Numéro 95 - 11 juillet 2016
Frauduleux programme de
réforme électorale du gouvernement Trudeau
Le PCC(M-L) lance une ambitieuse bataille
pour le renouveau démocratique
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En préparation pour le 150e anniversaire de
la Confédération l'année prochaine, le Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) lance l'appel à
tous à se joindre à son programme pour le renouveau
démocratique pour l'année qui vient. Le programme a
été lancé lors d'une conférence publique
très réussie à Vancouver le 25
juin. La conférence de Vancouver est l'expression de la
volonté du Parti d'engager les citoyens et résidents de
tous les milieux dans le travail pour le renouveau démocratique
et une constitution moderne. D'autres conférences sont
prévues partout au Canada et les Canadiens et Canadiennes sont
invités à se joindre à la bataille pour la
démocratie.
Le Parti se met à la disposition de cet important travail.
L'initiative populaire est cruciale en toute chose
politique. L'élite dominante cherche à submerger les
Canadiens avec un programme de réformes politiques
décidé d'avance pour « rétablir la
crédibilité » des partis politiques, des
élections et du Parlement, selon ses dires. Le temps est venu
où tous doivent présenter leurs propres
propositions plutôt que de se laisser submerger par des choix
prédéfinis provenant du bureau du premier ministre,
conçus pour bloquer tout mouvement politique qui propose un plan
prosocial pour renouveler la démocratie en faveur du peuple.
Réunissons-nous et discutons!
Le président du PMLC Rolf Gerstenberger s'adresse aux
participants à la conférence de Vancouver le 25 juin 2016.
Le PCC(M-L) base son programme pour le renouveau
démocratique sur la participation du peuple aux affaires
politiques. C'est le peuple qui doit être politique pour que le
renouveau démocratique devienne une réalité. Les
travailleurs doivent se mettre au centre de la vie politique au Canada.
Ils doivent être les architectes de leur propre projet
d'édification nationale qui affirme leur souveraineté et
habilitation. Sinon l'élite dominante qui détient le
pouvoir bloquera la voie à la participation du peuple à
la politique et le réduira davantage à une masse votante
à manipuler tous les quatre ans par le moyen des médias
de masse et des firmes de relations publiques se faisant passer pour
des
partis politiques.
Rolf Gerstenberger,
président du Parti marxiste-léniniste du Canada, le nom
électoral du PCC(M-L), et ancien président de la section
locale 1005 du Syndicat des métallos à Hamilton, a
ouvert la conférence de Vancouver avec une présentation
allant doit au but sous le thème : « Quel genre de
démocratie pour le Canada : le
défi que les travailleurs acceptent ». En effet, quel
genre de démocratie vit-on, a dit Rolf, quand à tous les
jours depuis 150 ans l'élite dominante déploie tous
les efforts pour ne pas engager les travailleurs et les autres sections
de la population dans la politique mais pour plutôt les en
décourager et les attaquer s'ils osent s'organiser
pour exprimer leurs opinions en tant qu'individus ou en tant que
collectifs. Il a donné plusieurs exemples qui montrent comment
les efforts des travailleurs organisés pour résoudre les
problèmes économiques au niveau de l'entreprise ou de la
communauté sont repoussés et ridiculisés et qu'on
leur nie toute voix au chapitre dans le processus
politique ou dans la résolution des problèmes de
l'économie.
Des milliers de métallos et d'autres
travailleurs, comme chez Nortel et dans l'industrie forestière,
se sont fait voler leurs prestations de retraite et leurs pensions par
le simple trait de plume d'un juge avec le frauduleux processus de
faillite d'entreprises. Les partis politiques au pouvoir et les
gouvernements disent avoir les mains liées et ne rien
pouvoir faire. Ne rien faire, ne pas résoudre les
problèmes, ce n'est pas de la politique, a dit Rolf, c'est de
l'antipolitique, c'est anti-peuple et antidémocratique. Si les
travailleurs étaient au pouvoir ils ne laisseraient pas les
monopoles s'en sauver avec ces activités criminelles. En
Alberta, 100 000 personnes sont au chômage à
cause
de la chute du prix du pétrole qui est hors contrôle et
à cause des monopoles pétroliers contre qui les
gouvernements ne peuvent prétendument rien faire, et tout cela
est considéré comme « normal ». C'est
« normal » seulement parce que le peuple se voit nier
son droit d'être politique, son droit d'avoir voix au chapitre et
d'exercer un
contrôle sur sa vie et sur toutes les questions qui le concernent.
À Montréal, les travailleurs municipaux
sont traînés devant les tribunaux comme des criminels de
droit commun lorsqu'ils prennent position et manifestent publiquement
pour dire que les gouvernements ont réduit leurs conventions
collectives en torchons. Les grands monopoles, privés ou
publics, comme US Steel, les villes ou les entreprises
d'État comme Postes Canada disent : « C'est à
prendre ou à laisser », et si les syndicats
n'acceptent pas de faire les concessions, ils sont punis par des
lockouts et criminalisés. Cela ne serait pas
considéré comme acceptable dans une démocratie
où le peuple a des droits qui sont garantis. Ceux qui
définissent nos droits aujourd'hui et
ceux qui décident de notre sort (les représentants du
gouvernement, les juges, les directeurs d'entreprises) ne sont pas nos
collègues, ils ne vivent pas la même vie que nous, ils ne
sont pas avec nous dans les usines, les hôpitaux, les maisons
d'éducation, les bureaux, les services publics, les forêts
et les mines. Leurs intérêts et leurs points de vue se
heurtent à ceux des travailleurs, a dit Rolf, et pourtant ils
sont au pouvoir et c'est ce qu'il faut changer, c'est ce que le
renouveau démocratique doit changer et c'est à nous d'y
voir.
La dirigeante nationale du PMLC, Anna Di Carlo, et un
représentant de Jeunes pour le renouveau démocratique se
sont également adressés aux participants à la
conférence, suivis de nombreuses interventions des participants.
Une définition moderne des droits
La conférence a discuté d'une
définition moderne des droits centrée sur la
réalité que tous ont des droits du fait qu'ils sont des
êtres humains. Au Canada, une définition moderne des
droits ne s'est jamais matérialisée officiellement parce
que les citoyens sont marginalisés par rapport au pouvoir. Le
renouveau démocratique doit contester le
statu quo où les droits sont définis en dehors d'un
gouvernement de droit, par des pouvoirs de prérogative
arbitraires de l'État, qu'on appelle pouvoirs policiers. Ces
pouvoirs ont été exercés pour défendre
l'empire britannique au moment de la Confédération et
aujourd'hui ils sont utilisés pour le compte de
l'impérialisme américain et des monopoles
mondiaux qui dominent dans tous les aspects de la vie au Canada. Dans
une société où ce n'est pas le gouvernement de
droit qui définit et garantit les droits, les droits du peuple
sont soumis à des « limites raisonnables » qui
servent les pouvoirs en place.
Quand il s'agit de décider de la direction de
l'économie et de la politique étrangère du Canada,
les droits du peuple ne sont pas reconnus et c'est le droit de monopole
qui a plein pouvoir. Les accords de libre-échange et les
alliances militaires subordonnent le Canada au système
impérialiste d'États et nient le droit des Canadiens de
décider de
leurs affaires politiques, militaires, économiques, sociales et
environnementales.
Ceux qui décident de la conception et de la
définition des droits et qui écrivent la constitution, la
loi fondamentale, définissent aussi le genre de
démocratie qu'il y aura. Les pouvoirs policiers ont toujours
défini les droits au Canada — au XIXe siècle pour
défendre les droits coloniaux de l'empire britannique et
maintenant pour défendre le droit
de monopole dans le système impérialiste d'États
dominé par les États-Unis. Une définition moderne
des droits et une garantie concrète des droits et devoirs par un
gouvernement de droit soumis à la souveraineté du peuple,
encadrée par une constitution moderne, est un
élément central du renouveau démocratique.
Éliminer les gardiens du pouvoir
Les participants à
la conférence ont souligné que lorsqu'il est question de
la réforme du système électoral, l'élite
dominante au parlement, par la voix du comité parlementaire qui
examine présentement le projet du gouvernement, veut s'assurer
qu'il n'y ait pas de discussion publique sur ce qu'il faut aujourd'hui
pour garantir le droit d'élire et
d'être élu. Comment ce droit s'est-il
concrétisé, lequel comprend le droit à un vote
informé et l'assurance que les représentants élus
et les institutions démocratiques sont subordonnés
à l'électorat ?
Le comité parlementaire qui est sous la
direction du bureau du premier ministre insiste pour que tout le monde
choisisse entre trois options : le vote uninominal à un
tour, le vote proportionnel et le vote préférentiel. Ce
n'est pas une discussion, ont dit les participants à la
conférence de Vancouver, c'est un avilissement de la discussion
sur le renouveau démocratique qui bloque la participation
consciente. Présenter un choix et des options
décidés d'avance, c'est la méthode suivie par les
élections organisées par les partis de cartel : il
n'y a que leurs candidats sur les bulletins de vote et les enjeux sont
décidés et imposés par le barrage
médiatique et la publicité électorale. Les
trois choix proposés reflètent les
préférences des partis de cartel
représentés à la Chambre des communes. Ils ont
chacun leurs préférences en partant du calcul qu'ils font
de leurs chances de victoire électorale. Le comité
parlementaire et les partis de cartel sont décidés
à bloquer la discussion et à décourager la
participation populaire au renouveau
démocratique. C'est au peuple de changer la situation. Personne
ne le fera à notre place.
Le rôle du mouvement de la classe ouvrière
Il a été question de la façon dont
les partis politiques de l'élite dominante sont utilisés
pour diviser la classe ouvrière sur des lignes de parti. Au lieu
de présenter un des leurs comme candidat, par exemple un
militant ouvrier qui a prouvé son leadership dans la lutte pour
les droits, les travailleurs sont divisés en fonction des partis
et des
priorités décidées par d'autres.
La classe ouvrière
est humiliée et réduite au rôle de groupe
d'intérêts spéciaux. On lui enlève la
dignité de la position d'honneur qui lui revient en tant que
productrice de la valeur qui fait vivre la société. Le
renouveau démocratique doit voir à ce que les
véritables producteurs, les travailleurs, exercent un
contrôle sur la direction de
l'économie et sur toutes les questions économiques,
politiques militaires et sociales qui les affectent.
Les partis de cartel qui sont au pouvoir et dans
l'opposition ne sont plus les organisations politiques primaires qu'ils
devaient être à l'origine et sont au contraire devenus des
gardiens du pouvoir. Ils ont pour rôle d'empêcher le peuple
de penser, de discuter et de participer collectivement et consciemment
à la politique et au renouveau
démocratique.
Comment éliminer les gardiens du pouvoir et les
empêcher de bloquer la participation du peuple à la
politique et au pouvoir politique est le problème qui est
resté dans l'esprit des participants à la
conférence. Le facteur crucial aujourd'hui est que tous
participent à la discussion sur le renouveau démocratique
et présentent leurs points de
vue.
Le PMLC a donné aux membres de l'exécutif
et aux Jeunes pour le renouveau démocratique la tâche de
parler aux travailleurs et à leurs alliés partout au pays
et d'engager les jeunes dans la discussion. À ce titre, Rolf
invite les personnes et les groupes à se joindre au PCC(M-L)
pour organiser des réunions pour élargir la discussion
sur le
renouveau démocratique et faire en sorte que celle-ci devienne
une véritable force pour le changement.
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