à
Trudeau d'appliquer. Tout cet écran de fumée montre une
fois de plus que les Canadiens doivent développer le mouvement
pour établir un gouvernement antiguerre qui va retirer le Canada
de l'OTAN et de NORAD et des autres
alliances et arrangements militaires agressifs qui mettent les forces
armées canadiennes et le territoire à la disposition des
États-Unis.
Piquet à Edmonton le 9 juillet 2016 pour sortir le Canada de
l'OTAN
Quoi qu'on pense d'Obama en tant qu'individu, ou de
Trudeau à cet égard, il reste que les peuples canadien,
québécois et autochtones ont leur propre pensée et
ont le droit de décider de la direction de leur
société. Ils font cause commune avec le peuple
américain qui s'oppose lui aussi aux guerres d'agression et
d'occupation et ne veut pas que
ses fils et filles soient envoyés à l'étranger
pour massacrer d'autres personnes et être eux-mêmes
massacrés. Les Canadiens doivent lutter pour la paix en
développant leur propre projet d'édification nationale
qui rejette cette annexion aux États-Unis des monopoles de
l'Amérique du nord. L'opposition des travailleurs du Canada, des
États-Unis et du
Mexique aux accords néolibéraux de libre-échange
et à la guerre impérialiste en fait partie. Le Canada
doit être un facteur de résolution pacifique des conflits,
de non-ingérence dans les affaires des autres pays et de
relations fraternelles entre tous les peuples du monde.
Voilà la position des Canadiens qui a été
entièrement masquée par l' «
accueil chaleureux » qu'Obama a reçu de la part de
ceux qui ont usurpé leur position d'élus en faisant jouer
leurs positions de privilège et de pouvoir.
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