Numéro 53 - 4
avril
2013
Opposition au programme
d'austérité illégitime
en Ontario et en Alberta
Ontario
• «Nous sommes
l'opposition!»,
disent les travailleurs de l'Ontario
• Faux débat sur le
plan
d'austérité illégitime
- Rob Woodhouse
• La hausse des frais de
scolarité ne
résoudra pas la crise - Dan
Cerri
Alberta
• Le gouvernement
albertain exige que les
établissements post-secondaires
défendent le droit de
monopole - Dougal MacDonald
Ontario
«Nous sommes l'opposition!»,
disent les travailleurs de l'Ontario
Depuis la reprise des travaux à
l'Assemblée législative de
l'Ontario, le 19
février, quatre nouveaux projets de lois
anti-travailleurs ont
été proposés par les
conservateurs, qui prétendent être
l'opposition au
gouvernement. L'un d'eux est le projet de loi 5, Loi
sur le gel
global de la rémunération dans le
secteur
public, qui a été
adopté en deuxième
lecture le 28 février, par un seul vote,
soit 36 à 35.
Avec le projet de loi 5, les conservateurs
proposent un
gel de toutes les formes de
rémunération pour tous les
travailleurs du secteur public en
général, y
compris non seulement les employés du
gouvernement de l'Ontario
et de ses sociétés de la Couronne,
mais aussi les
employés des municipalités, des
organismes
municipaux, les employés des
collèges et des
universités, des hôpitaux et autres
services de
santé et tous les organismes sans but
lucratif et les
entreprises
bénéficiant de fonds publics
au-dessus d'un certain
montant.
Le projet de loi 5 fait suite à la Loi
sur
le contrôle adoptée par les
libéraux en 2010
qui impose le gel des salaires pour tous les
employés non
syndiqués du secteur public et qui devait
être
prolongé de deux ans avec le passage de la
Loi sur la
protection des services publics qui est
morte
au feuilleton lors de la prorogation du parlement.
Pour l'essentiel, le
projet de loi 5 est une nouvelle version de la Loi
sur la
protection des services
publics et une nouvelle version du projet
de loi 115,
appelé à tort « loi
donnant la priorité
aux élèves »,
s'appliquant à l'ensemble
de la
fonction publique et non plus seulement aux
enseignants.
Le projet de loi 5 est basé sur la
même
logique criminelle : des milliards doivent
être
soutirés des services publics pour payer
les usuriers et
investir
dans des combines pour payer les riches. Cette
orientation a
été massivement
dénoncée et vigoureusement
combattue lorsque le gouvernement a utilisé
ses
pouvoirs arbitraires pour l'imposer au secteur de
l'éducation.
C'est maintenant le temps de passer à
l'organisation contre
cette nouvelle série de projets de lois
anti-travailleurs, disent les travailleurs de
l'Ontario, et de s'unir
dans l'action afin de tirer parti des
progrès
réalisés à ce jour dans
l'affirmation des droits
de tous. Cela peut être fait ! Cela doit
être fait !
D'autres projets de loi anti-travailleurs
déposés
par les conservateurs durant cette session
Projet de loi 17, Loi sur la
sécurité
professionnelle et l'assurance-accident (Loi de
régimes
d'assurance Autres), 2013. Le projet de
loi 17 est un projet de
loi qui est une initiative
parlementaire déposée par le
député
conservateur Randy Hillier. Il met fin à la
réglementation récente
élargissant la couverture
des travailleurs couverts par
la sécurité professionnelle et
l'assurance, ce qui permet
à certaines entreprises d'acheter une
assurance privée
d'indemnisation des travailleurs. Il est en
première
lecture.
Projet de loi 22, Loi modifiant la Loi sur
la
qualification professionnelle et l'apprentissage
des gens de
métier, 2013. Il s'agit d'un projet
de
loi d'initiative privée
déposé par un
député conservateur. Il
établit une proportion
à respecter entre le nombre d'apprentis et
d'ouvriers dans les
métiers et abolit
les ententes négociées entre les
syndicats de
métiers et les entreprises de la
construction concernant cette
proportion. Il est en première lecture.
Projet de loi 25, Loi régissant les
journées de congé de maladie dans
le secteur parapublic,
2013.
Ce projet de loi déposé par un
député
conservateur à titre privé proposait
d'interdire
l'accumulation des journées de congé
de maladie dans le
secteur public et d'abolir la négociation
de dispositions
séparées d'un contrat de travail
dans le secteur public.
Il a été battu en deuxième
lecture le 21 mars.
Faux débat sur le plan
d'austérité
illégitime
- Rob Woodhouse -
L'assemblée législative a repris
ses
travaux avec un faux débat entre
libéraux et
conservateurs à savoir quelle est la
meilleure manière
d'imposer les politiques
dites d'austérité
réclamées par les riches
en Ontario face au mouvement d'opposition
populaire qui ne cesse de se
réaffirmer depuis l'année
dernière, surtout dans
le secteur public. Les riches espèrent
qu'en entraînant
tout le monde dans ce faux débat sur un
ordre du jour
illégitime, ils parviendront à
éliminer l'opinion
publique qui s'est créée depuis la
prorogation du
parlement et le grand rassemblement de masse qui a
eu lieu lors du
congrès à la chefferie du Parti
libéral,
c'est-à-dire l'opinion que les travailleurs
ont des droits et
que les gouvernements ont le devoir de les
réaliser.
Ce débat est présenté de
telle
manière à éliminer toute
alternative au programme
illégitime que cherchent à imposer
tant les conservateurs
que les libéraux.
La question est posée comme suit :
quelle est la
façon la plus efficace d'appliquer le plan
d'austérité, en passant des lois ou
en négociant
avec les
travailleurs ?
Les conservateurs demandent que d'autres lois
soient
adoptées pour imposer ces mesures
illégitimes dites
« nécessaires »,
comme cela a
été
fait avec la loi 115 qui brime le droit
à la
négociation collective des enseignants et
travailleurs de
l'éducation. Ils ont déposé
quatre projets de loi
à cet
effet le mois dernier. En plus ils ont
déposé plusieurs
motions pour tenter de créer un consensus
à
l'assemblée législative contre les
pensions dans le
secteur
public et pour rendre obligatoire la participation
des enseignants aux
activités extracurriculaires, ce que songe
d'ailleurs à
faire la Commission des relations de
travail face aux refus des enseignants de
collaborer, outrés par
la loi 115.
Dans
ce débat, le
gouvernement libéral de Kathleen Wynne
prétend vouloir
appliquer les mesures d'austérité
par la
négociation et par l'abnégation
volontaire
des travailleurs du secteur public, comme si ce
même gouvernement
n'avait pas lui-même imposé ces
mesures par la loi
l'année dernière. Ainsi, en
réponse aux
conservateurs qui proposent un gel des salaires
pour l'ensemble du
secteur public, la première ministre
dit : « Le
député de l'opposition soutient
qu'il doit y avoir une contrainte salariale. Nous
présentons le
même argument. Nous avons un moyen
différent d'y parvenir
mais le résultat sera le même. Je
suis d'accord pour dire qu'il faut restreindre les
salaires. C'est
pourquoi nous avons négocié des
ententes
zéro-zéro. Nous vivons le même
but mais nous
n'allons
pas utiliser le même procédé
que propose le
député de l'opposition parce que
nous croyons
sincèrement qu'en travaillant en
partenaires, en travaillant
avec les
employés du secteur public, nous pouvons y
parvenir et nous
avons démontré que c'est
possible. »
La position des libéraux est pour duper
les
crédules et faire croire que ce programme
illégitime est
en quelque sorte
« équitable ».
Même quand ils proposent la
négociation, le
contenu est l'imposition par la contrainte. Ils
veulent que les
travailleurs acceptent l'austérité
volontaire, mais
la loi pour les y forcer n'est jamais très
loin. Ils disent
qu'ils ne vont pas utiliser « le
même
procédé que les
conservateurs », mais
croient-ils que
les travailleurs et l'ensemble des Ontariens n'ont
pas de
mémoire sur la façon dont ces
mesures d'austérité leur
ont été imposées
jusqu'à
présent ?
Il y a à peine six mois, les
libéraux et
conservateurs ont uni leurs forces pour faire
adopter la loi
115 qui enlève aux enseignants et aux
travailleurs
de l'éducation le droit à la
négociation
collective. Les dispositions de cette loi sont
d'ailleurs encore en
vigueur et les libéraux et conservateurs
qui l'ont
adoptée
dominent toujours l'assemblée
législative. Les
travailleurs de la fonction publique, les
enseignants des
collèges communautaires et d'autres groupes
de travailleurs
ont dû accepter des conventions
« négociées »
avec le fusil sur la
tempe, avec la menace que le gouvernement et
l'opposition peuvent leur
imposer
les mêmes conditions que les enseignants
l'année
dernière.
Le
gouvernement
libéral use également de coercition
dans les
négociations avec les autres travailleurs
du secteur public. Les
employés de la société des
alcools de l'Ontario sont présentement en
négociation et
le gouvernement Wynne veut leur imposer un gel de
quatre ans, un
système de conditions de travail
à deux paliers et des concessions sur
différents fronts
en invoquant la menace : acceptez
volontairement
l'austérité, sinon...
Plus les travailleurs disent Non ! et
trouvent les
moyens de transformer cette opposition en une
force organisée,
plus les libéraux et conservateurs
deviennent désemparés dans leurs
efforts pour faire
croire que leurs politiques
d'austérité sont la voie vers
l'avant pour l'Ontario.
La hausse des frais de scolarité
ne résoudra pas la crise
- Dan Cerri -
Le gouvernement de l'Ontario a annoncé
qu'au
cours des quatre prochaines années les
frais de scolarité
augmenteront pour les étudiants aux
études
supérieures
en Ontario d'une moyenne de 3 % et 5 %
pour les programmes de
premier cycle et de cycles supérieurs,
respectivement. Le
ministre de la
Formation, des Collèges et
Universités, Brad Duguid, a
tenté de présenter de façon
optimiste ce vol
d'argent dans les poches des élèves
de l'Ontario et des
familles en affirmant que l'augmentation de
3 % est plus faible
que les augmentations précédentes.
En 2006, le
gouvernement a mis fin au gel des frais
de scolarité et depuis, a mis en oeuvre une
hausse annuelle de
5 % pour les programmes de premier cycle et
8 % pour les
études supérieures. Les
médias présentent l'annonce comme un
« plafond » aux
augmentations de frais de
scolarité.
Les associations étudiantes ont
réagi
à l'annonce. La Fédération
canadienne des
étudiantes et étudiants (FCEE) a
fait remarquer que les
étudiants universitaires
de premier cycle et de cycles supérieurs en
Ontario paient
déjà les frais de scolarité
les plus
élevés au pays, en précisant
que le plafonnement
instauré pour les
hausses de frais de scolarité ne fera
qu'empirer les choses. Ils
font également remarquer que depuis 2005,
la dette des
étudiants envers les banques qui
détiennent
les prêts aux étudiants de l'Ontario
a doublé,
passant de 1,15 milliard $ à plus
de
2,6 milliards $. Il est évident
que le gouvernement
rejette le fardeau de la dette et du
déficit sur le dos des
jeunes qui doivent ensuite rembourser avec les
intérêts
afin que les banques puissent tirer profit d'eux
et de leurs familles. La FCEE de l'Ontario a
publié un rapport
intitulé « Un changement des
priorités pour
une éducation universitaire
accessible »
contenant des recommandations pour des
études supérieures
plus accessibles. Le rapport recommande que le
gouvernement mette en
place un modèle de frais
de scolarité sur plusieurs années,
qui réduit les
frais de scolarité de 30 % sur trois
ans, établit un
plan à long terme visant à
éliminer
progressivement
les frais de scolarité et s'assure que les
pratiques et
politiques de facturation des frais de
scolarité soient
équitables pour les étudiants.
Les établissements universitaires ont
déjà indiqué que
« des temps difficiles
sont à venir », puisqu'une
portion des nouveaux
revenus provenant
des frais de scolarité ne sera pas
disponible comme le
prévoient leurs budgets. Les
préoccupations
exprimées par les administrateurs des
universités sont en
réaction au fait qu'ils ont anticipé
par le passé
des hausses de frais de scolarité allant de
5 à
8 % parce que le financement gouvernemental a
été
fortement réduit. Le gouvernement a mis en
garde les
établissements universitaires de planifier
des compressions
importantes de leurs budgets pour les deux
prochaines années.
La dépêche du gouvernement met de
l'avant
la logique suivante pour justifier sa
décision :
« Le cadre précédent
aurait
permis aux collèges et universités
d'augmenter
annuellement les frais de scolarité en
moyenne de 5 %.
Selon le
nouveau cadre, les augmentations annuelles des
frais de
scolarité seront plafonnées à
une moyenne de
3 %, un seul point de pourcentage au-dessus
du
taux d'inflation moyen en Ontario au cours des 10
dernières
années. »
Duguid décrit l'augmentation des frais de
scolarité comme la recherche d'un
« équilibre » entre
le maintien de
l'enseignement supérieur
accessible, tout en veillant à ce qu'il
demeure concurrentiel au
niveau international et assure également
aux institutions une
stabilité financière à long
terme.
Cette annonce est une autre indication que le
« nouveau » gouvernement
libéral
dirigé par la première ministre
Kathleen Wynne suit le
même
programme d'austérité que le
gouvernement McGuinty
précédent, tout en essayant de se
présenter comme
étant « juste » et de
protéger
même les
élèves par un
« plafonnement » des
augmentations des frais de scolarité.
Il est troublant de constater que le gouvernement
pense
que les préoccupations des étudiants
sont seulement
à propos de l'accessibilité et que
ces
préoccupations « doivent
être
équilibrées » avec les
préoccupations
de stabilité financière des
établissements
d'enseignement supérieur. Les
élèves
doivent être impliqués, ainsi que
leurs parents, les
enseignants, les administrateurs et d'autres pour
déterminer les
intérêts des établissements
d'enseignement
supérieur. C'est le gouvernement, par le
biais du programme
d'austérité des riches, qui provoque
une rupture en
coupant les fonds pour l'éducation et en
augmentant les frais de scolarité pour
compenser les
déficits du financement.
Alberta
Le gouvernement albertain exige que les
établissements post-secondaires
défendent
le droit de monopole
- Dougal MacDonald -
Le 23 mars le ministre albertain de
l'entreprise et
de l'enseignement supérieur, qui est aussi
vice-premier
ministre, a fait parvenir des « lettres
d'attentes » (qu'on nommait jadis des
« lettres
de mandat ») aux trente-six
établissements
d'éducation post-secondaire. Chaque
université,
collège et institut technique a reçu
des textes quasi
identiques. Les lettres ont été
précédées par le budget
provincial du
régime Redford adopté le 7 mars
et où sont prévues des coupures de
7 % aux
subventions de fonctionnement de la plupart des
établissements
d'éducation post-secondaire, lesquelles
coupures sont « non
négociables », le
ministre a-t-il annoncé non sans
arrogance.[1] Les lettres se
veulent des ententes « touchant aux
orientations stratégiques de haut niveau et
aux attentes en
matière de rendement entre
l'assemblée des gouverneurs de
chaque établissement et le
ministre ».
En réalité, pour le ministre, le
concept d'entente se
résume à ce que chaque
établissement
post-secondaire accepte sans mot dire l'ordre du
jour
préconçu de
son gouvernement si chacun veut y trouver son
compte en termes de
subventions.
Les lettres d'attentes ont été
émises dans le cadre de la fraude
gouvernementale du
« Campus Alberta » lequel
prétend que la
façon pour
l'éducation post-secondaire d'aller de
l'avant en Alberta n'est
pas en augmentant constamment son financement afin
d'élargir et
d'améliorer l'éducation pour le
bien public, mais plutôt en le
réduisant et en
réduisant aussi le
« chevauchement de
programmes » (par exemple lorsque deux
établissements
offrent
des programmes similaires) ainsi qu'en
réduisant et en
centralisant les administrations.[2] Cette attaque
à deux volets
contre l'enseignement supérieur se
résume
à réduire le financement et
l'accès à
l'enseignement supérieur tout en imposant
un plus grand
contrôle par le ministre en termes des
prises de décisions.
Plusieurs pensent qu'un système
d'éducation affaibli sera tôt ou tard
géré
par une méga administration, semblable
à celle qui existe
déjà pour le système
de santé. Cette méga administration
bénéficierait de vastes pouvoirs lui
permettant d'imposer
le diktat des monopoles sur tous les aspects de
l'éducation
post-secondaire. La méga administration du
système de
santé est dominée par des
représentants des
monopoles, tels l'ancien vice-président du
géant des
sables
bitumineux, Syncrude, et est
présidée par le PDG d'un
monopole de camionnage qui ne connaît rien
aux services de
santé.
Les lettres réaffirment que le
régime
Redford est le champion des monopoles
privés de
l'énergie, en particulier les monopoles
étrangers, et
qu'il vise
constamment à trouver de nouvelles
façons de leur
céder la richesse humaine et naturelle de
la province pour
qu'ils puissent s'accaparer d'énormes
sommes
d'argent et retirer cet argent de
l'économie socialisée.
Les lettres abondent de phrases qui
défendent le droit de
monopole. Par exemple, on y déclare que les
ressources institutionnelles devraient être
« réparties de sorte à
mieux atteindre les
objectifs visés : les Albertains sont
des adeptes d'un
apprentissage
à vie [lire de formations nouvelles qui
servent l'industrie],
la
main-d'oeuvre de l'Alberta est compétente
et productive, et
la province démontre qu'elle
excelle en termes de recherche, d'innovation et de
commercialisation.
En plus, l'économie albertaine est
concurrentielle et
renouvelable. »
Il y a d'autres exemples :
« harmonisez
les efforts internationaux de vos
établissements avec... ceux du
monde des affaires et des entreprises
en appui aux objectifs et aux résultats
visés par la
Stratégie internationale de
l'Alberta », et
« soyez prévoyants et agissez en
fonction des
demandes
du marché ».
On indique dans les lettres que le contenu de
celles-ci
est conforme à la
« budgétisation axée
sur les résultats » (BAR),
approche récemment
adoptée et servant aussi les monopoles.
Dans l'optique de la
BAR, l'éducation, les soins de santé
et les autres
programmes sociaux sont parmi les douze
« secteurs
d'activité », et ceux-ci
doivent tous sans exception contribuer à
atteindre les sept
résultats escomptés, dont
« préserver
la situation
financière de la province »,
« le
développement innovateur et responsable des
ressources », et
« développer des
relations et des
marchés ». Chacun des douze
secteurs
d'activité est encadré par un groupe
de huit experts,
chacun nommé par le gouvernement et par des
entreprises.
(Par euphémisme, on nomme ces derniers
« membres
publics ».) En termes plus
spécifiques de
l'éducation postsecondaire, la BAR vise en
un mot
à ce que les universités, les
collèges et les
instituts techniques soient forcés à
l'austérité fiscale tout en se
concentrant sur les
programmes d'études qui répondent
spécifiquement aux besoins des monopoles.
Une des
conséquences de la BAR est que d'importants
programmes comme
ceux des Beaux-Arts seront de plus
en plus effrités et mis de
côté comme étant
de moindre importance.
Le simple fait que le
gouvernement provincial se
donne le droit de transmettre des instructions de
façon directe
et arbitraire aux universités,
collèges et
instituts techniques dans l'intérêt
des monopoles est un
développement inquiétant qui
relève du fascisme.
Il devient évident que l'éducation
postsecondaire est
de plus en plus restructurée pour servir
les monopoles, par
exemple en multipliant les programmes
d'entreprises qui prônent
la destruction nationale et
l'incohérence, en favorisant des
idéologues de doctrines
impérialistes tels « la
responsabilité de
protéger » et en approfondissant
la recherche dans
des domaines tels que la technologie des sables
bitumineux. Mais aussi
les coupures de budget et l'envoi de lettres
constituent des attaques
ouvertes contre
l'autonomie universitaire et une nouvelle menace
à
l'indépendance de ceux qui produisent la
valeur ajoutée
en enseignant et en oeuvrant au sein de ces
établissements. Ils constituent une menace
à peine
voilée pour intimider les membres du
personnel enseignant et
autres advenant que ceux-ci auraient des
critiques à formuler envers le gouvernement
des riches. Est-ce
que la prochaine étape sera, comme du temps
de la Guerre froide,
d'obliger les étudiants et les
employés du postsecondaire à
prêter des serments
d'allégeance au régime Redford et
aux monopoles que son
gouvernement représente ?
Un grand nombre d'enseignants, d'étudiants
et
d'employés de soutien et leurs
alliés continuent de
bâtir une résistance organisée
aux coupures et aux
lettres
d'attente. Même des membres de
l'assemblée des
gouverneurs de l'Université de l'Alberta
ont
déclaré dans une lettre ouverte au
premier ministre
Redford que
l'Université de l'Alberta
« connaîtra des
années de retard suite aux coupures qu'elle
devra faire pour
résorber la réduction du financement
provincial ». Lors de rassemblements,
de marches et de
forums publics, les gens ont dénoncé
les attaques de
Redford contre l'éducation et ont mis de
l'avant
la solution logique, à savoir qu'on doit
exiger davantage de
revenu des monopoles énergétiques et
investir ces revenus
dans l'éducation postsecondaire. Ce n'est
pas par hasard que
deux des
pancartes bien en vue lors des manifestations sont
« Augmentez les investissements en
éducation » et
« Arrêtez de payer
les monopoles de l'énergie ».
Étudiants,
professeurs, personnel de soutien et alliés
doivent poursuivre
leur
opposition au plan du régime Redford visant
à soumettre
davantage l'éducation postsecondaire aux
plans des monopoles
privés. Ils doivent continuer de lutter
pour un système d'éducation moderne
qui sert le bien
public comme partie intégrante de la lutte
pour une
société nouvelle, une
société qui garantit
le droit de
tous à l'éducation.
Notes
1. Les subventions de fonctionnement aux
cinq
collèges universitaires albertains
financés par
l'État, privés et confessionnels,
n'ont pas
subi de réductions.
2. Alors que le gouvernement crie au
« chevauchement des
programmes » lorsque divers
établissements secondaires offrent des
programmes
similaires, il ne dit rien lorsque de nombreuses
compagnies
pétrolières privées se
livrent de façon
similaire à l'exploitation des ressources
pétrolières de
l'Alberta.
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Marxiste-Léniniste
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