Le Marxiste-Léniniste

Numéro 133 - 29 juillet 2010

Opposons-nous au projet de loi 79
qui modifie la Loi sur les mines

Opposons-nous au projet de loi 79 qui modifie la Loi sur les mines - Parti marxiste-léniniste du Québec (PMLQ)
Au sujet du projet de loi 79
Manifestation à l'occasion de la Journée mondiale contre les mines à ciel ouvert

Vancouver
Marche contre les politiques et pratiques canadiennes d'immigration envers les réfugiés

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Opposons-nous au projet de loi 79
qui modifie la Loi sur les mines

Le Parti marxiste-léniniste du Québec lance l’appel au peuple du Québec à rejeter catégoriquement le projet de loi 79 qui modifie la Loi sur les mines du Québec, ainsi que toute la stratégie minière du gouvernement Charest.

Tant le projet de loi que la prétendue stratégie sont basés sur la conception antinationale selon laquelle le développement économique du Québec n'est possible que si ses ressources minérales sont mises à la disposition d'empires mondiaux et que s'il concourt à rendre ces empires privés concurrentiels sur les marchés mondiaux. Le gouvernement rêve d'un Québec qui n'est rien de moins qu'une gigantesque mine à ciel ouvert, offerte aux monopoles miniers qui vendent ensuite leurs produits sur les marchés mondiaux pour en tirer des profits faramineux. Une partie toujours plus importante du trésor public est remise à ces monopoles sous une forme ou une autre pour les aider à réussir, et le peuple n'a qu'à prier pour qu'il y ait des « retombées économiques » dont il puisse profiter. Le projet de loi 79 et la stratégie minière du Québec sont des façons de faciliter la concentration de la propriété des ressources naturelles entre les mains d'un nombre toujours plus restreint de gigantesques monopoles miniers pour qui le Québec n'est qu'un nom sur la carte.

Cela ne peut qu'accentuer la crise du secteur minier et multiplier les dégâts environnementaux au Québec, surtout dans le nord. Tous les beaux discours au sujet de resserrer la réglementation pour l'environnement ne sauraient cacher que l'État québécois est à la disposition des monopoles et qu'il intervient dans leur intérêt quelles qu'en soient les conséquences pour le peuple. De plus, la politique minière du Québec, avec son empressement à exploiter les terres qui appartiennent aux Premières Nations, s'inscrit dans la poursuite de la violation des droits ancestraux des Premières Nations par les cercles dominants et leur refus de régler une fois pour toute la reconnaissance de ces droits dans un rapport de nation à nation. Cela fait obstacle à l'unité fraternelle entre les peuples et à la construction d'une économie basée sur la reconnaissance et la satisfaction des droits de tous.

Le projet de loi 79 et la stratégie minière ramènent le Québec en arrière et doivent être rejetés. Le problème est d'autant plus grave que tout cela se fait dans le contexte où les impérialistes américains et leurs alliés, dont le Canada, poursuivent leurs plans de guerre et d'agression dans lesquels les ressources minérales jouent un rôle essentiel.

Le PMLQ lance l'appel à tous de rejeter cette approche antinationale et à intensifier la lutte pour une politique minière qui sert les travailleurs et la nation et qui est décidée par le peuple, dans son effort pour se donner une économie prosociale et souveraine qui suffit à ses besoins. Cela peut se faire et cela doit se faire !

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Au sujet du projet de loi 79

Le projet de loi 79 qui modifie la Loi sur les mines du Québec a été déposé le 2 décembre 2009 par le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Serge Simard. Des audiences publiques sur le projet de loi ont eu lieu en mai et d'autres se tiendront du 17 août au 7 septembre. En juin 2009, le gouvernement Charest a présenté sa Stratégie minérale du Québec qui elle-même faisait suite au rapport du Vérificateur général du Québec publié en mars, qui révélait que le gouvernement du Québec exempte sur une vaste échelle les entreprises minières de la réglementation qui gouverne officiellement le secteur minier et notamment du paiement de redevances.

Le projet de loi 79 et la stratégie minérale sont également présentés dans le contexte où le peuple québécois et les Premières Nations intensifient leurs luttes contre le pillage des ressources minérales du Québec par les monopoles miniers, lequel se fait avec le plein appui de l'État.

Dans sa préface à la Stratégie minérale du Québec, le premier ministre Charest écrit : « Cette première stratégie minérale du Québec s'inscrit dans cette vision globale d'un développement harmonieux de notre économie qui associe la création de richesse au progrès social et à la protection de l'environnement. Elle prend appui sur le savoir-faire que nous avons acquis pendant des générations en matière d'exploration et d'exploitation minières et nous projette dans l'avenir en assurant une utilisation durable de nos ressources minérales. »

Selon la stratégie minérale, créer la richesse signifie rendre les monopoles miniers qui opèrent au Québec concurrentiels sur les marchés mondiaux. La méthode qui est proposée est d'intensifier le pillage du trésor d'État et de mettre toutes les ressources minérales à la disposition des monopoles miniers. Ce pillage prend les formes les plus diverses, que ce soit la cartographie de toutes les régions minières déjà exploitées ou potentielles en conjonction avec le gouvernement fédéral, l'accroissement de la recherche et du développement pour le compte des monopoles, encore plus d'argent public pour construire des routes, des ponts et d'autres infrastructures, l'augmentation des subsides de l'État et des exemptions d'impôt, etc. Le point de vue qui est avancé est que les monopoles opèrent de plus en plus à l'échelle mondiale et qu'il faut s'assurer qu'ils voient un avantage à opérer au Québec. Selon le gouvernement Charest, la stratégie minérale a comme objectif de stimuler l'exploration et l'extraction, surtout dans le Grand Nord, afin d'accroître substantiellement la quantité de minéraux qui sont exportés sur les marchés mondiaux. Le document nie totalement que les ressources minérales appartiennent au peuple et doivent servir à l'édification nationale et que la plus grande partie des gisements sont situés en territoire autochtone, ce qui veut dire qu'il faut d'abord reconnaître les droits héréditaires des autochtones avant que des discussions de nation à nation puissent être tenues qui autorisent le Québec à mener des activités minières sur ces territoires.

Selon la stratégie minérale, une position concurrentielle forte des monopoles miniers sur les marchés mondiaux va se traduire en progrès social et en protection de l'environnement. Selon cette perspective, tout ce que la nation québécoise et les Premières Nations sont en droit de revendiquer face à leurs ressources minérales c'est une « juste part » des bénéfices de leur exploitation. On pense ici par exemple aux redevances et aux emplois. Cette juste part deviendra réalité, affirme le document, si l'on améliore la réglementation qui officiellement gouverne l'activité des monopoles miniers, même si c'est sous cette réglementation que les monopoles ont grandi, pillé les ressources et se sont enfuis, laissant derrière eux un legs de désastres dans les vies des travailleurs et des gens des communautés minières de même que dans l'environnement naturel. Le gouvernement lui-même admet qu'il y a 345 mines abandonnées en ce moment au Québec et que c'est le peuple qui assumera les frais de leur restauration.

En ce qui concerne les Premières Nations, la stratégie minérale décrète que c'est dans leur intérêt économique d'aider les monopoles miniers à être concurrentiels sur les marchés mondiaux. En violation du principe voulant que les gouvernements reconnaissent les droits héréditaires des Premières Nations, elle va même jusqu'à suggérer que les communautés autochtones signent des ententes directement avec les monopoles miniers afin d'obtenir quelques miettes des activités minières qui sont faites sur leur propre territoire.

La stratégie minérale soulève le problème des claims miniers d'une façon qui préfigure le projet de loi 79. Elle affirme que si l'on veut stimuler les activités d'exploration à leur maximum, il faut changer les modalités d'attribution et de renouvellement des claims qui sont les droits d'exploration concédés par le gouvernement. Le document propose par exemple de réduire le nombre des claims qui sont dits dormants, c'est-à-dire qui sont laissés pendant une longue période de temps sans faire l'objet d'exploration.

Si l'on accepte cette conception selon laquelle la survie du secteur minier dépend de la compétitivité des monopoles miniers, alors c'est un leurre que de prétendre qu'on protégera l'environnement naturel et social. Une des propositions du document à ce sujet est de diminuer le seuil des évaluations environnementales faites par le BAPE, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement. Elle propose de modifier la réglementation actuelle qui prescrit au BAPE de faire une étude d'impact environnemental pour tout projet de mine ou d'usine de traitement qui ont une capacité de 7 000 tonnes de minerai par jour. Le document propose que dorénavant le BAPE fasse une étude d'impact pour toute mine ou usine qui a une capacité de 3 000 tonnes de minerai par jour. Cela bien sûr ne donne aucun pouvoir au peuple parce que c'est le ministre qui prend la décision sur la validité d'un projet une fois que le BAPE a donné son avis.

Toujours au nom de l'amélioration de la réglementation, la stratégie minérale propose d'autres avenues. Par exemple, elle propose d'augmenter l'étendue de la garantie financière qui doit accompagner le plan de réaménagement et de restauration. En vertu des règles actuelles, la garantie financière correspond à 70 % des coûts estimés de restauration des aires d'accumulation, c’est-à-dire les endroits où les déchets miniers sont déposés. Le document propose que dorénavant la garantie corresponde à 100 % des coûts anticipés et ne se limite pas à la restauration des aires d'accumulation. Il propose aussi de réviser le mode de paiement de la garantie financière pour en accélérer le versement et propose notamment que le premier paiement soit fait dans la première année du projet. Encore une fois, cela ne donne aucun pouvoir et aucun contrôle aux gens sur la restauration des mines, parce que ceux-ci n'ont aucun contrôle sur ce que le gouvernement mijote avec les monopoles miniers, surtout quand ils invoquent des difficultés financières ou ne déclarent pas de profits ou menacent de se mettre sous la protection de la loi de la faillite. Inonder frénétiquement le marché de produits minéraux dans l'espoir de faire des fortunes ne va qu'aggraver la crise du secteur minier. Objectivement, cette frénésie est un facteur de destruction de l'environnement.

La stratégie minérale proclame qu'elle veut accroître la participation des gens et surtout des Premières Nations dans les projets des monopoles miniers. Cela ne veut pas dire que quelque pouvoir décisionnel que ce soit est accordé aux populations ou aux municipalités sur les activités minières. Tout doit se dérouler selon le document dans le cadre d'une consultation non décisionnelle et de l'échange « d'informations ». Le gouvernement, par exemple, encourage les entreprises minières et les autochtones à établir un dialogue et possiblement à entreprendre des négociations à propos d'un projet minier. Il propose que le ministère des Ressources naturelles et de la Faune informe périodiquement les communautés locales et autochtones qui en font la demande [sic] des titres miniers qui ont été accordés dans la région. Ou encore que la Loi sur les mines soit modifiée afin d'y introduire l'obligation pour un titulaire d'un nouveau claim d'avertir le propriétaire ou le locataire foncier de la délivrance d'un claim sur une propriété privée, et cela dans les 60 jours qui suivent l'enregistrement du claim.

Le projet de loi 79 applique la stratégie minérale dans son champ de compétence et un de ses traits principaux est de modifier certaines des conditions d'acquisition et de renouvellement d'un claim. Le claim est le titre minier qui confère à son titulaire le droit exclusif de rechercher toutes les substances minérales du domaine de l'État, à l'exception du pétrole, du gaz naturel et de la saumure, du sable, du gravier, de l'argile et autres dépôts meubles, sur le territoire qui en fait l'objet. Il a une durée de deux ans et est renouvelable selon certaines modalités. Le Québec compte environ 250 000 claims actifs en ce moment.

Le projet de loi propose une série de mesures dont le but proclamé est de stimuler l'exploration minière. Dorénavant, il ne sera plus possible à un détenteur de claim de faire des paiements au lieu de réaliser des travaux d'exploration minière. Dans les cas où le détenteur d'un claim obtient des crédits de travaux (des crédits pour des travaux qui sont effectués au-delà du minimum requis sur le claim donné), il pourra encore les utiliser pour renouveler des claims adjacents mais dorénavant cela devra se faire dans un rayon de 3 kilomètres et non plus de 4,5 kilomètres. Il y aura maintenant une limite de dix ans à la durée de vie des crédits de travaux. Le resserrement des conditions d'obtention et de renouvellement des claims va nécessairement mener à l'élimination d'une grande quantité de prospecteurs individuels et de petites entreprises d'exploration qui sont présentement détenteurs de claims. Cela va accentuer la concentration des droits miniers dans les mains des monopoles .

Comme le proposait la stratégie minière sous la catégorie des consultations publiques, la loi 79 prévoit des consultations publiques obligatoires pour les baux miniers et de tourbe (le bail minier est le titre qui autorise le détenteur à faire de l'exploitation de minéraux). Ces consultations obligatoires, qui sont différentes de celles qui sont régies par la législation environnementale, n'ont aucun pouvoir décisionnel dans l'autorisation d'un bail minier qui demeure dans les mains du ministre.

Le projet de loi rend obligatoire au détenteur d'un claim d'aviser le ministre de toute découverte de matières minérales contenant 0,05 % ou plus d'uranium dans les 60 jours de la découverte. Ceci est une gifle au visage des communautés minières comme celle de Sept-Îles qui demandent un moratoire sur l'exploration et l'exploitation de l'uranium.

Le projet de loi accorde de nouveaux pouvoirs au ministre des Ressources naturelles et de la Faune. Le ministre aura dorénavant le pouvoir d'exclure certaines zones d'activités minières et de refuser d'y accorder certains droits miniers au nom de la prévention de conflits avec d'autres utilisations du territoire ; il aura également le pouvoir de refuser ou de révoquer des baux miniers au nom de l'intérêt public. Le temps nous dira davantage quel rôle joueront ces pouvoirs dans le contexte des conflits d'intérêts entre les différents monopoles et de la lutte des populations des régions minières qui exigent d'avoir leur mot à dire sur le développement économique de leurs régions.

La loi 79 maintient le pouvoir d'expropriation de propriétés qui sont assises sur du sous-sol minier pour lequel on a accordé des titres d'exploration ou d'exploitation. Elle propose que le propriétaire du terrain et le détenteur des droits miniers en arrivent à une entente « gré à gré » mais dans le cas où ça n'est pas possible, la propriété est expropriée.

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Manifestation à l'occasion de la Journée mondiale contre les mines à ciel ouvert


Dans le cadre de la journée mondiale contre les mines à ciel ouvert, plusieurs activistes provenant de diverses organisations pour la défense des droits humains, des environnementalistes et des ONG ont manifesté à Montréal, le jeudi 22 juillet dernier, pour exiger la fermeture des mines à ciel ouvert. La cible visée pour cette deuxième année de la journée mondiale était les compagnies minières canadiennes, particulièrement celles ayant des activités dans l'ensemble des Amériques. Ainsi, des marches ont également eu lieu devant les ambassades ou bureaux consulaires canadiens, dans plusieurs pays des Amériques. Elles visaient, entre autres, à faire pression sur le gouvernement canadien pour que ce dernier mette un terme aux activités destructrices autant pour les êtres humains que pour l'environnement, des compagnies minières canadiennes qui exploitent ce genre de mine.

L'activité des grandes compagnies minières, dont 60 % sont canadiennes, provoque des conséquences terribles dans les pays de l'Amérique latine et dans le monde. Sous prétexte de contribuer au progrès des pays pauvres par leurs investissements, ces minières s'autorisent à violer les lois environnementales autant nationales qu'internationales. Elles corrompent les autorités locales et nationales, réussissant ainsi à s'infiltrer au coeur des communautés et à imposer leurs projets. De plus, les compagnies minières sont expertes dans les tactiques de division dans les communautés, tout comme dans le parrainage de la répression de toute opposition. À travers les traités de libre échange, elles font chanter les gouvernements en les menaçant de leur réclamer des centaines de millions de dollars s'ils décident de se ranger du côté des intérêts de leur peuple.

L'exploitation des mines à ciel ouvert est responsable de la contamination de l'eau et de la terre en raison de l'utilisation de produits chimiques hautement toxiques tel que le cyanure. Elle cause le développement de maladies mortelles sur le plan respiratoire, comme la tuberculose. En plus de tout cela, cette activité transforme tout paysage riche en nature végétale et faunique en paysage lunaire sans l'ombre de vie.

C'est pourquoi le parcours de la manifestation de Montréal était fait de manière à passer devant les consulats du Pérou, de la Colombie, du Chili, de l'Argentine, du Mexique, du Venezuela et du Guatemala. Ces pays sont lourdement affectés par l'activité des compagnies minières canadiennes non seulement pour les dommages environnementaux et sociaux mais aussi pour la répression et les assassinats des activistes, et ce avec la complicité des gouvernements. Les manifestants ont remis des lettres à chaque consul pour lui demander son intervention devant ces abus. Un arrêt a également été fait devant l'entreprise Niocan qui cherche à imposer son projet minier dans la communauté autochtone de Kanesatake.


(REMA)

Les manifestants portaient des pancartes représentant les activistes assassinés de même que les atteintes à la vie que provoque dans le monde l'extraction dans les mines à ciel ouvert des minerais comme le cuivre, l'or, l'argent et l'uranium.

La manifestation s'est terminée devant le bureau de Montréal du Toronto Stock Exchange (TSX), lieu où par leurs actions en bourses, les compagnies minières réalisent des millions de dollars en bénéfice par la spéculation, hospice principal des crimes que commettent ces entreprises partout dans le monde.

À Toronto, la manifestation s'est également tenue devant plusieurs consulats et devant la Bourse de Toronto en après-midi. Les activistes y étaient habillés comme des zombis d'entreprise afin de protester contre ce qu'ils qualifient de forme la plus brutale d'exploitation minière.

S'adressant aux passants, les manifestants expliquaient : « Nous sommes des zombis d'entreprise parce que Goldcorp au Guatemala tue les gens, de même qu'en Amérique latine et à d'autres endroits. Ils contaminent l'eau. » Un activiste s'est adressé au rassemblement en disant : « Goldcorp au Guatemala s'est fait ordonner par la Commission de l'ONU pour la protection des droits humains et le gouvernement du Guatemala de fermer. Les gens de la compagnie ont dit : "Vous ne pouvez pas juste venir ici avec une bande de soldats pour fermer la mine", mais en réalité ce sont eux qui sont venus avec une bande de soldats pour ouvrir la mine en premier lieu. »

Dans son communiqué de presse, le Comité pour les droits humains en Amérique latine écrit que « le but de cette action est de rappeler le rôle du Canada et ses liens proches à travers des subventions, l'assistance diplomatique et consulaire, des investissements par le Régime de retraite canadien, des avantages fiscaux et autres, avec cette industrie bourrée de scandales. »

Des manifestations ont également eu lieu à Ottawa et à Vancouver.

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Vancouver

Marche contre les politiques et pratiques
canadiennes d'immigration envers les réfugiés

Samedi le 24 juillet, environ 200 personnes ont participé à une marche pour s'opposer au bilan du gouvernement du Canada, représenté par le ministre de la Citoyenneté, Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, en ce qui a trait aux mesures d'immigration draconiennes et répressives envers les réfugiés. No One Is Illegal-Vancouver (NOII) a appelé à la marche et plus de 70 organisations communautaires et des droits humains ont souscrit à l'appel. Des actions ont également eu lieu à Montréal, Halifax, Toronto, Winnipeg.

À Central Park, à Burnaby, une déclaration de NOII a été lue avant le début de la marche. On y a souligné que le nombre de réfugiés qui ont vu leur demande d'asile approuvée a chuté de 56 % au cours des quatre dernières années depuis que les conservateurs sont au pouvoir, ajoutant que, sous Kenney, la nouvelle législation sur les réfugiés a créé un système raciste à deux vitesses fondé sur la nationalité.

Au cours de l'année écoulée, Kenney a nommé un militant homophobe bien connu à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, a appelé les objecteurs de conscience à la guerre des « faux réfugiés », a interdit d'entrer au Canada le député britannique George Galloway en raison de son opposition à l'occupation de l'Afghanistan, a institué l'exigence immédiate de visas pour les Tchèques et les Mexicains, a supervisé des raids sans précédent d'agents d'immigration dans les milieux de travail et les refuges pour femmes en Ontario, a défendu le projet de loi 94 du Québec qui établit une discrimination contre les femmes qui portent le niqab et a délibérément supprimé les références aux droits des homosexuels à partir d'un guide d'étude nouvellement révisé pour les immigrants qui demandent la citoyenneté canadienne.

Sous son régime, un réfugié érythréen s'est suicidé par peur d'être déporté et une jeune femme a été assassinée après avoir été déportée vers le Mexique.

La marche s'est arrêtée juste après la bibliothèque municipale de Burnaby, occupant la rue pour entendre quelques mots de Hanna Kawas de l'Association canado-palestinienne. Il a souligné que le Canada a une longue tradition de racisme. Kenney est la preuve vivante que le multiculturalisme canadien ne s'applique qu'à certains types de personnes, a dit Kawas. Kenney a réduit le financement aux organisations qui aident les nouveaux immigrants à faire la transition vers la société canadienne. Une organisation qui a fourni ces services au gouvernement était la Fédération canado-arabe qui, selon une déclaration de Kenney, devrait changer ses dirigeants et prendre une position plus modérée si elle veut recevoir des contrats du gouvernement.

Kawas a en outre souligné que Kenney est parti en croisade depuis les deux dernières années afin de calomnier, discréditer et dicter aux Canadiens arabes et musulmans qui ils peuvent choisir comme leurs dirigeants. Cette croisade a été menée avec l'appui ouvert des organisations sionistes canadiennes dans le contexte de la politique actuelle du gouvernement canadien de défendre les violations des droits humains et les crimes de guerre d'Israël.

Une représentante d'une organisation des droits en immigration et des réfugiés a souligné que peu importe quel parti politique est au pouvoir, les conservateurs comme les libéraux ont resseré les politiques en matière d'immigration et des réfugiés, ce qui rend de plus en plus difficile pour quiconque veut entrer et demeurer au Canada. Tout cela se fait sous le prétexte de rendre le pays plus sécuritaire. Quel genre de pays voulons-nous ? Et qui doit décider ? a-t-elle demandé.

La marche s'est poursuivie le long de Kingsway, en passant devant Metrotown, un grand centre commercial, bloquant la circulation sur 4 voies, les gens élevant la voix contre le visage raciste du passé colonial qui persiste aujourd'hui et ce n'est pas le Canada dont on a besoin ou qu'on veut pour une société qui, pour être moderne, doit reconnaître et affirmer les droits de tous.

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