Le sommet
Harper-Obama
Le Cabinet du premier ministre marche au battement de
tambour de l'empire américain
- 10 février 2011 -
Disons Non à
l'annexion à l'impérialisme américain !
Disons Oui à l'édification nationale souveraine !
Après sa rencontre avec le président des
États-Unis à Washington le 4 février, le
Cabinet du premier ministre Stephen Harper a distribué plusieurs
communiqués
et documents. À l'insu des Canadiens, et avec la
complicité du Cabinet du premier ministre, l'impérialisme
américain est en train de mettre en place certains arrangements
pour renforcer l'annexion du Canada aux États-Unis (voir les
communiqués et documents dans le supplément de cette
semaine). Cela comprend les mesures
suivantes :
- standardiser les communications et la collecte et le
partage des renseignements personnels sur les Canadiens et les
personnes qui visitent le Canada ;
- accroître l'intégration de la protection
frontalière, des corps policiers, de la Garde
côtière et de l'armée aux institutions des
États-Unis « par-delà les domaines
aérien, terrestre, maritime et de même que dans l'espace
et le cyberespace » ;
- établir « des normes techniques
communes pour la collecte, la transmission et le rapprochement des
données biométriques » ;
- échanger « l'information pertinente
pour l'entrée aux postes frontaliers terrestres, afin qu'une
entrée documentée dans un pays permette de
vérifier la sortie de
l'autre pays » ;
- « prolonger les programmes
bilatéraux de police pour définir la prochaine
génération d'opérations policières
transfrontalières intégrées » ;
- « élaborer, mettre en oeuvre,
gérer et surveiller les initiatives de sécurité,
les normes et les pratiques » ;
- harmoniser les normes de sécurité des
produits à la consommation ;
- s'assurer que chaque pays accepte les normes de
sécurité et de qualité des produits de l'autre
pays, comme pour les aliments et les pièces automobiles, et dans
les
secteurs de la santé et de la sécurité publiques,
de la protection de l'environnement et autres
réglementations ;
- augmenter les exemptions de droits de douane pour
éliminer toutes les barrières aux produits
manufacturés provenant des États-Unis.
Pour faire avancer les plans d'annexion, le Cabinet du
premier ministre et la Maison blanche vont mettre sur pied
« un groupe de travail par-delà la frontière
composé de représentants de ministères et bureaux
de nos gouvernements fédéraux respectifs. Il incombera au
premier ministre et au président, ainsi qu'à leurs
représentants
respectifs, d'assurer la coordination entre les différents
organismes concernés. »
Ils ont également établi un
« conseil États-Unis-Canada de coopération en
matière de réglementation ».
Les documents réaffirment l'annexion de
l'armée canadienne à l'Organisation du traité de
l'Atlantique Nord (OTAN) et le Commandement de la défense
aérospatiale
de l'Amérique du Nord (NORAD) sous la domination des
États-Unis et de leurs visées agressives.
Ce qui est remarquable dans cette annexion du Canada
à l'empire américain, ce n'est pas l'audace et
l'arrogance du Cabinet du premier ministre mais l'impuissance totale
des institutions actuelles du Canada à l'arrêter ou
à la ralentir. Même les membres du parti du premier
ministre ont été écartés du processus, sans
parler des autres partis
présents à la Chambre des communes, à
l'Assemblée nationale du Québec et dans les
législatures provinciales. Dans les documents publiés par
le Cabinet du premier ministre,
on prend pour acquis que l'annexion à l'impérialisme
américain est une prérogative du premier ministre, sans
la participation du parlement et sans débat dans le corps
politique.
Anschluss
Les douaniers allemands et autrichiens
détruisent le poste frontalier
en mars 1938. |
Stephen Harper est en train d'entraîner le Canada
droit vers une version étasunienne de l'Anschluss
Österreichs d'Hitler, l'annexion
de l'Autriche à l'Allemagne nazie en 1938 pour renforcer la
base du Troisième Reich en préparation pour le
déclenchement d'une guerre impérialiste pour la
domination
mondiale.
Les monopoles étasuniens et les autres monopoles
mondiaux veulent un Canada soumis sans réglementation comme la Loi
sur
Investissement
Canada et
sans normes du travail, de l'environnement ou autres règles qui
fassent obstacle à l'exploitation des ressources naturelles et
humaines du pays. C'est pourquoi toutes les
grandes organisations d'affaires des monopoles réclament une
Anschluss du Canada pour briser toute résistance juridique
à leurs activités, comme les régimes de retraite
à
prestations déterminées indexées et les autres
programmes sociaux du Canada, à leurs demandes incessantes de
concessions sur les salaires et conditions de travail, à leur
privatisation des services publics, dont Postes Canada, notre
système de santé public, la collecte des déchets
et tous les secteurs de la vie publique.
Les monopoles veulent le droit de fermer et d'ouvrir des
usines et des mines à volonté, sans restriction aucune,
et de lancer leur projet de sables bitumineux sans être
obligés de respecter les normes établies de
responsabilité sociale et environnementale, sans opposition et
sans « barrières réglementaires »
comme la Loi
sur Investissement Canada ou autres réglementations
fédérales, provinciales ou municipales qui permettent de
contester leur action. Et surtout, ils veulent qu'une fois
que les règles sont abolies la politique qui les régit
soit abolie également. Comme le dit Stephen Harper dans son
communiqué : « Nous voulons principalement
faire en sorte qu'il soit plus facile pour les entreprises canadiennes
et américaines de mener des activités de part et d'autre
de la frontière que nous partageons. » Ce
qu'il ne dit pas, c'est ce qui arrive au corps politique en
conséquence de ce « partage ».
L'abolition des réglementations qui permettent au
corps politique du Canada de fonctionner est nécessaire pour
réaliser l'annexion des vastes ressources naturelles du
pays pour renforcer la base de l'empire américain, pour donner
aux monopoles et à l'impérialisme américain un
accès sans entrave à la richesse matérielle du
Canada. Ils
disent qu'ils ont besoin des ressources du Canada, surtout de ses
réserves énergétiques et minières
stratégiques, pour se préparer à la guerre pour
défendre la sécurité nationale
de l'empire américain, pour concurrencer et dominer les peuples
et nations des régions plus peuplées comme la Chine,
l'Inde et le Brésil, pour concurrencer et dominer
d'autres pays qui possèdent de vastes ressources naturelles
comme la Russie, les pays du centre et de l'ouest asiatiques et une
bonne partie de l'Afrique, et pour venir à bout
des concurrents du coeur industriel de l'Europe et du Japon. La vision
d'empire est une vision de guerres constantes et de préparatifs
de guerre constants, où l'humanité est
assujettie à la peur et au danger qui existent sans autre droit
que d'être exploitée, réprimée et en fin de
compte anéantie.
Pour les Canadiens, surtout la classe ouvrière et
les couches moyennes, l'épreuve consiste à organiser une
Opposition ouvrière capable de renverser la vague
antiouvrière,
antinationale, annexionniste et pro-guerre. L'historique Journée
d'action à Hamilton le 29 janvier est un phare dans cette
direction. Continuons de sortir des sentiers
battus et faisons du Premier Mai sur la colline parlementaire une
Journée d'action pour défendre les droits de tous en
disant : Non à l'annexion ! Oui à la
souveraineté ! Non au droit de monopole ! Oui au droit
public ! et pour déclarer que la classe ouvrière,
les couches moyennes et les gens de tous les
milieux sont résolus à bâtir un Canada
indépendant hors de la portée de l'empire
américain, hors de la portée de son exploitation et de
ses guerres d'agression et qui n'est
pas soumis aux intérêts étroits et
égocentriques des riches et de leurs monopoles.
Les Canadiens doivent s'organiser pour prendre le
contrôle du processus décisionnel pour décider de
la direction de l'économie et pour développer le pays en
fonction
des besoins de tous ses habitants, en harmonie avec les environnements
social et naturel, avec une économie solide qui suffit à
ses besoins, qui pratique le commerce pour
l'avantage réciproque et qui est un facteur de paix et non de
guerre. Ce Canada n'est pas le domaine privé du Cabinet du
premier ministre, des monopoles mondiaux ou de
l'empire américain. Il appartient aux Canadiens et c'est
à eux de le développer selon leurs intérêts
et leur vision du monde pour garantir les droits de tous et contribuer
la
même
chose à l'échelle internationale.
Disons Non à l'annexion !
Disons Oui à l'édification nationale souveraine !
Non au droit de monopole, oui au droit public ! Tous
les Canadiens d'une seule voix !
La position de Harper sur la
souveraineté
Ce n'est pas une question de souveraineté,
puisqu'il n'y a plus de frontière.
- Enver Villamizar, 10 février
2011 -
Montebello, Québec, le
19 août 2007 : manifestation contre
l'ordre du jour
annexionniste du Partenariat pour la sécurité
et la
prospérité entre
les États-Unis, le Canada et le Mexique.
|
Le 4 février 2011, seulement trois jours
après l'ouverture du Parlement, le premier ministre canadien,
Stephen Harper, et le président des États-Unis, Barack
Obama,
ont laissé nos deux peuples bouche bée lorsqu'ils ont
annoncé un périmètre de sécurité
nord-américain sous leur contrôle. La
responsabilité pour l'application de ce périmètre
revient au « Groupe de travail au-delà des
frontières » qui fera rapport au président et
au premier ministre ainsi qu'à leurs représentants.
En dépit de l'annexion du Canada à un
point tel que même la frontière est
éliminée, Harper a prétendu que ce n'est pas une
question de souveraineté. « Sur la
question de la souveraineté, cette déclaration n'est pas
au sujet de la souveraineté. Nous sommes des pays souverains qui
avons la capacité d'agir comme bon nous semble.
La question est plutôt d'agir avec certitude de façon
souveraine dans les intérêts du Canada. Il est de
l'intérêt du Canada de travailler avec nos partenaires aux
États-Unis
afin d'assurer des frontières sécuritaires et pour que
nous puissions y procéder à des échanges
commerciaux et y voyager de façon sécuritaire et
transparente, tout en respectant
la différence de nos lois...Il s'agit ici de la
sécurité des Canadiens, de création d' emplois et
de croissance économique pour
l'économie canadienne, » a-t-il dit.
Le fait que Harper déclare qu'un
élément aussi fondamental à la souveraineté
que le contrôle des frontières canadiennes et les
conditions entourant ceux qui transigent
sur son territoire ne relèvent pas de la souveraineté est
un objet d'inquiétude pour tous les Canadiens, peu importe leurs
allégeances politiques. Qui décide ce qui relève
ou
non de la souveraineté est fondamental pour le pays qu'est le
Canada et pour la question de sa souveraineté et qui en est
investi.
À cet effet, il semblerait que l'opposition
à la Chambre des Communes ne veut pas prendre position face
à l'annexion du Canada à l'empire étasunien. La
déclaration
des membres de l'Opposition suite à l'annonce par Harper au
sujet du Périmètre de sécurité indique que
leur seul grief est que Harper n'ait pas consulté le Parlement
sur
la question de comment cette annexion devrait se dérouler.
L'Opposition est dans une impasse du fait que les affaires
étrangères et la sécurité relèvent
de la prérogative du
premier ministre, ce qui veut dire que celui-ci peut, de façon
légale et constitutionnelle, les priver de leur voix au
chapitre. Cet état de fait démontre aux Canadiens que ces
arrangements constitutionnels sont complètement anachroniques.
Au nom de cette constitution, le pays est en train de se faire annexer,
mais l'Opposition ne reconnaît pas
l'ampleur de cette réalité. Le Canada en tant que pays
est né sur la base de s'opposer à son annexion aux
États-Unis. Sa constitution a codifié les arrangements
contre
l'annexion. Si le premier ministre s'affaire en ce moment à
annexer le Canada aux États-Unis, comment peut-il rester en
poste en tant que premier ministre ? Si le
Parlement canadien n'est pas et ne peut pas être un obstacle
à l'annexion, à quoi sert ce Parlement ? Ce sont en
effet de sérieuses questions qui doivent être prises
en mains par une Opposition ouvrière indépendante. Que la
classe ouvrière se constitue en la nation et investisse le
peuple du pouvoir souverain !
(Traduction :
LML)
L'Opposition parlementaire – ce qu'ils ont
dit
Nous publions certains des commentaires
provenant de
l'Opposition parlementaire sur la récente déclaration
Canada-États-Unis.
Le
Parti libéral du Canada
Le chef, Michael
Ignatieff : « Nos
standards ne sont pas les mêmes que ceux des Américains
sur ces questions. C'est notre droit...Si nous nous engageons
dans une entente de périmètre de sécurité
qui affaiblit la société canadienne, nous finirons
peut-être par trahir les valeurs
canadiennes ».
Le critique des
Affaires étrangères, Bob
Rae : « M. Harper laisse les Canadiens sans
réponses face à une décision qui affectera
possiblement tous les aspects
de leur vie. Si cette entente est signée, elle pourrait forcer
le Canada à partager des renseignements et à harmoniser
des réglementations avec les États-Unis touchant à
tout,
des céréales aux avions de combat ».
« Les Libéraux exigent que M. Harper
présente les détails de cette entente à la Chambre
des Communes afin qu'il y ait un débat transparent dans le but
de
déterminer les effets de cette entente sur le droit relatif au
respect de la vie privée et jusqu'à quel point elle
menace la souveraineté du Canada ».
Le député
Brian Murphy
(Moncton-Riverview-Dieppe) : « Aujourd'hui,
à
Washington, le premier ministre continue sa tradition de discuter avec
les
representants américains du périmètre de
sécurité, dont il nie l'existence. Pourquoi les
Conservateurs ne partagent-ils pas l'information relative à
cette entente ? Est-ce
parce qu'à chaque fois que les Conservateurs ont entrepris de
négocier avec les Américains, que ce soit sur la question
du bois d'oeuvre, d' « Acheter
américain », ou d'avions de combats au coût de
16 milliards $, les Canadiens en sont ressortis les grands
perdants ? »
La critique du commerce international, Martha Hall
Findlay : « M. Harper doit être honnête
avec les Canadiens et il doit expliquer qu'acquiescer à cette
entente pourrait mener à une plus grande intégration en
termes de partage de renseignements avec les États-Unis sur les
individus et sur les produits. Les Canadiens ont le
droit de savoir si leur premier ministre est en train de signer une
entente qui pourrait dans les faits permettre au gouvernement des
États-Unis de surveiller leurs activités
quotidiennes. La réticence de M. Harper à vouloir
révéler les détails de cette entente de
coopération est source d'inquiétude – le contenu de cette
entente est-elle telle qu'il
ne veut pas que les Canadiens s'en informent ? »
Le
NPD
Le critique des
Affaires étrangères, Paul
Dewar : « Tout ce que nous demandons est un peu
de
démocratie, [Harper] n'a pas informé les Canadiens de ses
intentions ni a-t-il consulté la Chambre. [...]
Nous ne pouvons confier à Harper le rôle
d'aller négocier seul au nom de notre pays et c'est pour cette
raison que nous soupçonnons qu'il y a anguille sous roche. [...]
Nous ne faisons tout simplement pas confiance à ce gouvernement
pour qu'il soit du bon côté en termes de défendre
nos ressources, nos communautés frontalières et notre
vie privée ».
Le critique de
l'industrie et du secteur automobilier,
Brian Masse : « Chaque entente faite par ce
premier
ministre a mené à des frontières moins maniables.
Les hommes politiques américains continuent d'étiqueter
les Canadiens en tant que terroristes et ils le font impunément
à chaque jour qui passe ».
Le
Bloc
québécois
Le chef de la Chambre
et critique des Affaires
intergouvernentales, Pierre Paquette, a dit qu'un
périmètre de sécurité était
« désirable » mais a demandé
pourquoi le gouvernement cherchait à agir si rapidement avec la
Maison-Blanche alors que « ni les parlementaires ni la
population n'ont eu droit à aucune information
touchant à ce débat ».
(Globe and Mail,
National Post, CBC, Canadian Press).
La position de Harper concernant
l'oléoduc Keystone
Une preuve de plus qu'il n'est pas apte à
gouverner
- Peggy Morton, 10 février 2011 -
Le 4 février,
parmi l'ordre du jour du
sommet entre le premier ministre canadien Stephen Harper et le
président américain Barack Obama, il y a eu la
décision
à venir du Département d'État américain sur
l'opportunité d'accorder un permis présidentiel à
TransCanada Pipelines, qui donnera le feu vert pour la construction de
l'oléoduc
Keystone XL. L'oléoduc Keystone XL est un prolongement du
réseau d'oléoducs existants qui permettra d'acheminer le
bitume à l'état brut des sables bitumineux du Canada
jusqu'à la côte américaine du Golfe du Mexique.
L'oléoduc est une entreprise de TransCanada et ConocoPhillips,
le second plus important raffineur et le troisième plus grand
monopole énergétique intégré aux
États-Unis
En réponse à une question, Harper a
confirmé que la discussion sur l'oléoduc a eu lieu. Il a
déclaré que les États-Unis ont besoin pendant un
certain temps à venir
de combustibles fossiles bien au-delà de leur capacité
à produire de l'énergie. « Le choix que les
États-Unis ont face à toutes ces questions est de savoir
s'ils vont
augmenter leur capacité, accepter une telle énergie
provenant d'un endroit qui est le plus sûr, stable et favorable,
ce qui est le Canada, ou d'autres endroits qui ne sont pas
aussi sûrs, stables ou favorables aux intérêts et
aux valeurs des États-Unis » (notre traduction), a
dit Harper.
De cette façon, Harper a souligné une
fois de plus que les ressources du Canada doivent toutes être
mises à la disposition des États-Unis, soulignant que
cette
disposition favorise la
« sécurité » de l'approvisionnement
des États-Unis et suggérant que c'est aussi dans le
meilleur intérêt des Canadiens. L'oléoduc est promu
comme ayant le potentiel d'éliminer la nécessité
d'importer du pétrole du Moyen-Orient ainsi que du Venezuela.
L'oléoduc Keystone XL acheminera
1,29 millions de barils de bitume brut par jour vers les
côtes du Golfe du Mexique et avec cela, tous les emplois dans
la modernisation, le raffinage et l'industrie pétrochimique qui
lui sont associés. Dans une lettre à Obama, l'American
Petroleum Institute a déclaré :
« L'impact
économique du développement des sables bitumineux
provenant d'un pays voisin, le Canada, devra conduire à la
création de plus de 342 000 nouveaux emplois aux
États-Unis entre 2011 et 2015 et ajouter un montant
estimé de 34 milliards $US au produit intérieur
brut en 2015, selon l'Institut canadien de
recherche sur l'énergie. » Pendant ce temps, le
Canada devra encore importer du pétrole.
En prévision du sommet, l'industrie
pétrolière des États-Unis et du Canada a
exigé de Stephen Harper qu'il le fasse approuver rapidement. Le
fait est que cet
oléoduc n'a rien à voir avec garantir les moyens de
subsistance aux Canadiens et leur bien-être, encore moins pour
les Premières Nations. Ce n'est certainement pas un projet
d'édification nationale moderne. Il a été
largement opposé au Canada. Les travailleurs du pétrole
et le syndicat qui les représente, le Syndicat canadien des
communications,
de l'énergie et du papier (SCEP) ainsi que la
Fédération des travailleurs de l'Alberta se sont
opposés à l'oléoduc sur la base « C'est
notre pétrole ! C'est nous
qui décidons ! ». Les peuples autochtones
situés en aval des sables bitumineux et les Canadiens de tous
les horizons ont exigé que les gouvernements fassent
leur devoir de protéger l'environnement et d'agir dans
l'intérêt des Premières nations, des Canadiens et
de l'édification nationale.
De nombreux groupes environnementaux aux
États-Unis et au Canada se sont également opposés
au projet et à l'expansion de l'extraction du bitume des sables
bitumineux. L'administration Obama parle de sa politique de
l'énergie « propre » ou
« verte ». En réalité, la politique
américaine a comme point
de départ la considération d'une énergie
sûre pour l'empire américain. Le développement
effréné des sables bitumineux a été la
conséquence directe, avec toutes les
conséquences négatives pour les Canadiens, en particulier
pour ceux situés en aval des sables bitumineux.
Le projet a également été
motivé par la nécessité de trouver un endroit pour
investir des capitaux. L'administration Obama a fourni 80
milliards $ en
« dépenses incitatives » pour les seuls
projets d'énergie visant à garantir les profits de
l'oligarchie financière. 99 % de ce financement a
été exempté de
tout examen d'impact environnemental que ce soit. La politique d'Obama
vise également l'augmentation considérable de la fraude
gigantesque connue sous le nom de
commerce du carbone, la prochaine bulle financière que les
oligarques financiers tels Goldman Sachs ont conçu pour
s'enrichir.
La braderie des sables bitumineux par
le gouvernement Harper ne doit pas passer !
La position de Harper
sur l'oléoduc Keystone est une autre
raison
pour laquelle il n'est pas apte à gouverner
À titre d'information
Le premier ministre Harper et le président Obama
présentent leur vision commune de la sécurité du
périmètre et de la compétitivité
économique
- Communiqué du Cabinet du premier
ministre, 4 février 2011 -
Le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, et le
Président des États Unis, Barack Obama, ont émis
aujourd'hui une déclaration sur leur vision commune concernant
la sécurité du périmètre et la
compétitivité économique. Au moyen de cette
déclaration, ils établissent un nouveau partenariat
à long terme qui facilitera la circulation légitime
de personnes et de biens entre les deux pays, tout en renforçant
la sécurité et la compétitivité
économique. De plus, ils ont annoncé la création
d'un conseil
États-Unis–Canada de coopération en matière de
réglementation, et ont reçu le deuxième rapport
aux leaders produit dans le cadre du dialogue sur l'énergie
propre
noué par les deux pays.
« Cette déclaration met en
évidence l'importance que le Canada et les États Unis
attachent à leur sécurité commune, sans toutefois
négliger la compétitivité
économique, la création d'emplois et la
prospérité. Elle se situe dans le prolongement du
remarquable partenariat de sécurité que nos deux pays ont
conclu en vue de garder
nos frontières ouvertes aux biens et aux voyageurs
légitimes, mais bien fermées aux éléments
criminels et terroristes », a déclaré le
Premier ministre Harper.
La déclaration met l'accent sur les quatre
domaines de collaboration suivants : réponse rapide aux
menaces ; facilitation du commerce, croissance économique
et emploi ; intégration des opérations
transfrontalières d'application de la loi ; protection des
infrastructures essentielles et cybersécurité.
Le Canada et les États Unis élaboreront un
plan d'action conjoint sur la sécurité du
périmètre et la compétitivité
économique. On y présentera une série
d'initiatives qui
seront mises en oeuvre dans les quatre domaines de collaboration
clés afin d'améliorer la capacité des deux pays de
gérer les menaces à la sécurité, tout en
facilitant la
circulation des personnes, des biens et des services.
La mise en oeuvre du plan d'action et la supervision du
travail qui en découlera seront confiées au groupe de
travail Par-delà la frontière, composé de
représentants des
deux gouvernements.
« Le partenariat Canada–États Unis sur
la sécurité et la compétitivité
économique devra continuellement évoluer si nous voulons
demeurer forts et être en
mesure de relever les défis à venir en matière de
sécurité et de commerce. Cette déclaration
crée les conditions requises pour une collaboration efficace
à long terme. Qui
plus est, elle respecte la souveraineté des deux pays, ainsi que
la vie privée de leurs citoyens », a
précisé le Premier ministre.
Les deux dirigeants ont aussi annoncé la
création d'un conseil de coopération en matière de
réglementation, qui s'emploiera à rendre les
règlements de divers secteurs
plus compatibles et moins lourds dans les deux pays. Voilà qui
présente un intérêt tout particulier pour les
petites entreprises.
« L'examen de ces règlements constitue
une occasion exceptionnelle de supprimer les obstacles liés
à la réglementation et d'éviter que de nouveaux
obstacles ne
soient créés. Nous voulons principalement faire en sorte
qu'il soit plus facile pour les entreprises canadiennes et
américaines de mener des activités de part et d'autre de
la
frontière que nous partageons, ce qui favorisera la
création d'emplois et la croissance dans les deux
pays », a expliqué le Premier ministre.
La coopération accrue en matière de
réglementation entre le Canada et les États Unis devrait
créer des possibilités économiques et aider les
organismes de réglementation
des deux pays à atteindre leurs objectifs.
Le Premier ministre Harper et le Président Obama
ont également reçu le deuxième rapport aux leaders
concernant le Dialogue sur l'énergie propre. Il y est question
des
progrès accomplis dans le cadre de 20 projets
réalisés conjointement dans des domaines tels que
l'énergie solaire, les biocarburants de pointe, ainsi que le
captage et le
stockage du dioxyde de carbone. Le Dialogue sur l'énergie
propre, qui a été annoncé par les deux dirigeants
en février 2009, vise à renforcer la collaboration au
chapitre
de l'élaboration de technologies d'énergie propre dans le
but de réduire les gaz à effet de serre et de lutter
contre les changements climatiques..
Déclaration du premier ministre du Canada
sur la
vision commune de la sécurité du périmètre
et de la compétitivité économique du Canada
et des
États-Unis
- 4 février 2011-
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Aujourd'hui, le Président Obama et moi-même
faisons une déclaration sur notre frontière. Mais, il
s'agit en fait de bien plus que cela. Il s'agit d'une
déclaration sur nos
relations.
Depuis presque 200 ans, nos deux pays tissent, petit
à petit, une relation étroite et chaleureuse ; la
plus solide et la plus fructueuse au monde. Nous sommes
partenaires, voisins, alliés et, d'abord et avant tout, nous
sommes de vrais amis.
Nous vivons à une époque où les
occasions se multiplient, mais où nous sommes également
exposés à de grands dangers. Nous partageons des valeurs
et des intérêts
fondamentaux et nous devons relever les mêmes défis et
braver les mêmes menaces.
Cette amitié repose en grande partie sur la
relation commerciale bilatérale la plus importante de
l'histoire. Et depuis la conclusion de l'accord de libre-échange
entre le
Canada et les États-Unis – un jalon important de la
mondialisation que connaît l'ère moderne –, ce partenariat
a connu une croissance spectaculaire.
Non seulement les États-Unis sont-ils le
marché d'exportation le plus important pour le Canada, mais le
Canada est également le marché d'exportation le plus
important
des États-Unis, plus important encore que celui de la Chine, du
Mexique, du Japon ou de tous les pays de l'Union européenne
réunis.
Huit millions d'emplois aux États-Unis
dépendent des échanges avec le Canada.
Et le Canada, en plus d'être son meilleur ami,
constitue pour les États-Unis le plus gros, le plus sûr et
le plus stable fournisseur d'énergie, celle-ci étant la
ressource la
plus importante pour les États-Unis.
Le Canada et les États-Unis ont tous deux
intérêt à assurer que leur frontière commune
demeure ouverte et efficace. Mais il est également essentiel
qu'elle demeure à
la fois sûre et protégée par des personnes
vigilantes et dévouées.
Tout comme nous devons continuellement nous assurer que
l'inertie et la bureaucratie sclérosée ne nuisent pas au
passage transfrontalier légitime de personnes, de biens
et de services, nous devons aussi faire tout notre possible pour nous
prémunir contre ceux qui cherchent de nouvelles façons de
nous faire du tort.
Et je dis « nous », car, comme je
l'ai déjà dit, toute menace envers les États-Unis
constitue une menace envers le Canada, envers nos échanges
commerciaux,
nos intérêts, nos valeurs et notre civilisation commune.
Le Canada n'a pas d'ami parmi les ennemis des
États-Unis. Et les États-Unis n'ont pas de meilleur ami
que le Canada.
La déclaration que le Président Obama et
moi faisons aujourd'hui engage nos gouvernements à trouver de
nouveaux moyens pour fermer la porte aux terroristes et aux
criminels qui menacent nos citoyens. Elle nous engage également
à trouver des façons d'éliminer les
règlements qui gênent le commerce et les voyages
transfrontaliers, car
en simplifiant les règles, on réduit les coûts tant
pour les entreprises que pour les consommateurs, et au bout du compte
on crée ainsi des emplois.
Le partage d'information, la planification
concertée, des procédures compatibles et des techniques
d'inspection seront tous des outils clés.
Ils nous permettront de gérer efficacement les
risques afin d'accélérer le déplacement
légitime des personnes et des biens entre nos deux pays tout en
renforçant nos
mesures de sécurité physique et notre
compétitivité économique.
Nous nous engageons donc à gérer
activement notre frontière dans le contexte d'un
périmètre nord-américain. Non pas de remplacer ou
d'éliminer la frontière, mais plutôt
d'en simplifier la gestion là où c'est possible et de
faciliter les déplacements de part et d'autre.
Il reste beaucoup à faire. La déclaration
constitue le point de départ de cette initiative et non la fin.
Il s'agit d'un plan ambitieux entre deux pays souverains, capables,
s'ils le souhaitent, d'agir indépendamment, selon leurs lois et
leurs aspirations.
Mais ne l'oublions pas : bien qu'une
frontière puisse séparer deux peuples, elle ne doit pas
nécessairement les opposer. Il s'agit là d'une
réalité fondamentale dont
sont témoins les Canadiens et les Américains depuis
près de deux siècles. Et c'est l'exemple que nous
souhaitons donner à tous – ici comme ailleurs – par notre
dévouement
commun à la liberté, à la démocratie et
à la justice.
Par-delà la frontière: une vision commune
de la sécurité et de la compétitivité
économique
à l'intérieur du périmètre
- Déclaration du Premier ministre
du Canada et du
Président des États-Unis
d'Amérique, 4 février 2011-
Le Canada et les États-Unis sont des
alliés indéfectibles, des partenaires économiques
essentiels et des amis fidèles. Nous partageons des valeurs
communes, les liens
entre nos deux pays sont profondément enracinés et nos
citoyens entretiennent des relations étroites. Grâce
à la mobilité considérable des personnes, des
biens, des capitaux
et de l'information entre les deux pays, nos sociétés
sont demeurées ouvertes, démocratiques et
prospères.
Afin de préserver et d'élargir les
avantages que notre relation étroite ont permis d'offrir aux
Canadiens et aux Américains, nous avons l'intention d'adopter
une approche
axée sur la protection du périmètre pour la
sécurité de nos deux pays, travaillant de concert
à l'intérieur et à l'extérieur de nos
frontières pour renforcer notre sécurité et
accélérer la circulation légitime des biens et des
services entre nos deux pays. Et nous avons l'intention de le faire en
partenariat et de manière à soutenir la
compétitivité
économique, la création d'emplois et la
prospérité.
Nous avons accru notre prospérité
grâce à l'Accord de libre-échange entre le
Canada et les États-Unis et à l'Accord de
libre-échange nord-américain. Les investissements
directs de plus de 250
milliards de dollars effectués par chaque pays dans l'autre et
les échanges bilatéraux annuels de plus d'un demi-
milliard de dollars en biens et en services permettent de créer
et de maintenir des millions d'emplois dans nos deux pays. Chaque
minute, des biens et des services d'une
valeur de près d'un million de dollars traversent la
frontière canado-américaine et, chaque jour, près
de 300 000 personnes font de même, que ce soit pour affaires, par
plaisir
ou pour maintenir des liens familiaux.
Le Canada et les États-Unis coopèrent
depuis fort longtemps pour défendre nos valeurs et nos
libertés. En tant que partenaires au sein de l'Organisation du
Traité de
l'Atlantique Nord, nous nous attaquons ensemble à ce qui menace
notre sécurité collective. Nous défendons
côte à côte nos deux pays dans le cadre du
Commandement de
la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord.
Nous partageons la responsabilité de la
sûreté, de la sécurité et de la
résilience du Canada et des États-Unis dans un monde
toujours plus intégré et mondialisé. Nous
avons l'intention de contrer les menaces à la
sécurité à la première occasion et de
manière à respecter la vie privée, les
libertés civiles et les droits de la personne.
I. Principes
Nous avons l'intention de travailler de concert, en
collaboration et en partenariat pour élaborer, mettre en oeuvre,
gérer et surveiller les initiatives
de sécurité, les normes et les pratiques, afin de
concrétiser notre vision. Nous croyons que nos efforts devraient
accélérer la création d'emplois et la croissance
économique,
grâce à la facilitation des échanges commerciales
à la frontière, et contribuer directement à la
sécurité économique et au bien-être des
citoyens du Canada et des États-
Unis.
Nous avons l'intention de renforcer notre
résilience – notre capacité d'atténuer, de
réagir et de surmonter les perturbations. La réussite
dépend de l'état de
préparation de toutes les administrations publiques, au sein de
collectivités, et parmi les propriétaires et exploitants
privés de notre infrastructure, de nos systèmes et de nos
réseaux. Nous comptons sur des communications et des
réseaux de transport sécurisés, notamment sur
notre système d'aviation civile, et nous allons travailler
ensemble pour
les rendre assez résilients afin qu'ils puissent continuer
à fonctionner malgré une catastrophe naturelle ou une
attaque.
Nous prévoyons adopter une approche de gestion
des risques dans le cas où des mesures et une technologie
conjointes, compatibles, interopérables – lorsque
possible – nous permettraient d'appréhender de manière
proportionnelle et efficace des menaces communes. Une gestion des
risques efficace devrait nous permettre
d'accélérer la circulation légitime des gens et
des marchandises au Canada et aux États-Unis et à travers
notre frontière commune, tout en améliorant la
sécurité physique
et la compétitivité économique de nos pays.
Nous prenons appui sur les efforts
déployés par nos nombreux partenaires – de la police et
autres travailleurs des services d'urgence aux forces armées et
qui
continuent de nous protéger devant les menaces complexes
auxquelles nous faisons face.
Nous reconnaissons aussi que la coopération dans
les domaines aérien, terrestre, maritime et de même que
dans l'espace et le cyberespace, notre relation binationale au
niveau de la défense ainsi que le soutien militaire des
autorités civiles qui interviennent en cas de catastrophe ou qui
protègent l'infrastructure essentielle, ont tous beaucoup
contribué à assurer la sécurité de nos
populations.
Nous reconnaissons qu'un échange d'information
plus poussé renforcera notre capacité d'atteindre les
objectifs de cette vision.
Nous avons l'intention de chercher ensemble à
faire participer toutes les administrations publiques, les
collectivités, les organisations non gouvernementales, le
secteur
privé ainsi que nos citoyens, à des approches
innovatrices à l'égard de la sécurité et de
la compétitivité.
Nous apprécions et respectons nos cadres
constitutionnels et juridiques distincts qui protègent le
respect de la vie privée, des libertés civiles et des
droits de la personne,
et qui prévoient des recours en conséquence.
Nous reconnaissons le droit souverain de chaque pays
d'agir de manière indépendante, dans son propre
intérêt et conformément à ses lois.
Nous prévoyons travailler conjointement avec des
pays tiers et avec des organisations internationales, et nous avons
l'intention de faciliter la réforme du secteur de la
sécurité, et de renforcer les capacités à
l'échelle mondiale, de manière à rehausser les
normes qui contribuent à notre sécurité à
tous.
II. Principaux domaines de
coopération
Agir tôt pour éliminer les menaces
En collaborant pour éliminer les menaces avant
qu'elles n'atteignent nos rives, nous prévoyons acquérir
une compréhension commune du contexte de la menace grâce
à un échange amélioré du renseignement et
de l'information, ainsi qu'à des évaluations conjointes
des menaces qui étayeront des décisions
éclairées de gestion des risques.
Nous avons l'intention d'élaborer une
stratégie intégrée qui nous permettra de
réagir aux menaces et dangers auxquels nos deux pays sont
exposés, notamment les
catastrophes naturelles et les menaces d'origine humaine, dont le
terrorisme.
Nous prévoyons continuer à renforcer notre
partenariat au chapitre de la sécurité sanitaire,
grâce aux mécanismes existants de coopération en
cas d'urgences sanitaires,
ainsi qu'en améliorant notre état de préparation
collectif et notre capacité d'intervention contre une large
gamme de menaces sanitaires, y compris les pandémies de
grippe.
Nous avons l'intention de travailler ensemble pour
découvrir et neutraliser les menaces qui mettent en danger la
sécurité du Canada et des États-Unis, ainsi que
pour
établir les ententes ou politiques nécessaires afin que
l'information soit échangée à temps et que des
efforts communs soient déployés contre ces menaces. Nous
voulons nous
assurer de disposer de la capacité nécessaire pour nous
soutenir les uns les autres dans le cadre des préparatifs en vue
de résister à des perturbations et de les surmonter. Nous
voulons que l'Accord de coopération entre le gouvernement du
Canada et le gouvernement des États-Unis d'Amérique sur
la collaboration en matière de gestion des
urgences, actualisé en 2008, constitue une pierre angulaire
de ces efforts.
Pour accroître la sécurité, lutter
contre la fraude et améliorer l'efficacité, nous avons
l'intention de travailler de concert pour établir et valider
l'identité des voyageurs,
et mener des vérifications à la première occasion
possible. Nous avons l'intention d'élaborer des normes
techniques communes pour la collecte, la transmission et le
rapprochement des données biométriques, afin de permettre
la mise en commun, l'échange de l'information sur les voyageurs
en temps réel. Une telle collaboration devrait
faciliter les efforts combinés de vérification du Canada
et des États-Unis et renforcer les méthodes de production
d'avis de menace.
Afin de promouvoir la mobilité entre nos deux
pays, nous prévoyons élaborer un système
intégré d'entrée-sortie, qui comprend
l'échange d'information pertinente pour
l'entrée aux postes frontaliers terrestres, afin qu'une
entrée documentée dans un pays permette de
vérifier la sortie de l'autre pays.
Nous avons l'intention de coopérer pour
repérer, prévenir et contrer l'extrémisme violent
dans nos pays. En coopérant à la recherche, en
échangeant les bonnes pratiques
et en insistant sur les efforts et l'impulsion communautaires, nous
comprendrons mieux cette menace et nous serons mieux en mesure de la
contrer efficacement.
Nous avons l'intention de formuler conjointement des
principes Canada-États-Unis régissant la protection de la
vie privée pour éclairer et guider nos travaux relatifs
aux
installations, aux opérations, aux programmes et à
d'autres initiatives envisagées dans la présente Déclaration.
Nous avons l'intention de travailler ensemble à
promouvoir les principes du respect des droits de la personne, de la
vie privée et des libertés civiles, à titre
d'éléments
essentiels à la primauté du droit et à la gestion
efficace de notre périmètre.
Facilitation du commerce, croissance
économique et emplois
Nous avons l'intention d'adopter des solutions
créatives et efficaces pour gérer la circulation entre le
Canada et les États-Unis. Nous concentrerons l'investissement
dans
la modernisation de l'infrastructure et de la technologie aux points
d'entrée terrestres les plus achalandés, qui sont
essentiels à notre bien-être économique.
Nous veillerons à ce que nos postes frontaliers
terrestres aient la capacité de gérer le volume de trafic
commercial et de voyageurs intrinsèque à la croissance
économique
et la création d'emplois des deux côtés de la
frontière.
Pour améliorer nos pratiques de gestion du
risque, nous avons l'intention de poursuivre nos travaux conjoints de
planification. Ainsi, nous mettrons sur pied des comités
binationaux de points d'entrée, qui seront chargés de
coordonner le financement, la construction, l'agrandissement ou la
modernisation des installations de gestion de la
frontière commune et de l'infrastructure frontalière, le
cas échéant, et nous miserons sur des solutions
fondées sur la technologie de l'information.
Nous voulons trouver des occasions d'intégrer nos
efforts et, si possible, de travailler ensemble à
l'élaboration d'installations et de programme conjoints – au
Canada, aux États-Unis, et ailleurs – pour accroître
l'efficience et l'efficacité de la sécurité et du
commerce.
Nous miserons sur la réussite des programmes
conjoints actuels en étendant les programmes pour voyageurs
préautorisés, en harmonisant les programmes existants et
en automatisant le processus à la frontière terrestre
pour le rendre plus efficient.
Nous allons examiner des moyens de réduire ce
qu'il en coûte pour faire des transactions légitimes
à travers la frontière en implantant, lorsque c'est
faisable, des pratiques
communes, des procédures allégées de
vérification douanière et réglementaire.
Nous avons l'intention de travailler à
l'élaboration d'une stratégie intégrée de
sécurité du fret pour que des méthodes
d'inspection compatibles soient appliquées aux
marchandises et au fret avant leur départ des ports
étrangers à destination du Canada ou des
États-Unis, de sorte que dès leur entrée sur le
territoire de l'un ou l'autre pays,
nous puissions, ensemble, accélérer les passages
subséquents aux points d'entrée terrestres de nos deux
pays.
Nous reconnaissons l'importance du Cadre
Canada-É.-U. pour la circulation des biens et des personnes
à la frontière pendant et après une urgence,
adopté
en 2009. Il montre l'importance de collaborer rapidement pour prendre
des décisions de gestion à la frontière qui soient
coordonnées, afin d'atténuer l'impact des perturbations
sur nos citoyens et nos économies.
Intégration transfrontalière en
matière d'application de la loi
Nous avons l'intention de
prolonger les programmes bilatéraux existants de police pour
définir la prochaine génération
d'opérations policières transfrontalières
intégrées en faisant jouer l'effet de levier des agents
et ressources désignés de part et d'autre pour
identifier, évaluer et interdire conjointement les personnes et
les
organisations impliquées dans des activités criminelles
transnationales.
Nous comptons rechercher d'autres occasions de mener
ensemble des enquêtes en rapport avec la sécurité
nationale et les activités criminelles transnationales pour
maximiser notre capacité de neutraliser les menaces
sérieuses pour la sécurité que constituent de
telles organisations et de tels individus.
Nous comptons améliorer l'échange de
l'information pertinente entre nos autorités policières
pour mieux repérer les individus qui ont commis des infractions
graves et
les criminels violents des deux côtés de la
frontière.
Infrastructure essentielle et
cybersécurité
Nous avons l'intention de travailler ensemble pour
prévenir des perturbations physiques ou cybernétiques de
l'infrastructure essentielle, pour y réagir et pour les
surmonter,
ainsi que pour implanter une approche transfrontalière
exhaustive, qui renforcera la résilience de notre infrastructure
essentielle et cybernétique grâce à un solide
engagement
transfrontalier.
Il est avantageux pour le Canada et les
États-Unis de partager leur infrastructure essentielle et
cybernétique. Nos pays veulent renforcer la
cybersécurité pour protéger
l'infrastructure numérique gouvernementale et essentielle,
d'importance nationale, et rendre le cyberespace plus sûr pour
tous nos citoyens.
Nous voulons travailler ensemble à
défendre et à protéger notre usage des espaces
aérien terrestre, maritime, et le cyberespace, ainsi qu'à
accroître la sécurité de nos
réseaux intégrés de transport et de communication.
II. Mise en oeuvre et supervision
Le Canada et les États-Unis ont l'intention de
mettre sur pied un groupe de travail par-delà la
frontière (GTPF), composé
de représentants de ministères et bureaux de nos
gouvernements fédéraux respectifs.
Il incombera au Premier ministre et au Président,
ainsi qu'à leurs représentants respectifs, d'assurer la
coordination entre les différents organismes concernés.
Nous voulons que le GTPF fasse rapport aux dirigeants
respectifs dans les mois à venir et après une
période de consultation, en présentant un plan d'action
conjoint pour
atteindre les objectifs de cette déclaration, dont la mise en
oeuvre serait confiée, le cas échéant, à
des groupes bilatéraux existants chargés des travaux
relatifs à la
frontière.
Le GTPF fera rapport tous les ans de la mise en oeuvre
de la présente Déclaration. Le mandat du GTPF sera revu
après trois ans.
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