Le Marxiste-Léniniste

Numéro 187 - 9 décembre 2010

Lockout à l'aciérie de Hamilton

Non au diktat de US Steel!
Stelco doit continuer à produire!


Hamilton le 7 novembre 2010: Premier jour de lockout des métallos de Stelco par US Steel.

Lockout à l'aciérie de Hamilton
Non au diktat de US Steel! Stelco doit continuer à produire!
Il est temps de rebâtir l'aciérie intégrée Stelco
Importance de l'indexation des pensions et des salaires

Corée
La RPDC demande à la Corée du sud de cesser ses provocations militaires
Les provocations militaires contre la RPDC seraient liées à l'élection à Okinawa, Japon
Qu'est-ce que l'Allemagne fait dans la péninsule coréenne? - Philip Fernandez

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Lockout à l'aciérie de Hamilton

Non au diktat de US Steel!
Stelco doit continuer à produire!

Cela fait maintenant un mois que le monopole américain US Steel a décrété un lockout à son usine de Hamilton Works en Ontario, l'ancienne aciérie Stelco. Plus de 600 métallos et supporteurs s'étaient rassemblés aux portes de l'usine au moment où US Steel fermait ses portes, le 7 novembre. Les travailleurs et la communauté étaient venus dire Non ! à l'arrogance du monopole américain qui exige des concessions inacceptables, refuse de négocier de bonne foi et a maintenant mis les travailleurs en lockout. Selon la section locale 1005 du syndicat des Métallos, qui représente les travailleurs en lockout, US Steel a deux objectifs : briser le syndicat en abandonnant les nouveaux employés à un régime de pension à contributions déterminées et éliminer la clause d'indexation pour les retraités. Les intervenants au rassemblement ont dénoncé l'intransigeance de la compagnie et exprimé leur appui à la position prise par le syndicat des Métallos, qui refuse d'abandonner les nouveaux employés et les retraités.

Dans son bulletin d'information du 7 décembre intitulé « Sortir des sentiers battus, l'esprit de 46 ! », le 1005 fait le point sur la situation un mois après le début du lockout. Il écrit : « Évidemment, nos membres veulent savoir comment longtemps cela va durer. Pour le moment nous ne le savons pas. Nous savons que nous sommes unis et résolus. Le moral est bon et rien de ce que fera US Steel à nos membres et à toute la ville ne nous découragera. Nous savons aussi autre chose : il est évident que les enjeux ici concernent les travailleurs partout au pays. Les conditions de travail à deux paliers, l'insécurité et la pression à la baisse sur les salaires, les avantages sociaux et les pensions, cela concerne les travailleurs dans tous les secteurs. Ils se heurtent tous au diktat des employeurs et des gouvernements qui les défendent. C'est le diktat du pouvoir et du privilège qui dit que tout doit être fait pour satisfaire les demandes des monopoles mondiaux suivant la logique que notre sécurité est tributaire de leur enrichissement. Même un enfant d'école sait que ce n'est pas vrai. La sécurité ne se bâtit pas sur un écart si radical entre riches et pauvres et dans une situation où les gens n'ont pas de contrôle sur ce qui leur arrive. Que faut-il faire pour que nos gouvernements cessent de défendre le droit de monopole au détriment du droit public ? »

Dénonçant la soi-disant légalité des agissements d'un monopole qui se sert d'une situation de lockout durant de longs mois d'hiver pour forcer les travailleurs à faire des concessions, le 1005 écrit : « Notre situation montre qu'en ce qui concerne les relations de travail, une révision majeure des lois s'impose. Personne ne peut accepter une situation où ceux qui sont en position de pouvoir et de privilège, que ce soit dans l'économie ou au gouvernement, se servent de ce pouvoir et privilège pour bouleverser si brutalement la vie des gens et prétendre qu'il n'y a pas d'autre choix. »

Il poursuit : « On nous dit que les conditions de travail à deux paliers sont quelque chose qui est accepté partout ailleurs et que la plupart des travailleurs ont abandonné tout espoir d'une sécurité à la retraite avec un régime à prestations déterminées. Alors pourquoi ferions-nous exception ? La réponse toute simple est que nous ne faisons pas exception parce que personne n'est d'accord avec ce diktat, même si à bien des endroits les travailleurs ont été forcés de l'accepter par l'extorsion. Non, l'heure est à l'effort concerté partout au Canada pour exiger des lois et des gouvernements qui défendent le droit public contre le droit de monopole, des gouvernements qui osent dire Non ! à ces monopoles mondiaux hors contrôle. »

Le 1005 conclut en disant : « Partout au pays, les travailleurs exigent que les gouvernements fassent respecter des lois qui protègent l'intérêt public. Ils exigent que l'économie serve le public. Ils n'acceptent pas l'affirmation que les concessions faites aux monopoles mondiaux finissent par bénéficier aux Canadiens et par renforcer l'économie. Cette logique néolibérale ne tient pas ! On n'a qu'à voir que la crise économique continue de s'aggraver pour s'en convaincre.

« La semaine dernière le Congrès de la FTQ au Québec a résolu de combattre ces politiques néolibérales, comme l'a fait le Conseil national du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile il y a quelques jours. Le SCEP, les travailleurs des postes et d'autres travailleurs du secteur public se sont aussi engagés dans cette bataille. Dans les secteurs des mines, des forêts, de l'énergie et d'autres secteurs importants, les travailleurs regroupés dans le syndicat des Métallos mènent cette bataille aussi. Tous ceux qui sont venus nous appuyer sur les lignes de piquetage disent que nous devons forcer US Steel à rendre des comptes en faisant échec à sa tentative d'abuser de sa position dominante sur le plan international. Ils se joignent à nous pour dire que les lois doivent défendre le droit public, pas le droit de monopole, et que les gouvernements et les agences gouvernementales doivent prendre leur responsabilité et défendre les droits des Canadiens.

« C'est ce que nous voulons dire par "Sortir des sentiers battus". C'est cela l'esprit de 46 ! Cela nous encourage de savoir que lorsque nous luttons pour une cause juste, d'autres sont là avec nous pour frayer de nouveaux sentiers ! »

Des métallos qui luttent pour la sécurité de tous à la retraite !
Défendons la dignité du travail !
Base manufacturière, oui ! Destruction nationale, non !
Stelco doit continuer de produire !

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Il est temps de rebâtir l'aciérie intégrée Stelco

Dans un lettre au Hamilton Spectator, un ancien trésorier de Stelco et résidant de Hamilton, Robert H. Thompson, qui a pris sa retraite en 2006 après 31 ans au département des finances, écrit ce qui suit : « La fermeture de ce centre de production signifiera la fin de la manutention de centaines de millions de dollars en matières premières par le port de Hamilton ; elle signifiera la perte de 100 millions $ par année en salaires ; elle signifiera la perte de millions de dollars en taxes foncières et en achat de services publics et la perte devra être assumée par le reste des résidants de la ville ; et elle signifiera la perte de centaines de millions de dollars en biens et services des fournisseurs locaux. Beaucoup de ces fournisseurs locaux ne survivront pas sans l'aciérie, et par conséquent il y aura d'autres pertes d'emplois avec tout leur train de conséquences... Les retombées économiques de cette fermeture pour Hamilton seront assez graves et auront un effet prolongé. La ville ne peut se permettre de perdre 1 milliards $ en activité économique, ni la perte permanente d'emplois industriels bien rémunérés... Le risque pour Hamilton, c'est que même si US Steel réussissait à obtenir ces concessions du syndicat, rien ne garantit que l'aciérie rouvrira. »


Hamilton le 19 novembre 2010

De l'avis du local 1005, tout cela présente un défi sérieux pour les métallos et pour l'ensemble de la communauté : la nécessité de rebâtir Stelco en tant qu'aciérie intégrée. « Le démantèlement de cette usine intégrée a commencé sous les coups de la mondialisation néolibérale. C'est une tendance qu'il faut renverser avec un projet de construction nationale », dit le syndicat. US Steel a déjà annoncé son plan de concentrer la partie manufacturière de l'entreprise aux États-Unis, d'amener sa part du marché canadien et d'éliminer la concurrence au Canada.

La compagnie va jusqu'à admettre dans sa présentation à la Cour fédérale qu'elle a fermé les aciéries Stelco de Hamilton et Lake Erie pour manipuler les prix en Amérique du Nord aux profits de certains géants de l'industrie de l'acier. La manipulation des prix demeure un acte punissable par la loi au Canada, tout comme le sont les infractions à la Loi sur Investissement Canada, que US Steel admet aussi avoir commises à ses propres fins.

Le 1005 poursuit : « Une entreprise qui agit ainsi ne devrait pas avoir le contrôle d'une composante aussi vitale de l'économie canadienne. Évidemment, avec les fermetures et les lockouts à Stelco, US Steel ne contribue pas au maintien ou à la construction d'une économie nationale. La mondialisation néolibérale de US Steel se traduit par la destruction de la base manufacturière au Canada, l'élimination de la concurrence et la saisie d'une part solide du marché mondial.

« La destruction et le démantèlement de Stelco étaient des infractions à la loi dès le début, mais aussi une attaque contre le bien-être et la sécurité économique des Canadiens, surtout dans notre région. Les gouvernements au fédéral et au provincial auraient dû voir l'aciérie intégrée de Stelco comme un trésor national et la défendre. Ils auraient dû poursuivre en justice tous ceux qui ont manoeuvré pour tirer profit de la fraude de faillite et de la vente subséquente à US Steel. Mais ils n'ont rien fait et maintenant ils restent les bras croisés et déclarent que US Steel a le droit de faire ce qu'il veut. »

« Il n'est pas trop tard pour renverser la destruction, mais les gouvernements du Canada et de l'Ontario doivent en être tenus responsables parce qu'eux seuls sont en position de voir à la survie et à la croissance de cette composante manufacturière vitale et essentielle à notre indépendance, notre prospérité et notre sécurité collectives. »

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Importance de l'indexation
des pensions et des salaires

L'augmentation annuelle du coût de la vie de 2,4 % en octobre souligne la nécessité d'indexer les pensions et les salaires. On notera en particulier la hausse de 0,7 % seulement pour le mois d'octobre. Cela se rapproche d'une hausse annuelle de 8,4 %. Cette hausse mensuelle est la plus importante en quatre ans.

Les propriétaires du capital chez US Steel Stelco, à Hamilton, ont mis en lock-out les travailleurs pour les obliger à renoncer à l'indexation des retraites et des pensions à prestations déterminées pour les nouveaux employés. Si le coût de la vie continue d'augmenter au taux d'octobre, les retraités sans indexation vont bientôt subir une érosion importante de leur pouvoir d'achat. La demande de renoncer à l'indexation des pensions est extrêmement injuste et doit être dénoncée par tous les Canadiens. Même nos revenus provenant du Régime des pensions du Canada sont indexés aux hausses du coût de la vie. Cela fait partie de notre culture et des normes canadiennes. Ce monopole des États-Unis n'a pas le droit d'imposer sa culture arriérée aux travailleurs, que ce soit à Stelco ou ailleurs. Le PDG de US Steel, John Surma, qui revendique en salaire plus de 10 millions $ par année, dit que les pensions des travailleurs américains de son empire ne sont pas indexées et que, par conséquent, les Canadiens ne doivent pas en avoir non plus. M. Surma se trompe. Les travailleurs des États-Unis devraient avoir les mêmes pensions indexées que les Canadiens.

Lorsque US Steel a pris le contrôle de Stelco, Surma et les autres cadres de direction ont dit qu'il n'y a pas de problème avec le régime de retraite de Stelco et qu'ils peuvent s'en accommoder. Maintenant qu'ils possèdent le contrôle, ils attaquent injustement les pensions des métallos de Hamilton Works, comme ils l'ont fait à l'usine de Lake Erie. Toute réduction des réclamations des métallos actifs et retraités de Stelco signifie simplement plus d'argent quittant le Canada vers le sud.

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Corée

La RPDC demande à la Corée du sud
de cesser ses provocations militaires


Séoul, Corée, le 30 novembre 2010: Le groupe Solidarité pour la paix et la réunification de la Corée (SPARK) tient
son 107e rassemblement pour la paix et le désarmement près de l'Assemblée nationale. Les manifestants ont exigé
une révision du budget de la défense et dénoncé les tentatives du gouvernement de Lee Myung-Bak d'augmenter
les dépenses pour la défense en utilisant l'incident de Yonphyong comme préxtexte.  (SPARK, No Base Stories Korea)

Selon un rapport publié par l'Agence centrale de nouvelles coréenne, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a exhorté la Corée du sud à « cesser d'agir inconsidérément et réfléchir aux conséquences catastrophiques » de la poussée des exercices militaires États-Unis-Corée du sud dans les eaux coréennes.

Dans la foulée de l'échange de tirs d'artillerie du 23 novembre entre la RPDC et la Corée du sud sur l'îlot Yonphyong, des exercices navals conjoints entre la Corée du sud et les États-Unis du 30 novembre au 2 décembre et d'un autre exercice militaire sud-coréen qui a débuté le 6 décembre, comprenant des exercices de tirs réels près du territoire de la RPDC, la Corée du nord a mis en garde le gouvernement sud-coréen contre les dangers qu'une guerre éclate sur la péninsule coréenne. L'ACNC rapporte que ces provocations militaires sont en train de créer sur la péninsule coréenne une situation « extrême incontrôlable » qui aura des conséquences catastrophiques pour le peuple coréen et les peuples de l'Asie orientale.

L'agence note également que la RPDC exerce le maximum de retenue et de maîtrise de soi, car elle ne veut pas une guerre tous azimuts qui va non seulement porter gravement atteinte à la paix et la sécurité sur la péninsule coréenne, mais aussi dans le reste de la région.


Séoul, Corée, le 30 novembre 2010: Les chefs des partis de l'opposition et des représentants d'ONG à la «Réunion d'urgence pour la paix sur la péninsule coréenne». Sur la bannière: «Résolution par le dialogue» (Korea Report)

Loin de travailler pour la paix dans la péninsule coréenne, le gouvernement sud-coréen a promis de riposter contre d'autres « agressions » du nord. Le ministre sud-coréen de la Défense récemment nommé, Kim Jin Kwan, a déclaré qu'il répondra à d'autres « provocations » de la RPDC par des frappes aériennes.

Seiji Maehara et Kim Sung Hwan, respectivement ministres des Affaires étrangères du Japon et de la Corée du sud, ont rencontré le 6 décembre la secrétaire d'État des États-Unis, Hillary Clinton, à Washington, le même jour qu'a débuté le plus récent exercice militaire entre la Corée du sud et les États-Unis. Les États-Unis ont appelé à une alliance militaire tripartite entre eux-mêmes, le Japon et la Corée du sud, ce qui sera une formation militaire agressive pouvant être utilisée contre la RPDC, la Chine et la Russie. Ce ne sera pas de bon augure pour la paix dans la péninsule coréenne, en Asie ou dans le reste du monde. Les plans prévus entre les États-Unis, la Corée du sud et le Japon sont une rebuffade aux nombreuses propositions faites par la Chine de convoquer à nouveau des pourparlers à Six pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne – comme moyen de réduire les tensions et une façon pour toutes les parties concernées de discuter de comment préserver la paix sur la péninsule coréenne, ce que la Russie appuie.

Toutes les personnes éprises de paix et de justice doivent appuyer l'appel de la RPDC, de la Chine et d'autres pour la réduction des tensions militaires sur la péninsule coréenne et s'opposer résolument à l'escalade et aux provocations militaires agressives des États-Unis, de la Corée du sud et du Japon sur la péninsule coréenne et dans toute l'Asie orientale.

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Les provocations militaires contre la RPDC
seraient liées à l'élection à Okinawa, Japon

Certains observateurs croient que les coups d'artillerie dans les eaux territoriales de la RPDC le 23 novembre, qui ont provoqué un échange de tirs, avaient surtout pour objectif d'influer sur le résultat des élections à l'île d'Okinawa, au Japon, qui avaient lieu cinq jours plus tard.

L'élection du gouverneur d'Okinawa le 28 novembre opposait le gouverneur sortant, le conservateur Hirokazu Nakaima, et l'ancien maire de Ginowan, Yoichi Iha. Ginowan est le centre de la campagne pour le retrait des troupes américaines de l'île. Les marines et leur aéroport occupent tout le centre de la ville. Le maire Iha est un des porte-parole de ceux qui envisagent l'avenir de l'Est asiatique sans les bases, troupes et armes de destruction massive des États-Unis, qui considèrent que les problèmes et les rapports entre les peuples de Chine, de Corée et du Japon peuvent être réglés sans recourir à la guerre, aux préparatifs de guerre et la menace constante de guerre.

Dès le début de la campagne électorale, l'élite dirigeante pro-guerre à Tokyo a conspiré contre le maire Iha. Dans un geste inhabituel, les deux plus grands partis politiques impérialistes, Jiminto et Minshuto, se sont unis derrière le gouverneur Nakaima du parti Jiminto, qui est un ancien haut fonctionnaire au sein du ministère du Commerce et impliqué dans une grande controverse publique avec un ancien premier ministre du parti Minshuto. Expliquant sa position de ne pas participer à l'élection, le parti Minshuto a dit : « [Le parti] ne peut pas trouver un candidat approprié pour se présenter sous sa bannière ».

Les petits partis et des militants anti-guerre se sont unis derrière le maire Iha et même si au début on lui a accordé peu d'espoir, il a rapidement gagné du terrain au point d'être ex-aequo avec Nakaima. Une élite dirigeante alarmée a commencé à envoyer beaucoup d'argent et d'agents de Tokyo pour soutenir la campagne du gouverneur. Elle a également assoupli sa position pro-militaire américaine en suggérant que le gouverneur s'oppose à la relocalisation de la base de Futenma des Marines des États-Unis dans une autre région dOkinawa et que la base doit être transférée vers une autre préfecture, même si la réinstallation de la base sur Okinawa a toujours été sa position depuis des années. Le volte-face du gouverneur sur la relocalisations de la base n'a pas créé un courant en sa faveur. Pour renforcer ses chances de réélection, il semble que deux événements dramatiques ont été organisés pour donner l'impression que l'Asie est une poudrière hors de contrôle et si ce n'est des bases militaires, des troupes et des navires de guerre américains, le Japon peut bien être envahi par la Chine et la RPDC.

Un vidéo mystérieusement diffusée sur CNN

Le 5 novembre, un officier militaire japonais a fait parvenir un vidéo « confidentiel » à la chaîne CNN, soi-disant en violation des directives du gouvernement et de l'armée. La vidéo montre prétendument un bateau de pêche chinois qui endommage un navire de guerre japonais dans une zone contestée de la mer de Chine orientale, à près de 400 kilomètres à l'ouest d'Okinawa et à 170 kilomètres au nord de Taiwan, où les navires de guerre japonais harcèlent régulièrement les bateaux de pêche en provenance de la Chine et Taiwan. La publication de la vidéo a fait sensation au Japon alors que le capitaine du bateau de pêche arrêté pour l'incident a été relâché suite aux vives protestations en Chine. Le 6 novembre, de concert avec des projections répétées du vidéo à la télévision japonaise, le gouverneur archi-chauvin de Tokyo, Shintaro Ishihara, a organisé une manifestation anti-chinoise durant laquelle des hooligans ont appelé à des attaques contre les touristes chinois au Japon.

La Chine considère les îles dans la zone contestée comme faisant partie de Taiwan tandis que le Japon affirme qu'elles sont un prolongement d'Okinawa et sujettes au « droit national ». Même si ce récent incident et la question plus large de partage des eaux sont à l'étude par la diplomatie et le droit international, les médias japonais et les politiciens militaristes utilisent souvent ce différend pour attiser l'hystérie anti-chinoise lorsque cela convient à un objectif particulier, comme ils l'ont fait au cours de l'élection.

À Okinawa, les militants pro-guerre ont utilisé le conflit en mer et le vidéo pour saluer l'importance de l'alliance militaire nippo-américaine et affirmer que la position anti-guerre du maire Iha exigeant le retrait complet des bases américaines d'Okinawa et du Japon est irresponsable et va miner l'alliance tout en abandonnant le Japon à la merci d'une Chine en pleine résurgence.

Toutefois, les arguments pro-guerre et les campagnes de peur anti-chinoises ne sont pas convaincants pour la plupart des habitants d'Okinawa qui voient plutôt les possibilités de commerce et de tourisme avec la Chine qui aide grandement l'économie locale qui est actuellement dans le marasme dans une large mesure parce que les États-Unis ont le contrôle militaire sur une grande partie de son territoire. Les sondages révèlent systématiquement que 70 à 80 % de la population est en faveur de la suppression des bases américaines à Okinawa.

Provocation contre la République populaire démocratique de Corée

Le second incident du 23 novembre a été plus dramatique et dangereux, avec les États-Unis et ses fantoches de Corée organisant des exercices de guerre au large de la côte ouest de la RPDC et tirant de vrais obus dans ses eaux territoriales. Cette provocation a déclenché une bataille avec l'armée de la RPDC, qui a ouvert le feu pour défendre la souveraineté de la nation. L'hystérie qui a suivi dans les médias japonais a tenté de balayer tout débat électoral anti-guerre sur la question que les bases militaires, les troupes et l'armada navale américains doivent quitter le Japon, la Corée et l'Asie de l'Est. Apparemment, elle a même intimidé certains militants anti-guerre. C'est l'un des objectifs de la mise en scène de ces provocations. Elles ont non seulement attisé les militants pro-guerre, elles sont conçues pour réduire l'ardeur de ceux qui s'opposent à la guerre et à l'impérialisme américain. Elles sont destinées à répandre le doute au sein de l'opposition quant à la justesse de sa cause anti-guerre, d'amoindrir son enthousiasme, semer la confusion parmi les militants et ouvrir le mouvement à la conciliation avec les fauteurs de guerre et les sociaux-chauvins.

L'élite dirigeante et le gouverneur ont tenté de changer l'orientation de l'élection, qui est véritablement la suppression des bases d'Okinawa, à une demande plus abstraite de rejeter ou non l'alliance militaire entre les États-Unis et le Japon. Les médias locaux ont rapporté que le gouverneur Nakaima « a commencé à attaquer son rival Iha en disant : « (Iha) s'oppose au Traité de sécurité nippo-américain . Il propose de résoudre la question des bases du point de vue d'une certaine idéologie. La solution d'Iha à la question des bases se fonde sur la position du Parti communiste du Japon ». »

Apparemment, la tactique a porté fruit durant cette élection où le taux de participation au vote a chuté par rapport à l'élection précédente. Le gouverneur Nakaima a été réélu avec 335 708 voix contre 297 082 voix pour le maire Iha.

Malgré la défaite, les militants anti-guerre ont juré de continuer la lutte. Les provocations organisées au cours de la campagne ont enseigné au peuple d'être encore plus attentif aux ruses des forces pro-guerre. Un incident lointain qui peut sembler ne pas être lié à une lutte particulière peut très bien avoir été planifié afin d'influencer d'une manière très réelle la vie ailleurs. Tout le monde dans le mouvement anti-guerre doit être très conscient des provocations impérialistes et de la mise en scène d'incidents.

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Qu'est-ce que l'Allemagne fait
dans la péninsule coréenne?

De récents articles dans le périodique en ligne German-Policy-Policy.com révèlent que depuis des années l'Allemagne a été impliquée dans les affaires intérieures de la nation coréenne dans le but de s'immiscer dans la géopolitique de l'Asie de l'Est. Dans l'article intitulé « Désastreux pour la Chine », il est indiqué que la récente « escalade à la frontière maritime contestée [de Corée] a été un revers pour les efforts allemands de parvenir à l'unification entre la Corée du nord et la Corée du sud. Depuis des années, l'Allemagne poursuit cet objectif. Berlin espère non seulement avoir plus d'influence dans la péninsule coréenne – affirmant qu'elle est plus que qualifiée "sur les questions de réunification" – mais aussi gagner un avantage géostratégique considérable sur la Chine. » (Notre souligné)

L'article décrit les intrigues et les machinations de l'Allemagne pour aider la Corée du sud à annexer la République démocratique de Corée (RPDC) à l'instar du modèle allemand de « l'unification » où la République fédérale démocratique d'Allemagne (Allemagne de l'Ouest) a annexé en 1990 la République démocratique allemande (Allemagne de l'Est). L'article poursuit en disant que Berlin a déclaré qu'« en raison de son expérience avec l'annexion de la République démocratique allemande, l'Allemagne est dans la meilleure des positions pour prêter main-forte à la fusion de la Corée du nord et de la Corée du sud – l'espoir de jouer un rôle actif et efficace qui lui permettra d'accroître son influence sur la péninsule coréenne ». L'article note que l'Allemagne espère qu'une fois la RPDC éliminée, la Chine perdra la « zone tampon » entre elle et les États-Unis et que les forces de l'ouest, y compris l'Allemagne, seront à la porte de la Chine.

Le site German-Policy-Policy.com note également que « depuis un certain temps la République fédérale d'Allemagne a complémenté, au nom de la « réunification » de la Corée, sa politique prétendument pacifique par un appui tangible à la Corée du sud – y compris des livraisons d'armes » (hélicoptères, matériel naval, pièces détachées pour chars d'assaut et autres véhicules blindés) qui sont « orientées vers une guerre inter-coréenne ». Actuellement l'Allemagne est le deuxième plus grand exportateur d'armes à la Corée du sud.

En outre, divers organismes anti-communistes liés à l'État allemand, qui prétendent être basés sur des valeurs chrétiennes, ont des bureaux en Corée du sud et ailleurs. Parmi les exemples de ces organisations manipulées par l'Allemagne, il y a la Fondation Friedrich Naumann et la Fondation Hanns Seidel qui cherchent sans cesse à saper la RPDC et son système politique et économique en établissant des« liens » et en faisant « la promotion de la transparence » au sein de la RPDC. C'est dans le but d'organiser une cinquième colonne au sein de la RPDC afin de procéder à « un changement de régime » dans ce pays.

Il est à noter que la Fondation Friedrich Naumann a été créée en 1958 par Theodor Heuss, qui a été président de la République fédérale d'Allemagne de 1949 à 1959 et membre du Parti démocratique allemand (Deutsche Demokratische Partei, DDP). En tant que membre du parlement au Reichstag, Heuss a voté en 1933 avec ses collègues parlementaires de la DDP une loi d'habilitation (Ermächtigungsgesetz), octroyant à Adolf Hitler des pouvoirs plus étendus.

On peut voir à la lumière de leur position raciste et arrogante concernant la Corée et le peuple coréen que les dirigeants actuels de l'Allemagne n'ont pas abandonné le rêve hitlérien de domination impérialiste allemande du monde. Ils n'ont pas appris des leçons de la Deuxième Guerre mondiale que les peuples du monde, y compris l'héroïque peuple coréen, ont vaincu les puissances de l'Axe et ont imposé le verdict de l'histoire sur le colonialisme et l'impérialisme. L'Allemagne joue un rôle très dangereux à saper la RPDC, en fournissant des armes au régime sud-coréen et en contribuant avec les États-Unis, le Japon, le Canada et d'autres à provoquer une autre guerre en Corée. Il est du devoir de toutes personnes éprises de paix et de justice au Canada d'exiger que l'Allemagne, les États-Unis et toutes les forces impérialistes quittent la Corée !

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