Le Marxiste-Léniniste

Numéro 178 - 16 novembre 2010

Manipulation du marché et des prix

Les prix des produits de base et
la nécessité d'une définition moderne

Manipulation du marché et des prix
Les prix des produits de base et la nécessité d'une définition moderne
Ernst & Young voit la fermeture de Stelco comme une belle manoeuvre de US Steel pour fixer les prix
La fixation des prix est un acte criminel
À titre d'information: La manipulation du marché et des prix

Cuba
Le président Raul Castro annonce la tenue du VIe Congrès du Parti communiste de Cuba
Dixième anniversaire de l'Accord intégral de coopération entre Cuba et le Venezuela - Discours du président cubain Raul Castro

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Manipulation du marché et des prix

Les prix des produits de base et
la nécessité d'une définition moderne

Durant la fraude de faillite de Stelco, nous avons publié plusieurs articles faisant valoir que la manipulation des prix des produits de base par les monopoles est un problème sérieux, pas seulement pour l'industrie de l'acier mais pour tous les secteurs de base de l'économie canadienne. La manipulation du marché et des prix pour des produits comme le minerai de fer et l'acier entraîne des ramifications importantes dans d'autres secteurs, surtout les industries qui consomment de l'acier mais aussi pour le consommateur individuel au bout de la chaîne. La manipulation et les variations subites des prix sont d'importants facteurs dans le déclenchement et la prolongation des crises économiques, comme on l'a bien vu récemment dans le secteur de l'habitation aux États-Unis.

Les métallos de Stelco se souviennent que les propriétaires du capital s'étaient servi du faible prix de l'acier en 2003 comme prétexte pour déclarer une crise de liquidité, placer l'aciérie sous la protection de la loi sur les faillites et exiger des concessions des travailleurs. Puis la hausse du prix de l'acier en 2004, qui a contribué à la réalisation de profits records pour Stelco, qui était pourtant en processus de faillite, avait au moins démontré que l'intervention gouvernementale dans le marché du gros et les prix des produits de base est nécessaire comme moyen d'alléger la crise économique. La fraude de faillite de Stelco a aussi montré que les concessions des travailleurs ne sont pas des solutions aux problèmes de base qui tenaillent l'économie canadienne. Les concessions antiouvrières prolongent et aggravent les crises économiques et détournent l'attention de la recherche de vraies solutions.

Le LML et d'autres font valoir depuis longtemps qu'à cause de la manipulation monopoliste des prix et d'autres facteurs, le marché n'est plus un arbitre fiable des prix. Il faut une alternative moderne, comme le contrôle public du secteur du gros et des prix du marché des industries de base, un peu comme avec la Commission canadienne du blé et les commissions de mise en marché de produits agro-alimentaires. Ce serait un développement positif dans l'édification nationale.

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Ernst & Young voit la fermeture de Stelco comme une belle manoeuvre de US Steel pour fixer les prix

Par une logique contraire à toute définition moderne des prix, US Steel prétend que la manipulation des marchés et des prix est un avantage pour les secteurs concernés et même « un avantage net » pour le pays concerné. Dans un document préparé par Ernst & Young (ci-après «EY») pour sa défense contre la poursuite du gouvernement canadien qui lui reproche de ne pas avoir respecté ses engagements aux termes de la Loi sur Investissement Canada, le monopole fait le surprenant aveu qu'il a manipulé le prix canadien de l'acier par le contrôle du marché. Bien que cette fixation des prix pourrait constituer un acte criminel selon les lois canadiennes, EY a l'audace de dire que la manipulation du marché canadien de l'acier par la fermeture des usines Stelco en 2009 n'était pas un acte criminel mais « un avantage net » pour le Canada !

EY défend le droit de manipuler les marchés et les prix à l'avantage de certains monopoles sans égard aux conséquences pour les autres secteurs et pour l'économie dans son ensemble. Le document déposé à la cour affirme que les manoeuvres de US Steel pour manipuler le prix de l'acier étaient une bonne chose et un avantage net pour US Steel et les deux autres monopoles étrangers (ArcelorMittal et Eassar) qui, avec US Steel, contrôlent plus de 95 % de la production canadienne de l'acier. La firme comptable affirme même qu'un avantage net pour certains monopoles signifie un avantage net pour l'ensemble de l'économie et pour le Canada. C'est absurde. Nous avons tous vu il n'y a pas longtemps comment un avantage net pour les entreprises financières américaines s'est vite transformé en une crise économique généralisée qui s'est répandue au monde entier et qui a eu des conséquences désastreuses.

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La fixation des prix est un acte criminel

La manipulation des prix de l'acier par une collusion des monopoles de l'acier a été démontrée dans un tribunal de l'Union européenne. Tous les grands monopoles de l'acier impliqués font face à des lourdes amendes. (« EU fines 17 companies, including ArcelorMittal, for prix fixing », International Business Times, 7 octobre 2010)

L'aveu de manipulation du marché et des prix par US Steel, par la voix de la firme comptable EY, est une affaire sérieuse et les autorités canadiennes doivent s'y pencher sérieusement. Les monopoles considèrent qu'ils ont le droit de faire tout ce qui sert leurs intérêts étroits sans égard aux conséquences générales. Les monopoles mondiaux sont si grands qu'ils représentent en soi un cartel issue de fusion d'entreprises des secteurs industriel et financier.

À la page 105 de l'affidavit de EY à la cour fédérale, sous le titre « Production d'acier brut : Canada et États-Unis », on lit :

« Si USSC (US Steel Canada) avait produit plus d'acier du quatrième trimestre de 2008 au deuxième trimestre de 2009, l'offre aurait dépassé la demande au Canada et une combinaison des événements suivants se serait sans doute produite :

« Il y aurait eu une guerre de prix, entraînant une baisse du prix de vente de l'acier sur le marché canadien.

« L'augmentation du volume des ventes de USSC aurait privé d'autres monopoles d'une partie du marché de l'acier laminé à plat (Dofasco et/ou Algoma).

« Sinon, Dovasco et/ou Algoma auraient baissé leurs prix de vente pour préserver leur part du marché canadien, ce qui aurait entraîné une chute en spirale des prix de vente.

« Il y aurait eu une hausse nette des ventes totales d'acier laminé à plat canadien.

« Dans la mesure où USSC aurait accru son volume de vente, Dofasco et/ou Algoma auraient connu une baisse de leur volume de vente.

« En pratique, USSC aurait enlevé une partie du marché à Dofasco et/ou Algoma.

« Or, la grosseur totale du marché canadien de l'acier disponible pour USSC, Dofasco et Algoma n'aurait pas changé.

« Les importations canadiennes de l'acier n'auraient pas nécessairement chuté de façon significative parce que les producteurs étrangers de l'acier auraient probablement baissé leurs prix de vente pour préserver leur part du marché canadien.

« Il y aurait des inventaires excédentaires pour USSC (ainsi que pour Dofasco et/ou Algoma). En somme, pour chaque tonne additionnelle que USSC aurait produite et vendue du quatrième trimestre de 2008 au deuxième trimestre de 2009 (si les hauts fournaux de Hamilton et/ou de Lake Erie n'étaient pas arrêtés), les autres producteurs canadiens d'acier laminé à plat (Dofasco et/ou Algoma) auraient vendu une tonne d'acier de moins. Les mandats de produire de l'acier pour lequel il n'y a pas de demande sur le marché n'est pas un avantage net pour le Canada. »

Le gouvernement doit restreindre le droit de monopole

US Steel soutient que le droit de manipuler les marchés et les prix est une bonne chose et un avantage net pour les autres monopoles du même secteur et pourrait même amener une solution aux problèmes de l'économie. Cela a été complètement réfuté par la pratique. US Steel a lui-même contredit cette fausse affirmation en pratique en fermant encore une fois l'aciérie de Hamilton à peine un an plus tard sous prétexte que « les marchés continuent d'être mauvais ». Les intérêts étroits de monopoles donnés ou d'un groupe de monopoles entrent en conflit avec l'intérêt général de l'économie socialisée et de la société. Cette contradiction fondamentale doit être résolue si nous voulons en finir avec les crises économiques périodiques.

La manipulation monopoliste des prix pour l'intérêt étroit de quelques-uns est depuis longtemps considérée comme un acte illégal aux termes des lois antitrust. Il est certain que les monopoles des industries consommatrices de l'acier, comme la construction et l'industrie de l'automobile, ne seront pas très heureux d'apprendre qu'il y a eu entente sur la fixation des prix de l'acier, surtout durant une période de ralentissement. Sous le capitalisme, les prix sont censés chuter spontanément durant une crise économique et certains propriétaires du capital encaissent les coups. C'est par la destruction de richesses matérielles que la chose est réglée entre eux. La manipulation des marchés et des prix pour l'intérêt sectoriel étroit ou l'utilisation des fonds publics pour payer les riches pour alléger le fardeau sur certains propriétaires du capital prolonge la crise, et c'est ce qui s'est produit durant la crise actuelle. Tout cela montre que d'autres solutions sont nécessaires, des solutions prosociales, pour combattre les crises économiques récurrentes, comme un contrôle gouvernementale du secteur du gros et des prix de produits de base. Une alternative centrée sur l'être humain et socialement consciente est possible !

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À titre d'information

La manipulation du marché et des prix

Rapport du Globe and Mail sur la manipulation du marché et des prix par US Steel

Concernant le document que la firme EY a déposé à la cour au nom de US Steel, le Globe and Mail écrit : « US Steel soutient que sa décision de fermer deux aciéries en Ontario acquises dans le cadre de l'acquisition de Stelco in 2007 représente un avantage net pour le Canada parce que cela a aidé à stabiliser les prix de l'acier durant la récession et permis à deux rivaux de continuer la production.

« Si US Steel avait gardé ses usines canadiennes ouvertes, Dofasco et/ou Algoma auraient baissé leurs prix de vente pour préserver leur part du marché canadien, ce qui aurait entraîné une chute en spirale des prix de vente, selon un rapport préparé par les conseillers de EYet déposé dans la défense de US Steel contre la poursuite du gouvernement canadien concernant la fermeture des deux aciéries de l'Ontarien en 2009.

« Chaque tonne d'acier produite par US Steel aurait signifié une tonne de moins produite par Algoma, qui fait partie de Essar Global basé en Inde, et par Dofasco, qui appartient à ArcelorMittal du Luxembourg, selon le document déposé. »

Wikipedia sur la fixation des prix

Au Canada, la fixation des prix est une infraction criminelle punissable par la loi aux termes de l'article 45 de la Loi sur la concurrence. La collusion dans les soumissions est considérée comme une forme de fixation des prix et est illégale tant aux États-Unis (s. 1 Sherman Act) qu'au Canada (s. 47 Loi sur la concurrence). Aux États-Unis, les ententes pour fixer, hausser, baisser, stabiliser et modifier les prix autrement sont illégales en soi. Il n'importe pas que le prix convenu soit raisonnable ou pour une bonne cause, ou que l'entente soit explicite, formelle ou tacite.

Point de vue de la firme Hakemi & Company

« En mars 2009, la Loi sur la concurrence a fait l'objet d'amendements importants, dont certains changements qui entrent en vigueur cette année. Cela comprend notamment trois nouvelles infractions criminelles pour les ententes sur la fixation des prix, la division des marchés ou la restriction de l'offre. Il est maintenant en soi illégal (c'est-à-dire qu'il n'est pas nécessaire de démontrer des conséquences néfastes sur le marché) pour des concurrents de fixer par exemple le prix de leurs produits ou de s'entendre sur le partage de territoires géographiques, de clientèles ou de lignes de produits.

« Les pénalités maximales pour conspiration criminelle à ce compte ont plus que doublé, soit des amendes allant jusqu'à 25 millions $ (par chef d'accusation), l'emprisonnement jusqu'à 14 ans ou les deux. Les pénalités pour collusion dans les soumissions ont également été accrues et un nouveau type d'infraction a été ajouté.

« Certaines industries ou certains marchés sont plus à risque que d'autres : par exemple les industries en déclin, fortement concentrées ou où il est difficile de concurrencer par d'autres moyens que les prix (la construction, le ciment, l'acier, les produits chimiques, etc.) »

Il faut garder à l'esprit que la plupart des monopoles sont des cartels en soi. Ils sont une fusion de plusieurs compagnies en une seule entreprise. En tant que tels, leur simple existence pourrait être considérée comme une infraction à la Loi sur la concurrence.

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Cuba

Le président Raul Castro annonce la tenue
du VIe Congrès du Parti communiste de Cuba


Le président cubain Raul Castro et le président vénézuélien Hugo Chavez aux célébrations du 10e anniversaire
de l'Accord intégral de coopération entre Cuba et le Venezuela. C'est lors de cet anniversaire que le président
cubain a annoncé la tenu du VIe Congrès du Parti communiste de Cuba. (CubaDebate)

Le 8 novembre, le président cubain Raul Castro a annoncé la tenue en avril 2011 du VIe Congrès du Parti communiste cubain (PCC). Il a fait cette annonce lors de la cérémonie principale des célébrations du 10e anniversaire de la signature de l'accord intégral de coopération Cuba-Venezuela. Parmi les personnes présentes, il y avait le président vénézuélien Hugo Chavez.

Le Congrès, la plus haute instance décisionnelle du PCC, aura lieu à l'occasion du 50e anniversaire de la victoire de Playa Giron (la baie des Cochons) et la proclamation du caractère socialiste de la révolution cubaine, a noté Raul Castro.

Le président cubain a déclaré que le Congrès mettra l'accent sur des solutions aux problèmes économiques, la mise à jour du modèle socialiste cubain et l'établissement des lignes directrices du Parti pour l'économie et le développement social de la Révolution.

Ce sera un congrès de tous les militants du Parti et du peuple pour participer aux principales décisions de la Révolution, a-t-il dit.

Il a souligné qu'aujourd'hui la bataille économique est plus que jamais la tâche principale et au centre du travail idéologique des cadres pour assurer la préservation du système cubain.

Raul Castro a également déclaré que Cuba donnera la priorité à sa participation à l'Alliance bolivarienne pour les peuples des Amériques (ALBA), qui nécessite une coordination et une complémentarité des actions économiques à court, moyen et long terme pour atteindre ses objectifs.

Le président a déclaré que Cuba et le Venezuela renouvellent leur union économique de manière à faciliter d'autres projets conjoints et l'indépendance de chaque nation. Grâce à la planification stratégique des deux pays, cette relation va continuer à se renforcer comme elle l'a fait durant les 10 dernières années, a-t-il dit.

Raul Castro a annoncé que le premier exemplaire des lignes directrices pour la politique économique a été remis au chef de la Révolution cubaine Fidel Castro et le second exemplaire au président vénézuélien Hugo Chavez.

La campagne pour l'élaboration des lignes directrices de la politique économique qui seront discutées au Congrès du PCC est déjà en cours avec la tenue de séminaires destinés aux cadres du Parti. Le 10 novembre le président de Cuba a assisté à la première de ces sessions à l'Institut supérieur du PCC. Le séminaire qui se termine le 13 novembre, comprend la participation de membres du Bureau politique et du Secrétariat du Comité central du Parti, de vice-présidents du gouvernement, de ministres, de dirigeants du Parti, de l'Union des jeunes communistes et d'organisations de masse. Les membres des ministères de l'Intérieur et des Forces armées révolutionnaires, l'Association nationale des économistes et des comptables de Cuba, les journalistes et les professeurs du système des instituts d'enseignement du Parti dans tout le pays y participent également.

Dans un bref discours devant les 523 participants, Raul Castro a réaffirmé l'importance du travail fait pour préparer les fonctionnaires qui devront expliquer le document à la population. Du 1er décembre jusqu'au 28 février, la discussion du projet sera élargie à toutes les organisations du Parti à la base, à tous les travailleurs et à l'ensemble du peuple.

(Agence de nouvelles cubaine)

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Dixième anniversaire de l'Accord intégral de coopération entre Cuba et le Venezuela

Cher camarade Hugo Chavez Frias, président de la République bolivarienne du Venezuela,

Camarades ministres et membres de la délégation vénézuélienne,

Camarades,

Dix années se sont écoulées depuis la signature, à Caracas, le 30 octobre 2000, par le commandant Hugo Chavez Frias et le commandant en chef Fidel Castro Ruz, de l'Accord intégral de coopération entre Cuba et le Venezuela. Tout ce que nous avons réalisé depuis s'avère aujourd'hui de la plus haute importance.

Cet accord a constitué jusqu'ici la base fondamentale de la consolidation de nos liens. Son exécution nous a permis de mettre en oeuvre des actions dont les deux peuples ont bénéficié, aux plans économique et social.

Parmi les principaux secteurs de ces programmes figurent la santé, l'éducation, la culture, les sports, l'agriculture, les économies d'énergie, les mines, l'informatique, les télécommunications et la formation intégrale de cadres, entre autres secteurs non moins importants..

Les Missions sociales que nous avons conduites ensemble au Venezuela – Vie de quartier (Barrio Adentro) I et II, les Missions éducatives, Vie de quartier sportive, Mission Miracle, Mission Vie rurale et le Programme de formation de médecins – ont considérablement amélioré les conditions de vie de la population vénézuélienne, essentiellement les couches les plus démunies. Elles ont dépassé les limites de l'échange bilatéral et s'étendent aux pays de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, en vertu de nos principes internationalistes.

Nous oeuvrons à l'Union économique entre Cuba et le Venezuela dans le cadre de relations d'un nouveau type qui favorisent l'organisation, la rationalité et l'efficience des projets conjoints et qui constituent, en même temps, un pas en avant vers la complémentarité économique véritable, basée sur l'utilisation optimale des infrastructures, des connaissances et des ressources existantes dans les deux pays et, plus encore, sur la volonté politique de nos gouvernements.

Ces relations se sont renforcées au fil des dix dernières années et continueront de le faire, en vertu de la planification stratégique des deux pays contenue dans le Plan quinquennal de Cuba et le Plan triennal du Venezuela, comme cela se trouve spécifié dans les documents approuvés au premier Sommet présidentiel Cuba-Venezuela qui s'est tenu le 26 juillet dernier, à Villa Clara, toujours sur la base des principes suivants, que je cite :

La solidarité, comprise comme l'engagement à se soutenir mutuellement et à réaliser des efforts communs en vue de parvenir au développement durable et de couvrir les besoins les plus urgents, dans la mesure des possibilités et des responsabilités partagées.

La coopération, en tant que volonté de consolider les relations orientées vers la mise en oeuvre de projets conjoints et d'alliances stratégiques bénéficiant aux deux parties.

La complémentarité, comprise comme l'engagement à identifier et à mettre en oeuvre des projets communs permettant l'intégration et les synergies des capacités, selon le potentiel et les intérêts communs.

La réciprocité, ou obligation de baser nos relations sur des échanges justes de prestations, compte tenu des différences et des principes d'équité et de bonne foi.

La durabilité, conçue comme l'engagement à identifier et à mettre en oeuvre des projets de coopération s'inscrivant dans une perspective de développement durable, du point de vue économique, social et environnemental.

La souveraineté technologique, qui est le droit de chaque État à décider de son propre développement technologique à partir de l'utilisation optimale de son potentiel, en vue de modifier les patrons actuels de dépendance et de consumérisme et de satisfaire les besoins des marchés nationaux de l'ALBA et des pays de la région.

L'union économique, comprise comme la construction d'un espace constitué dans le contexte politique des pays de l'ALBA, qui doit se présenter comme un bloc face à des entités d'autres pays ou espaces de même nature. Fin de citation.

Les efforts consentis jusqu'à maintenant nous obligent à continuer de travailler ensemble pour avancer le plus possible dans les projets conjoints. Nous devons les planifier à moyen et à long terme, avec une vision stratégique commune à nos deux pays et en vue d'étendre cette coopération à nos frères de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique et du reste de la région.

C'est dans cette optique que nous avons décidé de reconduire notre Accord intégral de coopération Cuba-Venezuela pour les dix prochaines années.

Le cheminement de nos relations n'a pas été dépourvu d'obstacles. Ensemble, nous avons imposé notre volonté à l'adversité, résultant le plus souvent de facteurs extérieurs qui s'opposent à l'avancée de nos projets révolutionnaires et émancipateurs.

Rien n'a pu paralyser le développement de ces relations, pas même les difficultés financières, parce que nos actions reposent sur la collaboration et la solidarité, dans l'intérêt des deux parties. Il nous faut maintenant assurer le suivi rigoureux et l'évaluation objective de la mise en oeuvre de nos accords, pour garantir le développement des deux économies et la satisfaction des besoins propres au développement social.

Voilà ce que réclament nos peuples et qui constitue le pilier du renforcement des relations fraternelles entre les deux nations.

En Amérique latine, l'affrontement s'intensifie entre les secteurs réactionnaires et conservateurs, qui défendent un modèle politique et économique dépendant et exploiteur, tandis qu'au pôle opposé avancent les forces révolutionnaires et progressistes engagées envers la justice, l'équité et l'indépendance des peuples de la région.

Dans ce contexte, les relations entre Cuba et le Venezuela constituent le meilleur exemple de ce que doivent être les relations entre les peuples, d'autant plus qu'elles s'instaurent dans la conjoncture internationale difficile que nous connaissons, qui se caractérise par l'instabilité politique et économique et où se joignent à la crise économique mondiale, énergétique, alimentaire et environnementale, de graves menaces pesant sur la paix mondiale.

Camarade Chavez,

Camarades,

Nous nous sommes réunis cet après-midi non seulement pour célébrer le 10e anniversaire de l'Accord intégral de coopération entre Cuba et le Venezuela ainsi que sa reconduite pour les dix prochaines années, mais aussi pour inviter le Parti et tout notre peuple à participer aux préparatifs du 6e Congrès des communistes cubains.

Le Bureau politique a décidé de convoquer le 6e Congrès pour la deuxième quinzaine du mois d'avril, à l'occasion du 50e anniversaire de la victoire de Playa Giron et de la proclamation du caractère socialiste de la Révolution cubaine.

Le 1er août dernier, dans le cadre de la 5e session de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, j'ai expliqué que nous avancions dans les travaux confiés à la commission de politique économique du Congrès et que les groupes de travail constitués se réunissaient sans interruption pour élaborer les propositions qui seront analysées avec les militants et la population dans son ensemble.

Pour toutes ces raisons, le 6e Congrès concentrera son attention sur la solution des problèmes économiques et sur les décisions fondamentales à prendre pour moderniser le modèle économique cubain. Il adoptera les Grandes lignes de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution.

Le Congrès, ce n'est pas seulement la réunion de ceux qui seront élus délégués, mais aussi le processus préalable de discussion, par les militants et toute la population, des lignes de travail et des décisions qui y seront adoptées.

Dans ce même discours à l'Assemblée nationale, j'indiquais aussi que « l'unité entre les révolutionnaires, la direction de la Révolution et la majorité du peuple est notre arme stratégique la plus importante, celle qui nous a permis d'arriver jusqu'ici et de continuer, à l'avenir, à perfectionner le socialisme » et que « l'unité est fomentée et récoltée dans la plus large démocratie socialiste et dans la discussion ouverte, avec le peuple, de tous les problèmes, si sensibles soient-ils ».

Pour cette raison, le 6e Congrès sera celui de tous les militants et de tout le peuple, qui participeront activement à l'adoption des décisions fondamentales de la Révolution.

Le projet intitulé « Grandes lignes de la politique économique et sociale » sera publié demain. Un séminaire national réunissant les dirigeants et les spécialistes qui guideront ensuite tout le processus de discussion massive du document commencera immédiatement. Ultérieurement, du 15 au 30 novembre, les séminaires se tiendront dans toutes les communes pour préparer les cadres qui participeront aux réunions avec les cellules du Parti, les travailleurs et toutes les communautés. Ce processus qui implique la participation des masses se déroulera sur trois mois, du 1er décembre au 28 février. À partir de cette date, nous disposerons d'une réserve de temps, jusqu'au 11 mars. Simultanément, les opinions et les suggestions seront recueillies et analysées, car il en sera tenu compte dans le document qu'adoptera le Congrès.

Cette séance plénière réunit le Conseil d'État et le Conseil des ministres, la présidence de l'Assemblée nationale, le Bureau politique, ainsi que des centaines de cadres et d'économistes de toutes les provinces du pays qui s'apprêtent à contribuer à l'explication, auprès des militants et du peuple, du contenu des décisions proposées, mais aussi à entendre et à transmettre leurs opinions.

Comme je l'ai dit le 4 avril dernier au Congrès de l'Union des jeunesses communistes, « la bataille économique constitue aujourd'hui, plus que jamais, la tâche principale et le centre du travail idéologique des cadres, parce que d'elle dépendent la durabilité et la préservation de notre système social ». Pour cette raison, ceci constitue le seul et unique thème du Congrès. Plus tard, mais dans le courant de la même année, aura lieu la Première Conférence nationale du Parti, qui aura pour mission de traiter des problèmes internes de l'organisation qui n'auront pas été analysés pendant le Congrès et qui requièrent des mesures de perfectionnement, que nous définirons à la lumière de ces cinquante années.

Je précise que nous avions prévu de commencer par la Conférence et de tenir le Congrès plus tard, mais compte tenu du fait que la préparation des documents est très avancée, nous avons décidé d'inverser cet ordre et de commencer par le Congrès qui abordera le thème fondamental, celui de l'économie.

Cher Chavez,

Camarades de la délégation vénézuélienne,

Camarades,

Une des Grandes lignes du projet indique précisément ce qui suit : « Donner la priorité à la participation à l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) et travailler rapidement et intensément à la coordination, à la coopération et à la complémentarité économique à court, moyen et long terme, afin d'atteindre et de pousser plus avant les objectifs économiques, sociaux et politiques qui sont les siens. »

Cette idée est étroitement liée aux thèmes abordés pendant la journée d'aujourd'hui par les ministres des deux gouvernements.

Nous avons déjà remis le premier exemplaire du projet Grandes lignes au commandant en chef de la Révolution cubaine, le camarade Fidel Castro Ruz.

C'est à toi, camarade Hugo Chavez Frias, commandant de la Révolution bolivarienne et président de cette République soeur, que je remets le deuxième exemplaire.

Vive notre Amérique !

Vive le socialisme !

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