Numéro 89 - 28 juin 2016
L'essence de l'«approche
collaborative» des libéraux
sur les questions autochtones
Préparation du terrain pour
exclure
et criminaliser tous ceux qui persistent à affirmer les droits
ancestraux
- Philip Fernandez -
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Les libéraux de Justin Trudeau ont fait du
renouvellement des relations avec les peuples autochtones une des
pierres angulaires de leur mandat depuis leur élection en
octobre 2015. Entre autres choses, ils ont annoncé leur
intention d'abolir la Loi sur les Indiens en affirmant qu'elle
est un obstacle à l'établissement de ce qu'ils
appellent « des relations de nation à nation »
avec les peuples autochtones. Leurs actions révèlent
cependant, qu'au nom du respect des relations de nation à
nation, ils vont mener une politique d'extinction des droits
ancestraux, issus de traités et constitutionnels des peuples
autochtones. C'est la même politique qui a été
menée sous une forme
ou une autre par tous les gouvernements canadiens
précédents, mais les libéraux disent que leur
approche en sera une « de collaboration » et que cela
fera la différence.
La dernière
tentative d'abroger la Loi sur les Indiens a été
faite en 1969 lorsque le gouvernement libéral de Pierre
Elliott Trudeau et son ministre des Affaires indiennes Jean
Chrétien ont publié un Livre blanc visant à
« moderniser » les relations avec les peuples
autochtones. Cela a été rejeté fermement par les
peuples
autochtones parce que, loin de reconnaître les droits ancestraux
et issus de traités, il s'agissait en fait d'abolir les
responsabilités fiduciaires de la Couronne. Les libéraux
semblent chercher à réaliser ce même objectif
aujourd'hui et espèrent réussir là où
d'autres ont échoué.
Au moment de la Confédération, le
Parlement s'est vu assigner par la Constitution le champ de
compétence législative relatif « aux Indiens et aux
terres réservées aux Indiens ». Un
ministère distinct s'est occupé des droits civils et des
Indiens inscrits et un autre des terres des réserves. La
première loi fédérale a été
adoptée
en 1868, basée en grande partie sur la législation
antérieure de la province du Canada. En 1869, une nouvelle
législation a été adoptée qui a
enchâssé la politique d'assimilation et a jeté les
bases du traitement génocidaire des peuples autochtones du
siècle suivant.
Cette loi a considéré le statut d'Indien
comme un statut transitoire à l'assimilation des Indiens au
« mode de vie européen ».
À cette fin, des mesures ont été prises pour
forcer les nations autochtones à adopter des méthodes
agricoles européennes et les éduquer dans des
pensionnats, loin de leurs familles et de leur nation
afin d'anéantir leur langue, leur culture et leurs traditions.
La loi prévoyait leur affranchissement selon lequel une personne
autochtone qui demande la citoyenneté canadienne perd son statut
d'Indien. Cette politique d'affranchissement a eu comme
conséquence qu'entre 1876 et 1974, plus
de 20 000 personnes d'origine
indienne « ont perdu » en termes juridiques leur
identité indienne.
La première loi appelée Loi sur les
Indiens a été adoptée en 1876, le
ministère civil des Affaires indiennes ayant remplacé les
autorités militaires et la notion juridique du statut d'Indien
ayant remplacé la politique de traiter avec les nations
indiennes. Aujourd'hui, le ministère des Affaires indiennes, qui
est devenu un bureau
fédéral en 1868, est appelé le
ministère des Affaires autochtones et du Nord Canada. Jusqu'au
moment où la Loi sur les Indiens de 1876 a
été révisée, soit en 1951, toute la
« politique indienne » a été
établie par le gouvernement fédéral sans que
« les Indiens » ne soient consultés. Au milieu
du XXe siècle,
en raison de l'échec total de la politique d'assimilation visant
à éliminer « les Indiens », et en raison
de l'état de misère auquel les peuples autochtones
avaient été réduits, le gouvernement
libéral de Pierre Trudeau a été contraint
en 1968 et 1969 de tenir une série de réunions
de consultation.
En juin 1969, lorsque le gouvernement Trudeau a
publié son Livre blanc , il a ignoré toutes les
priorités établies et mises de l'avant par les
Premières Nations. Il a plutôt proposé de
simplement « se débarrasser du
problème » en mettant fin au statut d'Indien et en
abrogeant la Loi sur les Indiens. L'opposition des
peuples autochtones et de l'opinion publique générale
à cette tentative du gouvernement de se laver les mains de
toutes ses responsabilités fiduciaires et en égard aux
traités a été si ferme que le gouvernement a
dû battre en retraite. Néanmoins, il n'a pas
modifié la Loi. Les gouvernements subséquents ont
continué de tenter d'abroger la Loi sur
les Indiens et d'éliminer les obligations légales
qui en découlent par divers moyens détournés.
L'« approche de collaboration » actuelle
vise essentiellement le même objectif.
Le 12 avril, la procureure générale
et députée de Vancouver-Granville, Jody Wilson-Raybould,
a dit ce qui suit durant le débat d'urgence tenu à la
Chambre des communes sur la crise qui frappe la Première nation
d'Attawapiskat :
« Il est difficile de se défaire d'une
emprise de 140 années de la Loi sur les Indiens.
Notre gouvernement, et j'espère qu'il en est de même de
tous les membres de cette honorable Chambre, est
déterminé à faire en sorte que nous travaillions
en partenariat avec les peuples autochtones afin de nous en
défaire. Les relations avec
les peuples autochtones au Canada sont de la plus grande importance et
nous nous sommes engagés à renouveler les relations d'une
façon qui reconnaisse que des solutions à une des plus
grandes questions de politique publique dans notre pays doivent
être
abordées de façon substantielle [...]. »
Wilson-Raybould a dit que
l'approche des libéraux vise à « insuffler une
nouvelle vie » à l'article 35 de la Constitution
canadienne, ce qui, dit-elle, va régler le problème.
L'article 35 est l'article qui reconnaît et affirme les
droits autochtones mais ne les définit pas et ne peut donc pas
les garantir. Le danger réside dans les
mesures qui sont prises et avec qui le gouvernement les négocie
et pour atteindre quel objectif. Si le but est d'établir des
relations de nation à nation sur une base moderne, alors
d'accord. Mais si le but est de déposséder les peuples
autochtones comme cela a toujours été le cas dans le
passé, alors tous les Canadiens devraient se méfier et ne
pas
appuyer ce processus.
Wilson-Raybould a dit : « Nous devons faire
en sorte d'insuffler une nouvelle vie à l'article 35 [de la
Constitution canadienne] et de terminer le travail inachevé de
la Confédération. Ce faisant, nous aurons une gouvernance
forte et adéquate dans les communautés des
Premières Nations qui auront laissé derrière elles
la Loi sur les
Indiens [...] C'est notre projet national de
réconciliation ».
En examinant la façon dont les libéraux
ont l'intention d' « insuffler une nouvelle vie »
à l'article 35 de la Constitution canadienne qui a trait
aux droits des peuples autochtones, il est important de garder à
l'esprit que l'article 35 n'a été inclus dans la
Loi constitutionnelle de 1982 que suite à une lutte
résolue menée par les peuples autochtones et leurs
alliés pour faire inclure ces droits dans la loi fondamentale du
pays plutôt que de les voir être effacés d'un trait
de crayon. A l'époque, les peuples autochtones ont reconnu que
même avec l'inclusion de ces droits dans la Constitution, compte
tenu de leur expérience historique du déni des droits et
des politiques génocidaires de l'État anglo-canadien, ils
devaient rester vigilants et continuer d'affirmer leur droit
d'être. Les centaines de batailles juridiques menées par
les peuples autochtones devant les tribunaux canadiens, y compris
à la Cour suprême, pour affirmer leurs droits inscrits
à l'article 35, en particulier pendant la dictature
Harper, en témoignent. (Voir les notes d'information sur
l'article 35 ci-dessous.)
Depuis leur arrivée au pouvoir, les
libéraux de Justin Trudeau ont continué de violer
l'article 35 en toute impunité. Par exemple, dans le budget
fédéral 2016, le gouvernement libéral a
poursuivi illégalement le sous-financement des programmes
très nécessaires pour les familles et les enfants
autochtones, une politique qui a
commencé sous les libéraux de Chrétien il y a deux
décennies. Les 71 millions $ qui ont été
alloués en 2016-17 pour ces programmes représentent
le tiers de la somme nécessaire aux enfants et aux familles
autochtones, telle qu'estimée dans une décision du
Tribunal canadien des droits de la personne en janvier de cette
année.
Lorsque les libéraux ont finalement end
le 10 mai la Déclaration des Nations
unies sur les droits des peuples autochtones (DDPA) au nom du Canada,
la ministre des Affaires autochtones et du Nord du Canada (AANC)
Carolyn Bennett a déclaré : « Nous avons
l'intention rien de moins que d'adopter et mettre en oeuvre la
déclaration conformément à la Constitution
canadienne .... Grâce à l'article 35 de sa
Constitution, le Canada dispose d'un cadre robuste pour la protection
des droits des autochtones ... en adoptant et en mettant en oeuvre la
déclaration, nous sommes ravis d'insuffler de la vie à
l'article 35 et de reconnaître que c'est une trousse remplie
de droits pour les peuples autochtones du Canada ».
Dans le cadre des efforts
pour « insuffler de la vie » à
l'article 35, AANC a mis en place 20 « tables de
discussion exploratoire » avec les dirigeants autochtones
sur « les accords possibles de revendication territoriale et
d'autonomie gouvernementale ». Cela a été
révélé le 4 juin par le sous-ministre adjoint
principal, Traités et gouvernement autochtone, Joe Wild. Wild
est chargé d'organiser ces discussions mais n'a pas dit quels
dirigeants autochtones seront invités à participer. Il a
souligné que ces tables de discussion exploratoire sont une
série de discussions non contraignantes qui « sont
destinées à trouver un consensus en vue des
négociations plus
difficiles sur les pouvoirs ». Wild a déclaré
qu'il espérait que les discussions généreraient
« des idées novatrices » qui «
créeront le matériel pour une vaste politique nationale
en matière d'autonomie gouvernementale et des droits de
souveraineté autochtone ». Il a aussi souligné
que ces idées novatrices seraient « une façon
d'entrevoir le chemin vers l'autodétermination comme un
partenariat ... ».
Sur la question de la souveraineté autochtone,
Wild a dit : « Il y a une notion de souveraineté qui
peut encore exister d'une manière qui ne menace pas le tissu de
la nation. Il peut y avoir quelques domaines où vous devez
être un peu prudent, comme mettre en place une armée, la
frontière du pays par rapport aux autres pays, mais le
reste ? Vous pourriez probablement trouver des moyens où
cela pourrait fonctionner et ne menacerait pas le statut du
Canada en tant que Canada ».
De cette façon, les libéraux
présentent leur « approche de collaboration »
comme une façon de traiter de l'opposition de longue date des
peuples autochtones à la Loi sur les Indiens et leur
demande de son abrogation, dans l'espoir que cela va être repris
par toutes les 614 collectivités des Premières
Nations au Canada. Cela
comprend les 364 communautés qui sont signataires des
traités à numéros et signés avant 1975
et d'autres qui ont été signé depuis 1975 des
traités
« modernes ».
Selon le vice-ministre
adjoint Wild, l'AANC ne prendra pas une « approche
mur-à-mur » et traitera chaque communauté
autochtone ou nation comme une entité unique. Il suggère
que de cette façon la communauté peut négocier de
nouveaux accords avec le gouvernement libéral qui vont
répondre à ses besoins uniques. Il cite le cas de
la première nation d'Attawapiskat, qui a signé le
Traité no 9 en 1905-1906 et qui a été
brutalement maltraitée depuis des décennies par le
Canada, notamment ses enfants qui ont été envoyés
dans des pensionnats, ce qui a causé des crises sociales qui
affligent aujourd'hui la communauté crie de la baie James. Wild
suggère que l'AANC
serait « ouvert » à l'idée que la
première nation d'Attawapiskat veuille changer sa relation avec
le traité no 9 et établir un nouvel accord ou
« traité » avec les libéraux.
Cela rappelle à s'y méprendre la
façon dont les conservateurs de Stephen Harper ont tenté
de négocier de nouveaux accords avec plus de 90
communautés autochtones par le biais de tables sur «
l'autonomie gouvernementale » et de faire pression sur elles
pour qu'elles renoncent à leurs droits historiques et issus de
traités, tout en
pavant la voie pour que les monopoles de ressources et d'autres
intérêts privés puissent agir comme bon leur semble
sur leurs territoires.
Contrairement à Harper, selon Wild, les
libéraux ne prennent pas « une approche
musclée ». Mais le résultat final est le
même. La nouvelle relation « nation à
nation » des libéraux de Justin Trudeau n'est pas
nouvelle. Elle suit la même politique raciste, coloniale et
paternaliste de la Loi sur les Indiens de 1876
durant la décennie suivant la Confédération qui a
cherché à assimiler les peuples autochtones du Canada,
basée sur la doctrine eurocentriste de la Découverte.
Maintenant, la Loi sur les Indiens est considérée
comme un obstacle à l'établissement de «
nouvelles » relations de « nation à
nation » avec les peuples autochtones, qui
faciliteraient le vol de leurs terres et de leurs ressources au service
des monopoles étrangers et nationaux du pétrole et des
ressources, ce qu'on va justifier cyniquement au nom de la
participation des peuples autochtones à l'avenir
économique
du Canada.
Tout cela
révèle le piège posé par les
libéraux pour isoler et criminaliser toutes les nations et tous
les peuples autochtones qui n'acceptent pas aujourd'hui leur statut de
pupilles de l'État anglo-canadien et mènent la bataille
pour leurs droits nationaux et l'autodétermination. La notion
d'abroger la Loi sur les Indiens à des fins de
parachever « le travail inachevé de la
Confédération » et la suggestion que
l'article 35 est un « cadre robuste pour les droits des
autochtones » servent à limiter la lutte historique
des peuples autochtones du Canada pour leurs droits ancestraux,
constitutionnels et issus des traités au statu quo de la
Constitution canadienne. Ceux qui
ne seront pas d'accord seront exclus du processus. Ils seront
isolés et ignorés tandis que ceux qui font entendre leur
voix seront traités comme des extrémistes, voire
même des ennemis de l'État.
Les appels pathétiques des libéraux
à la réconciliation avec les peuples autochtones pour les
crimes passés commis par l'État canadien ne peuvent
être réalisés dans le cadre des institutions
constitutionnelles et étatiques imposées au Canada
en 1867 par l'Empire britannique.
Une véritable réconciliation ne peut
provenir que d'une constitution moderne qui garantit des relations de
nation à nation fondées sur l'égalité
politique, le respect mutuel, la non-ingérence du Canada dans
les affaires souveraines des nations autochtones et le droit des
peuples autochtones de décider de toutes leurs affaires sur
leurs territoires. Ce sont les peuples du Canada, du Québec et
les peuples autochtones qui vont réaliser cette oeuvre de
réconciliation et non les libéraux ou les autres partis
politiques au sein du Parlement qui persistent dans leurs conceptions
colonialistes et paternalistes.
À titre d'information
Article 35 de la Loi constitutionnelle
de 1982
L'information qui suit sur l'article 35 de la Loi
constitutionnelle provient d'Indigenous Foundations, un outil
d'information développé par le Département
d'études des Premières Nations et des questions
autochtones
de l'Université de la Colombie-Britannique.
L'article 35 de la Loi constitutionnelle
reconnaît et affirme les droits autochtones. Le gouvernement
canadien n'avait pas l'intention d'inclure les droits autochtones de
façon aussi élaborée dans la Constitution lorsque
la loi fut reformulée au début des années
quatre-vingt. Les ébauches et les discussions qui ont eu lieu
pendant la
période du rapatriement de la Constitution canadienne ne
prévoyaient aucune reconnaissance de ces relations et droits
existants, mais les groupes autochtones du Canada, par leurs campagnes
et leurs manifestations, ont obtenu que leurs droits soient
enchâssés et protégés.
Il est important de comprendre que l'article 35
reconnaît les droits autochtones mais que ce n'est pas lui qui
les a créés. Les droits autochtones existaient avant
l'article 35.
L'article 35 de la Loi constitutionnelle affirme
que :
(1) Les droits existants - ancestraux ou issus de
traités - des peuples autochtones du Canada sont reconnus et
confirmés.
(2) Dans la présente loi, « peuples
autochtones du Canada » s'entend notamment des Indiens, des
Inuit et des Métis du Canada.
(3) Il est entendu que sont compris parmi les droits
issus de traités, dont il est fait mention au paragraphe (1),
les droits existants issus d'accords sur des revendications
territoriales ou ceux susceptibles d'être ainsi acquis.
4) Indépendamment de toute autre
disposition de la présente loi, les droits - ancestraux ou issus
de traités - visés au paragraphe (1) sont garantis
également aux personnes des deux sexes.
L'article 35 de la Loi constitutionnelle
de 1982 reconnaît et affirme les droits
autochtones
existants mais ne les définit pas. Ce que renferment les droits
autochtones a fait l'objet de maints débats et d'importantes
discussions, et ils ont été définis au fil des
années par des décisions de la Cour suprême, telles
R. contre
Calder et R. contre Sparrow. Les droits autochtones ont
été interprétés de manière à
inclure un ensemble de droits culturels, sociaux, politiques et
économiques, y compris le droit à la terre de même
que le droit de pêcher, de chasser, de vivre selon sa culture et
de conclure des traités. [1]
L'article 35 reconnaît aussi que les droits
autochtones sont les droits « existants ». La Cour
suprême du Canada a statué que cela signifie que tout
droit autochtone ayant été éteint par
traité ou par recours juridique avant 1982 n'existe plus et
n'est donc plus protégé en vertu de la Constitution.[2] Le sens du terme «
existants » a été élaboré plus
à fond dans la décision de R. contre Sparrow :
Il ressort clairement du mot
«
existants » que les droits auxquels s'applique le
par. 35(1) sont ceux qui existaient au moment de l'entrée
en vigueur de la Loi constitutionnelle de 1982 .
D'où il s'ensuit que cette loi ne vient pas rétablir des
droits éteints. De plus, un droit ancestral existant ne saurait
être interprété de
façon à englober la manière précise dont il
était réglementé avant 1982. Loin
d'être définie selon le régime de
réglementation en vigueur en 1982, l'expression «
droits ancestraux existants » doit recevoir une
interprétation souple de manière à permettre
à ces droits d'évoluer avec le temps. [3]
La Loi constitutionnelle reconnaît les
Indiens, les Inuits et les Métis comme étant tous des
autochtones ayant des droits existants, et cette reconnaissance a
été définie avec plus de précision pour
chaque groupe (par exemple, pour les Métis dans la
décision R.
contre Powley [4]). Les
droits
autochtones en général sont fondés sur
l'occupation continue des terres par les peuples autochtones remontant
avant la colonisation européenne.
L'article 35 ne relève pas de la Charte
des droits et libertés, et il est le début de la
deuxième partie de la constitution. Cela exempte
l'article 35 de la « clause nonobstant » de la
Charte. Autrement dit, le gouvernement fédéral ne peut
déroger aux droits autochtones.
La lutte pour l'article 35
L'article 35 de la Loi constitutionnelle
de 1982 ne faisait pas partie de la proposition
initiale du premier ministre Pierre Trudeau pour le rapatriement
de 1980. Les Canadiens autochtones n'avaient pas été
consultés sur la nouvelle constitution, et la proposition
initiale faisait très peu référence aux droits
autochtones. Les groupes autochtones partout au Canada ont
commencé à craindre que le transfert des pouvoirs
constitutionnels de la Grande-Bretagne au Canada ne mène
à l'affaiblissement juridique d'ententes qui affirmaient les
droits et les titres autochtones. Les groupes autochtones craignaient
aussi qu'ils ne seraient plus perçus comme étant des
décideurs autonomes sur le plan fédéral et que le
rapatriement pourrait être une autre politique d'assimilation,
comme l'avait été le Livre blanc de 1969,
lui aussi proposé par le gouvernement de Pierre Trudeau.
Notes
1. Asch, Michael. Home and Native Land :
Aboriginal Rights and the Canadian Constitution . Agincourt :
Methuen, 1984. 30. (R. v. Calder, [1996] 1
S.C.R. 660 and R. v. Sparrow, [1990] 1 S.C.R. 1075).
2. Hirschl, Ran. Towards Juristocracy .
Cambridge : Harvard University Press, 2004. 196.
3. R. c. Sparrow, [1990] 1 RCS 1075
Accessible en ligne :
https ://scc-csc.lexum.com/scc-csc/scc-csc/fr/item/609/index.do
4. R. v. Powley, [2003] 2
S.C.R. 207.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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