Le mariage royal

La monarchie constitutionnelle: un vestige
du Moyen-Âge et du colonialisme
qu'il faut abolir, non pas célébrer!

Les médias monopolisés nous bombardent d'images du mariage du couple royal. Cela n'a rien d'innocent ou d'une simple occasion de faire tourner les journaux à potins. Cette grande démonstration de richesse et de décadence est un spectacle offensant et un rude rappel aux Canadiens et aux Québécois qu'ils sont les sujets d'un monarque étranger. On cherche à nous faire oublier que les institutions démocratiques du Canada sont fondées sur la prérogative royale et non sur le consentement des gouvernés.

Qu'est-ce que cela a de « symbolique » ?

Les médias monopolisés prennent au sérieux leur mission de faire passer la monarchie britannique pour une institution romantique sans pertinence réelle. On nous répète que « le monarque constitutionnel n'a aucun pouvoir » et que la Reine d'Angleterre n'a qu'une fonction « nominale » comme chef d'État. On nous dit qu'en réalité toutes les décisions qui concernent le Canada sont prises au Canada, pas en Angleterre, nonobstant plusieurs exemples récents de l'exercice du pouvoir du représentant de la monarchie au Canada, le gouverneur général, et de la tyrannie du pouvoir du cabinet du premier ministre qui agit comme roi régnant sur le parlement. En fait, il est beaucoup question de « souverain symbolique » mais rien n'est dit sur le siège réel de la souveraineté, du pouvoir de décider, au Canada. Elle réside dans l'oligarchie financière, pas dans le peuple.

Les droits : d'héréditaires à naturels à humains

Dans leurs luttes pour s'investir du pouvoir souverain, les peuples ont combattu la conception de droits héréditaires accordés par les rois qui se réclamaient du « droit divin » et tout l'arbitraire qui l'accompagne. Avec l'avènement du capitalisme, les possédants ont exigé que les droits de propriété soient garantis et donné naissance à la conception du « droit naturel ». Cela a servi à établir une société civile basée sur une notion d'égalité qui garantissait les droits de propriété. Les classes possédantes ont gouverné au nom du « peuple ». Le « peuple » était représenté par une « Chambre des communes » qui devait avoir pour rôle de faire contrepoids à la Prérogative royale. C'est ainsi que sont nées les institutions démocratiques fondées sur une monarchie constitutionnelle. Au Canada, cela a donné naissance à un gouvernement autonome et à une démocratie représentative dans laquelle la Reine d'Angleterre est demeurée chef de l'État. Au fil de son évolution le système n'a jamais aboli le pouvoir basé sur le privilège conféré aux possédants, ni en Grande-Bretagne, ni au Canada. La société qu'on dit être garante du bien public a continué d'être divisée entre exploiteurs et exploités et les possédants continuent de réclamer le droit naturel de gouverner. Ce privilège est censé être fondé sur le mérite mais il s'agit dans les faits d'un système qui prive le peuple du pouvoir décisionnel.

Aujourd'hui, plus grande est la richesse concentrée entre les mains des quelques-uns, plus le pouvoir politique est concentré entre les mains d'un groupe toujours plus restreint. Les « communes » ne jouent plus leur rôle de contrepoids à la Prérogative royale. Au contraire, la Chambre des communes est devenue une institution anachronique qui protège la Prérogative royale, le pouvoir de l'arbitraire et la tyrannie contre l'État de droit.

La monarchie britannique et ses descendants incarnent la conception du droit héréditaire du Moyen-Âge et du « droit naturel » des détenteurs de la propriété capitaliste. La monarchie combine le privilège héréditaire, la terre, l'argent et la propriété sociale au droit « naturel » de s'emparer de vastes fortunes de l'investissement en Grande-Bretagne, au Canada et partout dans le monde.

Le droit héréditaire fusionné au droit naturel de l'argent, du pouvoir et du privilège se traduit en pratique aujourd'hui par le droit de monopole et la suppression du droit public. C'est à cela que se heurte aujourd'hui le mouvement pour investir le peuple du pouvoir souverain, tel qu'exprimé par la demande que la classe ouvrière devienne elle-même la nation et investisse le peuple du pouvoir souverain, pour l'abolition de toute forme de privilège et de pouvoir reposant sur la richesse et le statut, et pour la reconnaissance des droits que chaque individu possède du fait qu'il est un être humain.

Le spectacle du mariage royal

Ce mariage royal en plein milieu d'une élection rappelle la contradiction entre l'effort du peuple au Canada pour s'investir du pouvoir et la détermination des cercles dominants à vouloir préserver des institutions archaïques et anachroniques qui privent le peuple du pouvoir. Et tout cela est présenté comme étant inoffensif ! Si c'est si inoffensif, pourquoi y mettre tant d'argent et d'attention ?

Derrière le mariage conte de fées il y a la glorification du droit de monopole au détriment du droit public. Le droit de monopole est l'un des nombreux obstacles à la marche de la classe ouvrière, des aînés et des jeunes vers de nouveaux arrangements correspondant aux conditions objectives actuelles. En détournant l'attention du siège de la souveraineté, on bloque la réalisation d'une constitution moderne et d'un système politique moderne qui répondent aux besoins de l'époque. Les réalités politiques, économiques et sociales du Canada et du monde contemporain dictent le besoin de garantir les droits humains plutôt que le droit de propriété des monopoles. Le droit du Québec à l'autodétermination et les droits ancestraux des Premières Nations autochtones doivent aussi être reconnus.

En fabriquant un culte de la célébrité autour des membres de la famille royale, on détourne l'attention de la catastrophe vers laquelle se dirige la société sous le pouvoir des riches dont la voracité et la recherche du plaisir sont insatiables. On cache ce qui est nécessaire pour changer la situation en faveur du peuple. Derrière les visages souriants, il y a les représentants des forces dépravées, un monde brutal dans lequel l'obscurantisme médiéval revient appuyer l'offensive antisociale néolibérale. À cet égard, les Windsor sont une des familles les plus riches et puissantes au monde. Grâce aux prétendus droits héréditaires, ils ont accès à d'énormes possibilités d'influencer l'investissement, d'attirer le capital et de manipuler l'État. Ils peuvent faire fructifier l'argent obtenu de la propriété foncière et des autres possessions et le traitement annuel qu'ils reçoivent de l'État pour accumuler des fortunes encore plus importantes.

Les reportages sur le mariage royal expose aussi le caractère non démocratique des médias monopolisés au Canada, leur opposition à la souveraineté du Canada et à une démocratie moderne qui confère des droits à chacun du fait qu'il est humain et qui reconnaît les droits nationaux du Québec et les droits ancestraux des Premières Nations autochtones. En tant que vestige du droit féodal, la monarchie constitutionnelle est en contradiction directe avec le renouveau démocratique et le droit public et doit être abolie immédiatement.

À titre d'information:
Au sujet de la fortune de la famille Windsor

La famille royale britannique, les Windsor, refuse de divulguer le montant exact de sa fortune. Les Windsor s'opposent aussi à ce que la propriété appartenant à Élizabeth Windsor en tant que « souveraine » soit incluse dans cette fortune, malgré le fait qu'elle en a l'usage exclusif et pourra la laisser en héritage à ses enfants.

En 2008, le quotidien Times a placé Mme Windsor 264e sur sa liste des personnes les plus riches du Royaume-Uni. On a fixé sa fortune personnelle à 320 millions de livres. (Note : 1 livre =1,6 $)

La liste des riches publiée par le périodique Forbes en 2010 estime que la valeur nette des Windsor se chiffre à 349 millions de livres.

L'évaluation de leur fortune varie selon les avoirs qui y sont inclus. Selon un sondage publié par EuroBusiness en 1999, la famille Windsor avait une fortune personnelle de l'ordre de 2,7 milliards de livres. Ceci incluait 20 millions de livres en argent et en investissements, 1 milliard de livres en oeuvres d'art, 130 millions en bijoux, des terres évaluées à 895 millions et d'autres possessions d'une valeur de 160 millions. Une grande partie de l'immobilier appartient à l'État et lui revient par droit héréditaire. Le revenu d'Élizabeth provient du duché de Lancaster et celui de son fils Charles du duché de Cornwall – 11,9 millions et 16 millions respectivement en 2007.

Les Windsor bénéficient d'une exemption du droit sur les biens des personnes décédées contrairement aux autres Britanniques. En 2002, cette mesure a exempté Élizabeth de mesures fiscales sur les 50 millions de livres laissés en héritage par sa mère.

Le dossier immobilier

Sans compter le revenu provenant des 33 000 acres du duché de Lancaster, 11,9 millions de livres en 2007, Mme Windsor commande aussi trois palais, un château et deux chevaux de course reproducteurs.

Tel que mentionné, son fils Charles a le droit de recevoir le revenu provenant du duché de Cornwall, soit 16 millions de livres en 2007. Les avoirs immobiliers du duché incluent les 70 000 acres de Dartmoor. Une partie de cet argent lui revient au nom de « responsabilités officielles » tandis qu'il peut faire comme bon lui semble avec le reste des revenus. Le duché de Cornwall, source de revenu pour Charles, et le duché de Lancaster, source de revenu pour sa mère, sont exempts d'impôts sur les sociétés et sur les gains en capital. Ces exemptions ont été le sujet d'examens par le Comité des comptes publics de la Chambre des communes britannique, qui s'interroge en particulier sur l'avantage ainsi obtenu par les duchés, avantage injuste sur le marché immobilier et qui leur rapporte la grande part de leurs profits.

Le Comité des comptes peut inspecter les comptes des duchés mais le vérificateur général n'est pas autorisé à examiner leurs documents financiers.

Charles est imposé sur seulement 30 % de son revenu.

Les palais résidentiels dont bénéficie la famille Windsor comprennent 285 appartements et 6 000 chambres.

L'énorme revenu des Windsor provient d'un nombre de sources autres que les deux duchés. Un certain montant provient directement des contribuables. D'autres montants proviennent d'investissements financiers et immobiliers. Au total, le revenu annuel équivaut à plus de 110 millions de livres par année.

En 2007, Charles a dépensé 1,16 million de livres en voyage par avion et par train.

Quiconque détient le titre héréditaire de chef d'État britannique devient par le fait même « duc/duchesse de Lancaster ». Le fils aîné du chef d'État devient de fait « duc de Cornwall ».

Les Windsor se permettent même d'augmenter leurs revenus en empruntant aux morts. Lorsque quelqu'un décède à Cornwall sans laisser de testament, leur domaine est pris en charge par le duché de Cornwall s'il n'y a pas de membres de la famille existant en tant qu'héritiers. De même, lorsqu'une personne décède dans certaines régions du Lancashire et dans d'autres régions de l'Angleterre et du pays de Galles qui appartiennent au duché de Cornwall, leur domaine est intégré à la fortune de ce duché.

Ce qu'on qualifie de façon officielle de « Dépenses reliées à la fonction de chef d'État » équivaut à 40 millions de livres pour l'année financière 2007-2008. Cependant, les dépenses reliées à la sécurité des nombreux membres de la famille et des résidences ne sont pas incluses dans ces montants. Les coûts ne sont pas divulgués mais des estimés les situent au-delà de 50 millions de livres. Le mariage du fils de Charles sera protégé par 5 000 policiers ainsi que par 1 000 membres des Forces armées qui longeront la route menant à Westminster Abbey. Les coûts approximatifs reliés à la sécurité sont de l'ordre de 20 millions de livres.

Parmi les « dépenses reliées à la fonction de chef d'État » il y a « la liste civile », le « parlementaire », les subventions de l'État et les dépenses encourues par les Windsor et provenant de divers ministères gouvernementaux.

Les dépenses ne se limitent pas au chef d'État héréditaire Mme Windsor. D'autres membres de sa famille bénéficient aussi de financement. Par exemple, le gouvernement a donné à son fils Charles un 3 millions de livres additionnels en 2008, ce qui représente une augmentation de 23,5 % par rapport à l'année précédente. Une grande partie des sommes supplémentaires fut pour les dépenses de voyage, dont deux visites outre-mer. Le gouvernement a donné à l'époux de Mme Windsor, Philip, un 0,4 million de livres supplémentaires en 2007-2008.

Selon les journaux, la mère de Mme Windsor, maintenant décédée, faisait aussi la grande vie en profitant des combines de l'État pour payer les riches. Cinquante membres de son personnel, quatre maisons somptueuses et des goûts culinaires extravagants étaient payés en partie par l'appointement annuel de 643 000 livres, gracieuseté du gouvernement britannique, mais elle avait aussi une immense fortune personnelle.

La liste civile

À chaque année, Mme Windsor reçoit 14,2 millions de livres pour les dépenses courantes de sa résidence. Charles bénéficie aussi d'un montant provenant de la liste civile.

Coûts reliés aux déplacements royaux

Il s'agit d'un montant non divulgué, mais il est connu que le train royal à lui seul représente 1 million de livres en entretien annuel.

Rentes parlementaires

Maintenant que la mère de Mme Windsor est décédée, l'époux d'Élizabeth bénéficie d'un cadeau annuel de 400 000 livres en rente supplémentaire.

Subventions d'État

Ces montants représentent annuellement environ 22 millions de livres, avec 15,3 millions pour l'entretien des nombreuses résidences familiales, 6,2 millions envers les voyages et 500 000 pour le travail de relations publiques.

Dépenses prévues pour la famille par les ministères gouvernementaux

Divers ministères gouvernementaux contribuent 4,9 millions de livres pour l'administration du système de classe ou d'honneur, des serviteurs, de l'entretien des palais, des cérémonies et des visites outre-mer.

La plus onéreuse des monarchies

Les Windsor constituent la monarchie la plus onéreuse en Europe. C'est seulement en 1998 que les comptes pour les dépenses massives en déplacements et en hébergement ont été ouverts à l'inspection parlementaire. Mais il est toujours interdit au Comité des comptes publics de la Chambres des communes et au Bureau du vérificateur national d'étudier comment la famille dépense les sommes provenant de la liste civile. À défaut de telles informations, en juin 2002 la famille Windsor a publié leur propre liste civile de comptes annuelle pour la première fois, à titre d'information seulement. La famille est exempte de la loi sur la liberté d'accès à l'information, puisqu'elle ne serait pas une « autorité publique ».

Sécurité

Il est estimé que les coûts reliés à la sécurité excèdent 50 millions de livres annuellement.

Voyages de luxe

Le coût des déplacements de la famille est de 6,2 millions de livres pour 2007-2008.

Charles Windsor a facturé le gouvernement pour 970 000 livres pour frais de déplacement pour un an. Un seul voyage en Australie, Nouvelle-Zélande et Fiji a coûté 292 229 livres.

Andrew Windsor a dépensé plus de 560 000 livres en fonds gouvernementaux pour une seule année de déplacement.

Afin de permettre aux Windsor de se promener avec élégance, le gouvernement subventionne un train de 9 wagons au coût de 1 million de livres par an, ainsi que des hélicoptères au coût de 4,8 millions de livres et des avions des Forces armées et privés. Treize employés ont la responsabilité d'organiser leurs voyages et la facture administrative est de 300 000 livres. Les factures soumises au gouvernement au cours des dernières années incluent :

275 000 livres – croisière antillaise en yacht affrété

18 916 livres – visite de Charles Windsor à un pub dans le comté de Cumbria

381 813 livres – voyage de Mme Windsor aux États-Unis pour célébrer le 400e anniversaire du règlement de Jamestown

123 731 livres – visite de onze jours d'Andrew Windsor en Asie orientale

700 000 livres – réceptions en plein air

40 513 livres – tournée de trois jours pour Charles Windsor

24 870 livres – visite de deux jours de Charles Windsor en Espagne

25 829 livres – train pour Charles Windsor pour la visite du projet botanique d'Eden à Cornwall

2 565 livres – un membre de la famille s'envole vers un tournoi de golf

2 938 livres – vol de Charles Windsor vers Londres pour une présentation cinématographique

1 200 livres – Philip Windsor participe à une joute de cricket

1 500 livres – Charles Windsor visite le stade Wembley

33 000 livres – pour un « prince » sans nom pour qu'il voyage les 110 milles entre Salisbury et Birmingham

Palais

L'hébergement de cette grande famille, qui monte à 15 millions de livres, représente une grande part de cette facture. Les Windsor bénéficient de sept résidences, 160 000 mètres carrés de propriétés, et 1 000 membres du personnel pour entretenir ces propriétés. Quinze artisans sont engagés seulement pour entretenir les meubles.

En juin 2000, un rapport provenant du Bureau national du vérificateur a divulgué les coûts suivants :

19 000 livres – nouveaux vêtements

650 000 livres – réparations extérieures pour un des palais

218 000 livres – redécoration d'un salon de château

135 000 livres – remplacement d'un ascenseur de palais

500 000 livres – meubles et équipement pour un palais

D'autres items facturés au gouvernement : 150 000 livres pour mur de soie et dorure dans un des palais et 300 000 livres pour des fenêtres à double vitrage et châssis au château des Windsor dans le bourg de Windsor.

Relations publiques

La famille a augmenté ses dépenses des fonds gouvernementaux en relations publiques de 0,5 million par an.

(www.centreforcitizenship.org/home.html)

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