Numéro 30 - 5 mars 2016
Pas un sou pour US Steel!
Stelco doit
continuer de produire de l'acier!
Unissons-nous pour défaire
le droit de monopole!
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Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) dénonce avec le plus grand
mépris le jugement du tribunal qui non seulement
sanctionne la réclamation frauduleuse de US Steel aux actifs
restants de Stelco mais sa destruction et sa liquidation
délibérées d'un actif de production canadien. Le
jugement émis sous l'autorité de
la Loi sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies (LACC) met en danger les pensions de 20 000
métallos retraités ou à l'aube de la retraite et
des employés salariés de Stelco à Hamilton et
Nanticoke et accroît les menaces contre le moyen de subsistance
des
employés restants.
L'autorité de la LACC renverse le gouvernement
de
droit et laisse les Canadiens en proie à l'abus et à la
tyrannie
sans limite du droit de monopole. US Steel a l'audace de
prétendre que l'argent qu'il a mis dans sa filiale à part
entière n'est pas un placement sous forme de participation mais
un prêt qu'il a consenti à une entité qui n'existe
que
dans son imagination. Il semble que le geste d'affirmation de
puissants intérêts monopolistes américains soit
suffisant pour convaincre un juge de la LACC de permettre à US
Steel de filer en douce vers Pittsburgh avec 2,2 milliards $ et cela
après tout le dommage qu'il a causé et toutes les
promesses qu'il a brisées.
Les gestes dévoilent les objectifs, et, dans le
cas de US Steel, ils montrent à l'évidence que son
objectif depuis le début était de détruire un
fabricant d'acier canadien concurrent et de lui prendre ses meilleurs
clients. Comment quelqu'un qui se prétend un juge canadien
peut-il ne pas prendre sa décision à la lumière du
contexte des actions de US
Steel depuis les premiers jours, quand il s'est emparé de Stelco
? Ces actions ont poussé Stelco à la liquidation ; elles
ne peuvent pas être séparées de cette
réclamation frauduleuse de 2,2 milliards $ à une
compagnie qu'il a cherché à détruire.
Réduire la décision à ce que la
LACC permet ou ne permet pas est une manoeuvre de ceux qui cherchent
à cacher leur histoire
sordide. Le juge croit que les gens ont la mémoire courte mais
elle est bien ancrée et écrite dans
notre jugement de l'histoire. La LACC est conçue
pour effacer toute histoire, toute mémoire, tout contexte,
jusqu'à l'État de droit lui-même. Le juge veut que
les Canadiens pensent que sa décision a à voir avec les
grandes subtilités de la LACC alors que cette loi est en soi
une violation du gouvernement de droit. Elle réduit tout
à l'objectif étroit de protéger et de servir les
intérêts privés qui
contrôlent le processus. La LACC ne veut pas entendre quels
crimes ont commis les monopoles et les parasites qui ont détruit
une grande partie de Stelco et dépouillé la valeur et les
actifs que les métallos ont produits et construits. Le
rôle de la LACC est de servir le droit de monopole, le pouvoir
qui au moment des procédures a le haut du
pavé.
On pourrait rire si la situation n'était pas
si grave à se rappeler la dernière ronde de
Stelco sous la LACC de 2004 à 2006. Le tristement
célèbre juge Farley de la LACC avait d'un trait de plume
rayé la participation (propriété) sous forme
d'actions de Stelco répartie dans les actions de la compagnie
qui étaient détenues par des
milliers de métallos présents et passés, des
syndicats locaux, des régimes de retraite et des gens qui
voulaient le bien de Stelco. Le temps d'un battement de
paupière, c'en fut
fait des actions qui, tout à coup, sont devenues les «
nouvelles » actions de Stelco détenues par la
poignée de parasites qui avaient pris le contrôle des
choses, non pas au moyen d'un
achat normal mais par le biais des procédures de la LACC qui
étaient dominées par un PDG américain, le
débiteur-exploitant Brookfield, leur contrôleur de la cour
et d'autres parasites de New York. Ils se sont enfuis comme des bandits
avec les 2,2 milliards $ que US Steel a versés pour s'emparer de
Stelco après avoir émergé de la LACC avec
leurs « nouvelles » actions dans leurs poches.
Évidemment, à ce moment-là, la
participation sous forme d'actions était une participation sous
forme d'actions et non une dette inventée, parce que c'est ce
que le
droit de monopole exigeait. À la
fin, les détenteurs d'actions ont tout perdu aux mains des
parasites parce que ceux qui étaient au contrôle des
choses le voulaient ainsi.
La baguette magique du juge Farley de la LACC n'a pas transformé
les actions en dette comme c'est le cas de la décision actuelle
mais elle les a fait disparaître puis réapparaître
magiquement dans les poches des parasites comme un beau coup d'argent.
Le juge actuel de la LACC veut nous faire oublier cette
histoire sordide et les gestes qu'a commis US Steel depuis qu'il s'est
emparé de Stelco. Il veut nous faire oublier les arrêts de
production, la destruction des installations de production de Stelco,
la promesse non tenue de financer pleinement les pensions, la violation
de la Loi sur
Investissement Canada par le manquement aux niveaux d'emplois et de
production, l'élimination de l'indexation des pensions et les
autres concessions antiouvrières, le vol des contrats lucratifs
pour l'industrie automobile, le refus d'honorer les avantages sociaux
à la retraite, les taxes municipales, l'obligation de la
décontamination
environnementale et le prêt de 150 millions $ du gouvernement de
l'Ontario.
Le juge récompense US Steel pour ses actions
offensantes avec un cadeau d'adieu de 2,2 milliards $. Prends-le,
dit-il, le Canada n'a pas besoin d'une industrie de l'acier. Notre
acier, on ira l'acheter chez vous, aux États-unis, ou ailleurs.
Pourquoi s'en faire ? Si une décision de 2006 en vertu de la
LACC a préparé le terrain à un don de 2,2
milliards $ à une bande de parasites, pourquoi pas un autre 2,2
milliards $ comme récompense pour la domination et la
destruction de notre économie, de nos emplois, de nos pensions,
de nos ententes, de notre politique, de notre gouvernement et de nos
lois.
Le juge de la LACC a l'audace d'écrire dans son
jugement que « j'en conclus que ce sont les parties
requérantes [les métallos canadiens, leurs syndicats, les
employés salariés, le gouvernement de l'Ontario] qui
doivent prouver que les réclamations d'USS à une dette
sont en fait des réclamations à une participation en
capital-actions selon la
LACC ».
Non seulement les Canadiens doivent-ils prouver qu'ils
ont des droits, mais ils doivent le faire dans les confins de la LACC
qui mérite plutôt d'être appelée l'anti-loi.
L'anti-loi LACC est conçue pour servir le droit de monopole. Son
seul but est de contourner le gouvernement de droit afin que le droit
de monopole puisse supplanter le droit
public.
Le juge écrit : « Dans un processus de
réclamation en vertu de la LACC, un créancier doit
prouver la validité de sa réclamation à la dette
et le montant qu'elle représente. Il n'a pas à aller plus
loin et prouver que le contraire ne s'applique pas. En d'autres mots,
il [US Steel] n'a pas à démontrer qu'une
réclamation n'est pas une réclamation au
capital-actions. Si un autre créditeur choisit de
présenter cet argument, je crois que c'est à lui à
prouver qu'une réclamation à une dette qui a
été prouvée est en fait, en essence, une
réclamation au capital- actions. »
US Steel déclare que
les poules peuvent avoir des dents si vous le voulez très fort
et que vous avez la LACC de votre côté, alors que les
Canadiens sont obligés de prouver que les poules n'ont pas de
dents,
y compris dans l'imaginaire troublé de US Steel. Assez de ce
non-sens et de ce travesti de justice ! Il faut qu'un gouvernement de
droit
intervienne et mette fin à cette farce ou alors le Canada va
s'enfoncer dangereusement dans un abîme de droit de monopole dans
lequel tous vont être happés. Cependant, l'inaction des
gouvernements fédéral et ontarien à
défendre le droit public pousse les gens à chercher des
réponses.
Peut-être les communistes ont-ils raison quand ils
disent que notre sécurité est dans la lutte pour les
droits de tous. Cela veut dire que la défense des droits vient
des travailleurs organisés eux-mêmes et de leurs
alliés partout au Canada qui s'engagent dans des actions avec
analyse. Nous sommes capables de défendre nos droits ! Un front
prosocial puissant à la défense des droits et de l'avenir
du Canada et de son économie est l'antidote qui peut enrayer la
ruine de l'économie, la destruction de ce que les Canadiens ont
bâti et la violation de nos droits aux mains des monopoles
mondiaux.
Joignons-nous aux métallos de Stelco et à
leurs alliés à la défense de leur activité
productive, de leurs pensions et de notre économie collective !
Joignons-nous à tous ceux et celles qui défendent les
droits des
travailleurs et les droits de tous !
Le droit public peut défaire le
droit de monopole !
Ça peut se faire ! Ça doit se faire !
Organisons-nous et mobilisons-nous pour que cela arrive !
La voix prosociale de la classe ouvrière doit se faire entendre
et peut
se faire entendre !
Faisons entendre notre voix partout et unissons-nous pour
défendre le
droit public !
Forçons US Steel à
rendre des comptes de ses crimes commis au Canada !
Pas un sou pour US Steel !
Non au droit de monopole ! Oui au droit public !
Stelco doit continuer de produire de l'acier !
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Marxiste-Léniniste
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