Mouvement ouvrier
Les métallos de Hamilton: un modèle
de résistance et de responsabilité sociale
Soixante-cinq années d'existence est en soi un
accomplissement. Et
la section locale 1005 a fait beaucoup plus encore. Son plus grand
accomplissement a été de renouveler
l'esprit qui l'a animée dans les conditions d'aujourd'hui et
c'est un
accomplissement considérable.
Beaucoup d'organisations disparaissent après un
laps de temps
relativement court. D'autres continuent d'exister mais sans se
renouveler au rythme des conditions
changeantes. Elles perdent leur raison d'être initiale et
n'arrivent
pas à retrouver l'esprit qui les a animées au
départ, ce qui leur fait
perdre leur capacité d'agir.
La section locale 1005 a persévéré
et s'est développée dans toutes
les conditions, comme très peu d'organisations l'ont fait. Elle
a
renouvelé son esprit de combat originel
dans les conditions du présent et continue donc de jouer un
rôle
essentiel dans la défense des droits de ses membres et des
retraités et
dans la défense des droits de tous.
D'histoire récente, la section locale 1005 a
affronté les demandes
du pdg James Alfano en 2003, notamment une baisse de salaire de
20 %.
Elle a déjoué ses
tentatives d'invoquer les difficultés de l'industrie de l'acier
comme
prétexte pour accroître la réclamation des
propriétaires de la dette et
des actifs à la richesse créée par
les métallos à leurs dépens. Elle a fait valoir
que ces difficultés
n'ont pas été causées par les métallos.
En 2004, elle a déjoué les tentatives du
pdg Courtney Pratt de
soutirer des concessions aux métallos en créant la
panique au sujet de
l'avenir de l'aciérie, comme l'avait
fait Alfano avant lui. Elle a fait appel au calme et a
démontré que les
concessions ne sont pas une solution à la crise de l'industrie
de
l'acier et que, d'ailleurs, avec sa capacité
de produire 5 millions de tonnes d'acier par année et une hausse
des
prix de l'acier au niveau des prix de production, Stelco encaisserait
bientôt un revenu brut
considérable.
Malgré la hausse du revenu brut, Courtney
Pratt et le juge James Farley
de la Cour supérieure de l'Ontario ont placé Stelco sous
la protection
de la loi de la faillite le
29 janvier 2004. La section locale 1005 a dénoncé la
fausse faillite et
refusé de rouvrir la convention collective pour accommoder des
concessions sous prétexte de
restructuration. Durant les deux années où
l'aciérie a été sous la
protection de la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies
(LACC), la section
locale 1005 a exposé, pour le compte de tous les travailleurs
canadiens, le fait que cette loi constitue un vol
légalisé et
sanctionné par l'État des pensions, salaires et avantages
sociaux et une manoeuvre contre les créanciers qui ne sont pas
en ligue
avec les individus qui contrôlent le processus de faillite.
La section locale 1005 a fait connaître ses vues
sur la LACC sur la
place publique et a amené beaucoup de travailleurs canadiens
à la
conclusion que le processus de
faillite prévu par la LACC est une fraude. Ils sont maintenant
très
nombreux ceux qui reconnaissent que la LACC, et son équivalent
aux
États-Unis, le « Chapitre
11 », sont des instruments à la disposition des
propriétaires de
capitaux les plus influents pour concentrer les avoirs et le pouvoir
entre leurs mains ; pour liquider
les investissements de capitaux excédentaires détenus par
d'autres par
les fermetures, les mises à pied et la vente des avoirs ;
pour soutirer
des concessions aux
travailleurs par l'extorsion ; pour engraisser les parasites de
l'industrie de la faillite et préparer les conditions pour que
ceux qui
contrôlent le processus de faillite
puissent empocher des sommes faramineuses.
Tout cela s'est produit à Stelco, sauf que la
section locale 1005 et
d'autres ont fermement résisté aux concessions et ont
exposé ce faisant
tout ce processus d'État comme
étant une manoeuvre coûteuse qui ne règle aucun
problème économique
pour l'entreprise en question, pour l'industrie ou pour
l'économie.
Assumant sa responsabilité sociale,
la section locale 1005 a proposé une restructuration pro-sociale
de
Stelco sans la LACC, qui n'aurait pas mené au désastre
que l'on sait,
au vol inqualifiable des avoirs par
la firme Brookfield Management et d'autres intervenants et à
l'acquisition par le monopole US Steel.
Lorsque les entreprises de gestion d'actifs qui se sont
emparées de
Stelco durant la fraude de faillite ont fini par vendre
l'aciérie à US
Steel, la section locale 1005 a
alerté ses membres et retraités aux défis à
venir. US Steel, en tant
que monopole de l'empire américain, n'allait pas tarder à
montrer ses
cartes. Malgré l'entente signée aux
termes de la Loi sur Investissement Canada au moment de
l'acquisition, par laquelle il s'engageait à accroître la
production et
l'emploi, et en violation d'une
entente avec le gouvernement de l'Ontario garantissant la
solvabilité
des caisses de retraite de Stelco, US Steel s'est vite lancé
dans une
offensive antisociale et antinationale
en fermant les aciéries de Hamilton et de Lake Erie et en
exigeant des
concessions sur les pensions.
La section locale 1005 a averti ses membres que US Steel
ne
respecterait pas la convention, comme c'est devenu la norme pour les
monopoles, et qu'il mentirait et
mènerait une guerre constante pour arracher d'autres concessions
aux
métallos après la désindexation des pensions et
l'institution d'un
régime à deux paliers pour les pensions,
salaires et avantages sociaux. L'expérience directe acquise
à l'ère
néolibérale permettait de prédire que le monopole
continuerait
l'extorsion sur tous les fronts à moins que
les métallos actifs et à la retraite lui fassent
clairement comprendre
par une résistance déterminée qu'ils n'acceptent
pas le chantage et
l'attaque contre leur niveau de vie
et leur mode de vie.
La section locale 1005 a dit
que cette bataille avec le monopole
américain dans les conditions de la mondialisation
néolibérale serait
pareille à celle de 1946 pour la
reconnaissance syndicale et la reconnaissance par les
propriétaires du
capital monopoliste et les gouvernements que les travailleurs ont des
droit du fait qu'ils sont humains
et qu'ils sont les producteurs de toute la richesse et les
dispensateurs de tous les services, que ces droits doivent être
respectés et garantis en pratique et que les monopoles
et les gouvernements seront forcés de s'expliquer.
La section locale 1005 a su renouveler l'esprit de 1946
en s'appuyant
sur la force de ses membres et des retraités, en organisant des
assemblées hebdomadaires où tout
peut être discuté et où une stratégie
gagnante peut être formulée et
adoptée, une stratégie que les membres et
retraités s'engagent à
appliquer et à défendre en pratique avec
unité et détermination.
La section locale 1005 a renouvelé l'esprit de
1946 en allant dans
la communauté pour y faire valoir son point de vue, en unissant
tous
ceux qui sont attaqués ou qui
s'opposent à l'extorsion et qui veulent que le droit public ait
préséance sur le droit de monopole. Elle a
renouvelé le rapport établi
avec la communauté en 1946. Les métallos
actifs et à la retraite et leurs supporters se sont unis pour
exiger
que les gouvernements assument leurs responsabilités sociales de
défendre le droit public contre le droit de
monopole.
En offrant à US Steel de continuer la production
avec la convention
en vigueur, en faisant des propositions concrètes pour
rebâtir
l'industrie canadienne de l'acier et
l'économie et en défendant activement les droits de tous,
la section
locale 1005 a démontré en pratique qu'elle est une
organisation de
résistance qui assume ses responsabilités
sociales.
La section locale 1005 réaffirme en pratique,
comme elle l'a fait en
1946, que les travailleurs unis par le lien organisationnel et
déterminés à défendre une cause juste
peuvent l'emporter même contre un ennemi aussi brutal que US
Steel, un
employeur qui exploite sa position de monopole mondial pour soutirer
des concessions aux
travailleurs canadiens et détruire l'industrie canadienne de
l'acier.
La section locale 1005 est un modèle de détermination et
d'unité de la
classe ouvrière aujourd'hui comme
en 1946.
Félicitations à tous les membres de la
section locale 1005 qui ont
persévéré dans la lutte pour défendre leurs
droits et les droits de
tous. En renouvelant constamment
ses convictions et son esprit de combat, en s'appuyant sur l'initiative
de ses membres et de la communauté, en affrontant le monde et
ses
problèmes tels qu'ils se présentent,
sans les embrouiller avec l'illusion de « solutions
rapides », et en
tenant les gouvernements responsables de la défense du peuple et
du
droit public, la section
locale 1005 a démontré et continuera de démontrer
que le mouvement
ouvrier fait le poids même contre les monopoles les plus
puissants.
Stelco doit continuer de produire !
Victoire aux métallos et aux
retraités de Stelco !
Félicitations à la section locale 1005, modèle
dé
résistance et de responsabilité sociale !
Célébration du 65e
anniversaire de
la section 1005 des Métallos à Hamilton
Samedi le 23 juillet, les travailleurs et
retraités de la section
locale 1005 du Syndicat des Métallos et les résidents de
Hamilton ont
fêté le 65e anniversaire de la création
de la section durant la grève de 1946. Cette grève est
une bataille
historique qui avait fait de Hamilton une ville syndicale et
mené à la
reconnaissance du syndicat comme
agent de négociation pour les métallos de Stelco.
Plus de 6000 personnes de tous les milieux sont venues
participer
aux événements dans le parc Gage durant la
journée, pendant
qu'un nombre impressionnant
de bénévoles veillaient aux kiosques, spectacles,
nourriture et autres
structures. Les gens se regroupaient sous les arbres, à l'abri
du
soleil pour échapper à la chaleur qui
avait quand même réussi à décourager
certains des plus âgés parmi les
retraités, et c'est dans une atmosphère de détente
et de festivité que
la journée s'est déroulée.
Il y avait des délégations venues de
l'extérieur de la ville,
notamment de la péninsule du Niagara, de Windsor et deux autobus
de
Toronto, à l'initiative du Conseil régional
de Toronto du syndicat des Métallos.
Le président de la
section locale 1005, Rolf Gerstenberger; le retraité et
gréviste de 1946, Bill Collier;
le directeur adjoint du district 6 du Syndicat des Métallos,
Charlie Scibetta, qui présente une plaque
commémorative à la section locale 1005.
Les orateurs ont parlé de l'esprit de 1946 et des
contributions
faites par la section locale 1005 à la vie de Hamilton et du
reste du
Canada. Plusieurs ont souligné que
c'est la bataille de 1946 qui est en train de se refaire aujourd'hui.
Le président du syndicat, Rolf Gerstenberger, acceptant une
plaque
présentée par le Syndicat des Métallos,
a tenu à rendre hommage aux retraités de la grève
de 1946 qui sont
toujours présents. Bill Collier, qui était là
à l'époque, a reçu le
message de gratitude de la génération
actuelle de métallos.
Le kiosque du Centre des arts et du patrimoine ouvriers
de Hamilton
était très populaire, surtout auprès des
retraités qui s'y
reconnaissaient, et plusieurs de ces derniers
ont pris le temps de partager leur expérience avec les plus
jeunes.
Les organisateurs ont remercié à profusion
les entreprises de
Hamilton qui ont fourni de si grandes quantités de nourriture et
les nombreux bénévoles du syndicat
et de la communauté ainsi que les musiciens qui tous ont
contribué avec leurs magnifiques talents pour assurer le
succès de la journée. Le
numéro spécial du bulletin de la section
locale 1005, Information Update, a été
particulièrement apprécié des participants, et
beaucoup ont dit qu'ils allaient lui faire une place d'honneur dans
leur
collection. (Cliquer
ici
pour le fichier PDF du bulletin spéciale de 16 pages, format
tabloïd)
Le
maître de cérémonie et président du
Comité d'action politique de la
section locale 1005, Jake lombardo;
le maire de Hamilton, Bob Bratina; la
chef du NPD de l'Ontario Andrea Horwath; le député
provincial pour
Hamilton East-Stoney Creek, Paul Miller.
La
députée fédérale pour Hamilton Mountain,
Chris Charlton; le député
fédéral pour Hamilton East-Stoney
Creek, Wayne Marston; le président du
SCFP de l'Ontario, Fred Hahn; le président de la section locale
7135
du
syndicat des Métallos (National Steel Car), Steve Weller.
La présidente du
conseil syndical des Métallos de la région de Toronto,
Carolyn Egan; la présidente du conseil
syndical du district de Hamilton, Mary Long; le poète
résidant de la section locale 1005, Bill Mahoney.
La fiducie des
prestations de soins de santé de General Motors
Les retraités se battent pour leurs droits
- Centre ouvrier du PCC(M-L) -
Les retraités de GM discutent présentement
d'une proposition de
règlement d'un recours collectif portant sur leurs prestations
de soins
de santé. Le recours collectif affecte
tous les employés à taux horaire de GM Canada (ou leur
conjoint
survivant et personnes à charge) représentés par
le syndicat des
Travailleurs canadiens de l'automobile
(TCA), ainsi que les employés d'Electro-Motive Co. et General
Dynamic
Land Systems qui, le ou avant le 8 juin 2009, ont pris leur retraite de
GM Canada. Bien que cela
puisse sembler incroyable, le recours collectif est l'initiative du
monopole contre les retraités qui ont travaillé pour GM
toute leur vie.
GM espère que la décision judiciaire
ne fera que certifier le fait qu'elle mettra fin aux prestations des
retraités, prestations qui avaient été
négociées du temps que les
retraités étaient à son emploi. GM a
déjà
mis fin aux prestations des travailleurs actifs aux termes d'une
convention à rabais signée en 2009. Les travailleurs
ayant déjà pris
leur retraite s'objectent à cette convention
sur la base que l'ancienne convention qu'ils avaient signée avec
la
compagnie est toujours valide. Ils soutiennent que la nouvelle
convention ne peut s'appliquer à eux
puisqu'ils ne se sont pas prononcés et n'ont pas voté sur
la convention
à rabais de 2009. GM veut une ordonnance d'un tribunal
déclarant que la
convention à rabais s'applique
à tous les retraités et que la compagnie a le droit de
monopole de
« mettre fin de façon unilatérale »
aux prestations. Plus tard au mois
d'août, la Cour supérieure
de l'Ontario et celle du Québec doivent rendre leur
décision sur la
proposition de règlement qui impose essentiellement la
convention à
rabais aux retraités.
L'Avis d'une proposition de règlement de la Cour
suprême de l'Ontario dit en partie :
« En décembre 2009, GM Canada a
intenté un recours collectif contre
cinq de ses retraités et le conjoint survivant d'un
retraité décédé
ainsi que des représentants
des TCA devant la Cour supérieure de la justice de l'Ontario en
vue
d'obtenir du tribunal une déclaration selon laquelle GM Canada a
le
droit de mettre fin de façon
unilatérale aux Prestations de soins de santé des
retraités qu'elle
fournit aux Membres du groupe qui résident à
l'extérieur du Québec et
que ceux-ci n'ont aucun droit acquis
de continuer à recevoir des Prestations de soins de santé
des retraités.
Les Représentants des retraités ontariens soutiennent
pour leur part
que GM Canada a une obligation
légale de leur fournir les Prestations de soins de santé
des retraités.
« En mai 2010, trois retraités de GM
Canada et la conjointe
survivante d'un retraité décédé
résidant au Québec ont déposé une
requête en autorisation d'exercer
un recours collectif devant la Cour supérieure du Québec
en vue
d'obtenir du tribunal une déclaration selon laquelle GM Canada
n'a pas
le droit de mettre fin unilatéralement
aux Prestations de soins de santé des retraités qu'elle
fournit aux
Membres du groupe qui résident au Québec et que ceux-ci
ont un droit
acquis à cet effet. GM Canada
soutient quant à elle qu'elle peut unilatéralement mettre
fin aux
Prestations de soins de santé des retraités qu'elle
fournit aux Membres
du groupe qui résident au
Québec. »
La déclaration unilatérale de GM Canada
à l'effet de mettre fin à
ses obligations contractuelles envers ses retraités et de
tourner le
dos à ses obligations sociales sont
la conséquence directe des actions criminelles de la
société mère,
General Motors Corporation, dont le siège est aux
États-Unis. En 2009,
GMC a eu recours à « la
protection de la faillite selon le chapitre 11 du Bankruptcy Code
des États-Unis ». Il s'est servi du chapitre 11 comme
d'un acte
officiel pour soutirer des
concessions des travailleurs actifs et à la retraite. Sous
couvert de
l'hystérie créée à propos de la faillite,
les gouvernements étusunien,
canadien et ontarien ont insisté pour
que les travailleurs de GM des deux pays ouvrent leurs conventions
collectives et fassent des concessions sur les salaires, les avantages
sociaux et les pensions. Si les
travailleurs refusaient, prétendait-on, le monopole ne
bénéficierait
pas des fonds d'urgence publics aux États-Unis et au Canada
permettant
de satisfaire aux demandes
immédiates de ses prêteurs. Toute discussion sur des
solutions autres
que les concessions et les fonds d'urgence visant à payer les
riches et
destinés aux créanciers obligataires
était supprimée. Un climat de ciel qui va nous tomber sur
la tête a été
entretenu par les médias de masse pour faire paniquer les
travailleurs
actifs pour qu'ils acceptent les
concessions et ne luttent pas pour des arrangements qui proposeraient
autre chose que la faillite, la destruction et le rabaissement de leur
niveau de vie. GM Canada n'avait
pas eu recours à la protection de la faillite selon la Loi
canadienne sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies.
L'établissement d'une Fiducie de soins de
santé (FSS) afin de
« mettre fin de façon unilatérale »
aux prestations actuelles de soins
de santé prévues pour
les retraités et financées par la valeur ajoutée
des travailleurs de GM
a été une des concessions exigées par GMC et les
trois gouvernements.
GM propose un versement unique
à la FSS qui mettra fin à toutes ses obligations envers
les soins de
santé des retraités, ce à quoi il était
tenu en vertu des conventions
collectives antérieures des TCA.
Les travailleurs retraités de GM n'ont jamais
donné leur accord pour
mettre fin aux obligations de GM de pourvoir aux soins de santé
des
retraités, obligations stipulées
dans la convention collective signée entre les TCA et GM
jusqu'à
l'avènement de la convention à rabais de 2009. Les
travailleurs
retraités n'ont pu discuter ni voter sur cette
entente qui mettait fin à l'obligation sociale de GM sur la base
d'une
nouvelle convention collective prévoyant un ensemble de
concessions que
GM et les trois gouvernements
avaient imposées aux travailleurs. Les travailleurs ont eu droit
à des
thèses farfelues à l'effet qu'eux-mêmes soient
responsables de la crise
économique et qu'ils devaient
par conséquent payer en faisant des concessions.
Évidemment, selon
cette logique, aucune alternative n'existe autre que le droit de
monopole et sa destruction de l'économie,
son non-respect des conventions et des droits et du bien-être des
travailleurs. Ce discours éhonté et rétrograde
voudrait que les droits
des travailleurs, ceux-là mêmes qui
sont les producteurs de toute la richesse dont dépend la
société pour
son existence, ne soient pas garantis par l'élite
économique et ses
représentants gouvernementaux tandis
que le droit de monopole des créanciers obligataires et des
très riches
serait intouchable.
L'Avis dit : « En juin 2009, le
comité de négociation des TCA a
recommandé à l'unanimité aux employés de GM
Canada de ratifier un
amendement à la
Convention collective alors en vigueur dont l'un des
éléments était
l'établissement de la Fiducie de soins de santé des
retraités du
secteur de l'automobile. L'amendement
a été ratifié. » Ailleurs, on peut
lire : « Sa création permettra à GM
Canada de mettre fin aux régimes de Prestations de soins de
santé des
retraités dont
bénéficient les Membres du groupe et les employés
actifs de GM Canada
en date du 8 juin 2009 lorsqu'ils prendront leur retraite ainsi
qu'à
leurs conjoints et personnes à
charge admissibles. Une fois qu'elle aura été
établie, la fiducie de
soins en santé assumera seule la responsabilité de verser
aux Personnes
visées des prestations de soins de
santé. »
« Les parties aux recours collectifs
proposés, à savoir GM Canada,
les TCA et les Représentants des retraités ontariens et
québécois, ont
conclu un règlement, sous
réserve de son approbation par les tribunaux.
L'élément clé du
règlement proposé est le transfert de l'obligation qu'a
GM Canada de
payer des prestations de soins de santé
aux Membres du groupe à une fiducie de soins de santé
administrée de
façon indépendante ».
La somme exacte du versement unique visant à
établir la FSS est en
soi une source de préoccupation pour les retraités
puisque même GM
avoue que le versement sera
insuffisant pour répondre aux besoins en prestations aux soins
de santé
et qu'au moins un demi milliard de dollars de plus serait
nécessaire
pour répondre aux besoins
minimaux. Les retraités devront eux-mêmes débourser
pour combler tout
manque à gagner prévu dans le plan tandis que les
fiduciaires sont
autorisés à réduire les prestations
et à augmenter les primes mensuelles lorsque la FSS aura besoin
de
fonds additionnels. Cette dernière éventualité est
plus que probable à
la lumière du manque à gagner
actuel.
GM avoue : « Les différentes
contributions de GM Canada à la Fiducie
de soins de santé des retraités du secteur de
l'automobile ne seront
pas suffisantes
pour maintenir les Prestations de soins de santé des
retraités à leurs
niveaux actuels... Les fiduciaires de la Fiducie de soins de
santé des
retraités du secteur de l'automobile
devront probablement réduire ou autrement modifier les
Prestations de
soins de santé des retraités afin d'assurer que les fonds
disponibles
soient suffisants pour répondre
aux besoins des retraités présents et futurs, et ce pour
la durée de la
vie de toutes les Personnes visées. »
L'ébauche d'entente de la FSS, version longue,
est encore plus
directe dans son préjugé antiouvrier lorsqu'elle
déclare : « Le niveau
de financement de la
fiducie de soins de santé requis par la Liste de conditions n'a
pas été
établi en fonction du coût de maintien des mêmes
prestations ni de
l'échelle de prestations actuelle que
prévoit le Régime de prestations de GMCL, mais
plutôt en fonction de la
capacité de payer de GMCL établie par ses
prêteurs. » Les travailleurs
doivent en finir avec
cette dictature des créanciers et des autres
propriétaires de capital
imposée aux droits des producteurs de fait, qu'ils soient actifs
ou à
la retraite. Une réforme s'impose en
ce sens qui aura pour objectif d'établir des entreprises
financières
publiques qui prêtent de l'argent avec comme unique coût
les frais
administratifs, sur la base d'un mandat
de service à la nation, sa base manufacturière et les
producteurs de
fait contrairement aux destructeurs égocentriques que sont les
monopoles privés.
Une autre source d'inquiétude est le fait que 979
million $ du
montant que GM prévoit placer dans la FSS sont en
« billets à ordre qui
ne sont assortis
d'aucune garantie ni sûreté » et qui devraient
être payés en sept
versements séparés entre 2014 et 2018. L'Avis met en
relief
l'instabilité des billets en disant :
« Les billets à ordre à être émis
par GM Canada ne sont assortis
d'aucune garantie ni sûreté. Les versements prévus
dépendront de la
capacité de GM Canada de les
acquitter au moment où ils deviendront exigibles. »
La résiliation unilatérale par GM de son
contrat de soins de santé à
la retraite avec les travailleurs de l'automobile est soulignée
en
termes peu subtils : « Les
contributions de GM Canada à la Fiducie de soins de santé
des retraités
du secteur de l'automobile sont fixes et plafonnées. De plus, il
sera
interdit aux TCA de négocier
du financement additionnel pour les Prestations de soins de
santé des
retraités avec GM Canada. Si le tribunal approuve le
règlement proposé,
tous les Membres du groupe
seront liés par les modalités de celui-ci, sauf s'ils
s'excluent du
groupe... Tout comme pour l'ensemble des Membres du groupe, les
Prestations de soins de santé des retraités
cesseront d'être offertes par GM Canada aux Membres du groupe qui
choisissent de s'en exclure. »
Est-ce bien là l'avenir du mouvement syndical,
que tout ce que celui-ci
négocie de bonne foi est destiné à être
changé par ordonnance de la
cour ? Cela voudrait
donc dire que les salaires, les avantages sociaux, les pensions et les
conditions de travail sont fixés non pas par les travailleurs
eux-mêmes
par le biais de leurs négociateurs,
agissant en leur nom et forts de l'unité et de la
détermination des
travailleurs à défendre leurs droits, mais par des
décrets émis par
l'État dictant ce qui est négociable et
ce qui ne l'est pas.
Une attaque contre un est
une attaque contre tous
Face
à ces attaques contre la classe ouvrière, la question
clé est comment
leur donner une réponse unifiée
et déterminée. L'indignation individuelle et collective
ne suffit pas.
Il faut développer la résistance collective
et amener dans nos rangs
tous ceux qui subissent le même
sort, que ce soit dans la classe ouvrière ou dans les couches
moyennes.
Il faut rassembler tous ceux qui voient dans ces attaques
antiouvrières
et antisociales des actes de
destruction nationale commis par le droit de monopole et qui, devant un
niveau de vie en chute libre au Canada, veulent résister et
renverser
la tendance. Pour ce faire, il
faut un effort concerté, pour défendre les droits
des retraités de
GM et de tous ceux qui sont sous le feu du droit de monopole. Un pour
tous et tous pour un ! Une
nouvelle direction pour l'économie s'impose, une direction qui
défend
le droit public et non le droit de monopole. Oui au droit public !
Non
au droit de
monopole !
La résistance aux attaques contre les droits des
retraités et des
travailleurs actifs doit se transformer en un torrent d'Opposition
ouvrière par laquelle les Canadiens parlent
d'une seule voix pour le droit public contre le droit de monopole. Les
intérêts de tous les Canadiens sont les mêmes que
ceux des retraités de
GM et ensemble ils déclarent
que le monopole étasunien n'a pas le droit de revenir sur ses
responsabilités telles que stipulées dans la convention
collective. Une
attaque contre un est une attaque contre
tous !
Les revendications de
l'Opposition ouvrière
Pour
tourner le fer dans la plaie, des fonds publics ont été
mis à la
disposition de GM pour le soutenir et
maintenant le monopole se vante d'avoir un surplus de revenus.
L'Opposition ouvrière doit insister pour que les revenus de GM
servent
d'abord à respecter ses obligations
envers les travailleurs actifs et à la retraite. Les
travailleurs ont
la première réclamation sur la valeur ajoutée
qu'ils produisent. On ne
peut permettre que GM puisse contourner
ses obligations sociales en les faisant passer par des
« fonds en
fiducie », dont le financement est insuffisant, pour
ensuite, muni
d'une ordonnance de la cour,
se laver les mains de toute responsabilité à venir et
refuser aux
travailleurs le droit de négocier toute amélioration de
leurs
prestations de soins de santé à la retraite. Ça ne
doit pas passer ! D'abord, GM doit financer les fonds en fiducie
de
façon convenable et être tenu responsable de garantir que
le fonds
puisse répondre entièrement
aux besoins des retraités en soins de santé. Ce devrait
être le moindre
de ses engagements après avoir si mal agi ces dernières
années,
soutirant des concessions des travailleurs
pendant que les trésors publics du Canada, de l'Ontario et des
États-Unis, au moyen de leurs plans pour payer les riches, lui
accordaient des millions de dollars.
Les gouvernements du fédéral, de l'Ontario
et du Québec devraient
être tenus responsables pour avoir encouragé cette
activité de
destruction antisociale dans les intérêts
d'un monopole étranger. Ces trois gouvernements ont toujours
refusé de
garantir les besoins des retraités en soins de santé au
Canada et
maintenant ils ont l'audace
d'intervenir du côté de monopoles privés qui
refusent de respecter
leurs obligations sociales envers les travailleurs retraités. Si
les
besoins en pensions et en soins de santé
à la retraite étaient respectés de façon
universelle et selon un
standard canadien, alors il ne serait pas nécessaire de chercher
à
protéger ces droits dans le cadre de conventions
collectives négociées avec diverses compagnies. En
l'absence de tels
droits ayant une garantie publique, les travailleurs ont tous les
droits d'exiger une garantie de la part
de leur employeur et les monopoles ont une responsabilité
sociale de
respecter leurs obligations telles que négociées. Si
certains monopoles
ne veulent pas garantir les besoins
de leurs employés à la retraite, alors qu'ils fassent
pression sur les
gouvernements pour que ceux-ci les garantissent à même les
ressources
collectives du pays.
Opposition à
l'offensive antisociale et antiouvrière
Les
retraités de GM en Ontario et au Québec ainsi que leurs
supporteurs
s'organisent pour faire connaître
leurs points de vue dans les réunions d'information et à
l'extérieur de
celles-ci, réunions organisées par l'administrateur de
l'entente tel
que nommé par la cour, le Service
de recours collectif de Crawford. GM s'attend à ce que les cours
de
l'Ontario et du Québec approuvent sans hésitation cette
proposition
mais les travailleurs devraient y
participer et se faire entendre, pour dire haut et fort qu'il s'agit
d'une violation de leurs droits.
Cinq membres exécutifs des Représentants
des retraités ontariens
s'opposent au règlement et ont organisé une
réunion spéciale pour le 8
août dans le but de discuter de
la stratégie qu'ils comptent adopter lors des audiences du
tribunal de
l'Ontario les 24 et 25 août. Ils expliquent que les membres
exécutifs
qui appuient le règlement ont aussi
été désignés par le tribunal pour
défendre des opinions « en tant que
représentants défendeurs de l'instance
judiciaire », ce qui constitue
en soi un conflit
d'intérêt.
Les travailleurs de l'Ontario et du Québec, tant
à l'extérieur qu'à
l'intérieur des tribunaux, devraient enregistrer leurs
objections et
dire Non à ce règlement antisocial
et antiouvrier ! On ne doit pas permettre que GM puisse
« mettre fin de
façon unilatérale » à ses obligations
sociales telles que négociées.
Les travailleurs
doivent forcer les gouvernements à tenir GM responsable et
à respecter
intégralement ses obligations sociales envers les
retraités de GM !
Réunions
d'information
Niagara
Falls, Ontario
Mardi 2 août
à 10 h
au centre des congrès Scotiabank, 6815, avenue Stanley
Oshawa, Ontario
Jeudi 4 août à 10 h
au centre General Motors, 99, rue Athol Est
Windsor, Ontario
Vendredi 5 août à 10 h
au club Giovanni Caboto, 2175, rue Parent
Boisbriand, Québec
Mardi 9 août à 10 h
au Centre d'excellence Sports Rousseau,
3600, boul. de la Grande-Allée
Audience du tribunal de
l'Ontario sur la proposition de règlement
24 et 26 août à 10 h
Osgoode Hall, 130, rue Queen Est, Toronto
Audience du tribunal du
Québec
29 et 30 août à 9 h 30
Palais de justice du 1, rue Notre-Dame Est, Montréal,
Québec, pièce 17.09
(L'Avis et la
proposition de règlement sont disponibles en français
et en anglais à l'adresse suivante : au
www.reglementFSSGMCL.ca)
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