Numéro 15 - 7
février 2014
Le gouvernement Harper
prépare
une loi briseur de grève
au Canadien National
Non à la criminalisation
des
travailleurs du rail!
Le
gouvernement Harper prépare une loi
briseur de grève au
Canadien National
• Non à la
criminalisation des
travailleurs du rail!
Un an
après la
nomination de Kathleen Wynne comme
première ministre de l'Ontario
• L'opposition
ouvrière exacerbe la
crise de légitimité des
libéraux et de leur
programme d'austérité
De bonnes
raisons pour
vaincre les libéraux et les conservateurs
• Les soins de
santé sont un droit, pas
un privilège!
Le gouvernement Harper
prépare une
loi briseur de grève
au Canadien National
Non à la criminalisation des travailleurs
du
rail!
Le 5 février, la ministre du Travail
antitravailleurs Kellie Leitch a annoncé
qu'elle
déposerait une loi de retour au travail le
lendemain matin
rendant illégale une grève des 3000
chefs de train,
agents de train et coordonnateurs de la
circulation au Canadien
National. Ces travailleurs sont membres de la
Conférence
ferroviaire de Teamsters
Canada. Le 4 février, le syndicat a
envoyé un avis
de grève et allait donc se trouver en
position de grève
légale le 8 février. Le
dépôt de la loi
spéciale a été annulé
pour le moment en
raison de l'entente de principe signée le
soir du
5 février par le CN et le syndicat. La
ministre Leitch se
vante maintenant d'avoir
« aidé » les deux
parties à
négocier avec sa menace d'une loi
spéciale. En janvier,
les travailleurs du CN avaient rejeté une
entente de principe,
survenue à l'automne entre le syndicat et
le CN, pour des
questions de santé et de
sécurité qui sont vitales
à la protection de leur santé et
sécurité
et de celle du public.
Par
cette nouvelle menace
d'une loi spéciale de
retour au travail contre les travailleurs du CN,
le gouvernement Harper
continue de criminaliser les luttes des
travailleurs à la
défense de leurs droits. Il continue de
mettre un signe
d'égalité entre
intérêts privés des
monopoles et intérêt national et de
déclarer les
services ferroviaires et aériens
services essentiels où les luttes des
travailleurs pour leurs
droits sont illégales. Cela ne veut
nullement dire que le
gouvernement va s'assurer que les chemins de fer
et le transport
aérien vont fonctionner selon les plus
hauts standards et
notamment les standards de sécurité,
comme on a pu le
voir
de façon frappante et tragique avec les
catastrophiques
ferroviaires des derniers mois. Ce que cela veut
dire, c'est que les
intérêts privés des monopoles
ferroviaires et du
transport aérien sont
déclarés
intérêt national, ce qui est une
composante de la
politisation des intérêts
privés qui est lourde
de dangers pour les travailleurs et le peuple
canadiens. Le
dépôt d'une loi comme celle-là
au moment où
le
peuple, en réponse aux tragédies
ferroviaires, demande
qu'on protège la sécurité des
travailleurs et du
public démontre une fois de plus à
quel point ce
gouvernement est criminel et à quel point
est criminelle
l'offensive antisociale des riches et des
gouvernements à leur
service.
Les demandes des travailleurs lors des
négociations et, pour autant qu'on puisse
en juger, le rejet de
la première entente de principe, sont
centrés sur les
questions de santé et de
sécurité. Ce qui est en
cause est le manque de périodes de repos
adéquates et la
fatigue extrême des travailleurs qui est
encore aggravée
par la responsabilité accrue qui
leur incombe avec l'augmentation du transport de
matières
dangereuses. La ministre Leitch est bien contente
de se pavaner en
disant que c'est sa menace d'une loi
spéciale qui a
rapproché les parties, mais qu'est-ce
qu'elle va dire si les
travailleurs sont impliqués dans d'autres
tragédies
ferroviaires et que leur extrême fatigue et
leur manque de
périodes de repos y auront joué un
rôle ?
Elle-même et tout son gouvernement ne
manifestent pas le moindre
souci pour le bien-être des travailleurs et
les
préoccupations
qu'ils mettent de l'avant avec leurs
revendications. Comment les
travailleurs du rail vont-ils faire pour examiner
la tête froide
l'entente de principe qui vient d'être
conclue alors que les
enjeux sont si sérieux et qu'une loi
spéciale de retour
au travail leur pend au-dessus de la
tête ?
LML dénonce une fois de plus
avec force
ce gouvernement inhumain et brutal et appuie de
tout coeur les
travailleurs du CN et les autres travailleurs aux
lignes de front de
l'industrie du transport dont le combat à
la défense de
leur bien-être est un combat à la
défense du
bien-être de tous. LML appelle
tous les travailleurs
à intensifier leur lutte pour chasser ce
gouvernement du pouvoir
aussitôt que possible.
Un an après la nomination
de
Kathleen Wynne
comme première ministre de l'Ontario
L'opposition ouvrière exacerbe la crise
de
légitimité des libéraux et de
leur programme
d'austérité
Manifestation
de milliers
de personnes à Toronto lors du
Congrès à la
chefferie des libéraux qui a
nommé Kathleen Wynne premier
ministre de l’Ontario le 26 janvier 2013
Dans son numéro du 29 janvier 2013, Ontario
Political
Forum, supplément du Marxist-Leninist
Daily,
explique entre autres comment l'opposition des
travailleurs et de la
population continue de créer une situation
difficile pour les
libéraux et les conservateurs en Ontario.
Il poursuit en
indiquant que
cette situation met en lumière la
nécessité
d'intensifier cette opposition de sorte à
ce que les
travailleurs et l'ensemble des Ontariens
interviennent dans les
élections partielles du
13 février à Niagara
Falls et Thornhill pour défaire les
candidats de ces deux partis.
Ontario Political Forum souligne qu'un
an s'est
écoulé depuis la sélection de
Kathleen Wynne en
tant que première ministre par un total de
1 115 délégués lors
du congrès
à la direction du Parti libéral de
l'Ontario. Ce
n'était pas des
délégués dans le vrai sens
du mot, puisqu'ils étaient composés
de
députés libéraux, de
candidats défaits et d'«
initiés »
du parti. Bien qu'ils n'aient pas
été élus
délégués par aucune instance,
ils ont pu tout de
même participer au congrès
conformément aux statuts
du parti. Le fait que Wynne a poursuivi
l'offensive du gouvernement
McGuinty contre les droits des travailleurs au nom
de la
« compétitivité »
de
la province et de rendre l'austérité
« équitable » a, en
définitive,
aggravé les difficultés du Parti
libéral. En
effet, au cours de l'année qui vient de
s'écouler, le
gouvernement Wynne a maintenu la même
direction que ses
prédécesseurs, fondée sur les
mêmes dogmes
néolibéraux.
Wynne avait remplacé Dalton McGuinty
précisément parce que celui-ci avait
été
forcé de démissionner suite à
des scandales de
corruption, mais aussi et surtout parce qu'il
n'avait pas réussi
à convaincre les travailleurs et l'ensemble
des Ontariens
d'accepter l'offensive antisociale comme
étant dans leur
intérêt. Le gouvernement
libéral étant
minoritaire, il n'était pas parvenu avec
McGuinty à
obtenir une majorité pour mieux imposer
l'austérité aux travailleurs. Aussi,
à la grande
surprise des cercles dominants, l'opposition des
travailleurs au projet
de loi 115 et aux autres menaces
proférées contre
les travailleurs du secteur public par le ministre
des Finances de
l'époque, Dwight
Duncan, fut telle que McGuinty et d'autres
ministres de haut niveau ont
été forcés de
démissionner. C'était
surtout pour créer l'illusion qu'un
changement de chef pourrait
signifier un changement de direction et ainsi
surmonter l'opposition.
Kathleen Wynne a été triée
sur le
volet par les cercles dominants. Elle s'est
présentée au
congrès libéral comme partisane de
la
« consultation » dans
l'espoir de mieux livrer la
marchandise néolibérale. Mais dans
les mois qui ont
suivi, n'ayant rien changé aux conventions
collectives qui
avaient été imposées aux
enseignants et aux
travailleurs de l'éducation par le
gouvernement McGuinty avec la Loi 115, il est
devenu évident que le soi-disant sang neuf
était pour la forme seulement.
Aussi la sélection de Wynne a-t-elle
démontré jusqu'à quel point
les
intérêts privés ont pris
directement le
contrôle des institutions gouvernementales
depuis que le
gouvernement Harris a lancé son offensive
antisociale en 1995.
Les manoeuvres au congrès libéral
l'illustrent bien.
Charles Sousa, par exemple, ne devait pas appuyer
Wynne, et
voilà qu'il s'est retiré en tant que
candidat à la
direction du parti pour se ranger dans son camp.
Il en va de même
pour Eric Hoskins qui a abandonné le camp
de Sandra Pupatello
pour celui de Wynne, un geste aussi inattendu.
Sousa a par la suite
été nommé ministre des
Finances et a
hérité d'un contrôle absolu du
trésor public
pour le bienfait des
intérêts qu'il représente.
Avec son budget,
adopté avec l'appui du NPD, quatre autres
années
d'austérité ont été
imposées aux
travailleurs de l'Ontario afin de rassurer les
détenteurs de la
dette ontarienne qu'ils seront remboursés
« comme il
se doit ». Avant de devenir membre de
l'Assemblée
législative, Sousa avait occupé des
postes
de PDG pendant plus de vingt ans à la
Banque royale du Canada,
une des banques canadiennes détentrices de
la dette de
l'Ontario. Hoskins, pour sa part, un
médecin, a
été nommé ministre du
Développement
économique et responsable de la gestion des
stratagèmes
pour payer les riches.
Le Parti libéral n'a pas non plus
réussi
à refaire son image en tant que parti de
l'équilibre.
Surtout depuis le passage du projet de loi
115 par les
libéraux et les conservateurs pour imposer
des conventions
collectives aux enseignants et aux travailleurs de
l'éducation,
toute prétention au rétablissement
d'un certain
équilibre est futile.
Difficile de prétendre à
l'équilibre lorsqu'il y a
mésentente dans ses propres rangs. C'est ce
qui arrivé
lorsque le député libéral Kim
Craitor a
démissionné parce qu'il avait
affirmé publiquement
qu'il ne voterait pas pour la dite loi 115 et
qu'il s'opposait en
surcroît à la fermeture
d'hôpitaux dans sa
circonscription.
Lors de sa nomination, Wynne a aussi fait valoir
ses
liens privilégiés avec les
Premières Nations,
d'abord du fait qu'elle avait été
ministre des Affaires
autochtones et qu'elle a aussi des liens familiaux
avec les
Premières Nations. Les cercles dominants
espèrent ainsi
avoir l'assentiment des Premières Nations
pour accéder
à leurs terres pour
l'extraction des ressources, la coupe de bois et
les projets
d'énergie, en particulier dans le Cercle de
Feu dans le nord de
l'Ontario, riche en gisements de chromite et
d'autres minerais. Mais
les Premières Nations ne se sont pas
laissées prendre aux
tentatives du gouvernement Wynne de les forcer
à abandonner leur
droit ancestral à leurs terres et à
leurs ressources, que ce soit dans le Cercle de
Feu ou ailleurs.
En poursuivant leur rejet du programme
d'austérité, peu importe qui
l'applique, l'opposition
ouvrière, de concert les Premières
Nations, a
étalé au grand jour la nature
corrompue et antisociale du
gouvernement Wynne et son saccage d'un
système dont le but
premier est de défendre
l'intérêt public.
Les
travailleurs du sud
de l'Ontario ont amené un message
très clair au
congrès des conservateurs à
London
le 20 septembre 2013.
La crise déclenchée au sein de
l'élite dominante devant la
résistance des travailleurs
et du peuple est aussi reflétée dans
les rangs des
conservateurs. Par exemple, sitôt les
élections partielles
annoncées dans Niagara Falls et dans
Thornhill, le chef du Parti
conservateur, Tim Hudak, a dû
congédier son candidat dans
la circonscription d'Essex. La
raison ? Dave Brister, un ancien conseiller
municipal dans
Windsor, s'est opposé sur Twitter aux
projets de loi de Hudak
défendant le droit d'être un esclave
(« droit
au travail »). Ce congédiement a
eu l'effet
d'omnubiler en quelque sorte les machinations
antiouvrières des
conservateurs, du moins en ce qui touche aux
élections
du 13 février. Suite à ce
congédiement, deux autres
conservateurs se sont retirés en tant que
candidats, une
nouvelle indication à l'effet que c'est
tout sauf un honneur
d'oeuvrer dans les rangs des conservateurs. Aussi,
Ontario
Political Forum fait-il valoir qu'il faudra
être vigilant
puisqu'il se pourrait qu'il y ait des remaniements
au sein du Parti conservateur pour remplacer Hudak
par un chef plus
« centriste », toujours en
espérant que
les travailleurs abandonnent leurs efforts
d'organisation
indépendants.
La situation tendue dans les rangs de ces partis
résulte des attaques qu'ils mènent
contre les
travailleurs, déclenchant par le fait
même la dissension
dans leurs propres rangs, menant à la
nécessité de
nouvelles élections pour remplacer les
démissionnaires et
créant un climat de manque de confiance au
sein du Parti
libéral, en particulier. Les
difficultés internes, tant du Parti
libéral que du Parti
conservateur, sont la conséquence directe
de l'opposition des
travailleurs au programme
d'austérité. C'est cette
opposition qui a empêché ces partis
de faire des avances
dans les récentes élections
partielles et de pouvoir
déclarer que les Ontariens appuient leur
version de
l'austérité et leurs attaques
contre les travailleurs et les syndicats. Cette
opposition s'est
manifestée entre autres par des actions des
travailleurs de
London et du sud de l'Ontario devant les lieux
mêmes du
Congrès sur la politique des conservateurs
à London et du
Conseil provincial libéral à
Hamilton.
Ontario Political Forum estime que ces
développements démontrent que
même si les
libéraux veulent continuer de donner
l'impression qu'ils
« repartent à
zéro » ou si d'autres
laissent entendre que Hudak va tout balayer, il
est clair que ces
forces ont été mises sur la
défensive par
l'opposition active des travailleurs.
Une raison de plus, dit le journal, pour que les
travailleurs
maintiennent le rythme et veillent à ce que
ces deux partis
soient défaits aux élections
partielles du
13 février. Ontario Political
Forum réitère
que
les
élections
partielles dans Niagara Falls et Thornhill
seront à nouveau l'occasion de contester le
programme
d'austérité et
de forcer les gouvernements à rendre des
comptes pour leur refus
de régler les problèmes auxquels le
peuple est
confronté. Une défaite pour les
libéraux et les
conservateurs enverrait un message clair à
l'effet que peu
importe le parti, si son but est de se servir de
son pouvoir pour
imposer l'austérité et attaquer les
droits des
travailleurs et du
peuple, ils frapperont un mur.
De bonnes raisons pour vaincre les
libéraux et les conservateurs
Les soins de santé sont un droit, pas un
privilège!
Le droit de tous les Canadiens aux soins de
santé, peu importe où ils vivent,
est une question
clé durant l'élection partielle de
Niagara Falls. Les
libéraux et avant eux, les conservateurs,
ont
systématiquement attaqué ce droit
sur la base qu'avoir
des soins appropriés dans les petites
villes n'est pas
réaliste et que le seul choix est de
trouver
« des façons d'être
efficace » en
« consolidant » les
services, c'est-à-dire par des
compressions, des méga-hôpitaux
construits en partenariat
public-privé (PPP). Avec une telle
désinformation, ils
créent un conflit qui n'a pas sa place
entre les centres de
soins adéquats locaux et les soins
spécialisés
situés dans les grands
centres ; la communauté est
censée choisir entre des
installations locales devenues vétustes
dans leurs
communautés ou des installations des plus
modernes
situées à de longues distances de
l'endroit où ils
vivent. Ce faux débat présente ceux
qui affirment le
droit aux soins de santé de tous,
indépendamment de
l'endroit où ils vivent comme
des conservateurs qui s'opposent au
progrès, et ceux qui veulent
couper dans les services et les privatiser comme
des gens en faveur de
la modernité. Cela a toujours
été rejeté
par le peuple puisque le point de départ
n'est pas ce dont le
peuple a besoin pour mener une vie saine selon les
normes qui
correspondent au niveau de développement du
Canada. Ce point de vue antisocial présente
le droit aux soins
de santé comme un objectif à
atteindre dans les limites
des paramètres néolibéraux
où les
gouvernements défendent le droit de
monopole plutôt que le
droit public.
La circonscription de Niagara Falls est
composée
de la ville de Niagara Falls et des villes de Fort
Erie et
Niagara-on-the-Lake. Elle fait aussi partie de la
région du
Niagara constituée d'autres villes et
villages. Les services
hospitaliers essentiels pour les
collectivités incluent les
salles d'urgence, les unités de soins
intensifs, la chirurgie,
la
pédiatrie et les pouponnières, les
services de
santé mentale et de toxicomanie, les soins
de longue
durée et les soins ambulatoires, les
centres de traumatologie et
des grands brûlés, la
réadaptation et les
thérapies de soutien. Les soins de
santé et la
réadaptation des proches exigent
également que les
patients aient un accès aisé aux
membres de la
famille à proximité. Ces services
doivent être
garantis comme un droit fondamental, non pas comme
un privilège
ou une justification pour remettre des fonds
publics à des
intérêts privés.
Une
grande
préoccupation pour les gens du Niagara
est qu'un superviseur du Système de
santé du Niagara
(SSN), nommé par le gouvernement de
l'Ontario et qui supervise
la plupart des établissements de soins de
santé publics
dans la région du Niagara, a fait une
recommandation de fermer
tous les sites existants du SSN en dehors de
St.Catharines, en échange de la vague
promesse de construire un
hôpital supplémentaire quelque part
dans le Niagara d'ici
dix ans pour servir les 430 000 résidents
du Niagara incapables
de se rendre à St.Catharines pour obtenir
des services
hospitaliers.
Par coïncidence, le nouvel hôpital a
été le dernier hôpital de type
PPP approuvé
en Ontario et, malgré qu'il prétend
être et
peut-être à la fine pointe de la
technologie, il va
également générer des profits
additionnels
énormes pour les promoteurs privés
tout en ne
répondant pas aux besoins de la population
de la région.
À de nombreuses reprises, les habitants de
la
région du Niagara ont mis de l'avant leurs
revendications pour
le droit aux soins de santé accessibles en
opposition aux plans
du gouvernement de fermer des hôpitaux au
nom de « la
consolidation ».
Les gouvernements ont refusé d'affirmer
ces
droits et dit que les résidents doivent
être patients et
avoir confiance que le gouvernement fera ce qui
est le mieux pour eux.
Le 21 mars de l'année dernière,
une pétition
contre les fermetures d'hôpitaux dans le
Niagara et en faveur
d'un système de soins de santé pour
tous financé
par l'État, a
été signée par 20 000
personnes dans la
région du Niagara, pour être ensuite
déposée
à l'Assemblée législative de
l'Ontario. Outre le
succès de cette pétition, de
nombreuses réunions
publiques dans les villes et des manifestations
ont eu lieu s'opposant
à « la
réorganisation » des
hôpitaux et des soins de santé dans
leur région
mise de
l'avant par le gouvernement libéral. Les
gens ont
interpellé le gouvernement pour demandant
de revenir sur sa
décision de fermer l'hôpital de
Welland et de
déplacer des services à un nouveau
méga-hôpital situé à
St.Catharines. La
ministre de la Santé a dit apprécier
« le
plaidoyer de la communauté »
mais n'a pas levé
le petit doigt pour le mettre
en pratique.
Les gens de la région du Niagara se sont
aussi
opposés au démantèlement des
conseils
d'hôpitaux élus qui ont assuré
un minimum de
responsabilité. Ces conseils ont
résisté aux
mesures d'austérité que les riches
et leurs gouvernements
en Ontario ont exigé et ils ont souvent
défendu la
population. Ils ont été
remplacés par des
directeurs généraux
rémunérés et choisis pour
leur
détermination à faire des milliers
de compressions dans
le système de soins de santé.
En mai 2010, l'Ontario Health Coalition (la
Coalition
santé de l'Ontario), un réseau de
plus de 400 organismes
communautaires qui représentent
pratiquement toutes les
régions de l'Ontario, a tenu des audiences
dans
12 communautés de l'Ontario sur la
question des petits
hôpitaux ruraux. Les résultats de ces
audiences ont
été remis au
gouvernement et rendus publics. Les habitants du
Niagara dont de
nombreux travailleurs de la santé et des
citoyens de la
circonscription, ont été
présents à
certaines de ces audiences et ont exprimé
leurs
préoccupations face aux fermetures
d'hôpitaux et au
démantèlement de leur système
de soins de
santé. Beaucoup d'histoires ont
été
relatées sur la
souffrance et la mort de leurs proches à la
suite de la
« restructuration » des
soins de santé au
Niagara et en Ontario.
Les travailleurs de la
santé ont
été à l'avant-garde de la
lutte pour le droit aux
soins de santé du Niagara. Le
président du Conseil des
syndicats d'hôpitaux de l'Ontario /Syndicat
canadien de la
fonction publique (CSHO), Michael Hurley, a
récemment
souligné : « En
dépit de toutes les
années de dénégations et de
faux-fuyants, le
plan pour le Niagara se révèle
être une
réduction importante par la fermeture de
cinq services
hospitaliers ». Disant que
« c'est le plan
prévu dans la région du Niagara pour
les petits
hôpitaux situés à courte
distance en voiture des
grands centres », il a ajouté
que « le
pire, ce sont les communautés qui sont
induites en
erreur durant tout le processus ».
« Nous sommes très
préoccupés par l'absence de
transparence et d'ouverture
durant les processus qui ont conduit à
cette décision. Le
Niagara se retrouvera avec une capacité de
soins intensifs de
courte durée considérablement
diminuée,
honteusement insuffisante lorsqu'elle est
comparée à
n'importe quelle autre économie
développée », a-t-il
souligné.
Annonce d'un nouvel hôpital
C'est dans ce contexte que le ministère de
la
Santé et des Soins de longue durée a
annoncé,
quelques jours avant l'annonce du 13 janvier
par la
première ministre Wynne de
l'élection partielle dans
Niagara Falls, qu'un deuxième nouvel
hôpital sera
construit près de Niagara Falls. Le
ministère a promis 26 millions $
seulement pour
« l'étape de
planification ». Le site de
St.Catharines qui a ouvert en mars et le site
proposé à
South-Niagara ainsi que deux centres de soins
d'urgence sont
destinés à remplacer cinq
hôpitaux situés
à Port Colborne, Fort Erie, Niagara Falls,
Welland et
Niagara-on-the-Lake.
La décision du gouvernement de bâtir
un
nouvel hôpital à South-Niagara et
deux centres de soins
d'urgence vient à un moment où il
est confronté
à une grave crise de
légitimité. Cela provient du
fait qu'il a abandonné l'objectif de
défendre le droit
public en faveur d'arrangements qui permettent la
prise de
contrôle direct de l'État par les
intérêts privés des monopoles.
Son refus de
reconnaître les demandes des
résidents pour des soins de
santé accessibles à toutes leurs
communautés
découle de cette réorientation qui
favorise les
intérêts privés servis par
l'État. Au lieu
de commencer à partir de la prémisse
que les Ontariens
ont droit à des soins de santé et de
là,
établir sur cette base
les besoins de toutes les communautés,
grandes et petites, et
d'organiser pour répondre à ces
besoins, les
gouvernements libéraux et conservateurs
commencent à
partir de la prémisse
néolibérale que le
système des soins de santé est
l'occasion d'enrichir une
poignée de fournisseurs de services
internationaux. Ils
colportent la désinformation que les
coûts de soins de santé sont hors de
contrôle
à cause du vieillissement de la population
et des interventions
médicales inutiles et autres bêtises
sans fondement. Ils
déclarent que l'objectif principal est de
ramener ces
coûts sous contrôle. Sur cette base,
les résidents
de la région du Niagara et de toutes les
autres parties de
l'Ontario, se voient offrir le
« choix » inacceptable entre
la fermeture de
leurs hôpitaux plus anciens et plus petits
situés à
proximité et la construction de nouveaux
« méga-hôpitaux »
dans un endroit
« central » , ou de
maintenir ouverts les
hôpitaux communautaires sans entretien ou
amélioration car
ce n'est pas « abordable ».
Le corollaire est que cette dernière option
ne permet pas alors
d'attirer des professionnels de la santé
parce que les
installations ne sont pas « à la
fine
pointe ». Cela coïncide avec les
compressions du
gouvernement fédéral dans les
paiements de transfert aux
provinces pour les soins de santé et le
programme du
gouvernement provincial
d'ouvrir davantage le système de soins de
santé à
la prestation privée financée par
l'État de
diverses manières, y compris par des
arrangements PPP. Tout
cela est une recette pour démanteler encore
davantage le
système public de soins de santé.
L'annonce du montant d'argent pour la
« phase
de planification » d'un deuxième
hôpital
« à
proximité » de Niagara Falls
est clairement une tentative des libéraux
pour empêcher
l'opposition de la population aux attaques sur les
soins de
santé de s'exprimer dans les urnes lors de
l'élection
partielle. Outre la tentative de
tenir la population en otage à
l'idée que s'ils osent
vaincre les libéraux ils pourraient se
retrouver avec les
conservateurs qui seraient pires, maintenant les
libéraux
supposent que si les gens ne choisissent pas un
libéral à
l'élection partielle, ils ne pourraient pas
obtenir
« ce qu'ils veulent » des
plans pour le nouvel
hôpital. Cette basse
tentative de saper l'opposition de la population
doit être
rejetée avec tout le mépris qu'elle
mérite.
La position frauduleuse des
conservateurs
Pour leur part, les conservateurs accusent la
mauvaise
gestion des libéraux pour les compressions
et disent que les
coûts des soins de santé peuvent
être réduits
sans coupures dans les services en étant
« plus
efficace », un code pour attaquer les
travailleurs
et privatiser les services. C'est le même
Hudak qui a fait partie
de la « Révolution du bon
sens » de Mike
Harris qui a amputé le système de
soins de santé
de l'Ontario et privatisé diverses parties
de celui-ci dans le
cadre de la fraude du remboursement de la dette
aux financiers. Ainsi,
beaucoup d'intérêts ont
été payés sur
la dette,
maintes et maintes fois, et celle-ci a
été repayée
plusieurs fois. Non seulement cela, mais
après tout l'argent
emprunté pour financer les magouilles pour
payer les riches, la
dette n'a fait qu'augmenter et non pas diminuer.
Les électeurs de Niagara Falls peuvent
vaincre
les libéraux et les conservateurs en
envoyant un message que les
soins de santé sont un droit ! et que
le devoir de ce
gouvernement est de mobiliser les ressources de la
société pour garantir ce droit,
indépendamment de
l'endroit où les gens vivent ou de leurs
revenus. La campagne de
peur
que ce n'est pas
« économique » est un
leurre. Lorsqu'il est établi que certaines
choses sont
socialement nécessaires, les moyens pour
les mettre en place
sont trouvés et justifiés. C'est une
question de savoir
qui décide ce qui est socialement
nécessaire. Lesquels
intérêts doivent être servis,
ceux des personnes qui
travaillent ou ceux des
riches ? Tout cela montre que ce qui est
socialement
nécessaire aujourd'hui est de rallier tout
le monde pour
empêcher les gouvernements de servir des
intérêts
privés au détriment de
l'intérêt public.
L'élection partielle de Niagara Falls est
une occasion de
vaincre les libéraux et les conservateurs
qui sont les champions
du programme
d'austérité qui veut remettre le
système de soins
de santé de la population à des
fournisseurs
privés. Le défi est de s'assurer
que, dans cette
élection une fois de plus, que le
Non ! des
électeurs signifie Non ! !
Les
soins de santé sont un droit !
Il faut vaincre les libéraux et les
conservateurs !
Défaisons le programme
d'austérité !
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