Mouvement
ouvrier
Attaques contre les travailleurs:
le cas des transports en commun à Toronto
Défendons les travailleurs de la Commission des
transports en commun de Toronto!
Les politiciens en position d'autorité à
Toronto et le parlement ontarien sont en train d'attaquer les
travailleurs de la Commission de transport de Toronto (CTT). Les
travailleurs de la CTT qui constituent une richesse précieuse
pour la ville ne méritent pas d'être bafoués dans
leur dignité. Les travailleurs et leurs alliés partout
dans la
province et au pays doivent appuyer les travailleurs de la CTT et
exiger que les gens en position d'autorité politique cessent
leurs attaques insensées, s'assoient avec les
travailleurs de la section 113 du Syndicat uni du transport et
négocient de bonne foi avec eux uine nouvelle convention
collective.
Les travailleurs de la CTT par leur travail dur et
souvent difficile créent une valeur énorme pour la ville
de Toronto. En transportant les résidents de Toronto de la
maison
au travail ou à l'école et vice-versa, en les amenant
là où ils font leur magasinage, font des affaires et se
distraient et en ouvrant constamment de nouvelles avenues au
développement de la ville, ils fournissent un
élément clé d'une infrastructure moderne. Si on
évalue en argent le temps de travail total des chauffeurs,
travailleurs d'entretien,
mécaniciens, commis et autres employés de la CTT, on
obtient des centaines de millions de dollars qui vont à la ville
chaque année. C'est un crime de droit de monopole
de la part des monopoles bancaires, commerciaux et industriels qui
opèrent à Toronto de ne pas remettre à
l'économie de Toronto avec reconnaissance la valeur qu'ils
reçoivent du temps de travail des employés de la CTT et
ce crime ne peut être réparé que par la lutte du
peuple à la défense du droit public. C'est un crime de la
part des
personnes en position d'autorité que de ne pas reconnaître
la contribution des travailleurs de la CTT à notre richesse et
bien-être collectifs. C'est également un crime que
de ne pas reconnaître que les travailleurs de la CTT
méritent et ont droit à des salaires, avantages sociaux,
pensions, conditions de travail et à une sécurité
d'emploi qui
correspondent à la nouvelle valeur qu'ils créent chaque
année.
Clamer son indignation, comme le font les médias,
le conseil municipal de Toronto et le parlement contre les
« coûts » que représentent les
travailleurs de
la CTT est aussi un crime et un affront à la dignité de
tous les travailleurs de Toronto et de l'Ontario. Comment peut-on
dénigrer comme un « coût » ceux qui
créent toute la richesse du pays ? Honte à ceux qui
prétendent de telles choses !
Un autre crime contre la classe ouvrière c'est
l'hystérie selon laquelle les travaillleurs de la CTT doivent
être déclarés un « service
essentiel » mais ne pas
être autorisés à négocier de bonne foi avec
les autorités concernées ou à faire pression sur
les pouvoirs en place au moyen de la grève. Le gouvernement de
l'Ontario et son
frère de crime le conseil municipal de Toronto viennent
même de proposer une loi qui codifie que les travailleurs de la
CTT sont privés de leur dignité, du respect qui leur
est dû et de leur droit de négocier de bonne foi leur
réclamation à la valeur qu'ils produisent. Il ne faut pas
permettre que cela passe !
Est-ce que cette appellation de « service
essentiel » veut dire que les autorités de Toronto et
de l'Ontario respectent les travailleurs de la CTT et le travail
important qu'ils font ? Il faut croire que non parce
qu'étant déclarés « service
essentiel » les travailleurs de la CTT se voient
privés du respect élémentaire
d'avoir leur mot à dire sur leur réclamation à la
valeur qu'ils produisent. On dirait qu'on a besoin d'une grève
pour réaliser la véritable valeur que ces travailleurs
produisent
par leur temps de travail et combien leur travail est vital au
bien-être de la ville et aux profits des monopoles.
Les gens en position d'autorité disent que la
question ici c'est le « droit de grève »
et ils disent respecter ce droit en autant que les travailleurs ne
l'exercent
pas d'une façon qui défende leurs intérêts.
La lutte difficile pour la dignité du travail n'a jamais
résidé dans le droit de grève comme une
abstraction. Les travailleurs canadiens
savent depuis plus de cent ans que leur dignité ne réside
pas dans la grève qui n'est qu'une des tactiques dans la lutte
pour une vie digne et en sécurité. Si pour
défendre
cette dignité et cette sécurité la grève
s'avère nécessaire la faute en est aux autorités
qui refusent de reconnaître la valeur du travail en
général et le dénigrent en l'appelant
un « coût ». Bien sûr, les gens en
position d'autorité et les amoureux des monopoles veulent
abaisser les réclamations des travailleurs du transport en
commun
parce que cela accroît celles des riches lesquelles sont
retirées de l'économie et dilapidées dans leurs
investissements aventuriers.
Ce sont les riches et leurs monopoles qui ont
causé la crise économique et ils lancent maintenant
à la tête des travailleurs cete foutaise
néolibérale selon laquelle on peut
résoudre la crise au moyen des concessions ouvrières et
la privatisation des services municipaux. Quel non-sens au service
d'intérêts étroits ! Les riches et leurs
monopoles ne veulent plus investir dans le secteur manufacturier parce
que le rendement sur leurs investissements n'y est pas assez
élevé et n'est pas garanti. Ils s'attaquent
donc aux services publics où les deniers du trésor public
leur remplissent les poches en toute sécurité sans
même qu'ils aient à vendre une seule marchandise !
Pour
assurer qu'ils seront capables de voler suffisament d'argent dans les
services publics, on cherche à abaisser au niveau le plus bas
les réclamations des travailleurs et à les
remettre aux pillards du trésor public.
Les travailleurs de Toronto
ne croient pas un mot de ce
verbiage vulgaire contre les travailleurs de la CTT et les autres
employés municipaux. Une attaque contre eux
est une attaque contre tous les travailleurs de l'Ontario et contre les
travailleurs du secteur public partout au pays lesquels sont la cible
la plus récente des attaques des
gouvernements de tous les niveaux au nom de la lutte au déficit.
La dignité et la sécurité d'emploi de tous sont
menacées si la dignité et la sécurité
d'emploi de ces travailleurs
sont bafouées de même que leur droit à des
salaires, avantages sociaux, pensions et conditions de travail qui
correspondent à leur travail si utile socialement. Les
travailleurs
de Toronto, de l'Ontario et du Canada ne doivent pas laisser passer cet
assaut contre les employés municipaux et la privatisation du
transport en commun, de la collecte des
ordures et des autres services municipaux et provinciaux qui sont des
attaques criminelles contre nous tous. Si on laisse cela passer, ce
sont le niveau de vie, la dignité, le
respect et la sécurité de tous les travailleurs de la
province et du pays qui sont en jeu parce que d'autres provinces vont
faire la même chose.
Défendons les travailleurs de
Toronto et les services municipaux !
Non à la privatisation des services publics !
Oui au droit public, non
au droit de monopole !
Exigeons que les gouvernements défendent le droit public et non
le droit de monopole !
Dépôt d'un projet de loi pour interdire
la
grève et privatiser les transports en commun:
cela ne doit pas
passer!
- Pierre
Chénier -
LML dénonce le gouvernement ontarien de
Dalton McGuinty qui vient de déposer un projet de loi pour
rendre illégale toute grève des travailleurs de la
Commission de transport de Toronto (CTT). Cette attaque fait partie de
l'assaut global des monopoles et des gouvernements à leur
service pour criminaliser les luttes des
travailleurs et donner libre cours à la destruction nationale.
En même temps qu'était déposé le projet de
loi, baptisé la Loi prévoyant le règlement
des conflits de travail
à la Commission de transport de Toronto, le maire de
Toronto Rob Ford annonçait, avec l'appui du gouvernement de
l'Ontario, qu'il veut procéder rapidement à la
privatisation du transport en commun dans la ville. C'est totalement
irresponsable de déclarer la CTT un service essentiel pour miner
la capacité de combat du syndicat puis
de procéder à la privatisation du service.
En déposant le projet de loi, le gouvernement
McGuinty suggère qu'il ne fait que répondre à la
requête de la ville de Toronto pour faire déclarer le
transport en commun
service essentiel pour le bien public. Chose intéressante, le
projet de loi ne se réfère pas à ce que les lois
du travail définissent comme un service essentiel. Il se
réfère plutôt
à « l'importance unique » du transport en
commun pour la ville et la population de Toronto.
L'Organisation internationale du travail, un organisme
des Nations unies, définit les services essentiels comme ceux
« dont l'interruption risquerait de mettre en
danger la vie, la sécurité ou la santé de la
personne dans une partie ou dans l'ensemble de la
population ». Selon le Secrétariat du Conseil du
Trésor du Canada,
« un service doit être désigné comme
essentiel lorsqu'il existe des motifs raisonnables de reconnaître
la probabilité, voire la possibilité, que la vie humaine
ou la sécurité
publique soit menacée si un arrêt de travail interrompt
les obligations de ces fonctionnaires ». Est-ce que ces
définitions s'appliquent aux travailleurs de la CTT et
aux services qu'ils dispensent ? Évidemment que non mais
ça n'a pas d'importance pour ce gouvernement parce que le but de
sa législation est de légaliser l'hystérie
antiouvrière afin de pousser la privatisation et le
démantèlement des services publics.
Le ministre ontarien du Travail Charles Sousa ne cesse
de répéter dans sa déclaration
ministérielle entourant le dépôt du projet de loi
que celui-ci est une initiative de
la ville, suggérant que le gouvernement provincial ne fait que
répondre à sa requête et ne prend pas partie avec
sa loi.
Combien de fois le gouvernement ontarien a-t-il
reçu une requête de la ville pour accroître le
financement de la CTT ou de l'aide sociale sans même se donner la
peine
d'y répondre ? L'hypocrisie de ce gouvernement ne
réussit pas à masquer son refus d'assumer sa
responsabilité d'assurer que les droits des travailleurs soient
défendus
parce que c'est une question de principe qu'on doit leur fournir les
salaires, les avantages sociaux et les conditions de travail qui
correspondent aux services qu'ils dispensent.
En même temps qu'il répète qu'il ne fait que
répondre à la requête de la ville, le ministre
Sousa invoque « l'importance unique » du
transport en commun et
les « circonstances uniques » dans lesquelles la
ville de Toronto se trouve.
Selon le ministre, les « circonstances
uniques » auxquelles la ville fait face en cas de
grève à la CTT comprennent des
« conséquences économiques
insoutenables », « des ondes de choc
environnementales » et des « conséquences
pour la santé et la sécurité des
résidents ». Quand il parle
d'ondes de choc pour l'environnement, il se réfère
à l'augmentation du nombre d'autos sur la route pendant une
grève ce qui accroît la pollution. Si on suit cette
logique,
il faut interdire tout de suite les parties de baseball ou de hockey et
tous les événements publics qui augmentent la circulation
automobile. Le ministre ne se donne même
pas la peine d'essayer d'étayer sa prétention à
l'effet que les grèves augmentent les risques pour la
santé et la sécurité de la population. Il ne fait
que répéter ad nauseam
la même propagande avec laquelle les gens ont été
bombardés lors de la grève de 2008 et tenter de
peindre un tableau où le transport en commun peut être
associé
à ce que les lois du travail décrivent comme un service
essentiel.
Il ne veut pas discuter comment la société
peut fournir aux chauffeurs de la CTT et aux travailleurs d'entretien
des salaires, des avantages sociaux et des conditions de
travail qui correspondent aux services qu'ils dispensent.
L'impact économique d'une grève à
la CTT est connu de tous puisque les résidents ont plus de
difficulté à se rendre au travail ou à circuler
dans la ville. Mais il y a
également un impact économique avec les fermetures
d'usines et les mises à pied, la pauvreté et les attaques
contre les programmes sociaux et les services publics et notamment
l'élimination de lignes d'autobus à la CTT et
l'augmentation continuelle du prix des billets. Pourtant, le
gouvernement McGuinty ne déclare pas ces choses-là
illégales même
s'il a reçu de nombreuses
« requêtes » en
ce sens de la part des travailleurs et du peuple en Ontario. C'est
seulement la lutte des travailleurs qui est déclarée
illégale.
Le ministre a même l'impudence de dire que le projet de loi
« n'affecte pas et ne limite pas le droit à la
négociation » ! Pourquoi le présente-t-il
alors ?
Tout cela fait partie d'un plan synchronisé. La
convention collective des travailleurs de la CTT se termine le
31 mars. La ville de Toronto et le gouvernement
provincial s'affairent à faire adopter le projet de loi avant
cette date comme si c'était une loi d'urgence. La section
113 du Syndicat uni du transport (SUT) qui
représente les chauffeurs de la CTT a rendu cette
« urgence » inutile en déclarant qu'il ne
fera pas la grève dans les négociations qui s'amorcent
mais soumettra
toutes les questions non résolues à l'arbitrage
exécutoire. Cela lui donnerait entre autres choses du temps pour
préparer ses interventions si le gouvernement va de l'avant
avec le projet de loi. Le syndicat rapporte que lorsqu'il a
approché la ville avec cette proposition, celle-ci a
répondu en exigeant que le syndicat s'engage par écrit
à ne plus
jamais aller en grève et à ne pas utiliser de recours
légal contre une loi qui éliminerait son droit de faire
la grève. C'est évident que la ville et le gouvernement
cherchent
à criminaliser les travailleurs de la CTT afin de
démanteler la CTT elle-même en toute impunité.
Les travailleurs ne vont pas pardonner aux gouvernements
qui agissent au nom des monopoles tout en prétendant servir
l'intérêt public. Plusieurs gouvernements au
Canada ont déjà par abus de pouvoir étendu la
définition de « services essentiels »
à tout ce qui s'appelle secteur public. Le gouvernement de
la Colombie-Britannique a même déclaré
l'enseignement un
service essentiel. Au service d'intérêts étroits,
ces gouvernements qui se font l'instrument des monopoles violent leurs
propres
lois et leurs propres standards puis ils abusent de leur pouvoir une
fois de plus en déclarant que cet abus est parfaitement
légal ! Des gouvernements qui servent de
tels intérêts étroits ne peuvent prétendre
être légitimes et eux-mêmes et leur abus de pouvoir
vont tôt ou tard être renversés sans pitié.
Nous devons tous appuyer la lutte des travailleurs de la
CTT à la défense de leurs droits.
Bulletin du 7 mars 2011 • Retour à l'index • Écrivez
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