Numéro 24 - 20
février 2014
Les élections
partielles en
Ontario
Le chantage et
l'austérité
repoussés une fois de plus
Les
élections
partielles
en
Ontario
• Le chantage et
l'austérité
rejetés une fois de plus
• Les résultats
• La crainte hante les
libéraux et les
conservateurs : «Une chose comme cela
ne pourra jamais
se produire dans toute la province»
• L'austérité
en profonde crise
de légitimité
Les élections partielles en
Ontario
Le chantage et l'austérité
rejetés
une fois de plus
Dans son numéro du
18 février, le Ontario Political
Forum traite
des élections partielles qui se sont tenues
le
13 février dernier dans les
circonscriptions de Niagara
Falls et de Thornhill. Le Ontario Political
Forum y
félicite les
16 125 électeurs de la
circonscription de Niagara Falls
qui ont donné du pouvoir à leur vote
en défaisant
à la fois les libéraux et les
conservateurs. En agissant
ainsi, ils ont affirmé les droits de tous
et montré que
c'est tout à fait possible de le faire si
on rejette le
chantage. Face à la destruction du secteur
manufacturier,
à l'extorsion exercée par les
monopoles et le diktat
à l'effet que tout ce que les
travailleurs peuvent faire c'est de
« choisir »
parmi différentes versions
d'austérité, cette
section des électeurs de Niagara Falls a
dit Non ! au nom
de tous les Ontariens.
Ontario
Political Forum félicite
aussi
les
partis
qui ne sont pas représentés au
Parlement et
les candidats indépendants qui se sont
présentés
dans cette élection. La plupart des petits
partis et des
candidats indépendants ont obtenu un nombre
de votes
supérieur à ce qu'ils obtiennent
lors d'une
élection générale. Cela
montre que de
nouvelles couches d'électeurs ont
décidé de
rejeter le chantage exercé par le
système
électoral visant à leur enlever
toute voix en
marginalisant les partis et les candidats qui ne
se soumettent pas
corps et âme à l'ordre du jour
néolibéral.
Le même résultat ne s'est pas produit
dans la
circonscription de Thornhill et les travailleurs
doivent y
résoudre le
problème d'identifier l'espace du
changement et de l'occuper.
Le OPF félicite les individus,
syndicats et autres organisations qui se sont mis
en action afin de
devenir un facteur dans ces élections
partielles pour la
défaite des libéraux et des
conservateurs. Avec une
différence de seulement 962 votes
entre le NPD et les
conservateurs, on peut voir que prendre
l'initiative peut faire une
différence. Les actions que les enseignants
et les travailleurs
de l'éducation ont prises pour demander des
comptes aux
libéraux et aux conservateurs pour avoir
passé la Loi
115 ont convaincu les travailleurs du secteur
de
l'éducation, de même que ceux de la
santé que le
message a rejoints, de donner un sens à
leur vote en rejetant ces
champions de l'austérité. Si on ne
leur avait pas
donné un argument qui donne un sens
à leur vote, c'est
probable que plusieurs d'entre eux qui avaient
voté
« stratégiquement »
pour les
libéraux dans le passé
ne seraient pas allés voter aux
élections partielles.
Tout comme cela s'est produit lors
d'élections partielles
précédentes où les
travailleurs se sont
impliqués activement, ce déplacement
du vote
libéral vers le NPD est ce qui a
causé la défaite
des libéraux et des conservateurs.
La défaite des champions de
l'austérité à Niagara Falls
est encore plus
significative si on garde à l'esprit le
chantage odieux qui a
été exercé contre
l'électorat. Les
électeurs se sont fait dire très
clairement de renoncer
à demander des comptes au gouvernement pour
l'ordre du jour
antisocial d'austérité promu par les
libéraux et
les conservateurs.
Les électeurs de Niagara Falls n'ont pas
été
dupés par le chantage du Parti
libéral qui a promis
cyniquement un nouvel hôpital après
avoir fermé des
établissements de santé au nom de la
lutte au
déficit. Les libéraux ont
également promis
d'injecter de nouveaux fonds en agriculture
après avoir
facilité l'importation de jus de raisins
étrangers pour
la
fabrication du vin ontarien et ils ont
annoncé des montants pour
l'ouverture de l'hippodrome de Fort Erie
après avoir
décimé la principale industrie de la
ville en privant
l'industrie des courses de chevaux des revenus
générés par les machines
à sous. Les
électeurs ne se sont pas soumis non plus au
chantage disgracieux
du maire de Niagara Falls qui
leur a demandé de renoncer à leur
droit de conscience par
peur de se « couper » du
gouvernement en ne
votant pas libéral ce qui mettrait à
risque la
construction de l'hôpital tant
« promis ».
Ils n'ont pas marché non plus dans le
chantage des conservateurs
à l'effet que ce sont les travailleurs qui
seraient la cause de
la
destruction de la base manufacturière de
l'Ontario par les
gangsters monopolistes. Les travailleurs
étaient
déterminés à demander des
comptes au gouvernement
et à l'opposition conservatrice comme cela
avait
été fait dans d'autres
élections partielles et ils
ont réussi à le faire.
Tout ceci montre que les travailleurs de la
circonscription de Niagara Falls jouissent
maintenant de conditions
favorables à la construction de leurs
propres organisations qui
peuvent faire de nouveaux progrès dans leur
travail pour
investir le peuple du pouvoir. Ils ont l'occasion
de dire non à
la guerre et à l'agression en tant
qu'avenir du Canada
en défaisant le ministre de la guerre et de
l'agression du
gouvernement Harper, Rob Nicholson, à la
prochaine
élection fédérale. La
défaite des
libéraux et des conservateurs à
l'élection
partielle montre que c'est possible de le faire.
Ontario Political Forum appelle les
travailleurs à ne pas s'asseoir sur leurs
lauriers et à
continuer à prendre l'initiative pour
défaire l'ordre du
jour antisocial d'austérité et ses
champions, les
libéraux et les conservateurs. Pour que
cela se produise, il
faut étudier avec soin quel est l'espace du
changement et
comment l'occuper. En ce
qui concerne les élections, ce sont les
travailleurs qui
constituent la majorité dans la province et
au pays et plusieurs
d'entre eux ne vont plus voter parce que le
système de partis ne
les représente pas et qu'ils ne sont pas
capables de les rendre
redevables de leurs actions, sans parler des
gouvernements élus
qui portent au pouvoir des partis
politiques ou des coalitions de partis. C'est
seulement en combinant
leur supériorité numérique et
de nouvelles formes
d'organisation qui leur permettent
d'établir l'ordre du jour et
de l'appliquer qu'ils peuvent résoudre ce
problème. En
mettant en jeu leur nombre et leurs organisations,
ils seront capables de
contester le pouvoir des monopoles de
détruire la province et le
Canada avec impunité et de les annexer aux
États-Unis des
monopoles de l'Amérique du Nord et de
mettre leur territoires et
leurs ressources à la disposition de la
guerre et de l'agression
dans le monde.
Les résultats
Le 23 février se tenaient des
élections dans deux circonscriptions
ontariennes suite à
la démission du député
libéral Kim Craitor
dans Niagara Falls et du député
conservateur Peter
Shurman dans Thornhill. Les résultats sont
encore non officiels.
Le nombre des électeurs est basé sur
celui qui se
retrouve sur la liste officielle
établie suite à l'élection
générale
de 2011. Le directeur général des
élections
publiera les chiffres officiels à une date
ultérieure
Distribution
actuelle des sièges au
Parlement ontarien |
Libéraux |
49 (-1) |
PC |
37 |
NPD |
21 (+1) |
Niagara
Falls |
Parti |
Élection
partielle
13 fév |
Élection
générale
2011 |
Différence |
Différence % |
NPD |
14
526 |
12
233 |
2
293 |
19 |
PC |
13
564 |
16
170 |
-2
606 |
-16 |
Libéraux |
7
143 |
16
721 |
-9
578 |
-57 |
Verts |
1
006 |
754 |
252 |
33 |
Indépendant |
224 |
111 |
113 |
102 |
Libertarien |
159 |
214 |
-55 |
-26 |
The
People |
108 |
-- |
|
|
Freedom |
102 |
-- |
|
|
Indépendant |
-- |
120 |
|
|
|
Votes |
36
730 |
46
323 |
-9
593 |
-20 |
Électeurs |
97
909 |
95
266 |
|
|
Participation % |
37,5% |
48,36% |
|
|
Thornhill |
Parti |
Élection
partielle
13 fév |
Élection
générale
2011 |
Différence |
Différence % |
PC |
13
397 |
20
982 |
-7
585 |
-36 |
Libéraux |
11
592 |
18
242 |
-6
650 |
-36 |
NPD |
1
896 |
4
016 |
-2
120 |
-53 |
Verts |
401 |
756 |
-355 |
-47 |
Libertarien |
295 |
623 |
-328 |
-53 |
Freedom |
156 |
157 |
-1 |
-1 |
The
People |
146 |
-- |
|
|
Paupers |
49 |
-- |
|
|
|
Votes |
27
932 |
44
776 |
-16844 |
-37,6 |
Électeurs |
102
413 |
99
517 |
|
|
Participation % |
27% |
44,8% |
|
|
La crainte hante les libéraux et les
conservateurs : «Une chose comme cela
ne pourra jamais
se
produire dans toute la province»
Suite aux élections partielles, la chef
libérale Kathleen Wynne et le chef
conservateur Tim Hudak ont
dit que loin d'être un rejet de leur version
respective du
même ordre du jour antisocial, les
résultats dans Niagara
Falls ne vont rien changer dans leur programme
commun d'attaques contre
les travailleurs et de coupures dans les
programmes sociaux faites pour payer les riches.
Selon eux, ce n'est
pas possible que le même résultat se
répète
dans une élection générale
alors à quoi bon
s'en faire ? En fait, ils expriment la
crainte grandissante qui
gagne l'élite dirigeante que le peuple ne
va pas hésiter
d'aucune manière et va s'organiser pour
faire la même
chose dans tout
l'Ontario ce qui unirait grandement le peuple pour
se préparer
à défaire Harper.
L'élite dirigeante, surtout celle qui
souhaite
une majorité conservatrice pour pouvoir
détruire la
capacité des travailleurs à
intervenir en politique,
monte en épingle le résultat dans
Thornhill et
prétend qu'il prouve que la défaite
des libéraux
et des conservateurs à l'échelle de
la province est
impossible. En fait, le trait principal de
l'élection dans
Thornhill est le taux de participation d'environ
27 % et le fait
que dans l'ensemble tous les partis ont obtenu la
même proportion
du vote que lors d'une élection
générale.
Autrement dit, lorsque les travailleurs
n'interviennent pas, c'est le
statu quo qui règne au sein duquel les
partis obtiennent les
résultats pour lesquels ils ont payé
avec leur
micro-ciblage et leurs techniques de suppression
de votes.
Quand les conservateurs parlent de leur victoire
dans
Thornhill, ils répandent des
demi-vérités dans le
but de convaincre les travailleurs qu'il ne
peuvent pas s'organiser
pour gagner et certainement pas dans le grand
Toronto. Les
libéraux et les conservateurs cherchent
tous deux à
maintenir leur emprise sur le grand Toronto et il
semble que le NPD
hésite à changer cette situation. Le
peuple lui n'a pas
le choix. C'est dans le grand Toronto que Harper a
été
capable de diviser les gens, de les dissuader de
voter et de gagner sa
majorité en 2011 même si les
travailleurs du Québec
se sont unis pour le défaire.
Les travailleurs ont prouvé lors de
certaines
élections partielles qu'ils sont capables
de mener une campagne
efficace pour identifier les électeurs qui
veulent exprimer leur
opposition à l'austérité et
aux attaques contre
les droits des travailleurs et les amener à
voter. C'est dans de
telles occasions que le NPD a été
capable de mettre en
branle sa
machine électorale et de gagner le vote. Ce
qu'il faut
cependant, c'est mobiliser ceux qui ne votent pas
et telle est bien la
force décisive que les travailleurs doivent
organiser si on veut
défaire Harper et avertir tous les
gouvernements qu'ils doivent
défendre le droit public et non le droit de
monopole.
Cela sert les intérêts des
travailleurs que
de discuter de la nécessité de
prendre en main leur
programme en établissant des comités
dans toutes les
circonscriptions, en particulier dans le grand
Toronto, à partir
desquels ils développent leur programme
d'impliquer la
majorité des électeurs dans cette
politique d'un type
nouveau. Cette politique nouvelle brise toutes les
limitations qui sont
imposées au peuple par le système
électoral actuel
non représentatif. Il faut prendre en main
la politique
indépendante de la classe ouvrière
en elle-même et
pour elle-même. À Kitchener-Waterloo,
cela a conduit
à un taux de participation qui a
égalé celui de la
plupart des élections
générales. Cette nouvelle
politique est au centre du travail pour investir
le peuple du pouvoir
et lui permettre de se sortir des limitations
néolibérales et des faux «
choix » que leur
impose le système de partis.
L'austérité en profonde crise de
légitimité
Journée
d'action
contre les coupures en Ontario le 21 avril 2012
La défaite des libéraux à
Niagara
Falls et Thornhill, ainsi que la défaite
des conservateurs dans
Niagara Falls ont approfondi la crise qui ronge
les deux partis. Pour
les libéraux, les résultats ont
été le
dernier clou dans le cercueil de leur affirmation
selon laquelle ils
ont redémarré et que les
travailleurs acceptent
désormais l'austérité
à travers la
« négociation ». Les
conservateurs, eux, ont été de
nouveau défaits
dans une circonscription que les sondages et les
experts estimaient
à leur portée. Ce n'est pas qu'ils
n'y ont pas mis tous
les efforts. Les conservateurs ont maintenu leurs
votes dans Niagara
Falls mais ont été défaits
parce que les
travailleurs ont pris
l'initiative. Le fait que les deux partis ont
tenté ouvertement
de faire chanter les électeurs et ont tout
de même
été défaits dans Niagara
Falls signifie qu'ils
sont maintenant encore plus
discrédités et
déshonorés aux yeux des gens.
Loin de tirer les conclusions qui s'imposent
quant
à leur programme, ces partis vont
maintenant essayer de
surmonter leur crise avec encore plus de chantage,
en pensant que si
seulement ils l'avaient fait plus tôt durant
la campagne
électorale, ils auraient convaincu
suffisamment de gens de ne
pas voter pour maintenir leur part du vote, comme
ils l'avaient fait lors de l'élection
précédente
dans Thornhill. Les travailleurs doivent s'assurer
de renforcer leur
travail d'organisation indépendant afin de
ne pas être
dupes de cette manipulation, de s'en tenir
à leur propre
programme de défaire l'ordre du jour
d'austérité
et ceux qui le promeuvent et de défendre
les droits des
travailleurs.
Ceci est particulièrement important parce
que le
budget sera vraisemblablement
présenté bientôt et
qu'il sera utilisé pour donner l'impression
que tout ce que
veulent les travailleurs c'est de négocier
la façon dont
le programme d'austérité sera mis en
oeuvre. Le budget
sera peut-être ou non suivi d'une
élection
générale mais, quoi qu'il en soit,
les travailleurs ne sont pas d'humeur à se
soumettre au chantage
à l'effet de renoncer à leurs
revendications
indépendantes pour leurs droits et contre
l'austérité.
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Marxiste-Léniniste
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