Le
                              Marxiste-Léniniste

Numéro 20 - 14 février 2014

Budget fédéral

La lancée antisociale débridée
du gouvernement Harper


Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a présenté le budget fédéral du pays le 11 février. La chose la plus importante que le peuple doit faire en examinant le budget c'est de mettre de côté le dogme et le tapage qui l'accompagnent. Le dogme au sujet de « l'équilibre » et le tapage à l'effet que le budget donne à Harper la chance de regagner un peu de momentum afin d'être réélu masquent une tendance inquiétante vers la guerre et la destruction nationale.

L'association du mot équilibre avec budget fédéral vise à masquer l'offensive antisociale et la destruction nationale. Les médias de masse et la majeure partie de l'intelligentsia se déshonorent en participant au dogme au sujet de l'équilibre. Le discours usé à la corde et, certains diront, idiot sur l'équilibre détourne l'attention de la croisade messianique de Harper pour détruire le tissu social du Canada tout en annexant le pays aux États-Unis des monopoles d'Amérique du Nord et à la machine de guerre américaine.

La chute des dépenses de programmes fédérales

La chute des dépenses de programmes fédérales, qui a débuté avec les gouvernements libéraux Chrétien et Martin et se continue avec Harper, est telle qu'elles ne représentent maintenant que 13 % du produit intérieur brut, soit le pourcentage le plus bas en 70 ans. Des milliards de dollars de coupures de programmes vont bientôt entrer en vigueur. Si on ajoute à cela le gel des dépenses de programmes annoncé dans ce budget, on obtient une réduction d'ensemble des dépenses de programmes en santé, en éducation, dans les affaires autochtones et les services aux anciens combattants et dans d'autres secteurs à un niveau qu'on n'avait pas connu depuis la période d'avant la Deuxième Guerre mondiale.

Tous sont au courant maintenant des coupures dans l'assurance-emploi, du dénuement de la réglementation et de l'effondrement de l'autorité publique qui est censée garantir la sécurité alimentaire, le système de transport et les autres aspects qui font partie d'une société moderne. L'essence des mesures de destruction des programmes sociaux et des services publics est de détruire toute autorité publique qui protège le bien-être et la sécurité des Canadiens et restreint le droit de monopole.

Plutôt que d'investir dans les programmes pour le bien-être du peuple et l'édification nationale, le budget Harper détourne des montants toujours plus grands de fonds publics vers des intérêts privés. Cela est fait à la fois de manière ouverte, en versant des fonds publics aux monopoles, comme c'est le cas des monopoles de l'automobile par le biais du fonds des innovations, et de manière plus voilée en versant des fonds publics à des intérêts privés en utilisant les partenariats public-privé pour bâtir l'infrastructure et se préparer à la guerre.

Le défi auquel le peuple fait face est de s'unir pour arrêter et renverser la direction antisociale du gouvernement Harper qui place les demandes et les intérêts privés étroits des monopoles internationaux avant les Canadiens et l'intérêt public.

Luttons pour investir le peuple du pouvoir

Les Canadiens ne doivent pas devenir apolitiques ou déprimés face au cynisme profond des partis politiques qui utilisent le budget fédéral comme un outil de propagande de plus dans leur lutte pour le pouvoir. L'antidote à tout ce dogme néolibéral et à tout ce tapage se trouve dans l'approfondissement de la lutte pour s'investir du pouvoir et dans la mobilisation du peuple autour d'une nouvelle direction de l'économie qui soutient le droit public et non le droit de monopole. Le peuple doit se bâtir une carapace contre l'hystérie des médias de masse qui spéculent à savoir si Harper est en train ou non de préparer un budget d'élection « équilibré » l'an prochain plutôt que maintenant pour farcir le prochain budget de « cadeaux » micro-ciblés vers telle ou telle section du peuple afin d'être réélu. En se donnant du pouvoir par le développement de son propre ordre du jour et de sa vision centrée sur l'être humain, le peuple doit écarter avec mépris toutes les tentatives de le détourner de sa lutte pour une nouvelle direction des choses.

Des attaques contre les travailleurs du secteur public

Le budget de 2014 du gouvernement Harper s'attaque directement aux travailleurs du secteur public en décrétant que les prestations de retraite, qui font partie des conventions collectives ayant force de loi avec l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), vont être réduites d'environ 7 milliards $. C'est avec ce montant soutiré aux travailleurs du secteur public qu'on estime que le gouvernement fédéral va recouvrer l'équilibre budgétaire magique avec un surplus fiscal de 6,4 milliards $ pour l'année fiscale 2015-2016.

En annonçant dans le budget fédéral qu'il va voler l'argent prévu par la convention collective, le gouvernement indique que si les membres de l'AFPC n'acceptent pas volontairement cette réduction lors de la prochaine négociation de leur contrat de travail, il va leur imposer les concessions en passant une loi.

Cet assaut contre le droit des employés fédéraux de négocier leurs salaires, avantages sociaux et régimes de retraite sans chantage, coercition et violence de la loi, signale à tous les travailleurs qu'ils doivent appuyer les travailleurs du secteur public dans la défense de leurs droits. Cet assaut du gouvernement Harper contre les employés du secteur public doit être vu comme une attaque contre les droits de tous à laquelle il faut résister fermement. On ne peut pas permettre à ce diktat unilatéral de Harper sur les salaires, avantages sociaux et retraites de devenir la nouvelle norme dans un Canada brisé au tissu social et à l'autorité en miettes. L'anarchie et la violence sont déjà devenues la norme et cela ne peut pas continuer. On doit y résister pour le bien de tous et l'avenir du pays. Cette attaque contre les travailleurs du secteur public, quelle que soit la tournure que lui donnent les médias de masse, est une attaque contre les droits des travailleurs et contre les programmes sociaux, les services publics et l'autorité publique qui sont nécessaires à une société moderne.

Le Canada populaire et le Canada de Harper s'affrontent

Le budget ne reflète pas le Canada du peuple ; c'est le budget du Canada de Harper, un pays imaginaire fantasmatique qui a une économie saine et ne connaît aucun problème social, économique ou politique pressant. Il n'y a aucune mention dans le budget de la crise du secteur manufacturier, des fermetures successives, US Steel, Heinz, Kellogg ; aucune mention des années désastreuses pour l'industrie forestière ; des menaces de Rio Tinto au Québec ; de la vaste controverse sur les sables bitumineux, de la fracturation pour extraire le gaz, des pipelines et de l'utilisation des travailleurs étrangers temporaires pour abaisser les salaires et conditions de travail ; de l'effondrement de l'autorité publique au point que tout le centre-ville de Lac-Mégantic a été détruit et que plusieurs vies humaines précieuses ont été perdues à cause de la négligence grossière d'une compagnie de connivence avec une autorité publique impuissante ; aucune mention de la nécessité de remédier au développement inégal d'une économie reposant de plus en plus sur les exportations de matières premières ; pas une mention et pas de solutions au problème de la pauvreté et du chômage en particulier chez les jeunes ni de l'insécurité qui frappe les Canadiens pendant leurs années de travail ou à la retraite ; aucune référence aux droits des Premières Nations et à la revendication moderne de relations de nation à nation.

Le peuple canadien est absent de ce budget, que ce soit en fait de description des problèmes de la société ou de leur solution. Il n'y a pas de problèmes dans le monde de l'élite privilégiée de Harper ; son budget est le miroir de son univers de droit de monopole et de privilège de classe et non le miroir de l'univers du peuple où celui-ci se bat pour s'investir du pouvoir, pour un ordre du jour prosocial et un gouvernement antiguerre.

Un budget centré sur l'être humain

L'alternative à un budget centré sur le capital est un budget centré sur l'être humain qui s'attaque aux problèmes auxquels les Canadiens font face et qui les mobilise de même que l'opinion publique autour de solutions prosociales. Un budget centré sur l'être humain émane du peuple lui-même, du peuple qui se bat pour s'investir du pouvoir, qui s'organise en comités pour bâtir ce pouvoir, qui discute de ses problèmes, en arrive à des solutions et élabore son propre du jour, qui dissémine ses opinions parmi ses pairs et s'engage dans des actions avec analyse pour donner une nouvelle direction à l'économie et aux affaires politiques.

C'est au peuple lui-même à fournir une nouvelle direction à l'économie. C'est à lui de se donner du pouvoir en mobilisant le nombre, la pensée prosociale, l'ordre du jour et l'énergie pour bâtir un Canada moderne qui garantit le bien-être de tous et humanise l'environnement naturel et social.

Luttons pour un budget centré sur l'être humain et pour investir le peuple du pouvoir !
Arrêtez de payer les riches !
Augmentez les investissements dans les programmes sociaux !


À titre d'information

Extraits de commentaires sur le budget fédéral d'organisations et d'individus au Canada

Alliance de la Fonction publique du Canada

Le gouvernement conservateur a une fois de plus raté l'occasion de promouvoir une vision positive en investissant dans l'avenir du Canada. Après des années passées à réduire les services publics essentiels à la population, le gouvernement continue de manquer de vision, dans un but d'assurer sa réélection.

Le budget impose également un gel de 1,6 million $ aux dépenses de fonctionnement des ministères, déjà affectés par plusieurs années de compression de services pourtant essentiels aux Canadiens et aux Canadiennes. La part des dépenses de programmes dans le PIB a chuté au-dessous du seuil de 13 %, ce qui signifie que le gouvernement investit de moins en moins en réponse aux besoins d'une économie en croissance.

« La situation économique du Canada aurait permis au gouvernement d'en faire plus pour renforcer les services et les programmes, explique Robyn Benson, présidente nationale de l'AFPC. Il aurait pu choisir d'investir dans la petite enfance, les retraites et la sécurité des transports. Je ne peux pas croire qu'il laisse passer cette chance inouïe. »

Après avoir réduit bon nombre de services essentiels, le gouvernement adopte des demi-mesures au lieu de rétablir des programmes ayant pourtant fait leurs preuves :

Après avoir réduit les services de Parcs Canada, l'accès aux parcs nationaux et les mesures de protection de l'environnement, que propose maintenant le gouvernement ? Investir des sommes dérisoires dans l'amélioration des routes et ponts qui mènent à ces parcs.

Après avoir fermé les stations de recherche et de sauvetage de Vancouver, et de St. John's, le gouvernement offre un crédit d'impôt aux sauveteurs bénévoles. Est-ce que ça suffira pour faire oublier les fermetures et sauver des vies ?

Après avoir réduit les services aux anciens combattants, par exemple en fermant neuf bureaux régionaux, le gouvernement ne propose rien pour améliorer leur situation. Et jamais le ratio vétérans/employés d'Anciens Combattants Canada n'a été aussi bas.

Après avoir réduit l'inspection des aliments à un degré alarmant au cours des dernières années, le gouvernement propose à présent d'engager un petit nombre d'inspecteurs pour rétablir l'intégrité du système de salubrité des aliments qu'il a lui-même compromise.

Après avoir réduit l'accès à l'assurance-emploi, le gouvernement jette des miettes aux Canadiens et aux Canadiennes occupant un emploi précaire.

Outre ces changements de pure forme aux services publics, le gouvernement s'acharne contre les retraités du service public en doublant leur contribution au régime d'assurance-maladie complémentaire.

« L'AFPC entame bientôt une nouvelle ronde de négociations, annonce Chris Aylward, vice-président exécutif national de l'AFPC. Nous sommes résolus à renforcer les services publics. Pendant que le gouvernement continue de trahir la population, nous défendrons bec et ongles la qualité des services publics et les droits des travailleurs et des travailleuses qui les assurent. »

Robyn Benson, présidente nationale de l'AFPC

Protéger nos membres et les services publics? Absolument!

Le gouvernement conservateur ne cesse de s'en prendre aux services publics et aux membres qui les fournissent. En plus de signer l'arrêt de mort de services cruciaux, la prolongation du gel des budgets des ministères resserre l'étau autour de nos membres, qui doivent maintenir la qualité des services malgré une charge de travail toujours plus lourde et des pertes d'emploi toujours plus nombreuses.

Cela n'a rien de surprenant. Le gouvernement a déjà compromis l'inspection des aliments, les parcs et lieux historiques et bien d'autres services. Ce qui étonne, c'est qu'il croit pouvoir berner la population canadienne. Personne ne croira que les demi-mesures qu'il a annoncées répareront tous les dégâts qu'il a causés.

Les conservateurs mettent aussi au rancart les valeurs canadiennes qui ont façonné le monde du travail. Ils abandonnent les fonctionnaires retraités qui ont travaillé toute leur vie pour avoir droit à des prestations de santé. Ils trahissent les employés qui sont trop malades pour travailler. Encore une fois, ils se servent du budget pour miner la négociation collective.

Il a fallu des décennies à nos membres pour obtenir, souvent de haute lutte, des conditions de travail et des avantages décents. Lorsque nous prendrons place à la table de négociation, nous afficherons au vu de tous notre engagement à l'égard de nos membres et des services publics qu'ils fournissent.

L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

« Avec ce budget, les intérêts des Canadiens ont été sacrifiés pour des considérations électorales et une obsession irrationnelle de budgets équilibrés. » C'est un budget qui garde le Canada sur la mauvaise voie et qui compromet la santé, l'environnement et la prospérité des Canadiens. Il n'est tout simplement pas possible que le gouvernement « mette de l'ordre dans les finances » de sa maison lorsque les fondations, c'est-à-dire les programmes et les services dont dépendent les Canadiens, s'effritent », déclare Debi Daviau, présidente et administratrice en chef de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), le plus grand syndicat de professionnels de la fonction publique au Canada.

« Le gouvernement gagne certainement la médaille d'or en matière d'intérêt personnel », poursuit Mme Daviau. « Il fait tout ce qu'il peut pour gagner les prochaines élections alors qu'il devrait s'efforcer de renverser les effets de ces désastreuses décisions prises dans les budgets précédents. »

[On note dans le budget] l'absence de tout réinvestissement dans la science publique, au moment où on retranche 2,6 milliards $ au budget des ministères à vocation scientifique et où le classement du Canada dans le monde sur le plan scientifique, un indicateur clé de sa compétitivité économique, est en chute libre.

[Le budget parle d'un] « engagement à protéger l'environnement » qui est totalement déphasé par rapport à la réalité : des programmes essentiels de protection de l'environnement, l'inspection et la réglementation, et des centaines d'emplois qui y étaient liés ont disparu sous la direction du gouvernement conservateur.

Le budget prétend assurer un « développement responsable des ressources » à un moment où on ferme les bibliothèques fédérales utilisées par les chercheurs pour analyser et surveiller les effets de l'exploitation des ressources dans tout le pays et où on brûle leurs livres ou on les envoie au dépotoir.

[Le budget affirme que] « nous n'avons pas supprimé les programmes dont dépendent les Canadiens. » En fait, ces coupes ont eu lieu dans les domaines de la sécurité des consommateurs, du transport des marchandises dangereuses, de la sécurité maritime, de la protection de la santé, de la prestation de services aux vétérans et de la prestation de soins de santé aux retraités, pour n'en nommer que quelques-uns.

« Ce budget n'est que la continuation d'une stratégie à long terme de compressions dans les programmes et services publics à des fins idéologiques, et maintenant électorales. Le gouvernement n'a pas de quoi être fier de ce budget qui touchera des générations de Canadiens. Et tout ça, c'est pour gagner aux urnes la prochaine fois », de conclure Mme Daviau.

Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec

Le dixième budget de Flaherty « Une marge de manoeuvre sacrifiée au détriment des besoins de la population ! », Serge Cadieux, secrétaire général de la FTQ

[Le budget] vient à nouveau d'en faire la démonstration : nous n'avons plus rien à attendre de ce gouvernement, à l'exception du déclenchement des élections.

« Nous avons là un gouvernement qui, malgré l'importante marge de manoeuvre qu'il aurait pu se donner, continue de s'en prendre à ses propres effectifs, tout en ne répondant pas aux besoins de la population. Il est temps que le gouvernement conservateur de Harper cède sa place », déclare le secrétaire général de la FTQ, Serge Cadieux.

Si la FTQ prend acte des maigres mesures budgétaires annoncées et calculées selon l'agenda politique électoral des conservateurs, notamment en ce qui a trait aux infrastructures et à du saupoudrage bien ciblé, elle déplore que ces derniers n'aient pas saisi cette occasion pour satisfaire plusieurs des revendications de la population : bonifier le régime d'assurance-emploi de même que le Régime de pensions du Canada et le Supplément du revenu garanti, annuler l'abolition du crédit d'impôt des fonds de travailleurs et hausser les transferts fédéraux en matière de péréquation et des programmes sociaux.

« Depuis qu'il est devenu majoritaire, le gouvernement Harper ne s'est pas gêné pour tenter de museler toujours davantage les provinces, particulièrement celles où l'électorat n'a pas été au rendez-vous. Les travailleurs saisonniers et les sans-emploi du Québec et des provinces maritimes en savent quelque chose. Le rétrécissement des transferts fédéraux prive de services des millions de personnes pour lesquels ils paient à même leurs impôts fédéraux. Même traitement pour les employés du secteur public, qui n'ont cessé d'essuyer des compressions budgétaires douloureuses au cours des dernières années et qui sont à nouveau mis à contribution, jusqu'aux retraités qui devront désormais assumer 50 % des coûts de leur assurance-santé. Sans compter les attaques sans précédent du fédéral contre le mouvement syndical. Cela suffit !

« Le Québec est en droit de s'attendre à un droit de regard sur les travaux d'infrastructures afin de les activer au plus tôt. Il a droit à des sommes additionnelles en vertu des ententes sur le marché du travail et la FTQ est d'avis que la nouvelle subvention canadienne pour l'emploi doit être abolie, à défaut de quoi le Québec devra exercer son droit de retrait avec pleine compensation.

« Enfin, l'entêtement du gouvernement fédéral à maintenir sa réforme rétrograde du régime d'assurance-emploi nous oblige à poser la question : serait-il temps pour le Québec de se doter de son propre régime ? La question mérite au moins d'être posée.

« A la FTQ, conclut Serge Cadieux, nous sommes assurés que la population québécoise se souviendra de la situation lors des prochaines élections. »

Confédération des syndicats nationaux

La CSN très critique

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) estime que les mesures annoncées aujourd'hui par le gouvernement Harper dans son budget sont très éloignées des besoins immédiats de la population. « L'obsession du gouvernement d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2015-2016 traduit bien la partisannerie de l'exercice d'aujourd'hui. Le penchant des conservateurs pour une politique d'austérité qui ne tient aucun compte des travailleuses et des travailleurs moins bien nantis ainsi que de la classe moyenne est évident, souligne le trésorier de la CSN, Pierre Patry. Le gel des dépenses, l'affaiblissement des régimes de retraite des fonctionnaires fédéraux et de leurs protections sociales expriment de façon éloquente à quel point ils ont bien peu de considération envers les citoyens. Tout en s'invitant aux tables de négociation avec les employés de l'État, ce gouvernement fait porter le poids du retour à l'équilibre budgétaire sur les épaules des travailleuses et des travailleurs. Ceux-ci ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts et en ont assez des politiques d'austérité ! », a-t-il lancé.

[...]

Pour le trésorier de la CSN, il est à craindre que les conservateurs déposent ce budget en guise de paravent pour mieux venir « bulldozer » l'équilibre social avec un de leur fameux projet de loi mammouth. « À deux reprises, les conservateurs n'ont pas hésité, par la loi de mise en oeuvre du budget, à sabrer les finances publiques et à affaiblir le filet de protection sociale de la population québécoise et canadienne, avec par exemple leurs attaques contre le régime d'assurance-emploi. « C'est là un déni de démocratie qui ne peut être toléré. Les conservateurs cherchent à rétablir l'équilibre budgétaire sur le dos des chômeurs, des fonctionnaires, des travailleurs, et dans le plus grand mépris des juridictions provinciales, avant d'arriver aux prochaines élections prévues pour 2015 », a conclu Pierre Patry.

Centre canadien des politiques alternatives

Le budget fédéral contient les plus importantes compressions de dépenses à ce jour

Le budget fédéral 2014-15 contient les plus importantes compressions de dépenses annuelles à ce jour, dit le Centre canadien des politiques alternatives (CCPA).

Il y a des compressions de 14 milliards $ de dépenses annoncées dans les budgets précédents qui entreront en vigueur durant cette année fiscale. Ces réductions vont causer de réels dommages à l'économie précaire du Canada, en retirant 0,7 % de la croissance déjà anémique du PIB du pays.

« Le gouvernement est heureux d'annoncer de nouveau le financement des infrastructures provenant des budgets précédents mais, ce qu'il ne vous dit pas, c'est qu'il y a des compressions de dépenses de 14 milliards $ annoncées précédemment et qui sont déjà intégrées dans le budget de cette année », a dit l'économiste principal du CCPA, David Macdonald. « Les Canadiens peuvent s'attendre à voir de plus en plus de compressions importantes dans les services et une stagnation de l'économie qui s'ensuivra. »

« Si les compressions précédentes sont un indice, il y aura d'autres compressions de services de première ligne, comme ceux pour les anciens combattants et la Garde côtière », a dit Macdonald. « Tout cela afin que le gouvernement puisse mettre en oeuvre sa promesse d'étendre le fractionnement du revenu pour les familles avec des enfants - une réduction d'impôt extrêmement coûteuse que 86 % des familles ne bénéficieront même pas. »

Le budget fédéral ne contribuera guère à stimuler un marché du travail endémique au Canada. Depuis 2009, la baisse du taux de chômage a été le résultat de 20 % des chômeurs qui ont trouvé un emploi et de 80 % des chômeurs qui ont abandonné toute recherche d'emploi.

« Le déclin dans l'ensemble du chômage parmi les jeunes par rapport à la pire situation vécue en 2009 est dû aux jeunes chômeurs qui ont abandonné toute recherche, étant incapables de trouver un emploi. Les 4000 stages pour les jeunes annoncées dans ce budget n'auront pas un impact significatif », a dit l'économiste en chef du CCPA, Armine Yalnizyan. « Ce n'est pas le moment pour de petites mesures. C'est l'avenir d'une génération entière de jeunes travailleurs qui est en jeu et le gouvernement fédéral a un rôle sérieux à y jouer. »

Conseil des Canadiens

Le Conseil des Canadiens réagit au budget fédéral d'aujourd'hui, l'organisation faisant valoir qu'il est utilisé pour détourner l'attention du public des activités négatives du gouvernement en matière de commerce, d'eau, du climat et de l'énergie, des mines, des soins de santé et de la démocratie.

« Le gouvernement Harper vient de présenter un autre budget d'austérité qui nous affecte tous. Le ministère des Finances prévoit maintenant un excédent de 6,4 milliards $ l'an prochain, mais le gouvernement fédéral maintient le cap de 90 milliards $ de compressions des dépenses fédérales d'ici 2017. Cela nuit à notre système public de soins de santé, refusant l'aide aux personnes âgées et aux anciens combattants, retenant le financement nécessaire pour les Grands Lacs et ne parvenant pas à investir dans de l'eau propre pour les Premières Nations et pour un avenir d'énergie renouvelable pour nous tous. Ce n'est pas un « budget qui ne fait rien » ; il s'agit d'une attaque délibérée contre l'intérêt public. » - Brent Patterson, directeur politique.

« Ce budget est un plan de distraction économique, afin de détourner l'attention du public contre les effets négatifs des compressions de Stephen Harper dans les services publics, y compris les mesures de protection de l'eau. Ce que le Canada a besoin est une politique nationale audacieuse pour l'eau - une qui privilégie l'eau potable et les eaux usées des communautés, la protection des Grands Lacs et l'eau potable au sein des collectivités des Premières Nations. Mais c'est triste et pourtant non surprenant que le gouvernement Harper n'ait pas levé le petit doigt sur ces questions. Il n'y a pas une seule mention de financement pour les Grands Lacs et le financement de l'eau potable au sein des collectivités des Premières Nations a même diminué de 6,6 millions $ en deux ans, alors qu'il devrait être augmenté de plus de 300 millions $ par année. C'est alarmant de voir le gouvernement fédéral continuer à appuyer le programme des entreprises en finançant des partenariats public-privé controversés tout en omettant d'investir suffisamment dans la recherche et la protection de l'eau, une de nos ressources les plus précieuses. » - Emma Lui, militante pour la protection de l'eau.

« Ce budget n'est pas utilisé pour générer une croissance économique au Canada. Il est utilisé pour couper dans les services publics afin de donner aux entreprises un congé fiscal. Les soins de santé ont été réduits de façon si spectaculaire au Canada qu'ils nient effectivement des services aux gens. Nous sommes en train d'équilibrer le budget au détriment des soins de santé pour les réfugiés, les anciens combattants, les aînés et les personnes ayant besoin de soins palliatifs, de soins en santé mentale et de médicaments d'ordonnance. Nous sommes en train de causer des préjudices sérieux aux provinces les plus petites et les plus pauvres du pays en rejetant sur leur dos le fardeau des responsabilités fédérales. Ce budget ne reflète pas le Canada que les Canadiens tentent d'édifier. Le gouvernement fédéral tourne le dos aux plus vulnérables et abandonne sa responsabilité envers les soins de santé. » - Adrienne Silnicki , militante en faveur des soins de santé.

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