Le
                              Marxiste-Léniniste

Numéro 15 - 7 février 2014

Le gouvernement Harper prépare une loi briseur de grève
au Canadien National

Non à la criminalisation des travailleurs du rail!


Le gouvernement Harper prépare une loi briseur de grève au Canadien National
Non à la criminalisation des travailleurs du rail!

Un an après la nomination de Kathleen Wynne comme première ministre de l'Ontario
L'opposition ouvrière exacerbe la crise de légitimité des libéraux et de leur programme d'austérité

De bonnes raisons pour vaincre les libéraux et les conservateurs
Les soins de santé sont un droit, pas un privilège!


Le gouvernement Harper prépare une loi briseur de grève
au Canadien National

Non à la criminalisation des travailleurs du rail!

Le 5 février, la ministre du Travail antitravailleurs Kellie Leitch a annoncé qu'elle déposerait une loi de retour au travail le lendemain matin rendant illégale une grève des 3000 chefs de train, agents de train et coordonnateurs de la circulation au Canadien National. Ces travailleurs sont membres de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada. Le 4 février, le syndicat a envoyé un avis de grève et allait donc se trouver en position de grève légale le 8 février. Le dépôt de la loi spéciale a été annulé pour le moment en raison de l'entente de principe signée le soir du 5 février par le CN et le syndicat. La ministre Leitch se vante maintenant d'avoir « aidé » les deux parties à négocier avec sa menace d'une loi spéciale. En janvier, les travailleurs du CN avaient rejeté une entente de principe, survenue à l'automne entre le syndicat et le CN, pour des questions de santé et de sécurité qui sont vitales à la protection de leur santé et sécurité et de celle du public.

Par cette nouvelle menace d'une loi spéciale de retour au travail contre les travailleurs du CN, le gouvernement Harper continue de criminaliser les luttes des travailleurs à la défense de leurs droits. Il continue de mettre un signe d'égalité entre intérêts privés des monopoles et intérêt national et de déclarer les services ferroviaires et aériens services essentiels où les luttes des travailleurs pour leurs droits sont illégales. Cela ne veut nullement dire que le gouvernement va s'assurer que les chemins de fer et le transport aérien vont fonctionner selon les plus hauts standards et notamment les standards de sécurité, comme on a pu le voir de façon frappante et tragique avec les catastrophiques ferroviaires des derniers mois. Ce que cela veut dire, c'est que les intérêts privés des monopoles ferroviaires et du transport aérien sont déclarés intérêt national, ce qui est une composante de la politisation des intérêts privés qui est lourde de dangers pour les travailleurs et le peuple canadiens. Le dépôt d'une loi comme celle-là au moment où le peuple, en réponse aux tragédies ferroviaires, demande qu'on protège la sécurité des travailleurs et du public démontre une fois de plus à quel point ce gouvernement est criminel et à quel point est criminelle l'offensive antisociale des riches et des gouvernements à leur service.

Les demandes des travailleurs lors des négociations et, pour autant qu'on puisse en juger, le rejet de la première entente de principe, sont centrés sur les questions de santé et de sécurité. Ce qui est en cause est le manque de périodes de repos adéquates et la fatigue extrême des travailleurs qui est encore aggravée par la responsabilité accrue qui leur incombe avec l'augmentation du transport de matières dangereuses. La ministre Leitch est bien contente de se pavaner en disant que c'est sa menace d'une loi spéciale qui a rapproché les parties, mais qu'est-ce qu'elle va dire si les travailleurs sont impliqués dans d'autres tragédies ferroviaires et que leur extrême fatigue et leur manque de périodes de repos y auront joué un rôle ? Elle-même et tout son gouvernement ne manifestent pas le moindre souci pour le bien-être des travailleurs et les préoccupations qu'ils mettent de l'avant avec leurs revendications. Comment les travailleurs du rail vont-ils faire pour examiner la tête froide l'entente de principe qui vient d'être conclue alors que les enjeux sont si sérieux et qu'une loi spéciale de retour au travail leur pend au-dessus de la tête ?

LML dénonce une fois de plus avec force ce gouvernement inhumain et brutal et appuie de tout coeur les travailleurs du CN et les autres travailleurs aux lignes de front de l'industrie du transport dont le combat à la défense de leur bien-être est un combat à la défense du bien-être de tous. LML appelle tous les travailleurs à intensifier leur lutte pour chasser ce gouvernement du pouvoir aussitôt que possible.

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Un an après la nomination de Kathleen Wynne
comme première ministre de l'Ontario

L'opposition ouvrière exacerbe la crise de légitimité des libéraux et de leur programme d'austérité


Manifestation de milliers de personnes à Toronto lors du Congrès à la chefferie des libéraux qui a nommé Kathleen Wynne premier ministre de l’Ontario le 26 janvier 2013

Dans son numéro du 29 janvier 2013, Ontario Political Forum, supplément du Marxist-Leninist Daily, explique entre autres comment l'opposition des travailleurs et de la population continue de créer une situation difficile pour les libéraux et les conservateurs en Ontario. Il poursuit en indiquant que cette situation met en lumière la nécessité d'intensifier cette opposition de sorte à ce que les travailleurs et l'ensemble des Ontariens interviennent dans les élections partielles du 13 février à Niagara Falls et Thornhill pour défaire les candidats de ces deux partis.

Ontario Political Forum souligne qu'un an s'est écoulé depuis la sélection de Kathleen Wynne en tant que première ministre par un total de 1 115 délégués lors du congrès à la direction du Parti libéral de l'Ontario. Ce n'était pas des délégués dans le vrai sens du mot, puisqu'ils étaient composés de députés libéraux, de candidats défaits et d'« initiés » du parti. Bien qu'ils n'aient pas été élus délégués par aucune instance, ils ont pu tout de même participer au congrès conformément aux statuts du parti. Le fait que Wynne a poursuivi l'offensive du gouvernement McGuinty contre les droits des travailleurs au nom de la « compétitivité » de la province et de rendre l'austérité « équitable » a, en définitive, aggravé les difficultés du Parti libéral. En effet, au cours de l'année qui vient de s'écouler, le gouvernement Wynne a maintenu la même direction que ses prédécesseurs, fondée sur les mêmes dogmes néolibéraux.

Wynne avait remplacé Dalton McGuinty précisément parce que celui-ci avait été forcé de démissionner suite à des scandales de corruption, mais aussi et surtout parce qu'il n'avait pas réussi à convaincre les travailleurs et l'ensemble des Ontariens d'accepter l'offensive antisociale comme étant dans leur intérêt. Le gouvernement libéral étant minoritaire, il n'était pas parvenu avec McGuinty à obtenir une majorité pour mieux imposer l'austérité aux travailleurs. Aussi, à la grande surprise des cercles dominants, l'opposition des travailleurs au projet de loi 115 et aux autres menaces proférées contre les travailleurs du secteur public par le ministre des Finances de l'époque, Dwight Duncan, fut telle que McGuinty et d'autres ministres de haut niveau ont été forcés de démissionner. C'était surtout pour créer l'illusion qu'un changement de chef pourrait signifier un changement de direction et ainsi surmonter l'opposition.

Kathleen Wynne a été triée sur le volet par les cercles dominants. Elle s'est présentée au congrès libéral comme partisane de la « consultation » dans l'espoir de mieux livrer la marchandise néolibérale. Mais dans les mois qui ont suivi, n'ayant rien changé aux conventions collectives qui avaient été imposées aux enseignants et aux travailleurs de l'éducation par le gouvernement McGuinty avec la Loi 115, il est devenu évident que le soi-disant sang neuf était pour la forme seulement.

Aussi la sélection de Wynne a-t-elle démontré jusqu'à quel point les intérêts privés ont pris directement le contrôle des institutions gouvernementales depuis que le gouvernement Harris a lancé son offensive antisociale en 1995. Les manoeuvres au congrès libéral l'illustrent bien. Charles Sousa, par exemple, ne devait pas appuyer Wynne, et voilà qu'il s'est retiré en tant que candidat à la direction du parti pour se ranger dans son camp. Il en va de même pour Eric Hoskins qui a abandonné le camp de Sandra Pupatello pour celui de Wynne, un geste aussi inattendu. Sousa a par la suite été nommé ministre des Finances et a hérité d'un contrôle absolu du trésor public pour le bienfait des intérêts qu'il représente. Avec son budget, adopté avec l'appui du NPD, quatre autres années d'austérité ont été imposées aux travailleurs de l'Ontario afin de rassurer les détenteurs de la dette ontarienne qu'ils seront remboursés « comme il se doit ». Avant de devenir membre de l'Assemblée législative, Sousa avait occupé des postes de PDG pendant plus de vingt ans à la Banque royale du Canada, une des banques canadiennes détentrices de la dette de l'Ontario. Hoskins, pour sa part, un médecin, a été nommé ministre du Développement économique et responsable de la gestion des stratagèmes pour payer les riches.

Le Parti libéral n'a pas non plus réussi à refaire son image en tant que parti de l'équilibre. Surtout depuis le passage du projet de loi 115 par les libéraux et les conservateurs pour imposer des conventions collectives aux enseignants et aux travailleurs de l'éducation, toute prétention au rétablissement d'un certain équilibre est futile. Difficile de prétendre à l'équilibre lorsqu'il y a mésentente dans ses propres rangs. C'est ce qui arrivé lorsque le député libéral Kim Craitor a démissionné parce qu'il avait affirmé publiquement qu'il ne voterait pas pour la dite loi 115 et qu'il s'opposait en surcroît à la fermeture d'hôpitaux dans sa circonscription.

Lors de sa nomination, Wynne a aussi fait valoir ses liens privilégiés avec les Premières Nations, d'abord du fait qu'elle avait été ministre des Affaires autochtones et qu'elle a aussi des liens familiaux avec les Premières Nations. Les cercles dominants espèrent ainsi avoir l'assentiment des Premières Nations pour accéder à leurs terres pour l'extraction des ressources, la coupe de bois et les projets d'énergie, en particulier dans le Cercle de Feu dans le nord de l'Ontario, riche en gisements de chromite et d'autres minerais. Mais les Premières Nations ne se sont pas laissées prendre aux tentatives du gouvernement Wynne de les forcer à abandonner leur droit ancestral à leurs terres et à leurs ressources, que ce soit dans le Cercle de Feu ou ailleurs.

En poursuivant leur rejet du programme d'austérité, peu importe qui l'applique, l'opposition ouvrière, de concert les Premières Nations, a étalé au grand jour la nature corrompue et antisociale du gouvernement Wynne et son saccage d'un système dont le but premier est de défendre l'intérêt public.


Les travailleurs du sud de l'Ontario ont amené un message très clair au congrès des conservateurs à London
le 20 septembre 2013.

La crise déclenchée au sein de l'élite dominante devant la résistance des travailleurs et du peuple est aussi reflétée dans les rangs des conservateurs. Par exemple, sitôt les élections partielles annoncées dans Niagara Falls et dans Thornhill, le chef du Parti conservateur, Tim Hudak, a dû congédier son candidat dans la circonscription d'Essex. La raison ? Dave Brister, un ancien conseiller municipal dans Windsor, s'est opposé sur Twitter aux projets de loi de Hudak défendant le droit d'être un esclave (« droit au travail »). Ce congédiement a eu l'effet d'omnubiler en quelque sorte les machinations antiouvrières des conservateurs, du moins en ce qui touche aux élections du 13 février. Suite à ce congédiement, deux autres conservateurs se sont retirés en tant que candidats, une nouvelle indication à l'effet que c'est tout sauf un honneur d'oeuvrer dans les rangs des conservateurs. Aussi, Ontario Political Forum fait-il valoir qu'il faudra être vigilant puisqu'il se pourrait qu'il y ait des remaniements au sein du Parti conservateur pour remplacer Hudak par un chef plus « centriste », toujours en espérant que les travailleurs abandonnent leurs efforts d'organisation indépendants.

La situation tendue dans les rangs de ces partis résulte des attaques qu'ils mènent contre les travailleurs, déclenchant par le fait même la dissension dans leurs propres rangs, menant à la nécessité de nouvelles élections pour remplacer les démissionnaires et créant un climat de manque de confiance au sein du Parti libéral, en particulier. Les difficultés internes, tant du Parti libéral que du Parti conservateur, sont la conséquence directe de l'opposition des travailleurs au programme d'austérité. C'est cette opposition qui a empêché ces partis de faire des avances dans les récentes élections partielles et de pouvoir déclarer que les Ontariens appuient leur version de l'austérité et leurs attaques contre les travailleurs et les syndicats. Cette opposition s'est manifestée entre autres par des actions des travailleurs de London et du sud de l'Ontario devant les lieux mêmes du Congrès sur la politique des conservateurs à London et du Conseil provincial libéral à Hamilton.

Ontario Political Forum estime que ces développements démontrent que même si les libéraux veulent continuer de donner l'impression qu'ils « repartent à zéro » ou si d'autres laissent entendre que Hudak va tout balayer, il est clair que ces forces ont été mises sur la défensive par l'opposition active des travailleurs. Une raison de plus, dit le journal, pour que les travailleurs maintiennent le rythme et veillent à ce que ces deux partis soient défaits aux élections partielles du 13 février. Ontario Political Forum réitère que les élections partielles dans Niagara Falls et Thornhill seront à nouveau l'occasion de contester le programme d'austérité et de forcer les gouvernements à rendre des comptes pour leur refus de régler les problèmes auxquels le peuple est confronté. Une défaite pour les libéraux et les conservateurs enverrait un message clair à l'effet que peu importe le parti, si son but est de se servir de son pouvoir pour imposer l'austérité et attaquer les droits des travailleurs et du peuple, ils frapperont un mur.

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De bonnes raisons pour vaincre les libéraux et les conservateurs

Les soins de santé sont un droit, pas un privilège!

Le droit de tous les Canadiens aux soins de santé, peu importe où ils vivent, est une question clé durant l'élection partielle de Niagara Falls. Les libéraux et avant eux, les conservateurs, ont systématiquement attaqué ce droit sur la base qu'avoir des soins appropriés dans les petites villes n'est pas réaliste et que le seul choix est de trouver « des façons d'être efficace » en « consolidant » les services, c'est-à-dire par des compressions, des méga-hôpitaux construits en partenariat public-privé (PPP). Avec une telle désinformation, ils créent un conflit qui n'a pas sa place entre les centres de soins adéquats locaux et les soins spécialisés situés dans les grands centres ; la communauté est censée choisir entre des installations locales devenues vétustes dans leurs communautés ou des installations des plus modernes situées à de longues distances de l'endroit où ils vivent. Ce faux débat présente ceux qui affirment le droit aux soins de santé de tous, indépendamment de l'endroit où ils vivent comme des conservateurs qui s'opposent au progrès, et ceux qui veulent couper dans les services et les privatiser comme des gens en faveur de la modernité. Cela a toujours été rejeté par le peuple puisque le point de départ n'est pas ce dont le peuple a besoin pour mener une vie saine selon les normes qui correspondent au niveau de développement du Canada. Ce point de vue antisocial présente le droit aux soins de santé comme un objectif à atteindre dans les limites des paramètres néolibéraux où les gouvernements défendent le droit de monopole plutôt que le droit public.

La circonscription de Niagara Falls est composée de la ville de Niagara Falls et des villes de Fort Erie et Niagara-on-the-Lake. Elle fait aussi partie de la région du Niagara constituée d'autres villes et villages. Les services hospitaliers essentiels pour les collectivités incluent les salles d'urgence, les unités de soins intensifs, la chirurgie, la pédiatrie et les pouponnières, les services de santé mentale et de toxicomanie, les soins de longue durée et les soins ambulatoires, les centres de traumatologie et des grands brûlés, la réadaptation et les thérapies de soutien. Les soins de santé et la réadaptation des proches exigent également que les patients aient un accès aisé aux membres de la famille à proximité. Ces services doivent être garantis comme un droit fondamental, non pas comme un privilège ou une justification pour remettre des fonds publics à des intérêts privés.

Une grande préoccupation pour les gens du Niagara est qu'un superviseur du Système de santé du Niagara (SSN), nommé par le gouvernement de l'Ontario et qui supervise la plupart des établissements de soins de santé publics dans la région du Niagara, a fait une recommandation de fermer tous les sites existants du SSN en dehors de St.Catharines, en échange de la vague promesse de construire un hôpital supplémentaire quelque part dans le Niagara d'ici dix ans pour servir les 430 000 résidents du Niagara incapables de se rendre à St.Catharines pour obtenir des services hospitaliers.

Par coïncidence, le nouvel hôpital a été le dernier hôpital de type PPP approuvé en Ontario et, malgré qu'il prétend être et peut-être à la fine pointe de la technologie, il va également générer des profits additionnels énormes pour les promoteurs privés tout en ne répondant pas aux besoins de la population de la région.

À de nombreuses reprises, les habitants de la région du Niagara ont mis de l'avant leurs revendications pour le droit aux soins de santé accessibles en opposition aux plans du gouvernement de fermer des hôpitaux au nom de « la consolidation ».

Les gouvernements ont refusé d'affirmer ces droits et dit que les résidents doivent être patients et avoir confiance que le gouvernement fera ce qui est le mieux pour eux. Le 21 mars de l'année dernière, une pétition contre les fermetures d'hôpitaux dans le Niagara et en faveur d'un système de soins de santé pour tous financé par l'État, a été signée par 20 000 personnes dans la région du Niagara, pour être ensuite déposée à l'Assemblée législative de l'Ontario. Outre le succès de cette pétition, de nombreuses réunions publiques dans les villes et des manifestations ont eu lieu s'opposant à « la réorganisation » des hôpitaux et des soins de santé dans leur région mise de l'avant par le gouvernement libéral. Les gens ont interpellé le gouvernement pour demandant de revenir sur sa décision de fermer l'hôpital de Welland et de déplacer des services à un nouveau méga-hôpital situé à St.Catharines. La ministre de la Santé a dit apprécier « le plaidoyer de la communauté » mais n'a pas levé le petit doigt pour le mettre en pratique.

Les gens de la région du Niagara se sont aussi opposés au démantèlement des conseils d'hôpitaux élus qui ont assuré un minimum de responsabilité. Ces conseils ont résisté aux mesures d'austérité que les riches et leurs gouvernements en Ontario ont exigé et ils ont souvent défendu la population. Ils ont été remplacés par des directeurs généraux rémunérés et choisis pour leur détermination à faire des milliers de compressions dans le système de soins de santé.

En mai 2010, l'Ontario Health Coalition (la Coalition santé de l'Ontario), un réseau de plus de 400 organismes communautaires qui représentent pratiquement toutes les régions de l'Ontario, a tenu des audiences dans 12 communautés de l'Ontario sur la question des petits hôpitaux ruraux. Les résultats de ces audiences ont été remis au gouvernement et rendus publics. Les habitants du Niagara dont de nombreux travailleurs de la santé et des citoyens de la circonscription, ont été présents à certaines de ces audiences et ont exprimé leurs préoccupations face aux fermetures d'hôpitaux et au démantèlement de leur système de soins de santé. Beaucoup d'histoires ont été relatées sur la souffrance et la mort de leurs proches à la suite de la « restructuration » des soins de santé au Niagara et en Ontario.

Les travailleurs de la santé ont été à l'avant-garde de la lutte pour le droit aux soins de santé du Niagara. Le président du Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario /Syndicat canadien de la fonction publique (CSHO), Michael Hurley, a récemment souligné : « En dépit de toutes les années de dénégations et de faux-fuyants, le plan pour le Niagara se révèle être une réduction importante par la fermeture de cinq services hospitaliers ». Disant que « c'est le plan prévu dans la région du Niagara pour les petits hôpitaux situés à courte distance en voiture des grands centres », il a ajouté que « le pire, ce sont les communautés qui sont induites en erreur durant tout le processus ».

« Nous sommes très préoccupés par l'absence de transparence et d'ouverture durant les processus qui ont conduit à cette décision. Le Niagara se retrouvera avec une capacité de soins intensifs de courte durée considérablement diminuée, honteusement insuffisante lorsqu'elle est comparée à n'importe quelle autre économie développée », a-t-il souligné.

Annonce d'un nouvel hôpital

C'est dans ce contexte que le ministère de la Santé et des Soins de longue durée a annoncé, quelques jours avant l'annonce du 13 janvier par la première ministre Wynne de l'élection partielle dans Niagara Falls, qu'un deuxième nouvel hôpital sera construit près de Niagara Falls. Le ministère a promis 26 millions $ seulement pour « l'étape de planification ». Le site de St.Catharines qui a ouvert en mars et le site proposé à South-Niagara ainsi que deux centres de soins d'urgence sont destinés à remplacer cinq hôpitaux situés à Port Colborne, Fort Erie, Niagara Falls, Welland et Niagara-on-the-Lake.

La décision du gouvernement de bâtir un nouvel hôpital à South-Niagara et deux centres de soins d'urgence vient à un moment où il est confronté à une grave crise de légitimité. Cela provient du fait qu'il a abandonné l'objectif de défendre le droit public en faveur d'arrangements qui permettent la prise de contrôle direct de l'État par les intérêts privés des monopoles. Son refus de reconnaître les demandes des résidents pour des soins de santé accessibles à toutes leurs communautés découle de cette réorientation qui favorise les intérêts privés servis par l'État. Au lieu de commencer à partir de la prémisse que les Ontariens ont droit à des soins de santé et de là, établir sur cette base les besoins de toutes les communautés, grandes et petites, et d'organiser pour répondre à ces besoins, les gouvernements libéraux et conservateurs commencent à partir de la prémisse néolibérale que le système des soins de santé est l'occasion d'enrichir une poignée de fournisseurs de services internationaux. Ils colportent la désinformation que les coûts de soins de santé sont hors de contrôle à cause du vieillissement de la population et des interventions médicales inutiles et autres bêtises sans fondement. Ils déclarent que l'objectif principal est de ramener ces coûts sous contrôle. Sur cette base, les résidents de la région du Niagara et de toutes les autres parties de l'Ontario, se voient offrir le « choix » inacceptable entre la fermeture de leurs hôpitaux plus anciens et plus petits situés à proximité et la construction de nouveaux « méga-hôpitaux » dans un endroit « central » , ou de maintenir ouverts les hôpitaux communautaires sans entretien ou amélioration car ce n'est pas « abordable ». Le corollaire est que cette dernière option ne permet pas alors d'attirer des professionnels de la santé parce que les installations ne sont pas « à la fine pointe ». Cela coïncide avec les compressions du gouvernement fédéral dans les paiements de transfert aux provinces pour les soins de santé et le programme du gouvernement provincial d'ouvrir davantage le système de soins de santé à la prestation privée financée par l'État de diverses manières, y compris par des arrangements PPP. Tout cela est une recette pour démanteler encore davantage le système public de soins de santé.

L'annonce du montant d'argent pour la « phase de planification » d'un deuxième hôpital « à proximité » de Niagara Falls est clairement une tentative des libéraux pour empêcher l'opposition de la population aux attaques sur les soins de santé de s'exprimer dans les urnes lors de l'élection partielle. Outre la tentative de tenir la population en otage à l'idée que s'ils osent vaincre les libéraux ils pourraient se retrouver avec les conservateurs qui seraient pires, maintenant les libéraux supposent que si les gens ne choisissent pas un libéral à l'élection partielle, ils ne pourraient pas obtenir « ce qu'ils veulent » des plans pour le nouvel hôpital. Cette basse tentative de saper l'opposition de la population doit être rejetée avec tout le mépris qu'elle mérite.

La position frauduleuse des conservateurs

Pour leur part, les conservateurs accusent la mauvaise gestion des libéraux pour les compressions et disent que les coûts des soins de santé peuvent être réduits sans coupures dans les services en étant « plus efficace », un code pour attaquer les travailleurs et privatiser les services. C'est le même Hudak qui a fait partie de la « Révolution du bon sens » de Mike Harris qui a amputé le système de soins de santé de l'Ontario et privatisé diverses parties de celui-ci dans le cadre de la fraude du remboursement de la dette aux financiers. Ainsi, beaucoup d'intérêts ont été payés sur la dette, maintes et maintes fois, et celle-ci a été repayée plusieurs fois. Non seulement cela, mais après tout l'argent emprunté pour financer les magouilles pour payer les riches, la dette n'a fait qu'augmenter et non pas diminuer.

Les électeurs de Niagara Falls peuvent vaincre les libéraux et les conservateurs en envoyant un message que les soins de santé sont un droit ! et que le devoir de ce gouvernement est de mobiliser les ressources de la société pour garantir ce droit, indépendamment de l'endroit où les gens vivent ou de leurs revenus. La campagne de peur que ce n'est pas « économique » est un leurre. Lorsqu'il est établi que certaines choses sont socialement nécessaires, les moyens pour les mettre en place sont trouvés et justifiés. C'est une question de savoir qui décide ce qui est socialement nécessaire. Lesquels intérêts doivent être servis, ceux des personnes qui travaillent ou ceux des riches ? Tout cela montre que ce qui est socialement nécessaire aujourd'hui est de rallier tout le monde pour empêcher les gouvernements de servir des intérêts privés au détriment de l'intérêt public. L'élection partielle de Niagara Falls est une occasion de vaincre les libéraux et les conservateurs qui sont les champions du programme d'austérité qui veut remettre le système de soins de santé de la population à des fournisseurs privés. Le défi est de s'assurer que, dans cette élection une fois de plus, que le Non ! des électeurs signifie Non ! !

Les soins de santé sont un droit !
Il faut vaincre les libéraux et les conservateurs !
Défaisons le programme d'austérité !

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